Cen'est qu'en connaissant le personnage que nous pouvons comprendre la philosophie qui l'a conduit Ă crĂ©er un produit qui est devenu un symbole de statut et synonyme d'aventure. J'ai rĂ©cemment eu 60 ans et je peux dire en toute sĂ©curitĂ© qu'une grande partie de ma vie a Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă la connaissance, Ă l'amĂ©lioration et Ă la promotion du produit "tentes de toitâ.
Soyeztransparent et faites comprendre Ă vos employĂ©s ce quâils devront faire pour continuer Ă accumuler les rĂ©ussites dans leur (future) fonction. Laissez du temps et de lâespace Ă vos employĂ©s pour sâadapter au marchĂ© du travail changeant. Mais avant de se prĂ©parer pour 2030, il faut Ă©videmment terminer 2018 en beautĂ©!
PrĂ©cĂ©dent9 101112 13 Suivant Vida - Javier Aranda (dĂšs 8 ans) Théùtre, Spectacle Domfront en Poiraie 61700 Le 01/02/2023 Dans Vida, les deux seules mains du marionnettiste et quelques accessoires dâun panier Ă couture font naĂźtre des personnages et racontent une vie entiĂšre.
AUTOURDU TOIT à FIRMINY (42700) : établissement secondaire (RNCS), activité, adresse, tranche d'effectif, nature de l'établissement, date de création
Toutce qui vit autour de nous, Sous la douce et fragile lumiĂšre, Herbes frĂȘles, rameaux tendres, roses trĂ©miĂšres, Et l'ombre qui les frĂŽle et le vent qui
Cest avec ses petits cris quâil marque son territoire oĂč se trouve son nid, le plus souvent juchĂ© bien en Ă©vidence sur un toit ou une branche dĂ©gagĂ©e. Habitat du moineau Le moineau domestique vit partout oĂč l'homme exerce une activitĂ© jusqu'Ă 2 000 m d'altitude.
QoYfasr. Ă la brume sans bords, Au mystĂšre qui tord ses anneaux sous des voiles, Au serpent inconnu qui lĂšche les Ă©toiles Et qui baise les morts ! V Ils le portent aux vers, au nĂ©ant, Ă Peut-Ătre ! Car la plupart dâentre eux nâont point vu le jour naĂźtre ; Sceptiques et bornĂ©s, La nĂ©gation monte et la matiĂšre hostile, Flambeaux dâaveuglement, troublent lâĂąme inutile De ces infortunĂ©s. Pour eux le ciel ment, lâhomme est un songe et croit vivre ; Ils ont beau feuilleter page Ă page le livre, Ils ne comprennent pas ; Ils vivent en hochant la tĂȘte, et, dans le vide, LâĂ©cheveau tĂ©nĂ©breux que le doute dĂ©vide Se mĂȘle sous leurs pas. Pour eux lâĂąme naufrage avec le corps qui sombre. Leur rĂȘve a les yeux creux et regarde de lâombre ; Rien est le mot du sort ; Et chacun dâeux, riant de la voĂ»te Ă©toilĂ©e, Porte en son cĆur, au lieu de lâespĂ©rance ailĂ©e, Une tĂȘte de mort. Sourds Ă lâhymne des bois, au sombre cri de lâorgue, Chacun dâeux est un champ plein de cendre, une morgue OĂč pendent des lambeaux, Un cimetiĂšre oĂč lâoeil des frĂ©missants poĂ«tes Voit planer lâironie et toutes ses chouettes, Lâombre et tous ses corbeaux. Quand lâastre et le roseau leur disent Il faut croire ; Ils disent au jonc vert, Ă lâastre en sa nuit noire Vous ĂȘtes insensĂ©s ! Quand lâarbre leur murmure Ă lâoreille Il existe ; Ces fous rĂ©pondent Non ! et, si le chĂȘne insiste, Ils lui disent Assez ! Quelle nuit ! le semeur niĂ© par la semence ! Lâunivers nâest pour eux quâune vaste dĂ©mence, Sans but et sans milieu ; Leur Ăąme, en agitant lâimmensitĂ© profonde, Nây sent mĂȘme pas lâĂȘtre, et dans le grelot monde Nâentend pas sonner Dieu ! VI Le corbillard franchit le seuil du cimetiĂšre. Le gai matin, qui rit Ă la nature entiĂšre, Resplendit sur ce deuil ; Tout ĂȘtre a son mystĂšre oĂč lâon sent lâĂąme Ă©clore, Et lâoffre Ă lâinfini ; lâastre apporte lâaurore, Et lâhomme le cercueil. Le dedans de la fosse apparaĂźt, triste crĂšche. Des pierres par endroits percent la terre fraĂźche ; Et lâon entend le glas ; Elles semblent sâouvrir ainsi que des paupiĂšres, Et le papillon blanc dit âQuâont donc fait ces pierres ? - Et la fleur dit âHĂ©las ! - VII Est-ce que par hasard ces pierres sont punies, Dieu vivant, pour subir de telles agonies ? Ah ! ce que nous souffrons Nâest rien⊠â Plus bas que lâarbre en proie aux froides bises, Sous cette forme horrible, est-ce que les Cambyses, Est-ce que les NĂ©rons, AprĂšs avoir tenu les peuples dans leur serre, Et crucifiĂ© lâhomme au noir gibet misĂšre, Mis le monde en lambeaux, SouillĂ© lâĂąme, et changĂ©, sous le vent des dĂ©sastres, Lâunivers en charnier, et fait monter aux astres La vapeur des tombeaux, AprĂšs avoir passĂ© joyeux dans la victoire, Dans lâorgueil, et partout imprimĂ© sur lâhistoire Leurs ongles furieux, Et, monstres quâentrevoit lâhomme en ses lĂ©thargies, AprĂšs avoir sur terre Ă©tĂ© des effigies Du mal mystĂ©rieux, AprĂšs avoir peuplĂ© les prisons Ă©largies, Et versĂ© tant de meurtre aux vastes mers rougies, Tant de morts, glaive au flanc, Tant dâombre, et de carnage, et dâhorreurs inconnues, Que le soleil, le soir, hĂ©sitait dans les nues Devant ce bain sanglant ! AprĂšs avoir mordu le troupeau que Dieu mĂšne, Et tournĂ© tour Ă tour de la torture humaine Lâatroce cabestan, Et rĂ©gnĂ© sous la pourpre et sous le laticlave, Et pliĂ© six mille ans Adam, le vieil esclave, Sous le vieux roi Satan, Est-ce que le chasseur Nemrod, Sforce le pĂątre, Est-ce que Messaline, est-ce que ClĂ©opĂątre, Caligula, Macrin, Et les Achabs, par qui renaissaient les Sodomes, Et Phalaris, qui fit du hurlement des hommes La clameur de lâairain, Est-ce que Charles Neuf, Constantin, Louis Onze, Vitellius, la fange, et Busiris, le bronze, Les Cyrus dĂ©vorants, Les Ăgystes montrĂ©s du doigt par les Ălectres, Seraient dans cette nuit, dâhommes devenus spectres, Et pierres de tyrans ? Est-ce que ces cailloux, tout pĂ©nĂ©trĂ©s de crimes, Dans lâhorreur Ă©touffĂ©s, scellĂ©s dans les abĂźmes, Enviant lâossement, Sans air, sans mouvement, sans jour, sans yeux, sans bouche, Entre lâherbe sinistre et le cercueil farouche, Vivraient affreusement ? Est-ce que ce seraient des Ăąmes condamnĂ©es, Des maudits qui, pendant des millions dâannĂ©es, Seuls avec le remords, Au lieu de voir, des yeux de lâastre solitaire, Sortir les rayons dâor, verraient les vers de terre Sortir des yeux des morts ? Homme et roche, exister, noir dans lâombre vivante ! Songer, pĂ©trifiĂ© dans sa propre Ă©pouvante ! RĂȘver lâĂ©ternitĂ© ! DĂ©vorer ses fureurs, confusĂ©ment rugies ! Ătre pris, ouragan de crimes et dâorgies, Dans lâimmobilitĂ© ! Punition ! problĂšme obscur ! questions sombres ! Quoi ! ce caillou dirait â Jâai mis ThĂšbe en dĂ©combres ! Jâai vu Suze Ă genoux ! JâĂ©tais BĂ©lus Ă Tyr ! jâĂ©tais Sylla dans Rome ! â Noire captivitĂ© des vieux dĂ©mons de lâhomme ! Ă pierres, quâĂȘtes-vous ? Quâa fait ce bloc, bĂ©ant dans la fosse insalubre ? GlacĂ© du froid profond de la terre lugubre, Informe et chĂątiĂ©, Aveugle, mĂȘme aux feux que la nuit rĂ©verbĂšre, Il pense et se souvient⊠â Quoi ! ce nâest que TibĂšre ! Seigneur, ayez pitiĂ© ! Ce dur silex noyĂ© dans la terre, Ăąpre, fruste, Couvert dâombre, pendant que le ciel sâouvre au juste Qui sây rĂ©fugia, Jaloux du chien qui jappe et de lâĂąne qui passe, Songe et dit Je suis lĂ ! â Dieu vivant, faites grĂące ! Ce nâest que Borgia ! Ă Dieu bon, penchez-vous sur tous ces misĂ©rables ! Sauvez ces submergĂ©s, aimez ces exĂ©crables ! Ouvrez les soupiraux. Au nom des innocents, Dieu, pardonnez aux crimes. PĂšre, fermez lâenfer. Juge, au nom des victimes, GrĂące pour les bourreaux ! De toutes parts sâĂ©lĂšve un cri MisĂ©ricorde ! Les peuples nus, liĂ©s, fouettĂ©s Ă coups de corde, Lugubres travailleurs, Voyant leur maĂźtre en proie aux chĂątiments sublimes, Ont pitiĂ© du despote, et, saignant de ses crimes, Pleurent de ses douleurs ; Les pĂąles nations regardent dans le gouffre, Et ces grands suppliants, pour le tyran qui souffre, Tâimplorent, Dieu jaloux ; Lâesclave mis en croix, lâopprimĂ© sur la claie, Plaint le satrape au fond de lâabĂźme, et la plaie Dit GrĂące pour les clous ! Dieu serein, regardez dâun regard salutaire Ces reclus tĂ©nĂ©breux quâemprisonne la terre Pleine dâobscurs verrous, Ces forçats dont le bagne est le dedans des pierres, Et levez, Ă la voix des justes en priĂšres, Ces effrayants Ă©crous. PĂšre, prenez pitiĂ© du monstre et de la roche. De tous les condamnĂ©s que le pardon sâapproche ! Jadis, roi des combats, Ces bandits sur la terre ont fait une tempĂȘte ; Ătant montĂ©s plus haut dans lâhorreur que la bĂȘte, Ils sont tombĂ©s plus bas. GrĂące pour eux ! clĂ©mence, espoir, pardon, refuge, Au jonc qui fut un prince, au ver qui fut un juge ! Le mĂ©chant, câest le fou. Dieu, rouvrez au maudit ! Dieu, relevez lâinfĂąme ! Rendez Ă tous lâazur. Donnez au tigre une Ăąme, Des ailes au caillou ! MystĂšre ! obsession de tout esprit qui pense ! Ăchelle de la peine et de la rĂ©compense ! Nuit qui monte en clartĂ© ! Sourire Ă©panoui sur la torture amĂšre ! Vision du sĂ©pulcre ! ĂȘtes-vous la chimĂšre, Ou la rĂ©alitĂ© ? VIII La fosse, plaie au flanc de la terre, est ouverte, Et, bĂ©ante, elle fait frissonner lâherbe verte Et le buisson jauni ; Elle est lĂ , froide, calme, Ă©troite, inanimĂ©e, Et lâĂąme en voit sortir, ainsi quâune fumĂ©e, Lâombre de lâinfini. Et les oiseaux de lâair, qui, planant sur les cimes, Volant sous tous les cieux, comparent les abĂźmes Dans les courses quâils font, Songent au noir VĂ©suve, Ă lâOcĂ©an superbe, Et disent, en voyant cette fosse dans lâherbe Voici le plus profond ! IX LâĂąme est partie, on rend le corps Ă la nature. La vie a disparu sous cette crĂ©ature ; Mort, oĂč sont tes appuis ? Le voilĂ hors du temps, de lâespace et du nombre. On le descend avec une corde dans lâombre Comme un seau dans un puits. Que voulez-vous puiser dans ce puits formidable ? Et pourquoi jetez-vous la sonde Ă lâinsondable ? Quây voulez-vous puiser ? Est-ce lâadieu lointain et doux de ceux quâon aime ? Est-ce un regard ? HĂ©las ! est-ce un soupir suprĂȘme ? Est-ce un dernier baiser ? Quây voulez-vous puiser, vivants, essaim frivole ? Est-ce un frĂ©missement du vide oĂč tout sâenvole, Un bruit, une clartĂ©, Une lettre du mot que Dieu seul peut Ă©crire ? Est-ce, pour le mĂȘler Ă vos Ă©clats de rire, Un peu dâĂ©ternitĂ© ? Dans ce gouffre oĂč la larve entrâouvre son oeil terne, Dans cette Ă©pouvantable et livide citerne, AbĂźme de douleurs, Dans ce cratĂšre obscur des muettes demeures, Que voulez-vous puiser, ĂŽ passants de peu dâheures, Hommes de peu de pleurs ? Est-ce le secret sombre ? est-ce la froide goutte Qui, larme du nĂ©ant, suinte de lâĂąpre voĂ»te Sans aube et sans flambeau ? Est-ce quelque lueur effarĂ©e et hagarde ? Est-ce le cri jetĂ© par tout ce qui regarde DerriĂšre le tombeau ? Vous ne puiserez rien. Les morts tombent. La fosse Les voit descendre, avec leur Ăąme juste ou fausse, Leur nom, leurs pas, leur bruit. Un jour, quand souffleront les cĂ©lestes haleines, Dieu seul remontera toutes ces urnes pleines De lâĂ©ternelle nuit. X Et la terre, agitant la ronce Ă sa surface, Dit â Lâhomme est mort ; câest bien ; que veut-on que jâen fasse ? Pourquoi me le rend-on ? Terre ! fais-en des fleurs ! des lys que lâaube arrose ! De cette bouche aux dents bĂ©antes, fais la rose Entrâouvrant son bouton ! Fais ruisseler ce sang dans tes sources dâeaux vives, Et fais-le boire aux bĆufs mugissants, tes convives ; Prends ces chairs en haillons ; Fais de ces seins bleuis sortir des violettes, Et couvre de ces yeux que tâoffrent les squelettes Lâaile des papillons. Fais avec tous ces morts une joyeuse vie. Fais-en le fier torrent qui gronde et qui dĂ©vie, La mousse aux frais tapis ! Fais-en des rocs, des joncs, des fruits, des vignes mĂ»res, Des brises, des parfums, des bois pleins de murmures, Des sillons pleins dâĂ©pis ! Fais-en des buissons verts, fais-en de grandes herbes ! Et quâen ton sein profond dâoĂč se lĂšvent les gerbes, Ă travers leur sommeil, Les effroyables morts sans souffle et sans paroles Se sentent frissonner dans toutes ces corolles Qui tremblent au soleil ! XI La terre, sur la biĂšre oĂč le mort pĂąle Ă©coute, Tombe, et le nid gazouille, et, lĂ -bas, sur la route Siffle le paysan ; Et ces fils, ces amis que le regret amĂšne, Nâattendent mĂȘme pas que la fosse soit pleine Pour dire Allons-nous-en ! Le fossoyeur, payĂ© par ces douleurs hĂątĂ©es, Jette sur le cercueil la terre Ă pelletĂ©es. Toi qui, dans ton linceul, RĂȘvais le deuil sans fin, cette blanche colombe, Avec cet homme allant et venant sur ta tombe, Ă mort, te voilĂ seul ! Commencement de lâĂąpre et morne solitude ! Tu ne changeras plus de lit ni dâattitude ; Lâheure aux pas solennels Ne sonne plus pour toi ; lâombre te fait terrible ; Lâimmobile suaire a sur ta forme horrible Mis ses plis Ă©ternels. Et puis le fossoyeur sâen va boire la fosse. Il vient de voir des dents que la terre dĂ©chausse, Il rit, il mange, il mord ; Et prend, en murmurant des chansons hĂ©bĂ©tĂ©es, Un verre dans ses mains Ă chaque instant heurtĂ©es Aux choses de la mort. Le soir vient ; lâhorizon sâemplit dâinquiĂ©tude ; Lâherbe tremble et bruit comme une multitude ; Le fleuve blanc reluit ; Le paysage obscur prend les veines des marbres ; Ces hydres que, le jour, on appelle des arbres, Se tordent dans la nuit. Le mort est seul. Il sent la nuit qui le dĂ©vore. Quand naĂźt le doux matin, tout lâazur de lâaurore, Tous ses rayons si beaux, Tout lâamour des oiseaux et leurs chansons sans nombre, Vont aux berceaux dorĂ©s ; et, la nuit, toute lâombre Aboutit aux tombeaux. Il entend des soupirs dans les fosses voisines, Il sent la chevelure affreuse des racines Entrer dans son cercueil ; Il est lâĂȘtre vaincu dont sâempare la chose ; Il sent un doigt obscur, sous sa paupiĂšre close, Lui retirer son oeil. Il a froid ; car le soir, qui mĂȘle Ă son haleine Les tĂ©nĂšbres, lâhorreur, le spectre et le phalĂšne, Glace ces durs grabats ; Le cadavre, liĂ© de bandelettes blanches, Grelotte, et dans sa biĂšre entend les quatre planches Qui lui parlent tout bas. Lâune dit â Je fermais ton coffre-fort. â Et lâautre Dit â Jâai servi de porte au toit qui fut le nĂŽtre. â Lâautre dit â Aux beaux jours, La table oĂč rit lâivresse et que le vin encombre, CâĂ©tait moi. â Lâautre dit â JâĂ©tais le chevet sombre Du lit de tes amours. Allez, vivants ! riez, chantez ; le jour flamboie. Laissez derriĂšre vous, derriĂšre votre joie Sans nuage et sans pli, DerriĂšre la fanfare et le bal qui sâĂ©lance, Tous ces morts quâenfouit dans la fosse silence Le fossoyeur oubli ! XII Tous y viendront. XIII Assez ! et levez-vous de table. Chacun prend Ă son tour la route redoutable ; Chacun sort en tremblant ; Chantez, riez ; soyez heureux, soyez cĂ©lĂšbres ; Chacun de vous sera bientĂŽt dans les tĂ©nĂšbres Le spectre au regard blanc. La foule vous admire et lâazur vous Ă©claire ; Vous ĂȘtes riche, grand, glorieux, populaire, Puissant, fier, encensĂ© ; Vos licteurs devant vous, graves, portent la hache ; Et vous vous en irez sans que personne sache OĂč vous avez passĂ©. Jeunes filles, hĂ©las ! qui donc croit Ă lâaurore ? Votre lĂšvre pĂąlit pendant quâon danse encore Dans le bal enchantĂ© ; Dans les lustres blĂȘmis on voit grandir le cierge ; La mort met sur vos fronts ce grand voile de vierge Quâon nomme Ă©ternitĂ©. Le conquĂ©rant, debout dans une aube enflammĂ©e, Penche, et voit sâen aller son Ă©pĂ©e en fumĂ©e ; Lâamante avec lâamant Passe ; le berceau prend une voix sĂ©pulcrale ; Lâenfant rose devient larve horrible, et le rĂąle Sort du vagissement. Ce quâils disaient hier, le savent-ils eux-mĂȘmes ? Des chimĂšres, des vĆux, des cris, de vains problĂšmes ! Ă nĂ©ant inouĂŻ ! Rien ne reste ; ils ont tout oubliĂ© dans la fuite Des choses que Dieu pousse et qui courent si vite Que lâhomme est Ă©bloui ! Ă promesses ! espoirs ! cherchez-les dans lâespace. La bouche qui promet est un oiseau qui passe. Fou qui sây confierait ! Les promesses sâen vont oĂč va le vent des plaines, OĂč vont les flots, oĂč vont les obscures haleines Du soir dans la forĂȘt ! Songe Ă la profondeur du nĂ©ant oĂč nous sommes. Quand tu seras couchĂ© sous la terre oĂč les hommes Sâenfoncent pas Ă pas, Tes enfants, Ă©puisant les jours que Dieu leur compte, Seront dans la lumiĂšre ou seront dans la honte ; Tu ne le sauras pas ! Ce que vous rĂȘvez tombe avec ce que vous faites. Voyez ces grands palais ; voyez ce chars de fĂȘtes Aux tournoyants essieux ; Voyez ces longs fusils qui suivent le rivage ; Voyez ces chevaux, noirs comme un hĂ©ron sauvage Qui vole sous les cieux, Tout cela passera comme une voix chantante. Pyramide, Ă tes pieds tu regardes la tente, Sous lâĂ©clatant zĂ©nith ; Tu lâentends frissonner au vent comme une voile, ChĂ©ops, et tu te sens, en la voyant de toile, FiĂšre dâĂȘtre en granit ; Et toi, tente, tu dis Gloire Ă la pyramide ! Mais, un jour, hennissant comme un cheval numide, Lâouragan lybien Soufflera sur ce sable oĂč sont les tentes frĂȘles, Et ChĂ©ops roulera pĂȘle-mĂȘle avec elles En sâĂ©criant Eh bien ! Tu pĂ©riras, malgrĂ© ton enceinte murĂ©e, Et tu ne seras plus, ville, ĂŽ ville sacrĂ©e, Quâun triste amas fumant, Et ceux qui tâont servie et ceux qui tâont aimĂ©e Frapperont leur poitrine en voyant la fumĂ©e De ton embrasement. Ils diront â Ă douleur ! ĂŽ deuil ! guerre civile ! Quelle ville a jamais Ă©galĂ© cette ville ? Ses tours montaient dans lâair ; Elle riait aux chants de ses prostituĂ©es ; Elle faisait courir ainsi que des nuĂ©es Ses vaisseaux sur la mer. Ville ! oĂč sont tes docteurs qui tâenseignaient Ă lire ? Tes dompteurs de lions qui jouaient de la lyre, Tes lutteurs jamais las ? Ville ! est-ce quâun voleur, la nuit, tâa dĂ©robĂ©e ? OĂč donc est Babylone ? HĂ©las ! elle est tombĂ©e ! Elle est tombĂ©e, hĂ©las ! On nâentend plus chez toi le bruit que fait la meule. Pas un marteau nây frappe un clou. Te voilĂ seule. Ville, oĂč sont tes bouffons ? Nul passant dĂ©sormais ne montera tes rampes ; Et lâon ne verra plus la lumiĂšre des lampes Luire sous tes plafonds. Brillez pour disparaĂźtre et montez pour descendre. Le grain de sable dit dans lâombre au grain de cendre Il faut tout engloutir. OĂč donc est ThĂšbes ? dit Babylone pensive. ThĂšbes demande OĂč donc est Ninive ? et Ninive SâĂ©crie OĂč donc est Tyr ? En laissant fuir les mots de sa langue prolixe, Lâhomme sâagite et va, suivi par un oeil fixe ; Dieu nâignore aucun toit ; Tous les jours dâici-bas ont des aubes funĂšbres ; Malheur Ă ceux qui font le mal dans les tĂ©nĂšbres ; En disant Qui nous voit ? Tous tombent ; lâun au bout dâune course insensĂ©e, Lâautre Ă son premier pas ; lâhomme sur sa pensĂ©e, La mĂšre sur son nid ; Et le porteur de sceptre et le joueur de flĂ»te Sâen vont ; et rien ne dure ; et le pĂšre qui lutte Suit lâaĂŻeul qui bĂ©nit. Les races vont au but quâici-bas tout rĂ©vĂšle. Quand lâancienne commence Ă pĂąlir, la nouvelle Ă dĂ©jĂ le mĂȘme air ; Dans lâĂ©ternitĂ©, gouffre oĂč se vide la tombe, Lâhomme coule sans fin, sombre fleuve qui tombe Dans une sombre mer. Tout escalier, que lâombre ou la splendeur le couvre, Descend au tombeau calme, et toute porte sâouvre Sur le dernier moment ; Votre sĂ©pulcre emplit la maison oĂč vous ĂȘtes ; Et tout plafond, croisant ses poutres sur nos tĂȘtes, Est fait dâĂ©croulement. Veillez ! veillez ! Songez Ă ceux que vous perdĂźtes ; Parlez moins haut, prenez garde Ă ce que vous dites, Contemplez Ă genoux ; Lâaigle trĂ©pas du bout de lâaile nous effleure ; Et toute notre vie, en fuite heure par heure, Sâen va derriĂšre nous. Ă coups soudains ! dĂ©parts vertigineux ! mystĂšre ! Combien qui ne croyaient parler que pour la terre, Front haut, cĆur fier, bras fort, Tout Ă coup, comme un mur subitement sâĂ©croule, Au milieu dâune phrase adressĂ©e Ă la foule, Sont entrĂ©s dans la mort, Et, sous lâimmensitĂ© qui nâest quâun oeil sublime, Ont pĂąli, stupĂ©faits de voir, dans cet abĂźme Dâastres et de ciel bleu, OĂč le masquĂ© se montre, oĂč lâinconnu se nomme, Que le mot quâils avaient commencĂ© devant lâhomme Sâachevait devant Dieu ! Un spectre au seuil de tout tient le doigt sur sa bouche. Les morts partent. La nuit de sa verge les touche. Ils vont, lâantre est profond, Nus, et se dissipant, et lâon ne voit rien luire. OĂč donc sont-ils allĂ©s ? On nâa rien Ă vous dire. Ceux qui sâen vont, sâen vont. Sur quoi donc marchent-ils ? sur lâĂ©nigme, sur lâombre, Sur lâĂȘtre. Ils font un pas comme la nef qui sombre, Leur blancheur disparaĂźt ; Et lâon nâentend plus rien dans lâombre inaccessible, Que le bruit sourd que fait dans le gouffre invisible Lâinvisible forĂȘt. Lâinfini, route noire et de brume remplie, Et qui joint lâĂąme Ă Dieu, monte, fuit, multiplie Ses cintres tortueux, Et sâefface⊠â et lâhorreur effare nos pupilles Quand nous entrevoyons les arches et les piles De ce pont monstrueux. Ă sort ! obscuritĂ© ! nuĂ©e ! on rĂȘve, on souffre, Les ĂȘtres, dispersĂ©s Ă tous les vents du gouffre, Ne savent pas ce quâils font. Les vivants sont hagards. Les morts sont dans leurs couches. Pendant que nous songeons, des pleurs, gouttes farouches, Tombent du noir plafond. XIV On brave lâimmuable ; et lâun se rĂ©fugie Dans lâassoupissement, et lâautre dans lâorgie. Cet autre va criant â Ă bas vertu, devoir et foi ! lâhomme est un ventre ! â Dans ce lugubre esprit, comme un tigre en son antre, Habite le nĂ©ant. Ăcoutez-le â Jouir est tout. Lâheure est rapide. Le sacrifice est fou, le martyre est stupide ; Vivre est lâessentiel. LâimmensitĂ© ricane et la tombe grimace. La vie est un caillou que le sage ramasse Pour lapider le ciel. â Il souffle, forçat noir, sa vermine sur lâange. Il est content, il est hideux ; il boit, il mange ; Il rit, la lĂšvre en feu, Tous les rires que peut inventer la dĂ©mence ; Il dit tout ce que peut dire en sa haine immense Le ver de terre Ă Dieu. Il dit Non ! Ă celui sous qui tremble le pĂŽle. Soudain lâange muet met la main sur lâĂ©paule Du railleur effrontĂ© ; La mort derriĂšre lui surgit pendant quâil chante ; Dieu remplit tout Ă coup cette bouche crachante Avec lâĂ©ternitĂ©. XV Quâest-ce que tu feras de tant dâherbes fauchĂ©es, Ă vent ? que feras-tu des pailles dessĂ©chĂ©es Et de lâarbre abattu ? Que feras-tu de ceux qui sâen vont avant lâheure, Et de celui qui rit et de celui qui pleure, Ă vent, quâen feras-tu ? Que feras-tu des cĆurs ! que feras-tu des Ăąmes ? Nous aimĂąmes, hĂ©las ! nous crĂ»mes, nous pensĂąmes Un moment nous brillons ; Puis, sur les panthĂ©ons ou sur les ossuaires, Nous frissonnons, ceux-ci drapeaux, ceux-lĂ suaires, Tous, lambeaux et haillons ! Et ton souffle nous tient, nous arrache et nous ronge ! Et nous Ă©tions la vie, et nous sommes le songe ! Et voilĂ que tout fuit ! Et nous ne savons plus qui nous pousse et nous mĂšne, Et nous questionnons en vain notre Ăąme pleine De tonnerre et de nuit ! Ă vent, que feras-tu de ces tourbillons dâĂȘtres, Hommes, femmes, vieillards, enfants, esclaves, maĂźtres, Souffrant, priant, aimant, Doutant, peut-ĂȘtre cendre et peut-ĂȘtre semence, Qui roulent, frĂ©missants et pĂąles, vers lâimmense Ăvanouissement ! XVI Lâarbre ĂternitĂ© vit sans faĂźte et sans racines. Ses branches sont partout, proches du ver, voisines Du grand astre dorĂ© ; Lâespace voit sans fin croĂźtre la branche Nombre, Et la branche Destin, vĂ©gĂ©tation sombre, Emplit lâhomme effarĂ©. Nous la sentons ramper et grandir sous nos crĂąnes, Lier Deutz Ă Judas, Nemrod Ă Schinderhannes Tordre ses mille nĆuds, Et, passants pĂ©nĂ©trĂ©s de fibres Ă©ternelles, Tremblants, nous la voyons croiser dans nos prunelles Ses fils vertigineux. Et nous percevons, dans le plus noir de lâarbre, Les Hobbes contemplant avec des yeux de marbre, Les Kant aux larges fronts ; Leur cognĂ©e Ă la main, le pied sur les problĂšmes, Immobiles ; la mort a fait des spectres blĂȘmes De tous ces bĂ»cherons. Ils sont lĂ , stupĂ©faits et chacun sur sa branche. Lâun se redresse, et lâautre, Ă©pouvantĂ©, se penche. Lâun voulut, lâautre osa, Tous se sont arrĂȘtĂ©s en voyant le mystĂšre. ZĂ©non rĂȘve tournĂ© vers Pyrrhon, et Voltaire Regarde Spinosa. Quâavez-vous donc trouvĂ©, dites, chercheurs sublimes ? Quels nids avez-vous vus, noirs comme des abĂźmes, Sur ces rameaux noueux ? Cachaient-ils des essaims dâailes sombres ou blanches ? Dites, avez-vous fait envoler de ces branches Quelque aigle monstrueux ? De quelquâun qui se tait nous sommes les ministres ; Le noir rĂ©seau du sort trouble nos yeux sinistres ; Le vent nous courbe tous ; Lâombre des mĂȘmes nuits mĂȘle toutes les tĂȘtes. Qui donc sait le secret ? le savez-vous, tempĂȘtes ? Gouffres, en parlez-vous ? Le problĂšme muet gonfle la mer sonore, Et, sans cesse oscillant, va du soir Ă lâaurore Et de la taupe au lynx ; LâĂ©nigme aux yeux profonds nous regarde obstinĂ©e ; Dans lâombre nous voyons sur notre destinĂ©e Les deux griffes du sphynx. Le mot, câest Dieu. Ce mot luit dans les Ăąmes veuves, Il tremble dans la flamme ; onde, il coule en tes fleuves, Homme, il coule en ton sang ; Les constellations le disent au silence ; Et le volcan, mortier de lâinfini, le lance Aux astres en passant. Ne doutons pas. Croyons. Emplissons lâĂ©tendue De notre confiance, humble, ailĂ©e, Ă©perdue, Soyons lâimmense Oui. Que notre cĂ©citĂ© ne soit pas un obstacle ; Ă la crĂ©ation donnons ce grand spectacle Dâun aveugle Ă©bloui. Car, je vous le redis, votre oreille Ă©tant dure, Non est un prĂ©cipice. Ă vivants ! rien ne dure ; La chair est aux corbeaux ; La vie autour de vous croule comme un vieux cloĂźtre ; Et lâherbe est formidable, et lâon y voit moins croĂźtre De fleurs que de tombeaux. Tout, dĂšs que nous doutons, devient triste et farouche. Quand il veut, spectre gai, le sarcasme Ă la bouche Et lâombre dans les yeux, Rire avec lâinfini, pauvre Ăąme aventuriĂšre, Lâhomme frissonnant voit les arbres en priĂšre Et les monts sĂ©rieux ; Le chĂȘne Ă©mu fait signe au cĂšdre qui contemple ; Le rocher rĂȘveur semble un prĂȘtre dans le temple Pleurant un dĂ©shonneur ; LâaraignĂ©e, immobile au centre de ses toiles, MĂ©dite ; et le lion, songeant sous les Ă©toiles, Rugit Pardon, Seigneur ! Jersey, cimetiĂšre de Saint-Jean, avril 1854.
autour du toit qui nous vit naitre