Portebonheur. En Lorraine, plus particuliĂšrement dans la rĂ©gion de Metz, l'hirondelle prĂ©serve de la foudre et porte bonheur Ă  la maison qu'elle a choisie pour y bĂątir son nid. Celui qui tue une hirondelle deviendra victime d'un malheur. On dit que les hirondelles arrivent pour le jour de l'Annonciation (25 mars), et quittent le pays le 8 LaderniĂšre fonctionnalitĂ© de Codycross est que vous pouvez rĂ©ellement synchroniser votre jeu et y jouer Ă  partir d'un autre appareil. Connectez-vous simplement avec Facebook et suivez les instructions qui vous sont donnĂ©es par les dĂ©veloppeurs. Cette page contient des rĂ©ponses Ă  un puzzle Suisse, on le confond souvent avec l'emmental. Parmiles diffĂ©rentes espĂšces de martinets que l’on peut observer en France, c’est le Martinet noir qui est de loin le plus rĂ©pandu. Il est frĂ©quemment confondu avec l’Hirondelle.Ce sont tous des oiseaux migrateurs, mais ils appartiennent Ă  des familles bien distinctes.Zoom sur le Martinet noir, une espĂšce protĂ©gĂ©e dont le nombre d’individus a considĂ©rablement baissĂ© en 10 ans. OnLe Confond Avec L'hirondelle ; Petit Fouet Terme De Chirurgie Petit Bout D'os CassĂ© Sports. Sports Groupe 152 Grille 1 Sports Groupe 152 Grille 2 Sports Groupe 152 Grille 3 Sports Groupe 152 Grille 5. D'autres mondes. Planete Terre Sous l'ocĂ©an Sous L Ocean Inventions LHirondelle rustique est souvent confondue avec sa cousine l’Hirondelle de fenĂȘtre. Mais contrairement Ă  sa cousine l’Hirondelle de fenĂȘtre, elle a un croupion noir, une gorge rouge et un corps plus Ă©lancĂ©. Elle se diffĂ©rencie du Martinet noir car ce dernier a un plumage complĂštement sombre. De plus, il est plus grand et a des ailes pointues plus larges Ă  la base. Risques de Levoyage d'une hirondelle dĂ©crit la migration d'une hirondelle. Au cours de ses pĂ©rĂ©grinations, elle raconte avec dĂ©tail la faune et la flore de chaque lieu. LES VOYAGES DUNE HIRONDELLE (A. DUBOIS -1886) Sommaire 1Ăšre Partie - 2Ăšme Partie . XI. - LA VALLÉE DU NIL. La RĂ©gence de Tripoli. - L'Egypte. - Le Nil. - Les roussettes. - Animaux fabuleux - L'ichneumon. - L'ichneumon et Vizvm. Epilogue C’est le moment des ruptures. Je quitte le Liban et mon amoureux en France s’éloigne. Impression douloureuse que tout me file entre les mains, comme un courant d’eau impossible Ă  m’a confiĂ© qu’il visiterait un jour son rival », ce pays pour lequel je suis partie loin de lui. Comprendra-t-il ce que j’y ai trouvĂ©, pourquoi je suis tombĂ© en amour de ce petit bout de terre ballottĂ© entre nostalgie d’un passĂ© rĂ©volu et peur d’un destin tragique. Ai-je compris moi-mĂȘme la mystĂ©rieuse alchimie du bonheur qui m’a habitĂ© au Liban ? On s’invente mille raisons pour justifier un coup de foudre le sourire quotidien de l’épicier du coin, le mĂ©lange Ă©trange de prĂ©caritĂ© et de permanence de la sociĂ©tĂ© libanaise, le goĂ»t insensĂ© de la vie qui renaĂźt aprĂšs chaque guerre, la lumiĂšre sur la corniche, les multiples transgressions des rĂšgles, les regards appuyĂ©s des hommes sur les femmes et la douce amitiĂ© de ces femmes. Le cadre de l’annĂ©e sabbatique sans contraintes autres que celle que je m’étais fixĂ©es m’a Ă©galement permis de dĂ©couvrir Ă  mon rythme un autre monde, d’en saisir la langue, les codes, les usages et d’apprivoiser ma libertĂ©. PropulsĂ©e sans passĂ©, sans futur prĂ©cis dans ce pays, je me suis rĂ©inventĂ©e. Pourtant une question reste posĂ©e aurais-je aimĂ© ce pays sans la prĂ©sence lĂ -bas en France d’un amoureux qui m’attendait ?Pour le meilleur et pour le pire, j’ai conjuguĂ© ces deux passions pendant onze mois, un pays et un homme. Tu veux tout », m’a-t-il dit. Peut-ĂȘtre. J’aime les facettes multiples de la devant le mauvais cafĂ© servi Ă  l’aĂ©roport international de Beyrouth, je doute et me sens en apesanteur. Vais-je me fracasser les ailes sur le mur de mes dĂ©sillusions ou au contraire m’envoler vers un destin nouveau ? Absence Au creux de ton absenceJ’invente ta prĂ©senceJe t’emmĂšne vers le cielSur mes ailes d’hirondelleOn oubliera les guerresLes nĂŽtres et puis les encore j’avais si peurRegarde la vague, mon cƓurC’est la caresse du bonheurL’hiver est tristesseL'Ă©tĂ© est promesse La maison du bonheur ? Il a les yeux couleurs miel, les cheveux mi-longs et lĂ©gĂšrement ondulĂ©s. Une vraie gueule d’ange. Un ange mĂ©lancolique. Chacune de ses paroles est voilĂ©e d’une lassitude douloureuse. D’ailleurs, il parle peu. Architecte Matthieu a construit avec ses parents ce qui devrait ĂȘtre la maison du bonheur. CachĂ©e dans le village de Ghazir, elle est le rĂ©sultat d’annĂ©es d’effort, d’imagination, de compĂ©tence. Le feuillage des cyprĂšs fait oublier les murs lĂ©preux du voisin, les bassins emplis de nĂ©nuphars sont habitĂ©s par des grenouilles espiĂšgles. Le sol est doux et frais aux pieds nus. Dans les souks de Damas et d’Alep, la famille a dĂ©nichĂ© de vieux coffres en bois, des lampes en cuivre ouvragĂ©, des kilims turcs. La salle de bain ressemble Ă  un hammam avec ses larges vasques de pierre et une lumiĂšre opalescente. Les chambres, couleur framboise Ă©crasĂ©e, ont Ă©tĂ© adossĂ©es Ă  des rochers dont les infractuositĂ©s affleurent prĂšs des lits. La maison respire la poĂ©sie Ă  l’opposĂ© de ces villas coĂ»teuses et cossues qui abĂźment trop de villages libanais. AprĂšs la visite, on boit une bouge peu, boude Beyrouth, transporte sa mĂ©lancolie de la demeure familiale de Jounieh Ă  cette villa irrĂ©elle, parfois il s’évade sur une plage privĂ©e Ă  Tarbaja. Matthieu est l’homme qui Ă©vite et lĂ©vite aussi un peu d’ailleurs le bĂ©ton agressif, la bĂȘtise de ses semblables, les excentricitĂ©s et fautes de goĂ»t de ses clients, tout ce qui heurte sa sensibilitĂ© artistique exacerbĂ©e. Sa vie se recroqueville sur ces quelques territoires, bien Ă  l’abri, constamment en quĂȘte d’un cocon protecteur. Sur le mode de la colĂšre, mon amie journaliste Katia exprime cette mĂȘme rĂ©volte contre la laideur du monde actuel. Je l’écoute renchĂ©rir aux propos de Matthieu. Tous les deux voyagent au YĂ©men, en Inde, en Asie du Sud Est Ă  la recherche d’ülots vierges du bruit du monde. Je les Ă©coute parler cette langue Ă©trangĂšre du regret, moi qui suis bĂ©ate devant le spectacle d’une grue dans un paysage industrielle ou face Ă  un enchevĂȘtrement d’ l’impression que toute la beautĂ© du monde ne suffirait pas Ă  Ă©tancher la soif inextinguible de mes amis. Il s’agit donc de bien autre chose. Un paysage intĂ©rieur abĂźmĂ©, en souffrance. Ils ont morflĂ© ces deux lĂ . La guerre, le dĂ©cĂšs d’un frĂšre, la trahison d’un amant
 Pour bĂątir la vraie maison du bonheur, encore faut-il ĂȘtre soi-mĂȘme heureux. C'est le jour du Seigneur Dans un pays oĂč la religion majoritaire bannit l’image, le foisonnement des portraits au Liban m’intrigue le collier barbu de Nasrallah omniprĂ©sent dans la Dahye banlieue sud chiite, le visage juvĂ©nile de feu Pierre GĂ©mayel Ă  l’entrĂ©e du tunnel prĂšs du Nahr Ibrahim, le double menton des Hariri pĂšre et fils sur les murs de Qoreitem, et la casquette militaire du nouveau PrĂ©sident au Nord, au Sud, Ă  l’Est et Ă  l’Ouest. Le visiteur de passage au Liban, mĂȘme dĂ©pourvu de tĂ©lĂ©vision, devient vite un expert capable de reconnaĂźtre les principaux acteurs de la vie politique et religieuse libanaise. DĂšs la route de l’aĂ©roport et jusqu’à Tyr, d’autres visages se succĂšdent, accrochĂ©s aux lampadaires. Ce sont les martyrs des guerres contre IsraĂ«l, reprĂ©sentĂ©s sur fonds coucher de soleil, avec bouquets de roses d’un cĂŽtĂ© et mitrailleuse de l’autre. Jeunes, ou rajeunis par photoshop, ils ont un regard presque joyeux. Six pieds sous terre, leur image leur survit, transmettant aux vivants l’impression mensongĂšre que ce funeste destin reste la meilleure chose qui leur soit un mois, Ă  Beyrouth et dans les rĂ©gions chrĂ©tiennes, une nouvelle affiche a fleuri. Un vieillard Ă  la longue barbe grise, sorte de Karl Marx anorexique. Il s’agit du pĂšre Jacques Haddad de Ghazir 1875-1954, prĂȘtre de l’ordre des FrĂšres mineurs, capucin, bĂ©atifiĂ© dimanche dernier, place des Martyrs. Devenu bienheureux, il a fait un pas de plus vers la canonisation et sera fĂȘtĂ© le 26 juin. La reconnaissance de la saintetĂ© par le Vatican est un long chemin aux Ă©tapes obligĂ©es que la biographie officielle du PĂšre Jacques vient opportunĂ©ment confirmer Haddad fut, dĂšs son plus jeune Ăąge, intelligent, travailleur, consciencieux ». A force de priĂšre et de jeĂ»nes, il convainquit son pĂšre de sa vocation Ă  la prĂȘtrise. VĂ©ritable Bon Samaritain », il tĂ©moigna de sa foi par ses Ɠuvres, crĂ©ant des orphelinats, des Ă©coles et l’ordre des Franciscaines de la Croix. Enfin, cerise sur le gĂąteau, ce presque saint est Ă  l’origine d’une guĂ©rison miraculeuse. Le biographe Salim Rizkallah expose comme suit le long processus de vĂ©rification du miracle En 1998, la guĂ©rison de Mme Mariam Kattan de MaghdouchĂ©, atteinte d'un cancer malin et incurable ouvrit la voie Ă  la bĂ©atification. La commission mĂ©dicale a constatĂ© la guĂ©rison, en termes techniques, d'une "nĂ©oplastie primaire occulte NPO avec mĂ©tastase au dessus de la clavicule droite avec carcinome Ă©pidermoidal lĂ©gĂšrement diffĂ©rentiel Ă  activitĂ© mitotique". En 2005, Mgr Paul Dahdah, vicaire apostolique des latins au Liban, institua un tribunal accrĂ©ditĂ© pour recevoir les dĂ©positions des tĂ©moins, mĂ©decins et autres pour s'assurer canoniquement du caractĂšre miraculeux de cette guĂ©rison. Le dossier complet fut ensuite envoyĂ© Ă  la CongrĂ©gation pour les causes des saints qui dĂ©signa deux mĂ©decins experts. Leur rapport qui s'avĂ©ra positif fut soumis Ă  une commission mĂ©dicale consultative qui approuva Ă  l'unanimitĂ© le rapport des deux experts. Le 1er janvier 2007, une autre commission, constituĂ©e, cette fois, de consulteurs thĂ©ologiques confirma que la guĂ©rison avait Ă©tĂ© obtenue grĂące Ă  l'intercession du P. Jacques. Le 20 octobre 2007, une nouvelle Commission composĂ©e de cardinaux et d'Ă©vĂȘques approuva le fait, et c'est BenoĂźt XVI qui, le 17 dĂ©cembre 2007 a signĂ© le dĂ©cret relatif. » Les multiples filtres du Vatican semblent ainsi exclure toute imposture. Anticipant les conclusions de tous les experts, le biographe conclut dans sa notice, de façon prophĂ©tique, que Jacques Haddad Ă©tait mort en odeur de saintetĂ© le 26 juin 1954. » Finalement, tout le travail de Rome consiste dĂ©sormais Ă  transformer cette odeur de saintetĂ© du dĂ©funt Haddad, vraisemblablement trop Ă©vanescente en une date concrĂšte et dĂ»ment labellisĂ©e sur le n’apprĂ©cie guĂšre la plupart des formules sentencieuses et sulpiciennes de ce pĂšre Haddad qui me semblent profondĂ©ment marquĂ©es par une Ă©poque cĂ©lĂ©brant Ă  outrance le sens de la souffrance Le plaisir le plus grand est de dĂ©passer le plaisir ; la croix la plus lourde est d'avoir peur de la croix. Au lieu de vous tordre le cƓur, amarrez votre cƓur Ă  la croix. »Ou encore Souffre et prie. Nous souffrons en priant, et nous prions pour ceux qui ne savent pas comment souffrir. »Pourtant d’autres pensĂ©es me touchent Imitez la source elle ne dit pas Ă  celui qui vient boire 'Dis-moi de quel pays tu viens et quelle est ta religion', mais plutĂŽt 'Tu as soif
 bois donc ! », La santĂ© est une couronne sur les tĂȘtes des bien portants. Seuls les malades la voient », La perfection de la crĂ©ation est l'homme. La perfection de l'homme est la raison. La perfection de la raison est l'amour. La perfection de l'amour est Dieu ».Un homme d'Eglise me confiait Il y a davantage de religion que de spiritualitĂ© et de religieux que de croyants dans ce pays». Une chose est sĂ»re, au Liban, les ordres sont multiples moines antonins, baladites, de Kaslik, krĂ©ymites, soeurs de la Sainte Famille maronite, de Sainte ThĂ©rĂšse, religieux chouarites, salvatorien. Sans compter les ordres internationaux prĂ©sents au Liban jĂ©suites , franciscains, dominicaines, capuccins, les soeurs de la Sainte Famille de Besançon, du Bon Pasteur, Petites soeurs . Les Libanais aiment que chaque ordre masculin possĂšde son Ă©quivalent fĂ©minin, ajoute un ami jĂ©suite. Alors comme il n’y avait pas de jĂ©suitesses, ils ont fondĂ© les sƓurs du Saint-CƓur qui ont les mĂȘmes fondamentaux que la Compagnie de JĂ©sus» Au dĂ©but j’entendais les sƓurs de Cinq heures et cherchais dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă  quel Ă©vĂ©nement de la vie du Christ cette cinquiĂšme heure pouvait faire rĂ©fĂ©rence !Enfin, pour en terminer avec ces congrĂ©gations aux noms dĂ©suets, je ne peux manquer de citer cet Ă©vĂȘque de JaboulĂ© qui, au XIXe siĂšcle isolĂ© avec sa communautĂ© au Nord de la Beqaa, eut la lumineuse, et trĂšs certainement divine idĂ©e, de crĂ©er un ordre de femmes pour lui tenir compagnie. TrĂšs inspirĂ©, l’homme d’Eglise baptisa cette nouvelle congrĂ©gation les sƓurs de ND du Bon c’est dimanche, j’entends les cloches de l’église armĂ©nienne sonner, bientĂŽt ce seront celles des Latins Ă  moins que je ne confonde avec celles des Melkites. Qu’importe, c’est le jour du Seigneur. Verts de colĂšre Univers chlorophylleExplosion vĂ©gĂ©taleJe dis bleuTu dis rougeJe dis blancTu dis noirNotre amour lacĂ©rĂ© par les griffes des roncesNotre amour privĂ© d’air Ă©touffe sous le lierreLes roses ont leurs Ă©pinesLa haine comme un lichenLa mousse envahissanteJ’ai aimĂ© jadis ton iris jadeJe le vois olivĂątre et deviens transparenteL’amour anis et juvĂ©nile s’enlise dans la vaseGlauque, engluĂ© dans les alguesRegarde, mon cƓur, notre jardin saccagĂ©L’arbre Ă  l’écorce gravĂ©e est mort hierJe bois jusqu’à la lie une absinthe amĂšreC’est l’hiver en Ă©tĂ©. A propos du hasard Eluard a Ă©crit Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous ». Un proverbe arabe affirme Le hasard est mieux qu’un rendez-vous ». Je suis d’accord avec le premier et je confirme le second. La histoire avec le Liban est en partie liĂ©e Ă  un article sur les prisons que j’ai Ă©cris en 2001 pour le magazine d’Amnesty International. J’avais notamment observĂ© Ă  quel point le travail des associations venait combler l’absence abyssale de l’Etat. Je me souviens d’une rĂ©union surrĂ©aliste dans l’enceinte de la prison de Roumieh au cours de laquelle un responsable des Forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieures les centres de dĂ©tention relĂšvent du ministĂšre de l’IntĂ©rieur au Liban faisait sans vergogne son marchĂ© auprĂšs des ONG, demandant aux unes des couvertures, aux autres des denrĂ©es alimentaires
Cette annĂ©e, je ne suis pas Ă  Beyrouth pour les droits de l’homme, juste pour apprendre l’ pourtant, on n’échappe pas aux rendez-vous de la vie. Il y a un mois, au cours d’une conversation anodine avec la directrice de l’école de langue oĂč je prends mes cours, j’apprends qu’elle vient de publier un livre sur ses cinq annĂ©es passĂ©es Ă  l’ombre entre 2001 et 2006. Je lis, je discute avec cette femme de cinquante ans, Ă©nergique, aux cheveux drus et aux yeux Ă©tranges, un peu exorbitĂ©s, qui confĂšrent Ă  son regard une intensitĂ© Ă  laquelle il est difficile d’échapper. Je suis une survivante », confie-t-elle. Une rescapĂ©e Ă  triple titre de la guerre civile au cours de laquelle elle fut briĂšvement kidnappĂ©e et battue, de la drogue dans laquelle elle a plongĂ© Ă  23 ans entraĂźnĂ©e par son amoureux qui finira par se mettre une balle dans la tĂȘte et enfin d’un tĂȘte-Ă -tĂȘte impitoyable avec elle-mĂȘme, derniĂšre fille d'un couple franco-libanais qui aurait tellement dĂ©sirĂ© un garçon !Vingt ans d’hĂ©roĂŻne et vingt heures de travail par jour pour se la payer. C’est aprĂšs sa troisiĂšme arrestation en trois ans que JoĂ«lle, prof en fac Ă  l’UniversitĂ© Saint-Joseph, se fait incarcĂ©rer pour consommation de drogue. Les deux premiĂšres fois, elle bĂ©nĂ©ficie de l’aide de sa famille et file en dĂ©sintoxication avant de rechuter. La troisiĂšme fois, elle termine derriĂšre les barreaux de Barbar Khazen. Elle qui n’a jamais eu de vraie copine vit dĂ©sormais dans un univers exclusivement son livre, l’ex-prisonniĂšre dĂ©crit ce microcosme pĂ©nitentiaire et ses rĂšgles, les rapports de force entre la directrice, les gardiennes, les prisonniĂšres qui mouchardent, l’emprise que certaines dĂ©tenues parviennent Ă  avoir sur les autres grĂące Ă  l’argent, Ă  quelques boites de conserve, Ă  l’autoritĂ© naturelle, Ă  la manipulation. Parler français c’est se rapprocher de l’une en excluant une autre, faire preuve de politesse c'est se distinguer mais il faut assumer, prendre des responsabilitĂ©s c'est s'exposer aux dĂ©tention ne se rĂ©duit pas Ă  une longue pĂ©riode d’attente. JoĂ«lle travaille en cuisine, fabrique et vend des colliers, fait du tutorat pour une co-dĂ©tenue, prie, se sĂšvre toute seule de la drogue, sans utiliser aucun produit de substitution. Un dĂ©fi personnel qu’elle se lance un jour, une victoire lui permettant de regagner son estime d’elle-mĂȘme et surtout un cadeau offert Ă  sa vite, elle prend conscience que Les murs ne font pas la prison, comme elle a joliment titrĂ© son ouvrage Ma libertĂ© vient de l’intĂ©rieur, les murs de bĂ©ton qui m’entourent ne l’empĂȘchent pas. Je suis libre de ressentir l’émotion, libre d’aimer, libre de haĂŻr, libre de rĂ©flĂ©chir, d’imaginer
 de croire, de choisir. Je n’ai jamais Ă©tĂ© si libre ».Barbar Khazen ressemble Ă  un théùtre, riche de personnages hauts en couleur que la narratrice dĂ©crit avec une grande finesse psychologique. Toutes ont des noms d’emprunt sauf les sƓurs qui font penser Ă  celles de Cendrillon. Sans prĂ©nom, elles resteront tout au long du rĂ©cit les sƓurs », pas trĂšs tendres, pas trĂšs indulgentes, jalouses quand JoĂ«lle tente avec brio la fameuse dictĂ©e de Pivot ! Les autres silhouettes nous deviennent vite familiĂšres Samar la compagne de cellule de JoĂ«lle qui la fait tourner bourrique, l’attire dans ses filets, la rejette, l’aime, la promiscuitĂ© et le manque de tendresse suscitant en effet des amours plus ou moins durables en prison. Hind, la terroriste », rebelle et belliqueuse. Pierre, le fiancĂ© de Samar Ă  laquelle JoĂ«lle prĂȘte sa plume et son inspiration amoureuse, telle un double fĂ©minin de Cyrano de Bergerac. Nadia Bejjani qui essaie d’aider les junkies Ă  dĂ©crocher. Et toutes ces volontaires des ONG confessionnelles ou informations sur la vie de la narratrice hors de la prison sont parcimonieuses, Ă©grennĂ©es de ci de lĂ  comme les cailloux du Petit Poucet un flash sur l’enfance Ă  Achrafieh, un autre sur son boulot d'enseignante, une allusion Ă  son ex-mari ou Ă  sa fille. Et cela suffit. Avec luciditĂ©, sans complaisance ni cynisme, JoĂ«lle Giappesi a le don de la juste tĂ©moignage d’une ex-dĂ©tenue, ex-junkie, qui assume son homosexualitĂ© me parle Ă  moi qui n’ai connu ni la prison, ni la drogue. Elle me convie Ă  accepter comme elle mes propres contradictions sans essayer de les maquiller pour leur offrir une quelconque cohĂ©rence littĂ©raire ou Ă©difiante. Chacun s’y retrouve, avec ses forces et ses failles, ses instants de bravoure et ses moments de faiblesse, ses rires et ses chagrins, ses peurs et ses rĂȘves. Et surtout le besoin impĂ©rieux et vital d’ĂȘtre acheter le livre sur Internet je randonne, tu randonnes, nous randonnons... La porte a claquĂ©. Un Ă©trange silence envahit l’appartement. Ils sont tous partis. Les uns vers Paris, les autres vers Istanbul, certains vers New-York. Il est deux heures du matin. Je m’installe sur la terrasse pour repasser le film de ces dix derniers moisParcourir quelques tronçons du Lebanon Mountain Trail LMT avec un groupe d’amis. L’idĂ©e Ă©tait nĂ©e, en novembre dernier, au retour d’une randonnĂ©e en compagnie de mon professeur d’ LMT est un itinĂ©raire de 400 km, reliant le Nord au Sud du Liban, en vingt-six Ă©tapes. Créé par Ecodit, une sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de conseil en environnement, et financĂ© par Usaid 3,3 millions de dollars, ce circuit vient d’ĂȘtre achevĂ©. Nous serions le premier groupe constituĂ© Ă  le parcourir. Un AmĂ©ricain a bien tentĂ© de l’inaugurer en solo mais les combats de mai ont stoppĂ© net son Ă©lan et il s’est carapatĂ© Ă  Chypre. Il ne s’agit pas simplement d’ouvrir un chemin de randonnĂ©e, nous avait expliquĂ© un responsable, nous souhaitons redynamiser l’économie des 75 villages traversĂ©s ». Ainsi, Ă  chaque Ă©tape, une liste de guides locaux Ă  contacter est fournie [Est-ce pour inciter les marcheurs Ă  faire appel Ă  leur service que la signalisation du LMT est si discrĂšte ?]Pour le logement, Ecodit a sĂ©lectionnĂ© des familles aux revenus plutĂŽt modestes. Outre l'aide financiĂšre visant Ă  amĂ©nager leur maison, une formation Ă  l’accueil leur est proposĂ©e, ce qui sonne Ă  mes oreilles comme un plĂ©onasme tant le Liban conjugue naturellement la convivialitĂ©. On loge donc souvent chez l’habitant, parfois dans un couvent ou mĂȘme sous la tente. Ce qui m’a plu dans le projet, me confie l’un des propriĂ©taire de guesthouse, c’est l’idĂ©e que ce chemin relie le Nord au Sud au-delĂ  des divisions communautaires et politiques de notre pays ».J-une semaineAprĂšs les violences de mai, nous translatons en catastrophe les tronçons du LMT prĂ©vus dans l’Akkar oĂč des heurts ont Ă©clatĂ© vers une rĂ©gion plus calme et proche de Beyrouth, entre les villages de Tannourine et de Baskinta. L’une des participantes qui avait annulĂ© son billet, le rachĂšte plus cher. Personne n’annule. jourJe n’ai plus envie de partir. J’ai peur du groupe. Ils ne se connaissent pas. Mon prof et moi avons piochĂ© dans nos rĂ©seaux d’amis respectifs potes d’enfance, de boulot, de voyage. Notre Ă©quipe compte des Français, des Libanais, un Turc. Dans quelle galĂšre me suis-je encore embarquĂ©e. J’aime les projets sur le papier mais confrontĂ©e Ă  la rĂ©alitĂ©, je panique, c’est classique. Heureusement que mon prof assure. Pour Ă©toffer la randonnĂ©e et donner un meilleur aperçu du Liban, nous avons Ă©galement prĂ©vu des visites touristiques, une dĂ©gustation dans les caves du Clos St Thomas, une rencontre avec une coopĂ©rative de femmes druzes qui prĂ©parent le mouneh bocaux de confitures, condiments, douceurs, eau de rose, de mures
. La partie sportive ne me m’effraie pas contrairement Ă  l’imprĂ©vu GeorgesNos guides s’appellent presque tous Georges. G1 connaĂźt le chemin mais pas la dynamique de groupe. G2 est replet comme Hardy, bavard comme une pie, G3, plutĂŽt sec comme Laurel, est l’un des topographes du LMT. Il a emportĂ© son GPS et un relevĂ© prĂ©cis du chemin tracĂ© de sa main, ce qui n’empĂȘche pas le groupe de se perdre au milieu des genĂ©vriers. G2 en profite pour me sensibiliser Ă  la difficultĂ© de replanter cet arbre il faut que la graine soit avalĂ©e par un geai les Japonais ont tentĂ© le coup avec les dindons mais sans succĂšs qui ajoute une enzyme avant de la replanter par les voies naturelles. Sous les branches de genĂ©vrier ça sent le gin qui est effectivement fabriquĂ© Ă  partir de ces fameuses graines sorties du le trou de balles des geais. Tandis que j’écoute attentivement ces explications savantes, ça rĂąle dans la troupe. La fatigue, la faim, le manque de repĂšre, les de nuitL’un de nos guides s’appelle Rosny. Une allure de baroudeur, de fumeur de hashish, bref un noceur. Effectivement, Rosny fut fĂȘtard, frĂ©quentant la nuit les bars, le jour la facultĂ© de Sciences-politiques. Tout au long des annĂ©es 70, il voyagea, au sens propre et figurĂ©. De son sĂ©jour Ă  Paris, il conserve un argot dĂ©suet qu’il utilise souvent mal-Ă -propos. Et puis, en 1976, Rosny s’est posĂ© Ă  Aqoura, un village libanais - 150 habitants l’hiver, quelques milliers l'Ă©tĂ© - oĂč vivait sa nourrice. Crise existentielle ? Il sourit pudique. DivorcĂ©, pĂšre d’une fille de vingt ans, il protĂšge aujourd’hui son indĂ©pendance, refusant de s’enliser dans les embrouilles de la politique locale Aqoura compte 70 % d’aounistes, 30 % de pro-Forces libanaises, 17 Ă©glises et deux grandes familles qui n’ont pas le mĂȘme accent, s’amuse-t-il lucide. Moi, si je n’achĂšte pas de terre, je vis pĂ©pĂšre ! » Il nous emmĂšne marcher sur des crĂȘtes d’oĂč l’on aperçois les champs de pommes Jusqu’en 1950, les paysans du coin ne cultivaient que des lentilles, du blĂ©, et des pois. Ils Ă©taient pauvres comme Job. Et puis un jour, un Libanais du village a ramenĂ© des pommiers d’AmĂ©rique. Ce fut la clĂ© de la prospĂ©ritĂ© ! Aujourd'hui, les paysans enrichis exportent leurs pommes en Europe et leurs enfants aux Etat-Unis ». Une fois apprivoisĂ©, Rosny distille ses histoires. Lors d’une pause, face Ă  une grotte, il nous raconte celle d’un villageaois, qui, Ă  l’époque ottomane, avait tuĂ© un soldat turc. Poursuivi par un officier, ce paysan d’Aqoura se rĂ©fugia, armĂ©, avec toute sa famille dans une cavitĂ© de la montagne. Les Turcs tentĂšrent en vain un assaut et finirent par installer un siĂšge en espĂ©rant affamer les fuyards. Les provisions Ă©puisĂ©es, le paysan eut l’idĂ©e de fabriquer des fromages avec le lait de sa femme qui venait d’accoucher. FutĂ©, il fit parvenir quatre frometons de lait maternelle Ă  l’officier ottoman qui, amusĂ© ou touchĂ© ou dĂ©couragĂ©, dĂ©cida de lever le Ă©coute l’ex-oiseau de nuit, en se gavant de cerises, tandis qu'un rapace tournoie au dessus de nos tĂȘtes. Rosny rigole en nous expliquant que c’est un "Nik al hawa" traduction littĂ©rale l’oiseau qui nique avec le ventLa masseuseElle enduit ses mains d’huile d’arnica ou de baume du tigre, invite le marcheur Ă  se dĂ©tendre et commence Ă  masser. Ses longs doigts agiles tournent autour des mallĂ©oles, s’attardent sur le gros orteil, titille le talon d’Achille. Elle nous apprend Ă  respirer par le ventre et lit dans les pieds comme notre Turc lit dans le marc de cafĂ©. Tout le monde y passe ou presque. C'est intimidant de se faire masser en collectivitĂ© mĂȘme par une kinĂ© chanteuseC’est une fille du Nord de la France, grande, franche et fraĂźche, cĂ©libataire, certainement ex-jeannette ou guide, ancienne des Petits FrĂšres des Pauvres et des Enfants du Liban. Mais derriĂšre ce pĂ©digree associatif impressionnant, on dĂ©couvre un soir, aprĂšs quelques araks bien tassĂ©s, une voix, une sensibilitĂ©. Son chant pur traverse la nuit et nous bouleverse. Son visage est concentrĂ©, marche dĂ©voile. Impossible de tricher. Les caractĂšres exposĂ©s Ă  la fatigue se rĂ©vĂšlent comme une pellicule photographique. Il y a la mĂ©diatrice, la psychologue, l’efficace, le gĂ©nĂ©reux, le doux rĂȘveur, le soupe-au-lait, la sereine qui pourrait passer pour une timide, la tenace et mĂȘme un jĂ©suite un peu loufoque
 Parfois ça fusionne, parfois ça clash. En tant que co-organisatrice je ressors de cette expĂ©rience essorĂ©e au sens que le voyageur-Ă©crivain Nicolas Bouvier donne Ă  ce terme on ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de NoĂ«l, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes Ă©limĂ©es par les lessives qu’on vous tend avec un Ă©clat de savon dans les bordels.» Interlude dans le Kesrouan Un gros rat se faufile entre les pierres massives des ruines de Fakra dans le Kesrouan. Une grande tour carrĂ©e datant de 355 de l’ùre sĂ©leucide 43 ap. vouĂ©e au culte de l’empereur Claudius associĂ© au dieu local Belgalassos. On s’attarde au sommet, quelques mĂšches de nuages s’accrochent au bleu violacĂ© du ciel bientĂŽt embrasĂ© par le soleil couchant. Je suis dans un poĂšme de Lamartine. Des nappes de brouillard remontent en spirale du fond de la vallĂ©e, enveloppent les rochers puis les pins parasoles et enfin les cimes. Je suis dans un tableau de Turner. EnrobĂ©e de brume rouge et or, le cƓur saturĂ© de nostalgie. Scoop Sarkozy dĂ©barque au Liban. Tout Beyrouth est au courant. A cette occasion, quelques privilĂ©giĂ©s s’occupant de sa venue ont dĂ©couvert une facette du nouveau prĂ©sident le la RĂ©publique libanaise. Sous ces airs de ptit pĂšre bonnard, le gĂ©nĂ©ral Sleiman cache un intĂ©rĂȘt certain pour la gente tiens en effet de source informĂ©e qu’au cours de son entrevue de prĂ©paration avec l’ambassadeur de France, en prĂ©ambule Ă  toute autre question sur l’avenir des relations franco-libanaises, le prĂ©sident Michel Sleiman a demandĂ© si Carla serait du voyage. Ben, non pas de bol, la premiĂšre Dame de France concocte son prochain album, elle n’a pas le temps d’accompagner Nicolas ! Il parait qu’il Ă©tait trĂšs déçu le gĂ©nĂ©ral. J’imagine l’ex-mannequin dĂ©ambulant sur la corniche sous le crĂ©pitement des flashes, en tournĂ©e dans la Dahyeh QG du hezbollah, oĂč elle ferait tourner la tĂȘte des barbus, en duo avec Feyrouz la diva libanaise au timbre chaud et la minette française aux chuchotements gĂ©nĂ©ral, Nicolas a sagement prĂ©fĂ©rĂ© ne pas vous distraire de la lourde tĂąche qui vous incombe. Courage. Jours d'allegresse L’émir du Qatar a sifflĂ© la fin de la rĂ©crĂ© et tout le monde est rentrĂ© dans le rang. TerminĂ©es les conneries ! Sur la route de l’aĂ©roport, une affiche exprime la gratitude des Libanais envers le cheikh qatari Hamad ben Khalifa. La Banque Audi en profite aussi pour faire sa publicitĂ© et ressort les mĂȘmes affiches reprĂ©sentant un soleil rayonnant qu’elle avait dĂ©jĂ  utilisĂ©es pour cĂ©lĂ©brer la fin des 33 jours de guerre en 2006. Les institutions financiĂšres aiment d’échapper Ă  l’image omniprĂ©sente du gĂ©nĂ©ral Sleimane, roide dans son uniforme et sous sa casquette pinochesque mais au look de bon pĂšre de famille un peu terne en tenue de civil. DĂšs le samedi, des calicots aux couleurs du Liban fleurissent tout le long de la route cĂŽtiĂšre qui mĂšne de Beyrouth Ă  Amchit, le village du futur PrĂ©sident. Chaque banderole fĂ©licite le gĂ©nĂ©ral qui ne sera pourtant Ă©lu que le dimanche par 118 voix sur 127 ! J'assiste Ă  ma premiĂšre leçon de dĂ©mocratie consensuelle Ă  la une semaine, il rĂšgne Ă  Beyrouth et surtout dans le Centre ville, une atmosphĂšre d'allĂ©gresse, doux mĂ©lange de lĂ©gĂšretĂ© et de liesse populaire. On lĂąche des ballons blancs, on suçote une glace Haagen-Das sur la place de l’Etoile, un trouffion m’offre une fleur de gardĂ©nia. La fiesta continue lundi. Je n’arrive pas Ă  distinguer les tirs des feux d’artifices des tirs de joie ni des tirs tout court sur la Corniche Mazraa oĂč des accrochages entre le Courant du Futur et le Hezbollah font seize blessĂ©s. Chaque fois, le cƓur fait boum. Ma dĂ©cision est prise, je vais boycotter les belles bleus et les belles rouges du 14 fĂȘte se poursuit encore mardi puisque je rĂ©ussis l'examen d'arabe me permettant de passer dans la classe supĂ©rieure. Je gratte tous les points dans l’exercice sur les formules de politesse. Un sans faute en toute modestie. Il faut dire que je les rĂ©pĂšte tous les soir avant de m’endormir Ă  la place de la priĂšre Dieu y trouve son compte de toute façon ; que l’on mange, que l’on voyage, que l’on se couche, que l’on se rĂ©veille, que l'on b...., rares sont les occasions oĂč l'on omet de convoquer le TrĂšs Haut Allah Issalmak, Alla marak, Katter kheir Allah, Allah iwasselak bikheir, Inshallah betruh u btji bessalame. Amoureux Ă  distance La boite mail est pas tout Ă  fait. J’ai reçu ce jour 25 messages, mais pas un signe de est 18h34. En France, avec le dĂ©calage, c’est vrai qu’il est plus tĂŽt, 17h34. Il doit faire ses courses Ă  Auchan, peser ses tomates, choisir ses yaourts, le temps qu’il rentre, se gare, ok, je lui laisse un toujours rien. Le cƓur se serre. Je relis un ancien message. C’est bon, il dit qu’il m’aime. Ce serait dingue qu’il change d’avis en vingt-quatre mĂȘme, 19h21, je me sens mal. Je me plonge dans L’Orient-le-Jour, relis trois fois cet article sur la baisse de popularitĂ© de Sarkozy mais je me fiche de Nicolas, je veux des nouvelles de P. Je pressens la nuit blanche, les heures qui s’égrĂšnent, l’obscuritĂ© suis crevĂ©e. J’ai pas Ă©pisode de Desperate Housewives, une plaque de chocolat, la tĂ©lĂ©pathie. Salaud, il m’oublie !6h du mat, Ă©puisĂ©e, je m’endors sur l’ lendemain, j’ai la migraine et la bouche pĂąteuse. Un clic sur ma messagerie, un mail, c’est Lui Ă  6h05 ça va mon cƓur ? Sans nouvelle de toi, je ne dors pas. Tu m’oublies l'hirondelle ? » Aujourd'hui le coeur est Ă  la fĂȘte Eh ben voilĂ  ! Enfournez dans un avion toutes les parties en conflit, faites les rĂŽtir sous le soleil de Doha, ajoutez une bonne dose d’exaspĂ©ration de la population libanaise, dĂ©cortiquez les problĂšmes essentiels, ĂŽtez les politiciens de leur environnement milicien, faites-les marner dans leur jus et vous obtiendrez une Ă©lection prĂ©sidentielle prĂ©vue pour dimanche, la formation d’un gouvernement d’union nationale 16 ministres pour la majoritĂ©, 11 pour l’opposition et 3 nommĂ©s par le chef d’Etat libanais, l’adoption de la loi Ă©lectorale de 1960, la levĂ©e de l’occupation du centre-ville qui durait depuis plus d’un an et l’engagement des uns et des autres Ă  ne pas utiliser les armes pour rĂ©soudre leurs diffĂ©rends morts et deux cents blessĂ©s, selon le bilan officiel, pour parvenir Ă  cet accord sans compter les traces laissĂ©es par les combats rĂ©cents qui se superposent et rĂ©activent une mĂ©moire de la guerre civile jamais apaisĂ©e car non encore dĂ©goupillĂ©e. Seuls certains mouvements de la sociĂ©tĂ© civile tentent de faire Ă©merger cette mĂ©moire conflitcuelle en Ă©tablissant les faits, en constituant des archives, en suscitant les tĂ©moignages
 Mais, blanchis par l'amnistie gĂ©nĂ©rale de 1991, les chefs de guerre de l’époque n'ont pas lĂąchĂ© le pouvoir. Erigeant l'oubli comme politique, ces zaĂŻms font tout pour verrouiller la boite de Pandore qui risquerait de leur pĂ©ter Ă  la aujourd'hui, le cƓur est Ă  la fĂȘte, Beyrouth soupire de soulagement. Pourtant les cicatrices sont plus profondes que les quelques impacts de balles dessinant des Ă©toiles dans certaines vitrines de Mona travaille dans un quotidien d’opposition. Coquette et chiite, elle est fidĂšle au mĂȘme magasin de fringues dont la patronne est sunnite. Cette identitĂ© » communautaire n'a jamais empĂȘchĂ© ni la premiĂšre d’acheter ni la seconde de vendre ni les deux de papoter amicalement. Mais cette semaine, quand ma copine rentre dans le magasin, Ă  son marhaba » rĂ©pond un silence glacial. La patronne lui jette nous allons vous traquer jusque dans vos maisons, vous et vos amis du Hezbollah. Et nous vous tuerons ».Vocabulaire de la colĂšre, mots exutoires certes, mais chargĂ©s d’une telle violence !Allez, aujourd’hui, le cƓur est Ă  la fĂȘte, SirĂšne nous annonce un bĂ©bĂ© pour janvier. Si les tentes du centre-ville sont dĂ©montĂ©es, si les restaurants branchĂ©s qui ont fermĂ© Ă  cause de l'occupation de l'opposition depuis 2006 ouvrent leur porte, on ira place de l'Etoile porter un toast Ă  la paix, Ă  la reprise Ă©conomique et au futur rejeton de SirĂšne et Bassem. De la vie, de la mort Mabrouk ! Ils se sont mis d’accord, vont rouvrir l’aĂ©roport, peut-ĂȘtre Ă©lire un prĂ©sident et mĂȘme dĂ©bloquer le centre-ville ». Une rafale de bonnes nouvelles annoncĂ©es par la voix douce, grave et un peu traĂźnante d’Iskandar. Allez, on va fĂȘter ça ! » Mon ami arrose la paix comme il arrosait la guerre hier, avec dĂ©rision et une infinie la route de l’aĂ©roport, des militants du mouvement Khalas arrĂ©tez brandissent des pancartes Ă  l'intention des politiciens libanais partis rĂ©gler leur compte Ă  Qatar Si vous ne vous mettez pas d’accord, ne rentrez pas !»Les diplomates qataris ont rĂ©ussi Ă  rĂ©unir les freres ennemis en quelques jours, exploit que ni les efforts de l’émissaire de la Ligue arabe, ni notre Kouchner national n’était parvenu Ă  relever. Ce nƓud politique, apparemment si complexe, va-t-il se dĂ©nouer d'un coup comme celui du magicien qu'un souffle fait disparaitre ?Dehors dans la rue, un jeune Palestinien m’offre une bougie Ă  allumer Ă  l’occasion des soixante ans de la Nakbah la catastrophe. La naissance de l’Etat hĂ©breux en 1948 commĂ©morĂ©e dans la liesse chez les IsraĂ©liens est jour de tristesse pour les Palestiniens. Le vent Ă©teint trop vite les fragiles flammĂšches qu’une poignĂ©e de militants tentent d’allumer au coin de la rue Jeanne d’Arc et de la rue paix, la guerre la vie et la mort en concentrĂ© pendant une grands et petits drames les enfants de mon prof d'arabe, Camille 8 ans et Cyril 12 ans, font aussi leur deuil. Ils ont perdu le poisson rouge offert Ă  un anniversaire par un copain. L’animal a-t-il succombĂ© au stress ambiant, au bruit des tirs d’armes automatiques ? Hum, je crois plutĂŽt que c’est une indigestion qui l’a fait clamser », confie le pĂšre. Un moment, Ă©mu par les hurlements du cadet, il a pensĂ© subtiliser le poisson pour l’échanger vite-fait contre un jumeau en invoquant une prĂ©tendue rĂ©surrection. Mais la mort fait partie de la vie et les enfants doivent un jour oĂč l’autre y ĂȘtre confrontĂ©s, surtout ici ». Le paternel a donc juste proposĂ© le rachat d’un cĂ©tacĂ©. Avec son goĂ»t pour les dĂ©monstrations théùtrales et les paroles dĂ©finitives, Camille proclame solennellement Jamais je n'aurai d’autre animal, celui-lĂ  est irrrrrremplaçable. » Cyril, davantage portĂ© Ă  l’intĂ©rioritĂ©, soupire C’est notre premier dĂ©cĂšs en direct. Grand-MĂšre, ca compte pas, c’était en France ».Dehors, des klaxons annoncent la reprise de la vie normale Ă  Beyrouth. Comme les embouteillages, je les accueille avec reconnaissance et soulagement. Bach, RĂ©gina, Ali, LeĂŻla et Chopin Depuis une semaine, j’écoute Bach tous les matins. Bach contre ce mail morbide de mon club de randonnĂ©e qui annonce le dĂ©cĂšs de marcheurs pendant les Ă©vĂ©nements. Bach contre la mort de deux voisins de Nicolas Ă  Ras el-Nabeh. Bach contre la tentation de se terrer pour mater des DVD. Bach contre la les tirs, c’était la panique, aujourd’hui, la ne pas se laisser envahir par la peur et l’ Sneifer vit dans la banlieue parisienne mais se trouve coincĂ©e par les Ă©vĂ©nements Ă  Beyrouth. Elle m’invite Ă  dĂ©jeuner au Chase, place Sassine. Toujours Ă©lĂ©gante dans son corsage violet, avec ses lunettes de soleil lĂ©gĂšrement fumĂ©es, cette femme a de la classe. RĂ©gina a publiĂ© un livre intitulĂ© J’ai dĂ©posĂ© les armes qu’il faut lire. Une brĂšche dans le mur du silence entourant la guerre civile de 1975-90. Elle y reconnaĂźt avec courage sa part de responsabilitĂ© dans ce conflit qui dĂ©chira le pays du en 1962, Ă  Hadath, un village au Sud de Beyrouth, elle Ă©volue dans un environnement exclusivement maronite, jusqu’à 13 ans, je vis Ă  l’école un ennui docile qui paralyse ma pensĂ©e sans que j’en ai conscience », Ă©crit-elle. Elle ignore tout de l’autre Liban, celui des sunnites, des chiites, des druzes. Parfois, elle entend que les rĂ©fugiĂ©s palestiniens, au nombre de 400 000, ne rĂȘvent que de jeter les maronites Ă  la mer
 Rumeurs, peurs, dĂ©sinformations, mĂ©connaissance bercent cette enfance malgrĂ© un climat familial chaleureux, un pĂšre surtout magnifique et gĂ©nĂ©reux. Et puis, le 13 avril 1975, la guerre civile Ă©clate. Les milices se forment. La famille Sneifer se rĂ©fugie en montagne, repliĂ©e dans des abris de fortune, grenier peuplĂ© de souris effrayante pour la petite fille ou cave infestĂ©e de se rendre utile, rester vivante », elle propose ses services, ramasse les ordures, distribue le pain. En 1980, Ă  17 ans, elle franchit encore un pas en s’engageant dans la milice chrĂ©tienne de BĂ©chir Gemayel. Elle pense ainsi dĂ©fendre sa famille, sa patrie, sa foi et passe des transmissions Ă  un rĂ©el entraĂźnement militaire. A la mort de BĂ©chir, elle suit un autre chef, Samir Geagea mais se sent vite mal Ă  l’aise. Lorsque les factions chrĂ©tiennes se dĂ©chirent, la jeune milicienne commence Ă  douter. Quel est le sens de son combat ? Vaut-il tous les carnages, la mort de ses amis proches ? Des camarades de combat sont victimes de purges internes liĂ©s aux combats fratricides entre Hobeika et Geagea. La jeune femme les visite en prison, les dĂ©couvre torturĂ©s. Le doute se transforme en sentiment d'horreur. Un jour de 1986, elle apprend que des prisonniers, dont son ami Loubnane, ont Ă©tĂ© noyĂ©s, sur ordre de Samir Geagea. C’est la rupture. RĂ©gina quitte le Liban, tente de survivre puis de vivre en France, loin de la guerre et de ses ans plus tard, on lui apprend que la mĂšre de Loubnane est dĂ©cĂ©dĂ©e d’un cancer au village. Cette vieille femme est morte dans l’ignorance du sort de son fils disparu » alors que RĂ©gina, elle, savait qu’il avait Ă©tĂ© balancĂ© avec un poids Ă  la mer ». Elle dĂ©tenait une information qui aurait pu permettre Ă  cette femme de faire son deuil, de trouver une certaine paix. Cette prise de conscience la dĂ©cide Ă  sortir du silence. RĂ©gina Sneifer commence Ă  Ă©crire son tĂ©moignage. Et c'est picorant nos salades, nous Ă©voquons la situation actuelle qui risque de faire replonger le Liban dans cette guerre dont elle vient de m’exposer toute l’absurditĂ©. La donne est bien diffĂ©rente aujourd'hui les clivages ne sont plus entre chrĂ©tiens et musulmans et la rĂ©alitĂ© palestinienne n'est pas sur le devant de la scĂšne, en revanche, la concentration des problĂšmatiques locales, rĂ©gionales et internationales reste une le cafĂ©, je retrouve Ali Atassi, un journaliste syrien rencontrĂ© au hasard de mes pĂ©rĂ©grinations moyen-orientales. Fils d’un homme politique qui a croupi dans les geĂŽles d’Hafez El Assad pendant des annĂ©es, Ali a longtemps conservĂ© une admiration mĂȘlĂ© de ressentiment Ă  l’égard de son pĂšre qui, sitĂŽt libĂ©rĂ© est mort d’une leucĂ©mie.. C’est en tournant une vidĂ©o avec, et sur, Riad al-Turk, le plus vieux prisonnier syrien, qu’il s’est guĂ©ri de ses fantĂŽmes. Face Ă  l’ex-dĂ©tenu, le journaliste a posĂ© toutes les questions qui le travaillaient depuis tant d’annĂ©es. Un militant politique peut-il sacrifier sa famille Ă  sa Cause et priver la chair de sa chair d’une prĂ©sence ? Le film de ce dialogue est presque insoutenable de sincĂ©ritĂ©. Ali ne fait jamais dans la dentelle il aime provoquer, dit ce qu’il pense et sort une vanne qui touche dans le mille. DĂ©sormais pĂšre d’un petit Nour, ce Syrien francophone vit dans Hamra et collabore Ă  la rubrique littĂ©raire d’Al me lance Alors, tu as dĂ©mĂ©nagĂ© de ton piĂšge Ă  rat ? » Ben non, j’habite toujours chez Zico, mais ne t’inquiĂšte pas, il y a un blindĂ© devant chez moi ! » GĂ©nial, autant te protĂ©ger avec une petite cuillĂšre. »A l'heure du thĂ©, j'ai rendez-vous avec LeĂŻla qui a lancĂ© une discussion sur les violences de ces derniers jours dans sa classe de terminale. Je veux qu’ils exorcisent cette expĂ©rience traumatisante.» Elle ne s’éloigne pas beaucoup du programme officiel qui demande d’évoquer les moyens de propagande des totalitarismes. Ici, pendant les combats, entre les nouvelles diffusĂ©es par la tĂ©lĂ©vision du Hezbollah et celle du Courant du Futur, comment disposer d’informations fiables. Mercredi, la chaĂźne du parti chiite Al Manar a transmis une vidĂ©o montrant des tortures horribles commises dans la ville de Halba Akkar par des pro-Hariri sur des militants du Parti Socialiste National Syrien. Huit seraient morts, deux se seraient rĂ©fugiĂ©s Ă  l’hĂŽpital. La vidĂ©o aurait Ă©tĂ© tournĂ©e Ă  l’aide d’un tĂ©lĂ©phone portable. Vrai ou faux ? Un journaliste de l’Associated Press me confirme les faits mais non la responsabilitĂ© du Courant du une semaine, tous les soirs, je m’endors avec Chopin. Tous ces fous mangent du vent La vie reprend, pose doctement son pronostique. Zico estime que le gouvernement a titillĂ© le Hezbollah pour le faire sortir de son trou et le pousser Ă  se compromettre en tirant sur des Libanais alors que ce parti avait promis de ne jamais retourner les armes contre son propre peuple, rĂ©servant son feu Ă  l’ennemi israĂ©lien. Pour mon propriĂ©taire, ex-milicien communiste pendant la guerre civile et souvent assez bon analyste, le Hezbollah a donc vaincu militairement mais perdu en lĂ©gitimitĂ©. Ensuite, dimanche, en s’attaquant Ă  la montagne druze et Ă  Walid Joumblatt, le parti de Dieu a voulu Ă©largir le glacis protecteur de la Dahye dans la banlieue sud », affirme Zico qui prophĂ©tise des nĂ©gociations rapides puisque toutes les cartes sont sur la Michel, le silence Ă©tonnant des Etats-Unis, qui ne manquent jamais l’occasion de lancer des diatribes anti-Hezbollah, fait penser Ă  un deal amĂ©ricano-iranien. Certains l’ont compris et en tirent les consĂ©quences en rendant les armes comme Joumblatt, certains l’ont compris et hĂ©sitent comme Hariri et d’autres l’ont compris mais veulent rĂ©sister Ă  l’instar de Geagea. Si ce dernier s’entĂȘte, alors on aura un deuxiĂšme un homme en chaise roulante que l’on croise souvent Ă  Hamra me confie, poĂšte, tous ces fous mangent le vent ».Quant au chauffeur de taxi, il peste contre les sacs de sables et les barbelĂ©s qui font ressembler la conduite Ă  un ou rester. L’aĂ©roport est toujours fermĂ©. Les motivĂ©s passent en Syrie par la route du Hermel. Mon amie Hala, engagĂ©e par l’Onu pour travailler au Kosovo, a tentĂ© sa chance dĂšs samedi. Elle doit ĂȘtre en France aujourd’hui. Mais les listes d’attente sont longues pour partir de Damas. Charles ira plus loin, en Australie oĂč il compte monter un restaurant gastronomique...chinois. Moi je reste. Le Liban m’a tant donnĂ© depuis neuf mois que je ne veux pas quitter le navire en ce moment. Comment le faire comprendre Ă  ceux que j’aime en soir, avec LeĂŻla, nous faisons le point sur la journĂ©e au BaromĂštre, un bar ou l'on ecoute les chansons de Souad Massi, Marcel KhalifĂ©, Ziad Rabbani et qui sert le meilleur Fattouche de Beyrouth. Je reçois un texto d’une amie journaliste. Attention, le quartier se tend. Ne rentre pas seule ». Un client du bar, milicien du Parti Socialiste National Syrien se propose de nous ramener. En face de la maison, un blindĂ© tient la garde. Je devrais ĂȘtre rassurĂ©e mais vu passivitĂ© de l’ArmĂ©e jeudi dernier je le suis Ă  demi. La premiĂšre communion MalgrĂ© les Ă©vĂ©nements, la PremiĂšre communion de Camille est maintenue, Ă  l’Eglise St Antoine de Padoue, dans le quartier de Sin El Fil. Un taxi m’extorque le double d’une course normale pour traverser la ligne de dĂ©marcation entre l’Est et l’ ce Beyrouth chrĂ©tien et francophone flotte un air de France des annĂ©es 60. On s’appelle Charles, Rosette, Jocelyne, ThĂ©rĂšse. On fait reprendre son tailleur chez le stoppeur ». Les communiants sont en aubes et les communiantes portent des couronnes de fleurs. Dans cette Ă©glise moderne et claire, je me recueille, prenant soudain conscience qu’au cours de cette nuit terrible du 8 mai, pas un moment je n’ai pensĂ© Ă  Dieu. Il est si loin, ou plutĂŽt, je suis encore si loin de lui
Depuis quelques temps, l’Eglise libanaise a confisquĂ© » l’organisation des communions aux Ă©coles afin qu’elles se fassent dans les paroisses. Les mauvaises langues diront qu’elle rĂ©cupĂšre ainsi un marchĂ© lucratif. A l’offertoire, aprĂšs le pain et le vin, le prĂȘtre prĂ©sente une corbeille de fleurs et un drapeau libanais. Ce geste aurait heurtĂ© ma sensibilitĂ© laĂŻque ailleurs. Mais dans ce Liban au bord de la guerre civile, oĂč l’Etat se cherche, la rĂ©affirmation par les croyants de leur attachement Ă  la nation me semble un geste symbolique pertinent. D’autant qu’il s’accompagne de priĂšres pour la allons dĂ©jeuner dans un restaurant immense et impersonnel. La moitiĂ© des convives invitĂ©s sont prĂ©sents, ceux de la Bekaa n’ont pu descendre car la route est bloquĂ©e. Assise face Ă  un journaliste de la Voix du Liban - radio plutĂŽt proche du gouvernement - j’en profite pour me faire prĂ©ciser la composition de l’ArmĂ©e dont l’attitude pendant les derniers Ă©vĂ©nements fut pour le moins ambiguĂ«. Parmi les officiers tu as 40% de chrĂ©tiens. Les 60% de musulmans se rĂ©partissent Ă  Ă©galitĂ© entre chiites et sunnites. Parmi les soldats, on compte 40% de chiites. C’est pourquoi, l’armĂ©e s’est montrĂ©e neutre voire complaisante face au coup d’Etat du principal parti chiite », m’explique F. Pour dĂ©tendre l’atmosphĂšre on Ă©voque aussi ce DJ qui sĂ©vit l’aprĂšs midi sur Radio Liban et dont les propos dĂ©cousus me font souvent penser qu’il a du s’enfiler quelques joints avant de prendre le a reçu beaucoup mĂ©dailles du christ et de la vierge. Je lui ai offert Le petit Nicolas de Goscinny. Je vois qu’il a dĂ©laissĂ© la Bible illustrĂ©e et autres livres Ă©difiants pour se plonger dans mon bouquin. Il se marre comme moi Ă  son toutes les fĂȘtes de ce genre, on mange beaucoup et on boit trop. Peut-ĂȘtre plus encore aujourd’hui, dans ce prĂ©sent prĂ©caire. Chacun yeute discrĂštement l’écran de tĂ©lĂ©vision au coin du restaurant pour suivre l’actualitĂ© combats dans le Nord Ă  Tripoli, Ă  Aley, dans le Chouf entre les partisans de Joumblatt et ceux de son rival Arslan associĂ© Ă  l’opposition
 A Beyrouth on respire mais ailleurs on a peur. samedi precaire J’ai profitĂ© d’une accalmie vendredi pour filer chez LeĂŻla. Un militaire me conseille de faire fissa. Je marche, je cours, je vole
 Le gardien d’une banque qui me voit tous les matins demande si tout va bien. Oui, oui
 ». Les rues sont tenues par le Hezbollah. Les bennes Ă  ordures dĂ©bordent, des bris de verre jonchent le 10 mai, L’Orient-le-Jour titre sur Une victoire Ă  la Pyrrhus du Hezbollah. Pro-gouvernemental, le journal n’admet pas la dĂ©faite de son camp. Le parti de Nasrallah a dĂ©montrĂ© sa force et sa supĂ©rioritĂ© militaire. L’armĂ©e est restĂ©e passive, voire, complice Ă  Beyrouth Ouest. Cependant le Hezbollah n’a-t-il pas commis une erreur en s’attaquant aux organes de presse ?AprĂšs un petit dĂ©jeuner gargantuesque, on se dĂ©foule au sport puis je vais visionner un DVD et boire du vin chez Iskandar. La tension actuelle fait remonter les souvenirs de la guerre civile. SirĂšne me raconte qu’elle et son mari ont dormi dans le corridor comme dans les annĂ©es 80. Iskandar qui a des origines palestiniennes Ă©voque son enlĂšvement par les Forces libanaises il y a vingt ans. Toute la journĂ©e, les informations maintiennent le suspense on a tirĂ© sur le cortĂšge funĂ©raire de militants pro-Hariri, le Premier ministre Siniora prĂ©tend qu’il ne cĂšdera pas aux demandes du Hezbollah avant de faire volte-face. Les revendications de l’opposition sont acceptĂ©es. Les miliciens se retirent du quartier et les blindĂ©s de l’armĂ©e prennent leur soir, je vomis toutes mes tripes excĂšs d’alcool et de stress. Dimanche, j’irai Ă  la PremiĂšre communion de Camille. cette nuit-la Je traverse l’ancienne ligne de dĂ©marcation entre l’Est et l’Ouest de Beyrouth Ă  16h. Le taxi ne peut pas passer. PrĂšs de la rue Monnot, une odeur de caoutchouc brĂ»lĂ©, des poubelles renversĂ©es qui brĂ»lent, des militaires qui patrouillent avec des gilets pare-balles. Je voulais justement Ă©viter de me retrouver lĂ , Ă  cette heure lĂ . Celle de l’intervention radiodiffusĂ©e de Nasrallah, le leader du Hezbollah. Tout le monde l’attend. Va-t-il mettre de l’huile sur le feu ou calmer ses troupes. Peut-il appeler Ă  l’apaisement sans perdre la face ?D’un cĂŽtĂ©, le gouvernement qui pousse le Hezbollah dans ses retranchements, l’accusant de contrĂŽler les pistes de l’aĂ©roport et d’installer un rĂ©seau de tĂ©lĂ©communication illĂ©gal. De l’autre, ce parti de Dieu » qui considĂšre le limogeage de l’un des siens », le chef de la sĂ©curitĂ© de l’aĂ©roport Wafic Choucair, comme une dĂ©claration de guerre. Le Hezbollah exige l’annulation de cette mise Ă  pied ainsi que le gel de l’enquĂȘte concernant le rĂ©seau de tĂ©lĂ©communication. C'est le bras de fer, aggravĂ© par l’envie d’en dĂ©coudre qui couve depuis voiture finit par me prendre en stop et nous passons par la Corniche. ArrivĂ©e chez moi, j’entends les tirs d’armes automatiques. LeĂŻla me dit de ne pas rester seule mais je n’ose plus sortir. Iskandar m’invite Ă  boire avec ses amis poĂštes jusqu’au dĂ©but de la guerre. BĂ©rangĂšre me donne des conseils de sĂ©curitĂ© ne pas me mettre devant les fenĂȘtres, prĂ©parer un paquet avec quelques affaires, surtout ne pas bouger. Je sursaute lorsqu’un chat se glisse dans l’appartement. C’est toujours celui qui y est qui est le moins bien informĂ©. Sur RFI passe une Ă©mission culturelle, Pierre Arditi pĂ©rore sur le théùtre. Moi, je voudrais savoir si c’est la guerre ou je craque. Les tirs sont tout prĂšs. Mais je sors et j’appelle mon amoureux d’une cabine tĂ©lĂ©phonique. Sa voix est lointaine
 Je rentre. J’ai peur. Je pleure. Chaque balle me terrorise. Tout mon corps se cabre, je n’arrive pas Ă  maĂźtriser ce sentiment de panique comme une souris prise au piĂšge. La nuit sera 3h heures, le bruit des roquettes se mĂȘle Ă  celui d’un orage. Si ça pouvait calmer les hommes d’armes. 5h je m’endors enfin. Le lendemain, j’essaie de comprendre la situation locale devant chez moi, c’est l’armĂ©e, juste derriĂšre, les miliciens du Hezbollah. Ils sont une dizaine, entre 20 et 30 ans. Des foulards verts, les armes Ă  l’épaule, deux ou trois sont cagoulĂ©s. Ils ressemblent Ă  des rambos orientaux. Le chef » m’offre un cafĂ© tu travailles Ă  Future TV ? la tĂ©lĂ©vision proche du Courant du Futur qu’ils ont prise dans le nuit. Je me recrie Non, non ! ». Ils blaguent en critiquant Sarkozy, et vĂ©rifient que j’aime bien » le Sayyed Nasrallah
 Merci pour le cafĂ©. Au pas de course, je pars en quĂȘte de pain et de cartes tĂ©lĂ©phoniques. Dans mon frigo il ne reste que du tĂ©lĂ©phone sonne sans cesse les parents qui s’inquiĂštent, un ami journaliste en France, des potes libanais solidaires et surtout mon amoureux avec son cĂŽtĂ© bourru et tendre. Toute la nuit je me suis accrochĂ©e Ă  ses textos, je les ai relus jusqu’à les connaĂźtre par cƓur, Ă  l’instar de talismans protecteurs, une main agrippĂ©e Ă  mon tĂ©lĂ©phone portable, seul lien avec l’extĂ©rieur. Cet homme que je ne connaissais pas il y a un an est devenue la personne la plus importante de ma vie, je m’en rends compte cette je n’ai attendu le matin avec autant d’impatience comme si le soleil allait dĂ©gager le conflit. LeĂŻla a reçu un coup de tĂ©lĂ©phone de son ex. Le danger rapproche ceux qui s’aiment ou se sont aimĂ©s
 Ville morte Beyrouth est dĂ©serte. Une ville morte comme dans ces westerns amĂ©ricains oĂč les cow-boys, armes au poing attendent l’attaque imminente des bandits. DrĂŽle de contraste avec l’atmosphĂšre primesautiĂšre qui rĂ©gnait ces derniers jours, la floraison des gardĂ©nias et les janacondas qui forment des charmilles bleutĂ©es au dessus de la chaussĂ©e. C’est la grĂšve gĂ©nĂ©rale. Des manifestations contre l’envolĂ©e des prix Ă©taient prĂ©vues Ă  l’appel de la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale des travailleurs du Liban principale organisation syndicale du pays. DĂšs 7h30, elles ont Ă©tĂ© suspendues suite Ă  l’explosion d’une grenade Ă  Korniche el Mazraa. L’armĂ©e est dĂ©ployĂ©e, la route vers l'aĂ©roport bloquĂ©e, on entend des coups de feu prĂšs de l’UniversitĂ© libanaise, des affrontements seraient survenus entre Amal et le Courant du Futur
Au coin de ma rue, deux gros chars bleus ont pris place et les Forces de sĂ©curitĂ©s intĂ©rieurs viennent chercher des sandwiches chez mes voisins Ă©piciers, l’un des rares magasins restĂ©s ouverts aujourd’hui. Dimanche soir Ă  Beyrouth Le ciel est laiteux, lĂ©gĂšrement rosĂ©. Sur la corniche bondĂ©e, le MP3 vissĂ© sur dans les oreilles, les joggeurs trottinent, profitant de la fraĂźcheur du soir. Certains superposent pulls et anorak pour suer davantage et perdre du poids. Ils font penser Ă  des touristes s’extasient devant les flots mĂ©diterranĂ©ens tandis que les mateurs, adossĂ©s Ă  la rambarde, fixent leurs regards sur d’autres ondulations. Elles font les pĂ©pettes Ă  cette heure-lĂ  les Libanaise, hauts talons, jeans hyper serrĂ©s, lunettes de soleil grignote du maĂŻs bouilli, on suçote une glace, on fume un narghilĂ©. Le marchand de cafĂ© ambulant fait tinter l’une contre l’autres ses petites tasses en porcelaine. C’est "nurses" sri-lankaises ou Ă©thiopiennes courent aprĂšs les gamins qui zigzaguent entre les contrebas, de vieux beaux se font bronzer et quatre papis jouent aux jeune homme et sa belle se racontent leurs rĂȘves assis sur un rocher. D’autres amoureux plus ĂągĂ©s devisent en buvant un cafĂ©. A l’abri des regards, planquĂ©s dans les voitures, les couples illĂ©gitimes se bĂ©cotent. C’est dimanche soir Ă  Beyrouth. printemps culturel Depuis quelques semaines, malgrĂ© l’assassinat Ă  ZahlĂ© de deux membres du parti KataĂ«b, malgrĂ© la polĂ©mique autour d’un rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique illĂ©gal entretenu par le Hezbollah de Tyr au Mont-Hermel, malgrĂ© l’approche d’une nouvelle session du Parlement, le 13 mai, pour Ă©lire le prĂ©sident de la RĂ©publique, mes amis ne me parle plus de politique ! Place Ă  la culture. Or ce printemps est riche en Ă©vĂ©nements artistiques. Les Libanais sortent Ă  nouveau d’autant que les prix des places pour ces spectacles sont tout Ă  fait raisonnables entre 5 et 10 Habache, le critique littĂ©raire du quotidien Al Safir a qualifiĂ© ce concert d’historique dans son Ă©ditorial. Le chanteur azĂ©ri Alim Qasimov se produisait avec sa fille, un joueur de tar luth et un autre de Kamanche viĂšle. Le rĂ©pertoire de Qasimov, d’origine paysanne, s’inspire de la tradition populaire et rurale. Il perpĂ©tue et renouvelle le mugham, cette poĂ©sie musicale qui mĂȘle l’épique au spirituel en Asie Centrale et au Moyen sur de gros coussins colorĂ©s, les artistes s’accordent. Une courte introduction musicale, puis la main de Qasimov caresse son Daf tambour et la voix s’élĂšve. Rauque, en spirale, elle semble sculpter le silence, occuper l’espace de la scĂšne puis embrasser la salle toute entiĂšre. Un duo avec sa fille Fargana Ă©voque les amours de Majnoun et Leila. Le chant est pathĂ©tique, dĂ©sespĂ©rĂ©, intense. Et pourtant, ma pensĂ©e s’évade. Je ne sais ce qui se passe dans la tĂȘte des autres spectateurs mais, en concert, chaque fois, mon esprit s’envole sur les volutes des notes vers des souvenirs, des ailleurs
 Je suis loin, si loin... Et puis soudain, la lumiĂšre blafarde, le tonnerre des applaudissement, on se sens projetĂ©, comme une boule de flipper, hors de cette magie musicale et Festival de danse contemporaine s’achĂšve. Dans l’ensemble, je reste frappĂ© par la violence des chorĂ©graphies prĂ©sentĂ©es. Gestes saccadĂ©s, musiques souvent hachĂ©es, corps qui se heurtent. Peu de sensualitĂ©, d’harmonie ou de douceur. Peut-ĂȘtre les spectacles sont-ils le reflet de notre monde actuel ?Au Théùtre Medina, le travail de la compagnie allemande Folkwang Tanzstudio, codirigĂ©e par Pina Bausch et Henrietta Horn, m’a Ă©blouit. En particulier, Auftaucher qui met en scĂšne cinq danseurs et cinq danseuses pour de multiples variations autour du couple, Attraction, rĂ©pulsion, jalousie, impulsion, joie
Au Théùtre Tournesol, une Libanaise rĂ©invente le flamenco. Sur une bande sonore rĂ©percutant un bombardement et des tirs d’armes automatiques, elle danse seule sur la scĂšne, Ă©clairĂ©e par une lumiĂšre tamisĂ©e. Son corps est plein de colĂšre retenue. Ses bras parfois se tendent brutalement comme si elle plantait une Ă©pĂ©e dans le dos d’un ennemi invisible. Elle piĂ©tine le sol avec rage. Elle danse la guerre...Au Théùtre Monot, la musique pulse, sourde. Les danseurs de hip-hop Ă©voluent Ă  un centimĂštre au-dessus du sol. Parfois, ils dansent sur les silences et c’est encore plus beau. Le spectateur assis devant moi gĂȘne ma vision. Il tourne la tĂȘte Ă  droite, s’incline ensuite Ă  gauche, puis Ă  droite, Ă  gauche. Le type devant lui gigote de façon asymĂ©trique, Ă  gauche, Ă  droite, Ă  gauche, Ă  droite, comme les branches d’un essuie-glace. Moi-mĂȘme, je me penche alternativement et inversement, Ă  droite, Ă  gauche. Et c’est toute la colonne des siĂšges situĂ©s dans le rang F du théùtre Monot qui oscillent en rythme, Ă  droite, Ă  gauche, droite, gauche. MaternitĂ©s Quatre de mes amies sont enceintes. L’une d’elle vient d’accoucher d’un garçon qu’elle ne gardera pas elle est mĂšre-porteuse pour sa cousine qui ne pouvait enfanter suite Ă  un cancer de l’utĂ©rus. Avec les autres ventres ronds » et leurs compagnons, nous allons barboter prĂšs de Amchit. Une maison bleue, une table dressĂ©e au bord de l’eau, de la musique cubaine et du bar grillĂ©. Les hommes et moi trinquons Ă  l’arak, les femmes qui attendent » sont au partout dans le monde lorsqu’un heureux Ă©vĂ©nement se prĂ©pare, la conversation roule sur les prĂ©noms Ma premiĂšre je l’ai appelĂ©e Aya ce qui signifie Ă  la fois le verset et lapuretĂ©. On dit par exemple une vie pure, une beautĂ© pure
 » [ ou du canabis pur ! Surtout si tu es de la Beqaa », glisse un impertinent]. Imperturbable la maman poursuit Bon, le problĂšme c’est que Aya est un prĂ©nom surtout adoptĂ© par les musulmans alors que mon mari est maronite ». Moi j’ai appelĂ© mon fils Noureddine comme mon pĂšre mais les gens raccourcissent et disent Nour la lumiĂšre qui est un prĂ©nom fĂ©minin. » Dans ce foutu pays, je veux ĂȘtre utopique et mon second s’appelera Salam la paix », affirme rebelle ces prĂ©noms arabe qui arborent explicitement leur sens Karim le gĂ©nĂ©reux, Darine qui a deux maisons la terre et le paradis, Rim la gazelle, Ali noble, Chaker celui qui remercie, Rafik le compagnon de route, Tarek le voyageur, Farrah la joie, Feyrouz la Turquoise, Amal l’espoir, Bachir l’annonce de bonnes nouvelles, Chirine la douce
Joumana joyau, Amin le constant, Dounia la terre entiĂšre
Une petite brune Ă©coute ces propos, l’air un peu triste. Comme moi, elle n’appartient pas au club des futures maman et me chuchote c’est dur pour moi d’entendre ça, j’ai avortĂ© l’an dernier. » Au Liban l’IVG est prohibĂ© sauf si la grossesse prĂ©sente un risque mĂ©dical pour la mĂšre. Mais comme dans tous les pays, on s’arrange toujours moyennant finances. La petite brune sort de sa torpeur mĂ©lancolique. A prĂ©sent elle est en pĂ©tard contre le Liban. Je vais quitter mon pays et en trouver un autre sans chrĂ©tiens ni musulmans, avec que des
boudhiste ! », lance-t-elle. Elle ne comprend pas pourquoi une Libanaise ne peut transmettre sa nationalitĂ© parce qu’elle est femme. Elle ne comprend pas pourquoi on s’étonne qu’elle soit sexy tout en Ă©tant de Nabathiye et qui plus est chiite. Elle ne comprend pas pourquoi on s’intĂ©resse d’abord Ă  sa confession plutĂŽt qu’à sa personne. Elle comprend trop bien pourquoi les responsables religieux ont refusĂ© l’instauration du mariage civil qui les aurait privĂ© de substantiels revenus tant il est vrai que, pour n’importe quelle dĂ©marche auprĂšs d’un Ă©vĂȘque ou d’un cheikh baptĂȘme, mariage, annulation de mariage, changement de religion
, il faut d’abord verser son colĂšre a jetĂ© un froid. On pique tous une tĂȘte dans la mer turquoise. Les ventres ronds flottent. Moi je reste pensive. DĂ©sir recomposĂ© DĂ©sir qui, sauf les prĂȘtres voudrait appeler ça manque ? », Nous parlons de quelque chose Ă  la fois rĂ©el et imaginaire », Le paradoxe du dĂ©sir, c’est qu’il y a une extrĂȘme jouissance Ă  ne pas encore en jouir », Le dĂ©sir ne doit jamais ĂȘtre interprĂ©tĂ© ».Ces citations et quelques autres, en anglais, en arabe et en français, tapissent un mur en plĂątre dans le lobby du Théùtre Medinat. Un mur, percĂ© d’une ouverture, qui porte en son milieu une Ă©tagĂšre sur laquelle sont posĂ©s des livres de Spinoza, Guettari et CortĂĄzar ainsi qu’un cactus. Cette installation, excitante et piquante, est le fruit du travail de deux critiques d’art, l’une Nataza Ilic basĂ©e Ă  Zagreb et l’autre Stephen Wright, chercheur Ă  l’Institut national de l’histoire de l’art Ă  cloison pour Ă©voquer une attraction ? Le paradoxe veut inciter le visiteur Ă  dĂ©construire la dĂ©finition gĂ©nĂ©rale du dĂ©sir pour Ă©chapper Ă  une vision normative. Echappez-vous, semble signifier la porte ouverte, fuyez les notions abstraites, figĂ©es qui enferment. Notre Ă©poque n’est pas Ă©rotique », confirme Stephen se ballade Ă  travers les extraits d’Ɠuvres de Hölderlin, Joyce, Marx, Deleuze, Foucault, Rousseau, Char
J’aime particuliĂšrement un vers de ce poĂšte qui figure Ă  gauche du mur Le poĂšme est l’amour rĂ©alisĂ© du dĂ©sir demeurĂ© dĂ©sir ».Cette installation clĂŽt le Home Works IV, un forum des pratiques culturelles qui se tient tous les deux ans Ă  Beyrouth autour d’expositions, de confĂ©rences, de spectacles. Aujourd’hui commence un festival de danse. Un oiseau m'a dit Il est parfois difficile d’aborder frontalement sa progĂ©niture. Les parents libanais utilisent alors une ruse que je trouve empreinte d’une ironique poĂ©sie. Ils disent Un oiseau m’a dit 
.que tu n’avais pas fini tes devoirs, que tu t’étais gavĂ© de fistiks cacahouettes avant le repas, que tu avais sĂ©chĂ© les cours, etc. ». L’oiseau sert ainsi le subterfuge idĂ©al pour prĂ©server l’honneur de petiot et l’autoritĂ© de l’ pĂšre de mon amie Julia n’a pas encore rĂ©alisĂ© que sa fille avait la trentaine bien sonnĂ©e. Pour lui glisser un reproche ou une question, il feinte lui aussi, remplaçant l’oiseau de service par le marc de la fin du dĂ©jeuner, observant d’un air pĂ©nĂ©trĂ© le fond de la tasse de sa fille prĂ©fĂ©rĂ©e, il assĂšne avec assurance Je vois dans le marc de cafĂ© que tu n’es toujours pas payĂ© de ton salaire de prof Ă  l’universitĂ© libanaise, que tu as pris sept kilos et ne te nourris pas convenablement, que tu ne viens pas nous voir assez souvent, que tu sors avec cet enfoirĂ© de Jamil alors que Fadi t’attend depuis si longtemps, etc. »Un procĂ©dĂ© tout Ă  fait adaptĂ©e Ă  ce pays oĂč l'essentiel est de ne jamais perdre la face. PĂąquerettes et vinaigrette Ă  Baskinta Le paysage Ă©voque la toile d’un peintre impressionniste. Des cerisiers en fleurs, un tapis de pĂąquerettes, quelques boutons d’or
 Quand un timide rayon de soleil perce les nuages lourds de pluie, on dit ici que les souris se marient ». Alors les enfants turbulents partent Ă  la recherche de ces improbables Ă©pousailles et les adultes, enfin tranquilles, peuvent boire le cafĂ© sur la terrasse face aux neiges pascales du Mont m’a invitĂ©e dans sa maison de famille Ă  Baskinta, village situĂ© Ă  1200 mĂštres d’altitude dans le Metn. C’est son grand-pĂšre qui a bĂąti cette demeure en pierre ocre en 1901. Baskinta signifie en syriaque la maison de la sagesse ». Appellation prĂ©monitoire, puisque ce lieu de villĂ©giature est aussi pays de littĂ©rature les Ă©crivains Georges Ghanem et MichaĂ«l Nouaymi, y sont enterrĂ©s. On voit le buste du second, ami intime du poĂšte Khalil Gibran, taillĂ© dans le roc. La main sous le menton, le romancier, semble contempler la vallĂ©e boisĂ©e qui plonge Ă  l’Ouest. Sa maisonnette est encore debout, percĂ©e en son centre par le tronc d’un la guerre civile, les chrĂ©tiens de la ville de ZahlĂ©, assiĂ©gĂ©e par les Syriens de l’autre cĂŽtĂ© du col, venaient s’approvisionner en munitions Ă  Baskinta. La famille de Roxane qui habitait Ă  Beyrouth s’est elle aussi rĂ©fugiĂ©e dans le village du grand-pĂšre pendant les bombardements de la capitale, offrant ainsi aux enfants un an de vacances ». Aujourd’hui, ce sont les grosses chaleurs estivales de la ville que les citadins fuient Ă  Baskinta tandis que ses habitants eux, montent encore plus haut dans des hameaux abandonnĂ©s l’ annĂ©e, le 8 septembre, la population de la rĂ©gion monte en cortĂšge jusqu’à la chapelle Sadet el KhallĂ© sachant que Khall signifie vinaigre, je traduis le nom de cet Ă©difice religieux par Notre Dame de la Vinaigrette sans toutefois saisir exactement la nature du lien existant entre la Vierge et le condiment. Nous suivons le sentier fleuri jusqu’à cette susdite chapelle de Notre-Dame-de -la-Vinaigrette, dĂ©couvrant au passage, des brins de thyms sauvages que nous cueillerons pour la salade du dĂ©jeuner. Est-ce la prĂ©sence de cette plante aromatique sur le chemin qui serait Ă  l’origine de cette fameuse histoire vinaigrette. Je me plait Ă  l’ est la plus jeune d’une famille de quatre. Le choix des prĂ©noms de enfants m’intrigue il y a d’abord Rodrigue et ChimĂšne comme les hĂ©ros du Cid de Corneille, Roxane comme l’hĂ©roĂŻne du Cyrano de Rostand et
 Chantal. Pourquoi ce prĂ©nom si plat aprĂšs avoir optĂ© pour d’autres si connotĂ©s. Parce que le prĂ©nom commençait par les mĂȘmes lettres que ChimĂšne », me rĂ©pond la famille. Certes !Sur les murs de la vieille maison familiale sont accrochĂ©s les paysages immortalisĂ©s par Rodrigue qui est Ă  la fois photographe professionnel et randonneur amateur. Malheureusement une maladie dĂ©gĂ©nĂ©rative de l’Ɠil le rend progressivement aveugle. Cruel destin pour un homme de l’ cerisiers frissonnent, le crĂ©puscule rend les gens plus tendres. Il faut quitter moment du dĂ©part, je cueille une pĂąquerette pour l’effeuiller lentement dans la voiture et m’assurer que mon amoureux m’aime toujours. J'arrache le dernier pĂ©tale blanc sur passionnĂ©ment ». Sans tricher ! week-end pascal Pour les chrĂ©tiens d’Orient, PĂąques est la grande fĂȘte de l’annĂ©e liturgique, plus significative que NoĂ«l puisque c’est la rĂ©surrection du Christ qui fonde leur foi. Le monastĂšre syrien de Mar Moussa d’ordinaire isolĂ© dans un silence recueilli, bourdonne comme une ruche. Familles chrĂ©tiennes de Damas ou d'Alep, expatriĂ©s, routards, tout le monde participe dĂšs le samedi Ă  la cĂ©rĂ©monie de la rĂ©conciliation au terme de laquelle le fidĂšle prie successivement face aux quatre points cardinaux. Paulo, le prĂȘtre officiant, nous donne rendez-vous le lendemain Ă  
 4 heures du matin pour la messe pascale. Pendant un instant, je pense qu’il blague. Que neni ! Avant l’aube, chacun descend de la montagne vers le monastĂšre, Ă  la lumiĂšre de bougies, de lampes torche ou de la pleine lune, pour se retrouver Ă  l’intĂ©rieur de la chapelle plongĂ©e dans l’obscuritĂ© totale et un silence religieux portent une cagoule noire et une Ă©tole rouge vif. Les textes sont lus en arabe classique alors je pique du nez par intermittence. La cĂ©rĂ©monie dure trois heures, lente montĂ©e en puissance qui se termine par des youyous et un dabkeh danse traditionnelle arabe sur la terrasse du couvent. On se lance les uns aux autres du Messih raqam » Christ est ressuscitĂ© dont la rĂ©ponse attendue est raqam qan » vraiment il est ressuscitĂ© ; on heurte par jeux l’Ɠuf dur du voisin pour tenter d’en briser la coquille ; on croque des sablĂ©s Ă  l’anis et du chocolat noir. A midi, exceptionnellement, il y aura de la viande et le soir, un bon petit vin rouge tirĂ© de vignes proches de festin terminĂ©, une discussion s’improvise autour de Paulo sur l’avenir de la rĂ©gion. Pessimiste, le religieux affirme qu’il s’agit dĂ©sormais de gĂ©rer le dĂ©sastre consĂ©cutif Ă  la guerre en Irak. Puisque personne ne veut plus vivre ensemble, il faut donner Ă  chaque communautĂ© religieuse ou ethnique le droit de se gĂ©rer elle-mĂȘme. On ne peut forcer personne Ă  devenir citoyen d’un Etat qui n’est pas dĂ©sirĂ©. ArrĂȘtons d’absolutiser la nation ! vitupĂšre le jĂ©suite. Pour Ă©viter les risques de guerre civile au Liban, la seule solution c’est un Maronistan, un Hezbollahistan, un Druzistan etc. En Irak, il faut que les chiites et les sunnites obtiennent leur territoire comme les Kurdes ont le leur. » Je reste perplexe devant cette perspective de cantonisation qui me semble un renoncement insupportable au pluralisme. Pas sur en plus que ce soit le rĂ©el dĂ©sir des rentrer Ă  Damas, je suis prise en stop par des chargĂ©s de mission d’une ONG française qui Ɠuvre dans le dĂ©veloppement. SerrĂ©s dans leur voiture cahotante – les devises du pĂ©trole syrien ne sont visiblement pas investies dans les infrastructures routiĂšres du pays – nous traversons une plaine jaune et sĂšche. Un homme paumĂ© dans ce dĂ©sert hostile agite un drapeau. C’est un gardien qui signale le passage du train reliant une fois par semaine TĂ©hĂ©ran Ă  Damas et qui aurait transbahutĂ© des armes interceptĂ©e par les Turcs. J’imagine le stress de ce pauvre type dont la prĂ©occupation essentielle consiste probablement Ă  se maintenir coĂ»te que coĂ»te Ă©veillĂ© pour ne pas louper les cinq minutes critiques du passage hebdomadaire de ce partenaire local de cet ONG est un prĂȘtre de village qui gĂšre un vaste domaine agricole. Avant de dĂ©peindre la triste situation hydraulique et politique de la rĂ©gion, il nous propose ses produits mĂ©lasse, raisins secs, huile d’olive. Pas question de d’exploiter la vigne autrement que pour le raisin Ă  cause du caractĂšre trĂšs sunnite » de la terre a soif. Jadis, le village disposait de 23 sources. Toutes sont Ă©puisĂ©es. Cette annĂ©e, il a fait trĂšs froid -17°C, neigĂ© deux fois mais pas une goutte de pluie n’est tombĂ©e. On parle de commerce Ă©quitable des produits locaux, mais s’il n’y a plus d’eau, ça ne sert Ă  rien », relĂšve lucide un des chargĂ©s de mission. Il suggĂšre de privilĂ©gier l’arboriculture moins gourmande et notamment les amandiers qui, aprĂšs trois ans d’arrosage, ont l’avantage de la sobriĂ©tĂ©. Dans la rĂ©gion, l’Etat syrien a tout bonnement interdit aux paysans de planter du blĂ©, de l’orge ou des lĂ©gumes, cultures trop consommatrice en souci du pauvre curĂ©, son huile d’olive est d’excellente qualitĂ© mais impossible Ă  exporter Ă  cause des problĂšmes politiques de la Syrie. L’ONG propose de faire jouer ses rĂ©seaux de solidaritĂ© et de mettre en contact le partenaire syrien avec ses alter ego tunisien pour comparer les systĂšmes d’irrigation. La visite se termine par un tour dans l’église Saint Julien un ermite originaire d’Edesse, dont le tombeau est vĂ©nĂ©rĂ© – phĂ©nomĂšne courant au Moyen-Orient – Ă  la fois par les chrĂ©tiens et les musulmans. Le prĂȘtre a voulu faire analyser les os du saint et Ă©tudier la calligraphie syriaque du sarcophage mais s’est heurtĂ© Ă  un refus de la part des autoritĂ©s ecclĂ©siales locales. Le sacrĂ© doit rester veille nous Ă©tions dans hautes sphĂšres de la spiritualitĂ© pascale et devisions de gĂ©opolitique. Aujourd’hui, j’écoute ce curĂ© parler de problĂšmes concrets, de nappes phrĂ©atiques et de sol calcaire. Mais je sens que tout cela est reliĂ©, pour le pire et pour le meilleur aussi. les "tirs de joie" Lorsqu’un leader politique libanais passe Ă  la tĂ©lĂ©vision, il pleut des balles de Kalachnikov Ă  Beyrouth. Hier, pour fĂȘter le discours de leur chef, Hassan Nasrallah, ses partisans ont tirĂ© en l’air. RĂ©sultat trois personnes blessĂ©es dont une 17h30, avenue de l’IndĂ©pendance dans le quartier d’Achrafieh, une passante a ressenti une vive douleur dans la poitrine avant de effondrer, touchĂ©e par une balle perdue qui lui a transpercĂ© le poumon, le pĂ©ricarde, le diaphragme et le foie. Elle s’en est sortie de justesse. Parfois, pendant la retransmission tĂ©lĂ©visĂ©e une bande passante rappelle qu’il est interdit de tirer en l’air. Mais tant qu’il n’y aura pas de sanctions et que les ZaĂŻm les leaders communautaires ne sĂ©viront pas contre ces pratiques, il est peu probable que cessent les "tirs de joie". le sobhieeh Chaque mois, les femmes de la famille F. se rĂ©unissent toutes gĂ©nĂ©rations confondues. Ce jeudi-lĂ , c’est au tour de la mĂšre de LeĂŻla de recevoir les tantes, cousines, niĂšces pour un sobheeh petit dĂ©jeuner gargantuesque. Les hommes sont exclus de ces retrouvailles mensuelles et chaleureuses. A 10h, elles sont toute lĂ , une vingtaine de femmes, voilĂ©es ou non, en robe ou en jean. La plus ĂągĂ©e a 82 ans, la plus jeune vient de naĂźtre et la moitiĂ© des convives a vĂ©cu en CĂŽte-d’Ivoire. Sur la table, des manaĂŻches, du labneh, des oignons sauvages, des radis et du foul parfumĂ© Ă  l’ail. La maĂźtresse de maison s’est levĂ©e Ă  5 heures du matin pour prĂ©parer ce festin. En dessert, elle offre des oranges amers, un kenifĂ© gĂąteau au miel et au fromage Ă  1000 calories la portion et une espĂšce de gĂ©noise crĂ©meuse et colorĂ©e dont on trouve la rĂ©plique dans les boulangeries chinoises de mains piochent dans les plats. Ma voisine infirmiĂšre, nĂ©e Ă  Abidjan a vĂ©cu en France, en Suisse, aux Etats-Unis et au Liban, s’est mariĂ©e avec un lointain cousin, a divorcĂ© au bout de six mois et dĂ©sormais s’occupe d’une entreprise d’import-export de fleurs entre l’Afrique et la France. Jamais je ne reviendrai vivre ici, m’explique-t-elle. Le pays est trop instable et communautaire. J’ai passĂ© mon enfance en CĂŽte-d’Ivoire en me dĂ©clarant libanaise. Point. C’est au Liban que j’ai dĂ©couvert ma confession non seulement musulmane mais chiite !!! »L’hĂŽtesse a hĂ©sitĂ© Ă  maintenir ce repas traditionnel. Son frĂšre se meurt d’un cancer dans une clinique Ă  Bordeaux. Il souhaiterait finir ses jours lĂ  oĂč il les a commencĂ©, en CĂŽte-d’Ivoire tout en Ă©tant enterrĂ© au Liban, son pays. CompliquĂ© comment concilier des identitĂ©s en millefeuilles ?SitĂŽt le sohbiye terminĂ©, tout le monde se lĂšve et disparaĂźt. Avant de quitter, une amie de la famille qui porte le doux nom de SirĂšne prend ma tasse de cafĂ©, la renverse puis traduit » les dessins laissĂ©s par le marc. Tu vas recevoir une belle somme d’argent Alhamdullilha, tu hĂ©sites entre deux voies, l’une te donnera la joie laquelle mystĂšre ! et tu rencontreras une femme aux long cheveux et enceinte ». Jeune mariĂ©e, SirĂšne a une belle chevelure brun roux. C’est elle la femme enceinte que je dois rencontrer, j’en suis sĂ»re ! A mon tour, je joue les madames Soleil et lui prĂ©dit l'arrivĂ©e prochaine d'un bĂ©bĂ©. Elle sourit et reprend du KĂ©nifĂ© pour le futur enfant » A propos, aujourd'hui, jour de printemps, c’est aussi la fĂȘte des mamans au Liban. Laure et Joseph Accepterais-tu de relirrrrre mon manuscrrrrrit ? Ȃa me pompe ! Je suis d’une humeur de chien et n’ai aucune envie de parcourir la centaine de pages Ă©crites par la Doyenne de la facultĂ© des sciences de l’ comment dire non Ă  cette voix qui chante au tĂ©lĂ©phone ? Oui, bien sĂ»r je lirai votre document avec plaisir »Je avons rendez-vous au CafĂ© des Lettres pour la remise du texte Ă  corriger. Nada est une Libanaise d’une quarantaine d’annĂ©es. Un visage long, Ă©trangement rectangulaire posĂ© sur un corps immense et mince. Silhouette d’échassier, toute vĂȘtue de noir. Quand elle marche on dirait une danseuseJe tente d’ĂȘtre aimable sans vraiment me convaincre moi-mĂȘme et rentre au studio avec le manuscrit sous le bras. Me voici Ă  ma table de travail, le crayon rouge affĂ»tĂ©, prĂȘte Ă  dĂ©zinguer, griffonner, gribouiller. VĂ©ritable sniper de la correction, je ne laisserai rien puis dĂšs les premiĂšres phrases, le charme agit. Des phrases simples et limpides se succĂšdent pour raconter l’histoire de Joseph et Laure, les parents de la Doyenne de la facultĂ© des sciences de l’Education. Un rĂ©cit d’engagement humaniste au sein d'un couple soudĂ© par un amour mĂšre de Nadia, nĂ©e en 1929, dĂ©cĂ©dĂ©e en 1997, fut une grande figure de la lutte pour les droits des femmes au Liban et dans le monde arabe membre du ComitĂ© des droits de l’homme de l’Onu, vice-prĂ©sidente du Conseil International des Femmes, vice-prĂ©sidente de la FĂ©dĂ©ration Arabe des Femmes et prĂ©sidente du Conseil National Libanais pour les femmes. Je la vois Ă  travers les mots de sa fille Ă©lĂ©gante, attentive au dĂ©tail, fĂ©rue d'arts et de lettres, recevant peintres et romanciers Ă  sa table, belle certainement et surtout amoureuse jusqu’à la fin d’un grand enfant idĂ©aliste
 Elle l'a rencontrĂ© sur un lit d'hopital, il avait pris un mauvais coup lors d'une le pĂšre, fut un avocat rĂ©putĂ©, activiste des droits humains, fondateur en 1969 du Parti DĂ©mocratique Libanais et prĂ©sident de l’Association Libanaise des Droits de l’Homme. Il mourut en 1995, au lendemain de sa nomination comme ministre de l’Environnement dans le gouvernement de Rafic Hariri Leur fille les prĂ©sente par petites touches, Ă  travers des anecdotes qui dĂ©voilent une maison du bonheur, malgrĂ© la guerre civile et le suicide d’une de leur fille. Le texte dĂ©gage tant d’amour
Je me la joue plus modeste lors de notre deuxiĂšme rendez-vous avec Nada, dans un bar cosy installĂ© Ă  l’étage d’une ancienne demeure beyrouthine. Nada rĂ©pond avec douceur Ă  toutes mes questions sur Laure et Joseph, le secret de leur couple, le moteur de leur engagement
 Toujours cette voix chantante. C’est magnifique de parvenir Ă  travers les mots Ă  faire aimer aux lecteurs, en l’occurrence Ă  une lectrice mal lunĂ©e, ces inconnus cĂ©lĂšbres, ses parents Laure et Joseph Moghaizel. Souk Ă  SaĂŻda Je traĂźne ma tristesse dans le souk de SaĂŻda. L’odeur de pain chaud se mĂȘle Ă  celle du cafĂ© moulu. Des poulets dĂ©capitĂ©s pendent Ă  des crochets de fer. Les rougets, gueule ouverte, me fixent de leur yeux vitreux. Plus loin, les alignements sages de chaussettes succĂšdent aux piles de soutiens gorges couleurs pastels, taille femmes nĂ©gocient leurs foulards mordorĂ© avec de fines dentelles pour la mĂšre, en nylon rouge vif pour la la route asphaltĂ©e, au milieu des voitures surgit soudain un cavalier au galop, crĂ©ant un joyeux bordel dans la circulation dĂ©jĂ  SaĂŻda, l'ex-Premier ministre Rafic Hariri veille du haut d'immenses affiches. Photos en pieds, portrait en solo ou avec son fils, le miliardaire sunnite est partout. L'arĂŽme vanillĂ© des patisseries m'Ă©coeurent. Je quitte le centre pour la mer. La digue est longue, le vent glacĂ© et le soleil agressif. Un bataillon de mouettes au garde-Ă -vous tournent le dos aux flots Ă©meraudes. Les oiseaux attendent je ne sais quoi. Moi aussi j’ que le vent apaise mes remous intĂ©rieurs. Je t'attends... J’ai rencontrĂ© Arafat » Ahmad Ă©voque la rencontre sans forfanterie. Fin des annĂ©es 70, le Liban se trouve plongĂ© dans la tourmente de la guerre civile. L’OLP a encore son siĂšge Ă  Beyrouth. Les Syriens sont arrivĂ©s en 1976 et les IsraĂ©liens en 1978. Il y a aussi des marines amĂ©ricains, des soldats français, des Italiens... BientĂŽt, les Iraniens pousseront leurs pions. Le Pays du CĂšdre est alors un terrain de jeu pour tous les acteurs rĂ©gionaux et internationaux de la Guerre froide. Ahmad, Ă  peine sorti de l’adolescence, joue encore au foot. Un aprĂšs-midi, sur le stade oĂč il dribble, apparaĂźt un homme barbu coiffĂ© d’un keffieh noir et blanc. C’est Yasser Arafat. PoignĂ©e de mains, Ă©changes de propos autour du foot, de la politique, de la guerre
 Quelques semaines plus tard, Ahmad rejoint les partisans libanais des fedayins palestiniens. On l’entraĂźne au maniement de l’AK47, il coiffe lui aussi le keffieh et professe des idĂ©es famille d’Ahmad est sunnite et d’origine modeste. Son pĂšre a deux Ă©pouses et huit enfants. C’est une espĂšce de Rhett Butler libanais, qui a fait sa pelote pendant le conflit grĂące Ă  la contrebande de cigarettes. Il apprĂ©cie peu l’engagement de son fils. Pour calmer ses ardeurs de combattants gauchistes, il l’envoie au paradis de la consommation, aux Etats-Unis. Ahmad dĂ©barque seul en Californie, y rencontre une AmĂ©ricaine, se marie et fait un enfant. Un mariage pour les papiers se transforment en une forte histoire d'amour. Sa belle-mĂšre est danoise et son beau-pĂšre mexicain, ils ont vu le film polĂ©mique Jamais sans ma fille, tirĂ© du best-seller de Betty Mahmoody et vivent dans la crainte qu’Ahmad n’enlĂšve un jour leur petite-fille pour l’emmener dans ce Moyen-Orient si effrayant vu de Los seize ans d’AmĂ©rique et un divorce, Ahmad dĂ©cide de rentrer au pays. Il arrive Ă  Beyrouth les poches vides, sans plan de carriĂšre. T’as donc rien fait lĂ -bas », rĂąle son pĂšre inflexible. Le Liban qu’il retrouve a bien changĂ©. Marx n’est plus Ă  la mode, le Mur de Berlin est tombĂ©, il faut faire de l’argent, profiter de la reconstruction. Il se sent un peu Ă©tranger dans son propre pays, sympathise surtout avec les autres histoire, il me l’a racontĂ©e lors d’une interview en 1998 devant une glace Ă  la fraise. Je le retrouve dix ans plus tard devant un verre de kefraya, rĂąblĂ©, coiffĂ© en brosse, toujours trĂšs beau, juste un peu vieilli. Il a refusĂ© de rentrer dans l’entreprise familiale de cigarettes, prĂ©fĂ©rant mettre ses talents au service d’une boite internationale. D’aprĂšs ce que j’ai compris, il joue les pompiers quand des problĂšmes se posent au sein des filiales d'un groupe qui vend des programmes Ă©ducatifs...amĂ©ricains. Souvent entre deux avions, il voyage partout dans le monde, surtout dans le Golfe. Etrange mĂ©lange de grande douceur et de fermetĂ©, Ahmad fait merveille du Caire Ă  me perds dans son appartement qui contient six fois mon deux-piĂšces parisiens. Au quatriĂšme Ă©tage du mĂȘme immeuble habitent ses parents, au second il y a son frĂšre aĂźnĂ© et tout en haut, une soeur. Le matin, la maman bas le rappel pour partager le labneh et les olives du petit-dĂ©jeuner. Parfois les neveux et niĂšces dĂ©barquent le soir chez ram tonton Ahmad. Cette cohabitation familiale intergĂ©nĂ©rationnelle n’est pas rare au s’est remariĂ© avec une Libanaise. Ça a durĂ© six mois. AmĂ©ricain au Liban, Libanais aux Etats-Unis, c’est une identitĂ© pas trĂšs facile Ă  gĂ©rer. Garantir l'avenir Dans l’édition du 7 mars de L’Orient-le-Jour, l’Association du Foyer de l’Enfant Libanais AFEL publie un appel Ă  la gĂ©nĂ©rositĂ© des lecteurs 30 ans ont passĂ© d’amour, de don, de partage et de difficultĂ©s, d’espoir pour un meilleur avenir des enfants ». Et juste au dessus, je tombe sur un autre insert publicitaire ProtĂ©ger votre voiture, bureau, magasin, appartement, du risque de terrorisme/guerre/guerre civile, par un plan d’assurance exclusif, couvrant valeur entiĂšre. Prix Ă©tudiĂ©s. North Assurance. Appelez le 01/511 995. »Je me demande parfois si la rĂ©daction de ce journal ne fait pas exprĂšs de juxtaposer ainsi les encarts de pub afin de susciter une rĂ©action et d’illustrer la schizophrĂ©nie du pays ?Pour sauver le Liban, faut-il investir sur les enfants ou sur une bonne assurance ? Chaud-froid dans le Chouf Notre convoi a enfin quittĂ© Beyrouth. Nous devions partir trĂšs tĂŽt mais le temps de trouver les moufles des uns, les bonnets de autres et d’engouffrer les croissants aux amandes de chez Ali Baba, le soleil est dĂ©jĂ  haut. La mĂ©tĂ©o s’est plantĂ©e, elle annonçait un grand soleil et c'est la purĂ©e de pois. On s'entasse dans les 4X4, mon prof d’arabe et sa famille, son beau-frĂšre et ses gamins, une cousine esseulĂ©e et une amie enceinte sur le point d’accoucher. AprĂšs une pause manouchĂ© pour les petits sorte de pizza mais en bien meilleur, une pause cafĂ© pour les grands, une pause pipi pour tout le monde, nous voici dans le massif du Chouf, en pays Druze. Quelques vieux en habits traditionnels observent moqueurs notre dĂ©barquement. AprĂšs une heure de marche, le groupe redescend manger, sauf mon prof d’arabe et moi. On chausse les raquettes et Ă  nous les grands Ă©charpes de brumes s’accrochent aux branches de cĂšdres centenaires. On ne parle pas, ou si peu. Rompre la paix de cet espace immaculĂ© serait indĂ©cent. Seul le chouik chouik de nos raquettes rĂ©sonne dans la montagne. Notre dĂ©marche ressemble Ă  celle de pingouins malhabiles. Je me marre en silence. La neige enivre. A travers le frimas, j’aperçois mon prof, lĂ©gĂšrement voĂ»tĂ©e, esquisser quelques saut de carpes comme un personnage de dessins animĂ©s. Il est heureux et chantonne. Sur le bas cĂŽtĂ©, une Ă©trange fleur Ă©merge du givre. Sa corolle violette tachetĂ©e de jaunes est un miracle de couleur dans cet univers la pente augmente, la pensĂ©e s’épaissit, devient lourde, colle aux pas. Le poids de la fatigue pĂšse. Puis, au fur et Ă  mesure de la progression, l’esprit s’épure, s’accroche Ă  la nature, s’égard en rĂȘveries au rythme de la marche. Droite, gauche. Droite, gauche. Je pourrai aller au bout du croisons un club de randonneurs. Leur guide Ă©change quelques mots avec mon compagnon de marche. En l’espace de cinq minutes, je les vois troquer leur numĂ©ro de portable l’un informe l’autre qu’il lance un label de commerce Ă©quitable et l’autre rĂ©torque que justement » lui-mĂȘme est producteur d’huile d’olives. Je reste stupĂ©faite par la capacitĂ© des Libanais Ă  mĂȘler loisirs et business n’importe oĂč, mĂȘme sur les pentes enneigĂ©es du Chouf. J’ai vu des cartes de visites s’échanger entre inconnus dans la salle d’attente d’un cabinet mĂ©dical, dans l'ascenseur entre le rez-de-chaussĂ©e et le troisiĂšme Ă©tage, dans la file d’attente d'un cinĂ©ma
 Pas de temps mort pour le commerce chez les descendants des PhĂ©niciens !Au sommet, le vent souffle. La crĂȘte est chauve, sans neige. Nous grignotons pommes et des manaĂŻches avant de regagner la plaine et puis la Ă©puisĂ©e et gelĂ©e, je me suis effondrĂ©e sur le canapĂ© de mon studio, toute lumiĂšre allumĂ©e, bercĂ©e par le ronron du chauffage Ă©lectrique. Je m’enfonce dans un songe un paysage tout blanc, le brouillard si dense qu’il dĂ©gage une odeur Ăącre, des flocons gĂ©ants qui tombent drus avec un bruit de tonnerre. Oui, c’est ça, ils tambourinent. Merde ! je ne rĂȘve pas ! Il est Ă  peine 22 heures, les Sri Lankaises du dessus frappent Ă  la porte, hurlent pour que je me rĂ©veille. Le studio est envahi par une Ă©paisse fumĂ©e qui pue le plastique. Quelques flammes lĂšchent dĂ©jĂ  le mur de la mezzanine, on se prĂ©cipite, on Ă©teint le feu naissant. C’est un court-circuit. Le voisin du dessous, beaucoup plus anxieux que moi-mĂȘme qui suis encore Ă  moitiĂ© dans mon rĂȘve, m’invite Ă  passer la nuit chez lui. Je remercie tout le monde. C’est un jeu de mot un peu facile mais je leur dois une fiĂšre chandelle ! Rahet khatife elle a Ă©tĂ© enlevĂ©e ! Pour convoler en juste noce au Liban, il faut que les familles des futurs Ă©poux soient d’accord. Dans le cas contraire, il arrive, encore aujourd’hui, que le garçon enlĂšve la jeune fille. Il s’agit d’un khatife. Mais parfois, ce kidnapping romantique n’est qu’un subterfuge pour Ă©viter de payer la noce au prix forts. En cas de gĂȘne financiĂšre, on simule le rapt, avec la complaisance des parents, et le mariage se cĂ©lĂšbre en catimini, Ă  moindre coĂ»t. A lire ! La Coquille, Moustafa KhalifĂ©, Actes Sud, 2007J’ai lu nombre de tĂ©moignages sur l’univers carcĂ©ral. Jamais pourtant un rĂ©cit comme celui de La Coquille, qui raconte la dĂ©tention d’un prisonnier politique syrien, ne m’avait bouleversĂ© Ă  ce point. J’en suis sortie groggy. Est-ce parce que la Syrie fut un temps ma seconde patrie ? Je ne crois Coquille n’est pas seulement un tĂ©moignage, c’est une Ɠuvre littĂ©raire trĂšs tenue, au bout duquel on constate avec effroi que le rĂ©gime dictatorial parvient, malgrĂ© l’incroyable rĂ©sistance de l’ĂȘtre humain, Ă  l’abĂźmer de façon dĂ©finitive. L’humiliation, la torture physique et moral, le sevrage de respect, de sympathie, d’amour rendent fou, au mieux laissent une trace indelebile. Et je crois que je refuse, du fond de mes tripes, la notion du plus jamais ou du trop tard, plus rien a faire. Or ce livre montre qu’existe quelque chose de trĂšs prĂ©cieux chez les hommes - je ne sais lui donner un nom - que d’autres hommes s’acharnent Ă  faire disparaĂźtre. Pourquoi ? Je l’ignore. 
 l’homme ne meurt pas en une seule fois, Ă©crit l’auteur, Chaque fois qu’un proche, un ami, une connaissance Ă  lui meurt, la place que ce proche ou cet ami occupait meurt dans l’ñme de cet homme. Avec le temps, avec les morts qui se succĂšdent, il meurt en nous de plus en plus d’endroits. Moi je porte en moi un grand cimetiĂšre. » Tel est l’amer constat de Moustafa KhalifĂ© aprĂšs treize ans, trois mois et trois jours de dĂ©tention en cauchemar de Moustfa Khalife commence Ă  l’aĂ©roport de Damas, Ă  son retour de France oĂč il a achevĂ© des Ă©tudes de cinĂ©ma. DĂšs son arrivĂ©e, il est cueilli par la police politique syrienne et accusĂ©, de façon absurde car il est chrĂ©tien melkite, de faire parti du mouvement des FrĂšres musulmans. On est en 1982, le prĂ©sident Hafez Al Assad au pouvoir a lancĂ© dans tout le pays un terrible mouvement de rĂ©pression. Moustafa KhalifĂ© va payer trĂšs cher le mauvais timing du retour dans son pays natal. AprĂšs de terribles tortures dans les sinistres locaux de la SĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale, il est envoyĂ© en plein dĂ©sert dans un lieu dont le nom fait encore trembler en Syrie la prison de Tadmor. Cet immense centre de dĂ©tention - aujourd’hui fermĂ© - fut le théùtre de toutes les abjections. Les noms des tortures sonnent comme des rites initiatiques sadiques la chaise allemande qui Ă©tire la colonne vertĂ©brale, les mouvements de sĂ©curitĂ© imposĂ© au dĂ©tenus pour vĂ©rifier qu’il n’a rien cachĂ© dans son anus, le shabeh qui suspend des heures le corps du prisonnier
 Les geĂŽliers dĂ©ploient une inventivitĂ© incroyable pour humilier leur proie, leur faisant manger de la morve, des souris, boire l’eau des Ă©gouts, les obligeant Ă  imiter toutes sortes d’animaux, les soumettant sans cesse au fouet. Quand je sortirai de prison, je boirai des quantitĂ©s astronomiques d’eau, d’arak, de whisky, toutes sortes de boissons froides et chaudes, pourtant je n’arriverai pas Ă  me dĂ©faire de la sensation que la morve de ce policier est collĂ©e Ă  mon estomac, mon gosier, et qu’elle refuse de sortir. » MĂȘme la promenade est souffrance, le prisonnier doit se tenir tĂȘte courbĂ©e, yeux fermĂ©s tenant l’élastique du pyjama de son compagnon d’infortune qui marche devant lui sous peine d’ĂȘtre pointĂ© », c'est-Ă -dire fouettĂ©. Je marche dans cette colonne qui tourne autour de la cour 
 Je me demande quelquefois qu’est-ce que je suis ? Un homme ? Un animal ? Une chose ? »Pour combler les plages immenses d’une immobilitĂ© imposĂ©e, KhalifĂ© pratique le rĂȘve Ă©veillĂ© pensĂ©es Ă©rotiques au dĂ©but, puis pendant l’annĂ©e de la faim » oĂč le dĂ©jeuner se limite Ă  trois olives et le dĂźner a une cuillĂšre de confiture ou un Ɠuf, le prisonnier rĂȘve de festin de viandes grasses Mais si je pouvais en quelque sorte assouvir les besoins suscitĂ©s par mes rĂȘveries Ă©rotiques, il m’était impossible de satisfaire ceux que dĂ©clanchaient mes rĂȘves culinaires ! »L’auteur va souffrir doublement de cet enfermement accusĂ© d’ĂȘtre espion et athĂ©e, il se retrouve ostracisĂ© par les quelque 300 codĂ©tenus de sa cellule. Il est l’impur, Ă  qui l’on ne peut parler, qu’il est dĂ©fendu de toucher, que l’on menace de mort. L’homme se crĂ©e alors une coquille et commence Ă  Ă©pier, en silence. Chaque dĂ©tail, il va le mĂ©moriser et se rĂ©citer quotidiennement le texte de ce qui deviendra ce journal aujourd’hui publiĂ©. La mĂ©morisation – du Coran, du nom et de l’origine des exĂ©cutĂ©s
 - devient repĂšre essentiel, moyen de survie dans cet espace hors du temps oĂč les prisonniers se prĂ©cipitent sur la page d’un journal que le vent, un jour de tempete, a fait pĂ©nĂ©trer dans la cellule et qui nourrira leurs conversations deux annĂ©es de rĂ©cit tĂ©moigne de la lĂąchetĂ© collective mais aussi de moments de solidaritĂ© lorsqu’ un prisonnier doit ĂȘtre opĂ©rĂ© au sein de la cellule et que les dĂ©tenus fabriquent le scalpel Ă  partir de boĂźte de sardines et l’alcool avec la confiture du petit-dĂ©jeuner. Le patient sauvĂ© sera finalement pendu, un an plus recrĂ©e dans cet espace confinĂ© une sociĂ©tĂ© avec ses codes et ses postes » il y a les tasseurs, de gros balaises qui, dans une petite cellule oĂč l’on peine Ă  se mettre chacun tĂȘte bĂȘche pour dormir, vont pousser les rangs, il y a le chef des prisonniers cooptĂ© qui distribue la nourriture et gĂšre les problĂšme logistiques, il y a les jeunes pousses qui reçoivent double portion de nourriture parce qu’ils s’occupent d’arracher les dents cariĂ©es
AprĂšs une dĂ©cennie de silence, un compagnon de cellule vient enfin rompre le silence de KhalifĂ© qui semble presque effrayĂ© par l’intensitĂ© du sentiment d’amitiĂ©. Avec cet ami, poĂšte et artiste, il retrouve de menus plaisirs dans la prison de Tadmor ensemble ils pratiquent
la conversation, jouent aux Ă©checs avec des pions fabriquĂ©s Ă  partir de la mie de pain, peignent en grattant des morceaux de pain brĂ»lĂ© pour obtenir de la poudre noir, de la sauce tomate pour la rouge
 La Coquille craque alors comme lorsque KhalifĂ© pleure devant les premiers concombres arrivant dans la cellule leur odeur, la couleur verte rĂ©veillent tout d’un coup trop de vie dans cette prison du bout de ce tunnel, il n’y a pas de happy end. Certes, KhalifĂ© est libĂ©rĂ© il refuse pourtant obstinĂ©ment de signer un remerciement au prĂ©sident pour ce geste de clĂ©mence et c’est son frĂšre qui posera son paraphe. Pourtant je n’arrivais pas Ă  ĂȘtre gai, et pas une fois je ne pus rire de bon cƓur. Est-ce que la joie Ă©tait morte en moi au milieu de toute cette mort ? Allais-je rester comme ça ? Pourquoi ? Allais-je continuer Ă  porter en moi des monceaux de supplice et de mort qui Ă©toufferaient tout ce que la vie peut avoir de beau ? » L’homme revient de si loin qu’il semble errer sans attache. Depuis que je suis sorti de prison, je sens entre moi et les autres, mĂȘme les plus proches, mes frĂšres, ou Lina, un fossĂ© impossible Ă  combler ». Sa vie semble gelĂ©e. A nouveau, KhalifĂ© se rĂ©fugie dans sa coquille. Le printemps pointe son nez Une lumiĂšre plus jaune. Un soleil caressant. Une brise lĂ©gĂšre et douce. Le matin, un oiseau pĂ©pie sous ma fenĂȘtre. Le soir, les chats miaulent Ă  fendre l’ñme. L’épicier arbore un sourire nouveau. LassĂ©e par les oranges, les mandarines et les pommes rouges, je guette l’arrivĂ©e des fraises sur l’étal du marchand des quatre-saisons. Je veux croire au printemps et dĂ©laisse le manteau. Sur la terrasse du CafĂ© Costa, j’ai remarquĂ© un petit carrĂ© ensoleillĂ© Ă  partir de 10h du matin oĂč il fait bon lire la phrasĂ©ologie pompeuse du quotidien francophone l’Orient-le-Jour. On prĂ©cipite la saison en Ă©chafaudant mille projets de randonnĂ©es le sommet culminant du pays, Qornet el saoda 3083 m ou alors plus modestement le Mont-Hermon 2814. Les Libanais ne boudent plus la corniche. Ils s’y retrouvent en bandes, l’unitĂ© de base au Liban oĂč l’on ne peut envisager se rendre seul ni au cinĂ©ma, ni au théùtre, ni au restaurant. On sort en duo ou Ă  quinze !L’arrivĂ©e de la nouvelle saison chasse les sombres prĂ©dictions de guerre, les relĂšgue vers l’hiver. Je veux y croire. Mais le chauffeur de taxi n’est pas d’ Tu verras, habbibi, il va y avoir la guerre en Ah, tu crois. Et pourquoi dans un mois ?- Parce que maintenant, il fait encore trop froid !Beyrouth est un microcosme qui tangue au grĂ© de vagues rumeurs. Elles enflent et se propagent pas seulement dans l’habitacle des taxis mais aussi dans les milieux avertis », comme au sein de cette trĂšs sĂ©rieuse ONG libanaises oĂč se dit volontiers qu’IsraĂ«l va lancer la bombe atomique sur les bases du Hezbollah
. Des bĂȘtises, rĂ©torque mon voisin Ali-le-sage. Le printemps, c’est la vie, ça se respecte ».Dans un pays au bord du gouffre, oĂč j’éprouve parfois un certain malaise Ă  me sentir si heureuse, si amoureuse, ce printemps qui s’offre Ă  tous avec sa connotation de renouveau mĂȘme illusoire, apaise mon sentiment de culpabilitĂ©, la revĂȘt d’un fragile vernis de lĂ©gitimitĂ©. Le keffieh Mon pĂšre m'a offert un keffieh noir et blanc, dĂ©nichĂ© dans un souk en Syrie. Ce foulard, devenu avec Yasser Arafat l'emblĂšme de la cause palestinienne, me vaut souvent des sourires ou des clins d'oeil complices Ă  Beyrouth. Il faut dire que j'habite Hamra, un quartier mixte et plutĂŽt ouvert. Ce week-end, je suis invitĂ©e Ă  SaĂŻda, dans le sud, fief sunnite du dĂ©funt Premier ministre Rafic Hariri. Mon hĂŽtesse me demande gentiment de troquer mon keffieh contre un foulard en mousseline bleu. Dans la sociĂ©tĂ© libanaise hyperpolarisĂ©e, vĂȘtements et couleurs traduisent, qu'on le veuille ou non, une appartenance partisane. Vert et jaune c'est le Hezbollah, orange le Courant Patriotique Libre d'Aoun, bleu le Courant du Futur de Hariri..."MĂȘme mon porte-clĂ© orange, je prĂ©fĂšre le cacher", explique cette femme chiite qui voue aux gĂ©monies tous ces partis responsables selon elle de l'impasse actuelle. Une Hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prĂ©voyait jusqu’aux moindres orages, Et devant qu’ils fussent Ă©clos, Les annonçait aux Matelots. Il arriva qu’au temps que le chanvre se sĂšme, Elle vit un manant en couvrir maints sillons. Ceci ne me plaĂźt pas, dit-elle aux Oisillons Je vous plains ; car pour moi, dans ce pĂ©ril extrĂȘme, Je saurai m’éloigner, ou vivre en quelque coin. Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ? Un jour viendra, qui n’est pas loin, Que ce qu’elle rĂ©pand sera votre ruine. De lĂ  naĂźtront engins Ă  vous envelopper, Et lacets pour vous attraper, Enfin mainte et mainte machine Qui causera dans la saison Votre mort ou votre prison Gare la cage ou le chaudron ! C’est pourquoi, leur dit l’Hirondelle, Mangez ce grain; et croyez-moi. » Les Oiseaux se moquĂšrent d’elle Ils trouvaient aux champs trop de quoi. Quand la chĂšneviĂšre fut verte, L’Hirondelle leur dit Arrachez brin Ă  brin Ce qu’a produit ce maudit grain, Ou soyez sĂ»rs de votre perte. - ProphĂšte de malheur, babillarde, dit-on, Le bel emploi que tu nous donnes ! Il nous faudrait mille personnes Pour Ă©plucher tout ce canton. » La chanvre Ă©tant tout Ă  fait crue, L’Hirondelle ajouta Ceci ne va pas bien; Mauvaise graine est tĂŽt venue. Mais puisque jusqu’ici l’on ne m’a crue en rien, DĂšs que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu’à leurs blĂ©s Les gens n’étant plus occupĂ©s Feront aux oisillons la guerre ; Quand reginglettes et rĂ©seaux Attraperont petits Oiseaux, Ne volez plus de place en place, Demeurez au logis, ou changez de climat Imitez le Canard, la Grue, et la BĂ©casse. Mais vous n’ĂȘtes pas en Ă©tat De passer, comme nous, les dĂ©serts et les ondes, Ni d’aller chercher d’autres mondes ; C’est pourquoi vous n’avez qu’un parti qui soit sĂ»r C’est de vous renfermer aux trous de quelque mur. » Les Oisillons, las de l’entendre, Se mirent Ă  jaser aussi confusĂ©ment Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre Ouvrait la bouche seulement. Il en prit aux uns comme aux autres Maint oisillon se vit esclave retenu. Nous n’écoutons d’instincts que ceux qui sont les nĂŽtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu. Veuillez trouver ci-dessous toutes les solution CodyCross Sports - Groupe 152 - Grille 4. CodyCross est un tout nouveau jeu dĂ©veloppĂ© par Fanatee. L'idĂ©e derriĂšre cette application de trivia est en fait trĂšs simple. On vous donne divers indices de mots croisĂ©s et vous devez deviner les bonnes rĂ©ponses. Pour chaque rĂ©ponse que vous trouvez, vous recevez des lettres bonus qui vous aideront Ă  la fin Ă  trouver le mot-clĂ© cachĂ©. Il y a plusieurs mondes dans cette mise Ă  jour et comme les dĂ©veloppeurs l'ont mentionnĂ©, le jeu sera bientĂŽt disponible pour tous les appareils Android Ă©galement. Vous ne trouvez toujours pas un niveau spĂ©cifique? Laissez un commentaire ci-dessous et nous serons plus qu'heureux de vous aider! Sports - Groupe 152 - Grille 4 Envoyer un colis ou une lettreexpedier Prendre de l'argent sur un compteprelever Dresser en parlant des poilsherisser Crime cruelatrocitĂ© Fureur, exaltation ; rime avec poĂ©siefrĂ©nĂ©sie Recouvrir une routebetonner Titre d'un chapitreintitule Au cinĂ©ma, sĂ©rie de plans formant un toutsĂ©quence Ressentiment envers une autre personnerancoeur En sport, qui n'a jamais perduinvaincu NĂ©faste Ă  la viedĂ©lĂ©tĂšre Navigateur portugais du XVIĂšme siĂšclemagellan Un lieu vacantinoccupe Filets de hareng marinĂ© au vinaigrerollmops On le confond avec l'hirondelle ; petit fouetmartinet Terme de chirurgie, petit bout d'os cassĂ©esquille Recouvrir une route de bitumebetonner Recouvrir une route d'un matĂ©riau Ă  base de cimentbetonner Revenir Ă  la liste des niveauxLoading comments...please wait... Solutions Codycross pour d'autres langues Le jeu simple et addictif CodyCross est le genre de jeu oĂč tout le monde a tĂŽt ou tard besoin d’aide supplĂ©mentaire, car lorsque vous passez des niveaux simples, de nouveaux deviennent de plus en plus difficiles. Plus tĂŽt ou plus tard, vous aurez besoin d’aide pour rĂ©ussir ce jeu stimulant et notre site Web est lĂ  pour vous fournir des CodyCross On le confond avec l’hirondelle ; petit fouet rĂ©ponses et d’autres informations utiles comme des astuces, des solutions et des astuces. Ce jeu est fait par le dĂ©veloppeur Fanatee Inc, qui sauf CodyCross a aussi d’autres jeux merveilleux et dĂ©routants. Si vos niveaux diffĂšrent de ceux ici ou vont dans un ordre alĂ©atoire, utilisez la recherche par indices ci-dessous. CodyCross Sports Groupe 152 Grille 4MARTINET Étymologie CHEVAL, AUX, subst. masc. Étymol. et Hist. A. Début xiie s. désigne l'animal Lois G. le Conquérant, éd. J. E. Matzke, § 5 ; ca 1100 Roland, éd. J. Bédier, 890 ; spéc. ca 1195 cheval désigne le mùle Ambroise, Guerre sainte, 8296 ds ive ; 1873 désigne la viande Dumas ; 1. ca 1100 as chevals  montés sur des chevaux » Roland, 1095 ; d'oÃÂč ca 1100 interj. as chevals ! ordre de monter à cheval Roland, 2986 ; av. 1661 à cheval  à califourchon » St Amand ds Fur. à cheval sur des coquesigruÃs ; 1835 fig. ÃÂȘtre à cheval sur  ÃÂȘtre trÚs strict, ferme sur » Ac. ; a 1160-70 gent a cheval  soldat à cheval » Wace, Rou, III, 2651 ds Keller, p. 262a ñˆ’ 1668, MoliÚre, Amphitryon, I, 1 ; av. 1511 hommes de cheval  cavaliers » Comm., IV, 1 ds Littré ; chevaux  soldats à cheval », v. chevau-légers ; b 1690  équitation » Fur. ; av. 1866 monde du cheval L. Reybaud ds Lar. 19e ; 2. a fin xiiie s. ÃÂȘtre a cheval  ÃÂȘtre insolent » DeuxiÚme coll. anglo-norm. des Mir. de la Ste Vierge, éd. H. Kjellman, 48, 179 ; p. ext. av. 1622 mettre son opinion a cheval  la faire prévaloir » F. de Sal., Aut. de ms. Chigi, fo96a ds Gdf. Compl. ; b 1579 estre mal a cheval  ÃÂȘtre mal à l'aise » Lariv., les Ecol., V, 3, ibid. ; c av. 1592 monter sur ses grands chevaulx  s'emporter » Mont., iv, 193 ds Littré ; 3. 1539 medecine pour les chevaulx Est. ; d'oÃÂč fig. 1690 médecine de cheval Fur. ; 1690 travail de cheval ibid. ; 1798 fiÚvre de cheval Ac. ; 4. 1690 fig. cheval de bataille Fur. ; 5. emplois fig. s'appliquant à une pers. 1670 cheval de carosse  homme grossier ou brutal » MoliÚre, Le Bourgeois gentilhomme, II, 2 ; 1828 arg. cheval de retour  récidiviste » Vidocq, Mém. ds Esn. ; 1829 Hugo, Le Dernier jour d'un condamné, 667 ñˆ’ Ollendorff ñˆ’ ds Quem.. B. jeux au chevau fondu Gringore, Sottie contre Jules II, 109 ds Recueil de Sotties, Paris, éd. E. Picot, 1904, t. 2, p. 139 ; 1556 cheval de bois Argenterie de la reine, fos1 et 13 ds Gay ; 1680 fortif. cheval de frise Rich. ; 1768 technol. cheval  support » Encyclop. t. 27, ardoiserie d'Anjou, p. 12a ; 1891 petits chevaux désigne un jeu de hasard H. Bauer, au Soleil, Echo de Paris ds Guérin2 ; 1946 cheval d'arçon AmbriÚre, Les Grandes vacances, p. 310 ; 2. 1611 cheval marin  hippocampe » Cotgr.. Du lat. caballus d'abord  mauvais cheval » Lucilius ds TLL 3, 67, puis  cheval hongre » et  cheval de travail » terme pop., dÚs Varron est le substitut du lat. class. equus qu'il supplante ulté également la définition.*Expressions populaires Claude Duneton, dans son best-seller La Puce à l'oreille Éditions Balland, 2001 nous éclaire sur le sens d'expressions populaires bien connues Mettre le pied à l'étrier Zoologie Selon Matt Pagett, auteur de Le petit livre de merde titre original What shat that ?, Quick Publishing, 2007 ; édition française Chiflet & Cie, 2008 "Le cheval est un ongulé rassurez-vous, ce n'est pas une insulte !. On sait que cet animal a toujours été l'un des meilleurs auxiliaires de l'homme transports, agriculture, etc.. Il faut aussi de nos jours partie du paysage sportif pas de tiercé ou de polo sans lui. C'est donc un animal polyvalent, et il est normal que ses excréments le soient aussi. Description Des crottes assez grosses, brunes et arrondies. L'animal les dépose en tas. Quand elles sont fraÃches, leur odeur est vraiment forte. On peut y déceler le foin et l'herbe qui n'ont pas été digérés. un cheval produit en moyenne une quinzaine de crottes par jour. Crottin chaud Lorsqu'il y avait ni gaz ni électricité, on utilisait le crottin de cheval pour se chauffer, en le brûlant. Cette coutume est encore en vigueur dans certains pas. La seule fermentation du crottin produit de la chaleur. Au Moyen Âge, les alchimistes se livraient à des manipulations ésotériques, parmi lesquelles la "digestion", consistant à chauffer une substance pendant plusieurs semaines pour la décomposer en la plongeant dans une masse de crottin qui se consumait à chaleur constante. Autre usage plus utile le crottin de cheval mÃÂȘlé à la terre permet à certaines plantes de pays froids de pousser. C'est ce qu'on appelle le compost, formé de plusieurs couches de crottin, de feuilles, d'épluchures de légumes, d'herbe coupée et d'autres végétaux. On bùche le tout, et on le maintient humide. Comme le crottin en léger et fibreux, la chaleur générée circule, et l'air aussi. Cigarettes Depuis toujours on trouve au Mexique des cigarettes à la merde de cheval qui, d'aprÚs les fumeurs, pourraient rappeler le goût des fameuses Lucky Strike. On ne sait pas ce qu'en pensait le cow-boy Malboro..."**Croyances populaires Paul Sébillot, auteur de Additions aux Coutumes, Traditions et superstitions de la Haute-Bretagne Éditeur Lafolye, janv. 1892 relÚve des croyances liées aux cycles de la vie et de la nature La Mi-CarÃÂȘme passe à cheval par les routes, et elle a une hotte toute remplie de rubans. Si l'on veut avoir de ceux qu'elle distribue, il faut mettre une botte de foin prÚs d'une croix ; lorsque le cheval a goûté du foin, elle laisse des rubans. Cette coutume s'appelle  chercher les rubans de la Mi-CarÃÂȘme. » Selon GraĂ…ÂŒyna Mosio et Beata SkoczeÅ„-Marchewka, auteurs de l'article "La symbolique des animaux dans la culture populaire polonaise, De lĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©table à la forÃÂȘt" 17 Mars 2009 Les chevaux, qui ont remplacé dans les villages les ñ€Ɠsaintsñ€ bÅ“ufs en tant quñ€ℱanimaux de trait, nñ€ℱont pas réussi à recueillir la symbolique décidément positive qui permettait de les situer à la limite du monde terrestre et céleste, et de remplir la fonction de médiateur entre lñ€ℱhomme et Dieu. Dans de nombreuses cultures le cheval était un animal ambivalent lié au royaume des morts et des divinités lunaires, il apparaÃt aussi comme un attribut des divinités solaires Kowalski 1998 236-237. Dans les croyances populaires son rÎle était tout au moins aussi ambigu. Il était souvent estimé ÃÂȘtre un animal impur, ayant de proches rapports avec les forces du mal MoszyÅ„ski 1967 559. On croyait quñ€ℱil était dirigé par Satan lui-mÃÂȘme Tomicki 1981 34. Il pouvait prÃÂȘter son apparence à des démons divers et mÃÂȘme au diable PeÅ‚ka 1987 50. Ce dernier, figurant dans de nombreuses légendes populaires sous lñ€ℱaspect dñ€ℱun homme, pouvait cacher le sabot du cheval à la place du pied humain. Du fait des rapports du cheval avec les ÃÂȘtres démoniaques, tout contact avec lui pouvait sñ€ℱavérer dangereux. Dans la région de Lublin on croyait que ñ€Ɠlà oÃÂč se vautre le cheval, on ne peut passer par cet endroit ..., parce que cet homme pourrait attraper des douleurs dñ€ℱestomac affreuses, ou bien des verrues sur les pieds et les mainsñ€ Kolberg 1962b 129. Tout à la fois le cheval lui-mÃÂȘme était exposé à la forte activité des démons. Il pouvait en ÃÂȘtre protégé par divers moyens apotropaïques, tels que les plaquettes de laiton et les janissaires, les rubans rouges ou les chiffons suspendus à son harnais, qui par les sons émis ou leur couleur effarouchaient les puissances nocives. Les relations du cheval avec lñ€ℱau-delà avaient pour conséquence quñ€ℱil pouvait lui-mÃÂȘme effrayer les forces du mal et ÃÂȘtre de grande aide dans les pratiques médicales. Cñ€ℱest pourquoi encore dans les années quarante du XIXe siÚcle dans la région de Cracovie il était dñ€ℱusage de placer des crùnes de cheval sur les barriÚres ou dans lĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©table au-dessus de la mangeoire Kolberg 1962a 106. Situés à la limite de la clÎture, ils devaient protéger tous les habitants des mauvaises forces et des épidémies. On croyait aussi quñ€ℱils avaient la puissance secrÚte de protéger contre les voleurs Biegieleisen 1929a 531. Les chevaux pouvaient servir à faire des présages. On observait leur comportement pendant les rites de passage, surtout pendant les noces et les funérailles. Les ébrouements des chevaux pouvaient présager la prospérité des jeunes époux, tout comme la rencontre dñ€ℱun poulain. Le trébuchement du cheval ou le renversement de la charrette qui menait le jeune couple à son mariage pouvait par contre présager la mort de lñ€ℱun des époux Kowalski 1998 240. Le fait que les chevaux transportant un défunt sñ€ℱarrÃÂȘtaient devant une maison présageait la mort proche de lñ€ℱun des habitants. Le cheval pouvait voir ce qui était invisible pour les autres mortels. Le piaffement du cheval attelé à un chariot funéraire signifiait quñ€ℱà cet endroit la mort sĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©tait arrÃÂȘtée et que quelquñ€ℱun mourrait sous peu dans le village ZadroĂ…ÂŒyÅ„ska 1988 123-125. Le cheval apparaÃt aussi dans la culture populaire en tant que symbole de la fécondité et de lñ€ℱabondance. Dñ€ℱoÃÂč sa présence pendant les rites qui ont pour but de stimuler la nature à la vie et de libérer les forces de prolifération. Ce rÎle était rempli par les groupes de chanteurs de noÃls déambulant dans les villages dans la période des fÃÂȘtes hivernales et par les personnages déguisés rendant visite aux habitants pendant le carnaval. Parmi les nombreuses figures animales souvent il y avait aussi celle du cheval. Ils chantaient ñ€Là oÃÂč le cheval passe, Là le seigle pousseñ€ Dworakowski 1964 55. Dans le sud de la Pologne on faisait mÃÂȘme entrer un animal vivant dans la maison Klimaszewska 1981 135. De mÃÂȘme pendant les noces, jusquñ€ℱà la 1Úre guerre mondiale sur le territoire de DobrzyÅ„ le garçon dñ€ℱhonneur entrait dans la maison à cheval, ou bien lñ€ℱy conduisait pour assurer la fécondité et la prospérité Karwicka 1979 169. Le cheval personnifiait la sensualité et la volupté érotique. De nombreuses chansons et refrains populaires en font foi, oÃÂč il trouve place dans le contexte des démarches des prétendants et de lñ€ℱamour physique. Ils parlent de lñ€ℱamant qui vient chez la jeune fille sur un cheval blanc, ñ€Ɠdñ€ℱabreuver le chevalñ€ ou ñ€Ɠde faire paÃtre le chevalñ€. Ce motif figurait souvent dans les refrains chantés pendant les noces."**Symbolisme Dans le Dictionnaire des symboles 1969, édition revue et corrigée 1982 de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on peut lire que "Une croyance, qui paraÃt ancrée dans la mémoire de tous les peuples, associe originellement le cheval aux ténÚbres du monde chtonien, qu'il surgisse, galopant comme le sang dans les veines, des entrailles de la terre ou des abysses de la mer. Fils de la nuit et du mystÚre, ce cheval archétypal est porteur à la fois de mort et de vie, liée au feu, destructeur et triomphateur, et à l'eau, nourriciÚre et asphyxiante. La multiplicité de ses acceptions symboliques découle de cette signification complexe des grandes figures lunaires, oÃÂč l'imagination associe par analogie la terre dans son rÎle de MÚre, son luminaire la lune, les eaux et la sexualité, le rÃÂȘve et la divination, la végétation et son renouvellement périodique. Aussi les psychanalystes ont-ils fait du cheval le symbole du psychisme inconscient ou de la psyché non-humaine., archétype voisin de celui de la MÚre, mémoire du monde, ou bien de celui du temps, puisqu'il est relié aux grandes horloges naturelles ou encore de celui de l'impétuosité du désir. Mais la nuit conduit au jour et il arrive que le cheval, suivant ce processus, quitte ses sombres origines pour s'élever jusqu'aux cieux, en pleine lumiÚre. VÃÂȘtu d'une blanche robe de majesté, il cesse alors d'ÃÂȘtre lunaire et chtonien et devient ouranien ou solaire, au pays des dieux bons et des héros ce qui élargit encore l'éventail de ses acceptions symboliques. Ce blanc cheval céleste représente l'instinct contrÎlé, maÃtrisé, sublimé, il est, selon l'éthique nouvelle, la plus noble conquÃÂȘte de l'homme. Mais il n'y a pas de conquÃÂȘte éternelle, et en dépit de cette claire image, le cheval ténébreux poursuit toujours au fond de nous sa course infernale il est tantÎt bénéfique, tantÎt maléfique. Car le cheval n'est pas un animal comme les autres. Il est la monture, le véhicule, le vaisseau, et son destin est donc inséparable de celui de l'homme. Entre eux deux intervient une dialectique particuliÚre, source de paix ou de conflit, qui est celle du psychique et du mental. En plein midi, entraÃné par la puissance de sa course, le cheval galope à l'aveugle, et le cavalier, les yeux grands ouverts, prévient ses paniques, et le dirige vers le but qu'il s'est assigné ; mais la nuit, quand le cavalier à son tour devient aveugle, le cheval peut se faire voyant et guide ; c'est lui alors qui commande, car lui seul peut franchir impunément les portes du mystÚre inaccessible à la raison. Qu'il y ait entre eux conflit et la course entreprise peut mener à la folie et à la mort ; qu'il y ait accord, et elle se fait triomphale. Les traditions, les rites, le mythes, contes et poÚmes qui évoquent le cheval ne font qu'exprimer les mille et une possibilités de ce jeu des ténÚbres et des pouvoirs magiques La steppe d'Asie centrale, pays de cavaliers et de chamans, a conservé dans ses traditions et sa littérature l'image du cheval chtonien, dont les pouvoirs mystérieux sont un supplément à ceux de l'homme, là oÃÂč sñ€ℱarrÃÂȘtent ceux-ci, au seuil de la mort. Clairvoyant, familier des ténÚbres, il exerce des fonctions de guide et d'intercesseur, en un mot de psychopompe. L'épopée Kirghiz d'Er-TöshtĂƒÂŒk est à cet égard significative. Pour retrouver son ùme ravie par un magicien, TöshtĂƒÂŒk, tout héros qu'il soit, doit en quelque sorte abdiquer sa propre personnalité pour se fier aux pouvoirs supranormaux du cheval magique Tchal-Kouirouk, qui lui permettra d'accéder au monde du dessous et d'en déjouer les embûches. Tchal-Kouirouk, ce Bayard asiatique, entend et parle, lui aussi, comme un homme ; dÚs le début de cette chevauchée fantastique, il avertit son maÃtre du renversement de pouvoirs qui doit s'opérer. Ta poitrine est large, mais ton esprit est étroit ; tu ne réfléchis à rien. Tu ne vois pas ce que je vois, tu ne sais pas ce que je sais... Tu as le courage, mais tu n'as pas l'intelligence. Et d'ajouter enfin, ce qui résume admirablement ses pouvoirs Je puis marcher dans les eaux profondes. Mais Tchal-Kouirouk, qui participe à la fois des deux mondes, ne peut passer de l'un à lñ€ℱautre qu'au prix des plus cruels supplices, et lui-mÃÂȘme, chaque fois que la situation l'exige, demande à son cavalier de lui arracher à coups de fouet des morceaux de chair gros comme des moutons pour rendre ses vertus efficaces ; l'image est significative à chaque fois s'opÚre un processus initiatique. Il n'est que de lire cette épopée pour pénétrer le sens profond de certaines traditions chamaniques. Ainsi, chez la plupart des Altaïques, la selle et le cheval du mort sont-ils déposés prÚs du cadavre, afin d'assurer au défunt son dernier voyage. Chez les Bouriates, le cheval d'un malade - censé avoir momentanément perdu son ùme - est attaché prÚs de la couche de son maÃtre pour qu'il signale le retour de l'ùme, qu'il manifeste en se mettant à trembler. Si un chaman vient à mourir, on le dépose sur son tapis de selle, la selle elle-mÃÂȘme servant d'oreiller, on lui met en mains les rÃÂȘnes, un arc et des flÚches. Chez les Beltir, le cheval du mort est sacrifié, afin que son ùme guide celle de l'homme, et il est significatif que sa chair soit ensuite partagée entre les chiens et les oiseaux, eux aussi psychopompes, habitués des deux mondes transcendants du dessous et du dessus. Ce sacrifice du cheval au maÃtre défunt est si courant qu'on l'a mÃÂȘme considéré comme un des éléments constitutifs auxquels on reconnaÃt les civilisations primitives de l'Asie. Il est attesté chez de nombreux peuples indo-européens et jusque chez les Anciens méditerranéens dans l'Iliade, Achille sacrifie quatre cavales sur le bûcher funéraire de Patrocle, son ami sans reproches elles conduiront le défunt au royaume d'HadÚs. Le cheval, de par son pouvoir de clairvoyance, et sa connaissance de l'autre monde, joue également un trÚs grand rÎle dans les cérémonies chamaniques. L'esprit bénéfique du chaman altaïque qui accompagne celui-ci dans ses voyages divinatoires, possÚde des yeux de cheval qui lui permettent de voir à trente jours de voyage ; il veille sur la vie des hommes et en informe le Dieu suprÃÂȘme. La plupart des accessoires de la transe chamanique sont en rapport avec le cheval. Ainsi le tambour rituel, dont le battement rythmique provoque et entretient la crise, est-il tendu le plus souvent de peau de cheval ou de cerf ; les Yakoutes et d'autres peuples le nomment expressément le cheval du chaman. Enfin, pour se rendre dans lñ€ℱautre monde, les chamans utilisent souvent une canne coudée en tÃÂȘte de cheval, dite canne-chevaline dont ils usent comme d'un cheval vivant ce qui n'est pas sans rappeler le manche à balai de nos sorciÚ métamorphosé en cheval le possédé et l'initié La place éminente occupée par le cheval dans les rites extatiques des chamans nous amÚne à considérer le rÎle de cet animal dans les pratiques dionysiaques et, plus généralement, dans les rites de possession et dñ€ℱinitiation. Et d'emblée, une constatation s'impose dans le Vaudou haïtien et africain, dans le Zar abyssin comme dans les anciens mystÚres d'Asie Mineure, le renversement des rÎles entre cheval et cavalier, ci-dessus esquissé, se poursuit pour atteindre ses plus extrÃÂȘmes conséquences. Dans toutes ces traditions, l'homme, c'est-à -dire le possédé, devient lui-mÃÂȘme cheval, pour ÃÂȘtre monté par un esprit. Les possédés du Vaudou sont nommés expressément, en Haïti comme au Brésil et en Afrique, les chevaux de leurs Loa ; mÃÂȘme chose en Abyssinie oÃÂč, au moment de la Wadaja danse collective des possédés, le possédé s'identifie à son Zar, n'étant plus que son cheval, qui obéit comme un cadavre aux caprices que l'esprit lui commande. Le mÃÂȘme rituel, avec les mÃÂȘmes termes, était encore pratiqué en Égypte au début de ce siÚcle, selon Jeanmaire. Les pratiques dionysiaques d'Asie Mineure ne font pas exception à ce qui apparaÃt là comme une rÚgle. On disait des adeptes des mystÚres qu'ils étaient chevauchés par les dieux. Les figures hippomorphes abondent dans l'entourage de Dionysos, le Grand-MaÃtre des pratiques extatiques ainsi les SilÚnes et les Satyres, compagnons des Ménades dans le cortÚge dionysiaque, sont des hommes-chevaux, tout comme les Centaures, que ce dieu enivra, provoquant ainsi leur lutte avec HéraclÚs. Les héroïnes des traditions légendaires relatives à l'orgiasme bacchique, précise Jeanmaire, portent des noms dans la composition desquels entre avec une fréquence remarquable le composant hippé.. ou des épithÚtes qui éveillent également l'idée de qualités chevalines. Sans doute peut-on comprendre par là pourquoi, dans les anciennes traditions chinoises, les néophytes étaient appelés jeunes chevaux, lors de leur initiation. Les initiateurs, eux, ou les propagateurs de nouvelles doctrines, étaient appelés marchands de chevaux. Tenir une réunion initiatique, plus ou moins secrÚte, se traduisait par lùcher les chevaux. Si le cheval symbolise les composantes animales de l'homme, il doit surtout à la qualité de son instinct qui le fait apparaÃtre comme doué de clairvoyance. Coursier et cavalier sont intimement unis. Le cheval instruit l'homme, c'est-à -dire que l'intuition éclaire la raison. Le cheval enseigne les secrets, il se dirige d'une façon juste. Dans la mesure oÃÂč la main du cavalier le conduit dans une fausse voie, il découvre les ombres, les fantÎmes ; mais il risque de devenir un allié du démon L'initiation chevaleresque de l'Occident médiéval n'est pas sans analogie avec la symbolique du cheval, monture privilégiée de la quÃÂȘte spirituelle. Son prototype est en quelque sorte le combat contre la chimÚre mené par Bellérophon chevauchant Pé donc, aprÚs avoir été considéré comme psychopompe et voyant, le cheval devient le Possédé, adepte des divins mystÚres, qui abdique sa propre personnalité pour que celle d'un Esprit supérieur se manifeste à travers lui, fonction passive qui est indiquée dans le double sens du mot chevaucher et ÃÂȘtre chevauché. Il est alors à remarquer que les habitants du panthéon vaudou - les Loa - qui viennent chevaucher leurs possédés ne sont pas tous des esprits infernaux ; nombre de Loa, parmi les plus importants, sont des Loas blancs, des esprits célestes, ouraniens. Le cheval, symbole chtonien, accÚde donc ainsi à sa plus extrÃÂȘme valorisation positive, oÃÂč les deux plans du dessus et du dessous se manifestent indifféremment par son truchement, c'est-à -dire que sa signification devient cosmique. On rejoint par là le symbolisme du sacrifice védique du cheval, l'Açvamedha, rituel d'un caractÚre essentiellement cosmogonique, comme le souligne Mircea Eliade Le cheval est alors identifié au Cosmos et son sacrifice symbolise - c'est-à -dire reproduit - l'acte de la création. Certaines figures de la mythologie grecque, dont celle de Pégase, représentent, elles, non la fusion des deux plans du dessus et du dessous, mais le passage, la sublimation de l'un à l'autre Pégase porte sa foudre à Zeus ; il est un cheval céleste ; son origine est pourtant chtonienne puisqu'il est né, soit des amours de Poséidon et de la Gorgone, soit de la Terre fécondée par le sang de la Gorgone. On peut donc dire qu'il représente la sublimation de l'instinct, et non plus le magicien ou le possédé, mais le Sage initié.Les chevaux de la mort La valorisation négative du symbole chtonien fait, elle, du cheval, une cratophanie infernale, une manifestation de la mort, analogue à la faucheuse de notre folklore. En Irlande, le héros Conal I Cernach possÚde un cheval à tÃÂȘte de chien, le Rouge de Rosée, qui déchire le flanc de ses ennemis. Les chevaux de CÃÂčchulainn, le Gris de Macha c'est le roi des chevaux d'Irlande et le Sabot Noir, ont une intelligence humaine le Gris refuse de se laisser atteler au char du héros qui se prépare pour son dernier combat, et il verse des larmes de sang ; un peu plus tard, il guidera le vengeur Conal I Cernach, vers les corps de son maÃtre ; le Noir, lui, va se noyer de désespoir. Les chevaux de la mort, ou présages de mort, abondent, de l'Antiquité grecque au Moyen Âge, et s'étendent à tout le folklore européen. Chez les HéllÚnes déjà , dans l'antique version de la clef des songes qu'est l'ouvrage d'Artémidore, rÃÂȘver d'un cheval est signe de mort pour un malade. Déméter d'Arcadie, souvent représentée avec une tÃÂȘte de cheval, est identifiée à l'une des Érinyes, ces terribles exécutrices de la justice infernale. Elle enfante, également de Poséidon, un autre cheval, Aréion, monture d'HéraclÚs. Les Harpies, démons de la tempÃÂȘte, de la dévastation et de la mort, sont représentées comme des figures ambiguÃs, à la fois femmes-oiseaux et juments ; l'une d'elle est la mÚre des chevaux d'Achille, une autre celle des coursiers qu'offre HermÚs aux Dioscures. Ahriman, le diable du Zoroastrisme, se présente souvent sous la forme d'un cheval, pour tuer ou enlever ses victimes. La plupart des chevaux de la mort sont noirs, tel Charos, dieu de la mort des Grecs modernes. Noirs sont aussi le plus souvent ces coursiers de la mort, dont la chevauchée infernale poursuivit longtemps les voyageurs égarés, en France comme dans toute la Chrétienté Un soir vers la minuit ...Tout seul oultre le Loir et passant un détourJoignant une Grande Croix, dedans un carrefourJñ€ℱouïs, ce me semble, une aboyante chasseDe chiens qui me suivaient pas à pas à la vis auprÚs de moi sure un grand cheval noirUn homme qui n'avait que les os, à le voir,Me tendant une main pour me monter en croupe...Une tremblante peur me courut par les os...Ronsard, Hymne aux démons Mais il en est aussi de pùles, de blÃÂȘmes, que l'on confond souvent avec le cheval blanc ouranien, dont la signification est exactement contraire. Si ces chevaux blÃÂȘmes sont parfois dits blancs, il faut entendre par là la blancheur nocturne, lunaire, froide, faite de vide, d'absence de couleurs, tandis que la blancheur diurne, solaire, chaude, est, elle, pleine, faite de la somme des couleurs. Le cheval blÃÂȘme est blanc comme un suaire ou un fantÎme. Sa blancheur est voisine de l'acception la plus courante du noir c'est la blancheur du deuil, telle que l'entend le langage commun, lorsqu'on parle de nuits blanches ou de blancheur cadavérique. C'est le cheval pùle de l'Apocalypse, le cheval blanc, présage de mort dans les croyances allemandes et anglaises. Ce sont tous les chevaux néfastes, complices des eaux tourbillonnantes, que l'on rencontre dans le folklore franco-allemand, depuis le Schimmel Reiter qui détruit les digues pendant la tempÃÂȘte, la Blanque Jument du Pas-de-Calais et le Bian Cheval de Celles-sur-Plaine, jusqu'au Drac, beau cheval blanc qui saisit les voyageurs pour les noyer dans le Doubs. Au Moyen Âge, la civiÚre s'appelait cheval de Saint-Michel ; le cheval symbolisait l'arbre de mort. Ces derniers exemples illustrent la valorisation négative du cheval lunaire, associé à l'élément eau ; nous examinerons plus loin sa valorisation positive. C'est, pour finir, le lourd et inquiétant cheval au regard fixe, qui hante l'imagination d'Albrecht DĂƒÂŒrer. Sémantiquement, Krappe voit ce cheval sinistre, qu'il soit noir ou blÃÂȘme, à l'origine mÃÂȘme du français cauchemar ou de l'anglais nightmare la mahrt allemande jument est un démon chtonien, comme le mot l'indique comparer vieux slavon mora sorciÚre ; russe mora spectre ; polonais mora, tchÚque mura cauchemar ; latin mors, mortis, vieil irlandais marah mort épidémie ; lituanien maras mort, peste ; lettonien meris peste et la sinistre Morrigain irlandaise. Les chevaux de mort ou de cauchemar hantent le folklore celtique le March-Malaen Malaen, latin Malignus est un des trois fléaux de l'Ãle de Bretagne ; les Kelpies d'Ecosse sont des chevaux-démons et le folklore breton est rempli d'anecdotes ou de contes relatifs à des chevaux diaboliques, qui égarent les voyageurs ou les précipitent dans des fondriÚres ou des marais. Les chevaux noirs, dans ce folklore, sont le plus souvent soit le diable, soit un démon, soit un damné, ou une ùme en peine ; ou bien ils sont la monture d'un héros de ces chasses maudites, tout à lñ€ℱheure évoquées par Ronsard, et dont le plus célÚbre est sans doute le roi Arthur, condamné à poursuivre dans une course sans fin un gibier inaccessible. Il est significatif, au passage, de remarquer que dans ses plus anciennes versions, la chasse Arthur est accompagnée d'une meute de chiens blancs et poursuit un liÚvre, animal typiquement lunaire. Dontenville voit dans ce roi Arthur un homologue celtique du Wotan germanique. Une légende voisine, celle de la Dame Blanche est à examiner, car elle renverse la polarisation du symbole en lui donnant une signification sexuelle, en mÃÂȘme temps que le coursier de cette nouvelle chevauchée fantastique devient d'une blancheur éclatante dans le Jura comme dans le Périgord, la Dame à la robe blanche passe par-dessus les bois agités et l'on entend ses chevaux, ses lévriers, les piqueurs et sa trompe aux sons harmonieux. Cette musique, d'abord guerriÚre, puis apaisée, doit ouvrir les portes embrasées de la volupté. Coursier d'une blancheur éclatante, musique guerriÚre puis voluptueuse, voilà que s'amorce l'ascension du symbole cheval, du domaine chtonien à l' sacrifice du cheval L'enchaÃnement symbolique Terre-MÚre, Lune-Eau, Sexualité-Fertilité, Végétation-Renouveau périodique permet de découvrir d'autres aspects de ce symbole. Bien des auteurs ont expliqué le processus par lequel les divinités chtoniennes deviennent, dans les civilisations de cultivateurs, des divinités agraires. Le cheval, dans ses métamorphoses symboliques, ne fait point exception à cette rÚgle. Frazer en donne de multiples exemples. A Rome, les chevaux destinés à la cavalerie sont consacrés à Mars du 27 février au 14 mars, les Equinies c'est le début des expéditions militaires. Quand elles prennent fin, six mois plus tard, on sacrifie, une fois l'an, le 15 octobre, au lendemain des récoltes, un cheval dédié à Mars. Sa tÃÂȘte est garnie de grains en remerciement de la moisson engrangée ; car Mars défend la collectivité, aussi bien contre les fléaux des cultures que contre les ennemis des hommes. La queue de l'animal était portée à la maison du roi avec une grande célérité, afin que le sang coulùt sur le foyer de sa maison... Il semble en outre que l'on recueillait le sang du cheval et qu'on le gardait jusqu'au vingt et un avril ; les vestales le mÃÂȘlaient alors au sang des veaux non encore nés que l'on avait sacrifiés six jours auparavant ; on distribuait le mélange aux bergers, qui, avec d'autres ingrédients, le brûlaient et s'en servaient pour fumiger leurs troupeaux. Ce sacrifice du cheval constituerait, suivant une expression de Dumézil, une sorte de capitalisation royale de la victoire. L'usage de couper la queue, remarque Frazer, ressemble à la coutume africaine Guinée, Grand Bassam qui consiste à couper la queue des bÅ“ufs et à l'offrir en sacrifice pour avoir une bonne récolte. Dans la coutume romaine comme dans l'africaine, l'animal représente apparemment l'esprit du blé, et son pouvoir fertilisant passe pour résider en particulier dans sa queue. Par la rapidité de sa course, qui l'associe au temps et donc à la continuité de celui-ci, le cheval, qui, d'autre part, traverse indemne les pays de la mort, et du froid, donc l'hiver, le cheval, porteur de l'esprit du blé, de l'automne au printemps, comble la faille hivernale et assure l'indispensable renouveau. Ce mÃÂȘme rÎle d'esprit du blé - ou de toute autre céréale - lui est attesté dans de nombreuses autres traditions. Ainsi était-il coutumier, en France et en Allemagne, qu'à l'époque des moissons le plus jeune cheval du village fût fÃÂȘté et entouré de soins particuliers, car c'était à travers lui que devait ÃÂȘtre assurée la nouvelle germination ; jusqu'aux prochaines semailles, on disait qu'il portait en lui l'esprit du blé. En Irlande, selon le récit d'un témoin oculaire, également rapporté par Frazer, au cours d'une cérémonie des feux de la Saint-Jean, aprÚs que tous les paysans eurent sauté par-dessus les braises, on vit apparaÃtre une grande construction en bois d'environ huit pieds de longueur, munie à l'une de ses extrémités d'une tÃÂȘte de cheval, et recouverte d'un drap blanc qui cachait l'homme qui la portait. On l'accueillit par des grands cris Le Cheval Blanc ! Le Cheval Blanc ! Le masque sauta par-dessus le feu, puis se lança à la poursuite des spectateurs. Quand je demandai ce que représentait le cheval, conclut le narrateur, on me répondit tout le bétail. D'esprit du blé, le cheval est donc devenu le symbole de toute abondance, ce qu'expliquent son dynamisme et sa force impulsive et généreuse. Le détail d'autres cérémonies agraires souligne cette interprétation. Ainsi, en Assam, chez les Garo, pour célébrer la fin des moissons, un cheval en effigie, de couleur blanche, et assez semblable à celui de la Saint-Jean d'Irlande, est jeté à la riviÚre aprÚs une danse au cours de laquelle on le bombarde avec des Å“ufs. On sait que les esprits des eaux font partie du cycle lunaire et qu'ils régissent la germination et la croissance des plantes. L'association cheval-Å“ufs renforce les pouvoirs de cet esprit du riz. La tÃÂȘte du masque, noter Frazer, est conservée jusqu'à l'année suivante, de mÃÂȘme qu'à Rome la tÃÂȘte du cheval sacrifié était conservée, clouée sur la porte d'une citadelle. L'affinité du cheval et des eaux courantes est clairement soulignée par cette ancienne tradition des pÃÂȘcheurs du fleuve Oka affluent de la Volga qui voulait qu'au début du printemps, le 15 avril, date à laquelle fondaient les derniÚres glaces, les pÃÂȘcheurs volent un cheval pour l'offrir en le noyant au Grand-PÚre des eaux, qui s'éveillait ce jour-là - Tiens, Grand-PÚre, disaient les pÃÂȘcheurs, accepte ce cadeau et protÚge notre famille c'est-à -dire notre tribu. Ce sacrifice du cheval par immersion dans les eaux d'un fleuve semble avoir été pratiqué par d'autres peuples indo-européens, dont les premiers Grecs, soi l'on en croit cette imprécation d'Achille aux meurtriers de Patrocle Iliade, 21 Le beau fleuve aux tourbillons d'argent ne vous défendra pas. Vous aurez beau lui immoler force taureau et jeter tout vivants dans ses tourbillons des chevaux aux sabots massifs ; vous n'en périrez pas moins d'une mort divinité des eaux. Participant du secret des eaux fertilisantes, le cheval connaÃt leur cheminement souterrain ; c'est ce qui explique que, depuis l'Europe jusqu'en ExtrÃÂȘme-Orient, il passe pour avoir le don de faire jaillir des sources du choc de son sabot. Ce sont, en France, les sources ou fontaines Bayard, qui jalonnent, dans le Massif central, le périple des quatre fils Aymon, portés par le célÚbre cheval magique. Pégase lui-mÃÂȘme inaugure cette tradition en créant la source HippocrÚne - Source du cheval - non loin du bois sacré des Muses ; les Muses s'y réunissaient pour chanter et danser, son eau passait pour favoriser l'inspiration poétique. Le cheval, ici, éveille l'imaginaire, comme il éveillait précédemment la nature, au moment du renouveau. On comprendra dÚs lors que le cheval puisse également ÃÂȘtre considéré comme un avatar, ou un auxiliaire, des divinités de la pluie. En Afrique, chez les Ewe, le dieu de la pluie sillonne le ciel sur une étoile filante, qui est son cheval. Chez les Bambara du Mali, les initiés de la société Kwore, dans leurs rites pour appeler la pluie, enfourchent des chevaux de bois, qui représentent les chevaux ailés, sur lesquels les génies qu'ils évoquent mÚnent leurs batailles célestes contre ceux qui veulent empÃÂȘcher la chute des eaux fécondantes. Plus généralement parlant, le symbole du cheval chez les Bambara, selon Zahan, englobe les notions de vitesse, d'imagination, d'immortalité il est donc trÚs voisin de Pégase. Analogiquement, ce cheval des Bambara correspond à l'enfant et à la parole, ce qui explique que la mÃÂȘme plante le koro qui évoque l'énergie du discours et l'abondance des paroles soit utilisée indifféremment pour fortifier les enfants débiles et pour rendre fécondables les juments sté exemple ajoute aux images déjà mentionnées celle de l'enfant qui, comme la source, manifeste l'éveil des forces impulsives et du désir. Mais, que l'on passe le seuil de la puberté et c'est alors que le cheval devient pleinement, selon le mot de Paul Diel, le symbole de l'impétuosité du désir, de la Jeunesse de l'homme, avec tout ce qu'elle contient d'ardeur, de fécondité, de générosité. Le Rig-Véda l'évoque en ces termes, dans L'Hymne à Agni Comme une abondance agréable, comme une riche demeure,Comme une montagne avec ses puissances, comme un flot salutaire,Comme un cheval qui se précipite d'un élan sur la route, Comme une riviÚre avec ses flots, qui pourrait t'arrÃÂȘter ! Il est significatif que dans ces vers les notions d'eau courante et de feu Agni soient associés. Symbole de force, de puissance créatrice, de jeunesse, prenant une valorisation sexuelle autant que spirituelle, le cheval participe dÚs lors symboliquement des deux plans chtonien et ouranien. Cela nous conduit à évoquer le cheval blanc, dans son acception solaire, lumineuse. Il est intéressant, au passage, de noter qu'il y a aussi deux acceptions symboliques du cheval noir ; dans la poésie populaire russe, en effet, celui que nous avions jusqu'alors exclusivement considéré comme le coursier de la mort devient le symbole de la jeunesse et de la vitalité triomphante. Le cheval noir court, la terre tremble, et de ses naseaux, la flamme sort, de ses oreilles la fumée, sous ses sabots jaillissent des étincelles. Ce sont ces chevaux noirs que l'on attelle, dans les contes de fées, au carrosse du mariage ; ce sont donc bien les chevaux du désir libéré ; ce sont eux encore qu'évoque avec nostalgie une chanson populaire toute récente Ohé mes jeunes années !Ohé mes chevaux noirs ! Et la mÃÂȘme image est reprise en 1964, dans la Desna enchantée par le cinéaste soviétique Alexandre Dovjenko Mes années ont passé, mon jour décline, je ne vole plus ; je regrette le passé et j'ai tant envie de seller mes chevaux noirs... OÃÂč ÃÂȘtes vous, oÃÂč ÃÂȘtes-vous ! A l'extrÃÂȘme, les mots de cheval et de poulain, ou de jument et de pouliche, prennent une signification érotique revÃÂȘtant la mÃÂȘme ambiguïté que le mot chevaucher. Plus d'un poÚte s'en est inspiré ; Lorca, par exemple, dans la célÚbre Romance à la femme infidÚle Cette nuit-là j'ai courula plus belle de mes routesmonté sur une pouliche de nacresans bride et sans étriers.trad. F. Gattegno, in Romancero Gitan, Charlot, Alger, 1942. Cette métaphore d'un poÚte moderne puise aux sources du symbolisme indo-européen. De mÃÂȘme que le cheval a représenté la force fécondante, l'instinct et par sublimation l'esprit, il est arrivé que la jument incarne le rÎle de la Terre-MÚre dans la hiérogamie fondamentale Terre-Ciel, qui préside aux croyances des peuples d'agriculteurs. Nous avons cité la Démeter à tÃÂȘte de cheval, déesse de la fertilité. Il est dit qu'elle s'unit à un mortel - le plus beau Jason - dans les sillons d'un champ fraÃchement labouré. Ce théùtre dionysiaque ne faut pas seulement mythique. Dans les rites d'intronisation des rois d'Irlande, au XIIÚ siÚcle, tels qu'ils sont rapportés par Schröder, le futur roi, au cours d'une cérémonie solennelle, devait s'unir à une jument blanche. Celle-ci était ensuite sacrifiée et sa chair, bouillie, partagée dans un festin rituel, auquel le roi seul ne prenait point part. Mais il lui fallait ensuite se baigner dans le chaudron contenant le bouillon de l'animal. L'analyse de ce rite est éloquente. Il apparaÃt en effet que, par leur accouplement, l'homme et la jument reproduisent le mariage ourano-chtonien ; le futur roi se substitue à la divinité céleste pour féconder la Terre représentée par la bÃÂȘte. Mais, dans la derniÚre épreuve de ce rituel, celle du bain de bouillon, il opÚre un véritable regressus ad uterum le chaudron représente le ventre de la Terre-MÚre et le bouillon les eaux placentaires. De ce bain, au caractÚre typiquement initiatique, le futur roi renaÃt, ayant reçu, comme au cours d'une seconde gestation, communication des pouvoirs les plus subtils, les plus secrets, de la Terre-MÚre qu'il avait éveillée sous la forme de la jument. Il quitte par cette double opération la condition humaine pour se hisser au niveau du sacré, inséparable de la condition royale. Le coursier solaire. Chtonien à l'origine le cheval devient peu à peu solaire et ouranien. Il est frappant, aprÚs l'exemple précédent, de constater que les Ouralo-Altaïques représentent, eux, la hiérogamie Terre-Ciel par le couple Cheval Blanc-BÅ“uf Cendré. Le cheval, - mùle bien entendu - est ici une épiphanie céleste. Les chevaux tirent le char du soleil et lui sont consacrés. Le cheval est l'attribut d'Apollon, en sa qualité de conducteur du char solaire. N'oublions pas que, dans le folklore, les chevaux voient et entendent. Dans une miniature de l'Hortus deliciarum d'Herrade de Landsberg, le char du soleil est tiré par deux ou quatre chevaux, et celui de la lune par des bÅ“ufs. Il s'agit de la reprise d'un thÚme antique. DÚs les temps préhistoriques, le soleil est représenté sur un char pour signifier son déplacement. Ce char deviendra celui d'Apollon. Elie, tel Mithra remontant au ciel dans le char du soleil, s'élÚve sur un char de feu traÃné par des chevaux. Dans la Bible II, Rois, 23, 11, il est fait allusion au char du soleil. On voit aussi le char du Pharaon englouti par la mer Rouge, sur une fresque de Saint-Savin. Tel est aussi le cheval indien asha, qui signifie littéralement le pénétrant ; sa pénétration est celle de la lumiÚre. Les Ashvins à tÃÂȘte de cheval, qui sont en rapport avec le cycle quotidien du jour et de la nuit, sont fils d'un cheval et d'une jument - tous deux symboles solaires - qui incarnent le Dharma la loi et la Connaissance. L'isomorphisme des Ashvins et des Dioscures a été souligné par Mircea Eliade. EmblÚme tantrique du Boddhisattva Avalokiteshvara, le cheval symbolise la puissance de sa grùce, diffusée aux quatre orients. Dans le Bardo ThÎdol, Ratnassambhava, Bouddha du Sud et symbole solaire, est assis sur un trÎne fait de chevaux. C'est aussi, assure-t-on, un symbole de sagacité et de beauté formelle. Paul Valéry l'a décrit sous les traits d'une aérienne danseuse Le réalisme et le style, l'élégance et la rigueur sñ€ℱaccordent dans l'ÃÂȘtre luxueusement pur de la bÃÂȘte de race. Le cheval marche sur les pointes. Quatre ongles le portent. Nul animal ne tient de la premiÚre danseuse, de l'étoile du corps de ballet comme un pur-sang en parfait équilibre, que la main de celui qui le monte semble tenir suspendu et qui s'avance au petit pas en plein soleil. Dans les textes bouddhiques aussi bien que dans ceux de l'Inde et mÃÂȘme de la GrÚce platonisante, les chevaux sont surtout les symboles des sens attelés au char de l'esprit, l'entraÃnant ici et là , s'ils ne sont guidés par le Soi, qui est le maÃtre du char. D'une maniÚre analogue, l'enseignement du Bardo est dit ÃÂȘtre semblable au contrÎle de la bouche du cheval par les brides. Tout cela n'est pas sans rappeler le symbolisme de Pégase. Ici apparaissent, non seulement tous les chevaux ailés, mais aussi les associations cheval-oiseau, dont mythologies et traditions nous offrent d'innombrables exemples, toujours associés à un contexte ourano-solaire ainsi dans le Rig-Veda, le soleil est-il étalon ou oiseau. Poussant plus loin cet enchaÃnement d'analogies, la vivacité du cheval en fait souvent, dans son acception ouranienne, une épiphanie du vent quatre chevaux, dans les contes arabes, représentent les quatre vents, et, en Chine, il est la monture de Vùyu, divinité du vent. Borée, son homologue de la mythologie grecque, se fait cheval pour séduire les cavales d'Erichtonios, qui engendreront ainsi douze poulains si légers que, lorsqu'ils couraient sur un champ de blé, ils ne courbaient pas les épis sous leur poids, et quand ils couraient sur la surface de la mer, ils ne la ridaient pas. Mais le mÃÂȘme Borée engendre également des chevaux d'une Érinye, puis d'une Harpie cette fois le cheval naÃt donc d'un mariage chtono-ouranien, porteur de violence. Dans ce mécanisme ascensionnel qui - comme on le voit par cet exemple - ne le coupe pas de ses origines, le cheval devient peu à peu un symbole guerrier, et mÃÂȘme l'animal de guerre, par excellence. On a vu que le cheval sacrifié annuellement à Rome était consacré à Mars. Le Guerrier, en effet, participe des deux plans ouranien et chtonien ; semeur de mort, infernal dans sa lutte, il s'élÚve aux cieux, par son triomphe ou pas son sacrifice. Ce cheval-guerrier est omniprésent dans les épopées celtiques. Il est souvent caractérisé par sa robe alezane, couleur de feu. On a retrouvé dans un trésor celtique, à Neuvy-en-Sullias Loiret un cheval votif accompagné d'une inscription à Rudiobus Le Rouge c'est le cheval roux de l'Apocalypse, annonciateur de guerre et d'effusion de sang. Dans la tradition védique, le cheval sacrifié symbolise le Cosmos. Le char du Soleil, dans le Rig-Veda, est tiré par un ou par sept chevaux. Le cheval participe du double symbolisme solaire et de sa double valence force féconde quand il brille, force meurtriÚre quand il sombre dans la nuit. Les chevaux sont attelés aussi aux chars funé cheval de majesté. Solaire, attelé au char de l'astre, le cheval blanc devient l'image de la beauté accomplie, par le rÚgne de l'esprit le MaÃtre du Char sur les sens. Blanc, mais d'une blancheur éclatante, le cheval est le symbole de la majesté. Il est le plus souvent monté par celui qui est nommé FidÚle et Véritable Apocalypse, 19, 11, c'est-à -dire par le Christ. Suivant le texte de l'Apocalypse, les armées célestes qui l'accompagnent chevauchent des coursiers blancs. C'est pourquoi l'on verra dans les miniatures des anges sur des chevaux. Dans la cathédrale d'Auxerre, une fresque partagée par une croix grecque présente dans son centre le Christ sur un cheval blanc. De la main droite, il tient un bùton noir qui figure le sceptre royal signifiant son pouvoir sur les nations. Dans les quatre anges, des anges, les ailes déployées et montés à cheval, lui font escorte. Un cheval blanc porte un nimbe croisé et remplace l'agneau à l'autel souterrain de Notre Dame de Montmorillon. Au terme de cette ascension, domine la figure symbolique du blanc cheval de majesté, monture des Héros, des Saints et des conquérants spirituels. Toutes les grandes figures messianiques montent de tels coursiers. Ainsi en Inde Kalki, l'avatar futur, cheval lui-mÃÂȘme, reviendra cheval blanc. C'est encore sur un cheval blanc qu'est attendu le prophÚte Mohammed, à son nouvel avÚnement. Monture du Bouddha pour le Grand Départ, le cheval blanc est enfin, sans cavalier, la représentation du Bouddha lui-mÃÂȘme. En conclusion, il apparaÃt que le Cheval constitue un des archétypes fondamentaux que l'humanité ait inscrits dans sa mémoire. Son symbolisme s'étend aux deux pÎles - haut et bas - du Cosmos, et par là est réellement universel. Dans le monde du dessous, le Chtonien, nous avons vu en effet que le cheval apparaÃt comme un avatar ou un ami des trois éléments constituants, feu, terre, eau, et de son luminaire, la lune. Mais nous l'avons vu aussi dans le monde du dessus, l'Ouranien, associé à ses trois éléments constituants, air, feu et eau - ces deux derniers entendus cette fois dans leur acception céleste - et à son luminaire, le Soleil. Des chevaux mÚnent le char du Soleil, des chevaux mÚnent le char de la Lune, au fronton du Parthénon. Le cheval passe avec une égale aisance de la nuit au jour, de la mort à la vie, de la passion à l'action. Il relie donc les opposés dans une manifestation continue. Il est essentiellement manifestation il est Vie et Continuité, par-dessus la discontinuité de notre vie et de notre mort. Ses pouvoirs dépassent l'entendement il est donc Merveille et il ne faut pas s'étonner que l'homme l'ait si souvent sacralisé, de la préhistoire à l'histoire. Un seul animal le dépasse peut-ÃÂȘtre en subtilité dans le bestiaire symbolique de tous les peuples le serpent, plus également réparti sur tous les continents, et qui, comme lui, à l'image du temps, coule incessamment, de bas en haut et de haut en bas, entre les enfers et les cieux. Dans ce perpétuel va-et-vient, les chemins secrets du cheval et du serpent sont ceux de l'eau tous deux hantent les sources et les fleuves. Aussi chevaux et serpents sont-ils souvent les héros interchangeables de maintes histoires merveilleuses ; ou bien ils s'unissent, donnant naissance à un monstre étrange, hippo-ophidien. C'est le cheval-dragon Long-Ma qui, en Chine, apporte le Ho t'ou -diagramme du fleuve, appelé aussi Ma t-ou, diagramme du cheval - à Yu-le-grand évidente relation avec le symbolisme du Verbe, qui appelle à nouveau le parallÚle avec Garuda. Le cheval se substitue au dragon dans d'innombrables légendes chinoises, du Li-sao de Kiu-yuan au Si-yeou ki. Dans l'un et l'autre de ces deux cas, ils contribuent à la quÃÂȘte de la Connaissance ou de l'Immortalité. Ce n'est sans doute pas un hasard non plus si les ancÃÂȘtres des sociétés secrÚtes, les colporteurs de la science taoïste, les propagateurs de l'Amidisme au Japon, prirent l'aspect de marchands de chevaux. Ni si le propagateur du Zen en Chine, Matso, par suite d'un jeu de mots sur son nom, est dit ÃÂȘtre un jeune poulain s'élançant et foulant tous les peuples du monture des dieux. Force, rapidité ce sont les qualités que le Yi-king attribue au cheval. Le cheval est parfois la monture de Vùyu, divinité du vent, de l'élément air. Les huit chevaux du roi Mou correspondent-ils aux huit vents comme le suggÚre Granet ? Ce n'est pas impossible. Le cheval est en tout cas, en Chine, un animal typiquement Yang. On sacrifiait anciennement au Premier Cheval, qui était une constellation, mais qui évoquait une tradition d'éleveurs. La fréquente présence de chevaux vivants ou figurés dans les temples shintoïstes du Japon n'est plus guÚre expliquée de façon satisfaisante. Il semble qu'ils soient la monture des kami. Le cheval est aussi lié, au Japon, aux notions de protection et de longévité c'est aussi le cas du cheval-dragon chinois. C'est encore, sur un chapiteau de l'église de Tavant XIIÚ siÚcle le mÃÂȘme monstre, chevauché par un cavalier nu, à la poursuite d'une sorciÚre, également nue, qui s'enfuit à quatre pattes. Dans sa valorisation, négative, c'est la monture infernale du Sieur de Gallery, Chasseur maudit, dont la geste est comparable à celle du roi Arthur Entendez-vous la sarabande ?O l'é la Chasse-GalleryIci, au long, va passer pre bandeEt la garache garou ? et l'alouby vampire ?Gallery va-t-en-tÃÂȘte,Monté sur un cheveauQu'a le cou d'ine bÃÂȘtela queue d'un serpentEt la péa d'un crapaud. Au lieu de s'unifier en une seule figure mythique, le binÎme cheval-dragon peut aussi se scinder en ses deux composants qui, prenant alors une valeur contraire, s'affrontent en une lutte à mort, qui devient celle du bien et du mal. C'est évidemment le cheval qui est alors valorisé positivement, car il représente la face humanisée du symbole, le dragon figurant, lui, la BÃÂȘte-en-nous, qu'il faut tuer, c'est-à -dire rejeter. Le mythe de Saint Georges en est un exemple."** Selon Les Cartes médecine, Découvrir son animal-totem édition revue 1999 ; traduction française 2010 de Jamie Sams et David Carson, "Les Amérindiens disaient souvent  Voler un cheval, cñ€ℱest voler la puissance » ; cela indique bien lñ€ℱestime dont jouissaient les Chevaux dans les cultures amérindiennes. Le Cheval jouit à la fois de puissance physique et de puissance surnaturelle. Dans les pratiques chamaniques à travers le monde entier, le Cheval permet aux chamans de voler dans les airs et de rejoindre le ciel. Quand lñ€ℱhumanité a domestiqué le Cheval, ce fut une aussi grande découverte que celle du feu. Avant la venue du Cheval, les humains étaient attachés à la Terre et chargés de fardeaux, ce qui ralentissait leur marche. AussitÎt quñ€ℱils purent monter le Cheval, ils furent libres et légers comme le vent ; ils pouvaient porter tout à leur aise de lourds fardeaux pendant de longues distances. À travers le lien spécial qui les rattachait au Cheval, les humains ont grandement modifié lñ€ℱimage quñ€ℱils avaient dñ€ℱeux-mÃÂȘmes. Le Cheval fut la premiÚre médecine animale ; lñ€ℱhumanité a contracté une dette inestimable envers cet animal qui a ainsi facilité leurs déplacements. En effet, la marche à la rencontre de nos frÚres aurait été longue et dure si le Cheval ne nous avait pas servi de monture. Aujourdñ€ℱhui, nous mesurons la capacité des moteurs en  chevaux vapeur», ce qui nous rappelle le temps oÃÂč le Cheval était un partenaire hautement respecté chez les humains. Marcheur de rÃÂȘve, un homme-médecine traversait les grandes plaines pour aller visiter la nation Arapaho. Il apportait sa pipe. La plume piquée dans ses longs cheveux noirs pointait vers le bas, indiquant quñ€ℱil était un homme de paix. Sur la pente dñ€ℱune colline, Marcheur de rÃÂȘve vit un troupeau de mustangs sauvages qui venait vers lui en courant. Étalon noir sñ€ℱapprocha de lui et lui demanda sñ€ℱil cherchait une réponse au cours de son voyage. Étalon noir lui dit  Je viens du Vide oÃÂč les réponses se trouvent. Chevauche sur mon dos et tu connaÃtras la puissance qui surgit quand on pénÚtre dans la Noirceur et quñ€ℱon y trouve la LumiÚre. » Marcheur de rÃÂȘve remercia Étalon noir et consentit à le visiter quand il aurait besoin de sa médecine au cours de lñ€ℱespace du rÃÂȘve. Étalon jaune sñ€ℱapprocha lui aussi de Marcheur de rÃÂȘve et lui offrit de lñ€ℱamener vers lñ€ℱEst, oÃÂč se trouve lñ€ℱillumination. Marcheur de rÃÂȘve pourrait partager avec les autres les réponses quñ€ℱil y trouverait et les amener vers lĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©veil. Une fois de plus, Marcheur de rÃÂȘve remercia Étalon jaune et affirma quñ€ℱil utiliserait ces dons de puissance au cours de son voyage. Étalon rouge sñ€ℱapprocha, se cabrant, enjoué. Il renseigna Marcheur de rÃÂȘve sur la joie qui résulte dñ€ℱun bon équilibre entre le travail, les médecines importantes et les joyeuses expériences du jeu. Il rappela à Marcheur de rÃÂȘve les bénéfices de lñ€ℱhumour par lequel on peut retenir lñ€ℱattention de ceux à qui on enseigne. Marcheur de rÃÂȘve le remercia et promit de se rappeler du don de la joie. Marcheur de rÃÂȘve était maintenant presque rendu à destination. La nation Arapaho était toute proche. Étalon blanc sñ€ℱavança. Marcheur de rÃÂȘve monta sur le dos de ce cheval fougueux, messager de tous les autres chevaux, celui qui représentait la sagesse du pouvoir. Ce magnifique coursier incarnait lĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©quilibre du bouclier.  Aucun abus de pouvoir ne peut mener à la sagesse », dit Étalon blanc.  Toi, Marcheur de rÃÂȘve, tuas fait ce voyage pour guérir un frÚre dans le besoin, pour partager la pipe sacrée et pour guérir la Terre-MÚre. En toute humilité, tu sais que tu es un instrument du Grand Esprit. Comme je te porte sur mon dos, ainsi tu portes ton peuple sur le tien. Avec sagesse, tu comprends que le pouvoir va de pair avec lñ€ℱengagement ; le pouvoir nñ€ℱest accordé quñ€ℱà ceux et celles qui acceptent sereinement de prendre des responsabilités. » Marcheur de rÃÂȘve, le chaman, avait été guéri par la visite des chevaux sauvages. Il savait que sa visite chez les Arapahos avait pour but de partager ses dons avec eux. En intégrant la médecine du Cheval, vous verrez plus clairement comment travailler à obtenir un meilleur équilibre de votre bouclier. Le véritable pouvoir réside dans cette sagesse saisir lñ€ℱensemble de votre cheminement et vous souvenir des sentiers oÃÂč vous avez voyagé dans les mocassins des autres. Compassion, tendresse, enseignement, amour, partage des dons, talents et habiletés vous ouvriront le chemin du pouvoir. A lñ€ℱenvers Si votre ego se met de la partie, vous ne savez peut-ÃÂȘtre pas reconnaÃtre quand les autres vous manquent de respect. Dñ€ℱun autre cÎté, il se peut que vous vous battiez contre dñ€ℱautres qui abusent de leur pouvoir.  Devrais-je dire quelque chose ? Devrais-je lutter contre mon désir de les remettre à leur place ? » vous demandez-vous. Rappelez-vous les moments de votre vie oÃÂč vous vous ÃÂȘtes éloigné de la grùce du Grand Esprit, et éprouvez de la compassion pour les frÚres qui font actuellement la mÃÂȘme chose. Si vous dominez quelquñ€ℱun dñ€ℱautre ou si vous sentez que quelquñ€ℱun vous accable, la médecine du Cheval, tant à lñ€ℱendroit quñ€ℱà lñ€ℱenvers, vous rappelle simplement comment il vous faut équilibrer vos boucliers. En permettant à toutes les voies dñ€ℱavoir une valeur égale, vous constaterez la puissance et la gloire de la famille humaine unifiée. Voilà le cadeau du guerrier de lñ€ℱArc-en-ciel. Le  moi » nñ€ℱa aucune place dans cet Arc-en-ciel qui tournoie, venu du Grand MystÚre ; on lñ€ℱy a remplacé par le  nous ». Toutes les couleurs et toutes les pistes de lñ€ℱArc-en-ciel ne forment quñ€ℱun seul tableau et méritent donc dñ€ℱÃÂȘtre considérées comme égales les unes aux ce savoir et appliquez-le ; reprenez ainsi ce pouvoir auquel vous avez renoncé en oubliant dñ€ℱaller avec compassion au-devant de tout ÃÂȘtre et de toute situation. Éclaircissez la situation actuelle et comprenez que chaque ÃÂȘtre humain doit suivre ce sentier vers le pouvoir avant de galoper enfin sous les vents de la destiné puissance." *A lire Canalisation de Caroline Leroux qui communique avec les devas des animaux.* Selon Nicki Scully, auteure de Méditations de l'animal pouvoir, Voyages chamaniques avec les alliés esprits éditions originales 1991, 2001 ; traduction française Guy Trédaniel Éditeur 2002, "Les chevaux ont été révérés dans toute l'historie par de nombreuses cultures, dont les anciens Chinois, les Peaux-Rouges, de nombreuses traditions européennes... Ils incarnent l'esprit de liberté. Et rien n'incarne aussi bien cet esprit que les quelques mustangs qui restent, qui gardent une farouche indépendance. Les Chevaux sont considérés comme des véhicules sûrs pour le voyage dans les mondes physiques ou spirituels ? Les chamans chevauchent sur leurs mustangs dans le monde supérieur et le monde inférieur, avec une égale facilité. Le don du mustang est la capacité de vivre pleinement sur le moment. Le voyage du Mustang a pour dessein la chevauchée mÃÂȘme, non un but quelconque. Avec son esprit aventureux, le Mustang vous invite à vous rendre pleinement à l'expérience de la vie. chaque fois que vous vous sentez enfermé, vous pouvez grimpé sur le dois du Mustang, ne faire plus qu'un avec votre cheval, connaÃtre la joie du souffle du vent dans les cheveux, et voler. Le Mustang vous apprend à avoir foi dans le moment, et vous rappelle la nécessité de reconnaÃtre votre propre magnificence. Vous pouvez faire ce voyage n'importe quand, mais je choisis le Mustang pour le dernier voyage, dans cette nouvelle édition, pour que le point culminant de ces voyages soit la puissance et l'exultation de cette expérience de liberté. [Le Voyage du Mustang fait partie, au mÃÂȘme titre que celui du Chameau, de la Girafe, du Lézard cornu, du Loup, de l'Araignée et du Pélican des] Voyages de Libération. Cette section est consacrée à débarrasser la voie de la libération des contraintes des pensées et croyances limitées. Les vieux modÚles sont abandonnés, laissant la place à des visions nouvelles, élargies, qui génÚrent une connexion plus grande avec l'Ensemble de la du Mustang [Faites l'Alchimie du Chaudron et connectez-vous à Thoth ...] Thoth montre le ciel, oÃÂč vous voyez de beaux nuages blancs défilant. Tandis que vous admirez les motifs changeants des nuages, la forme d'un cheval émerge... Vous vous demandez quelle impression cela peut faire, de sauter sur le dos de ce grand cheval et de chevaucher. DÚs que cette pensée se forme dans votre esprit, le Cheval nuage atterrit et devient un étalon pinto [cheval indien tacheté] galopant à la tÃÂȘte d'un troupeau de Mustangs sauvages. Vous vous retrouvez dans un vaste pré entouré de collines ondulantes. La harde de Mustangs passe dans un bruit de tonnerre, rivalisant avec le vent dans un joyeux abandon. Tandis que le Mustang des nuages conduit les Mustangs à travers la prairie, permettez-vous de sentir le désir de courir avec le troupeau. Vous appelez "Aidez-moi à me libérer, aidez-moi à connaÃtre la liberté". Le Cheval de tÃÂȘte entend votre appel et s'arrÃÂȘte - il se retourne pour ÃÂȘtre face à vous, mais il garde ses distances... Immobilisez-vous complÚtement... Sans bouger, vous et le cheval, vous vous observez l'un l'autre. Pour monter ce cheval, vous devez gagner sa confiance ; il doit gagner la vÎtre en retour. Pour lui donner du temps, restez parfaitement immobile, le cÅ“ur ouvert. Maintenez cet espace neutre tandis que lentement, lentement, le Cheval va vers vous. Enfin, ce magnifique Mustang se tient juste devant vous. restez tranquille et concentrez-vous sur le Cheval. Il fait le tour de votre corps avant de revenir face à vous. Puis il fait un signe de tÃÂȘte de reconnaissance - vous ÃÂȘtes devenu assez présent pour recevoir son don. Avec sa permission, vous montez, oscillant avec aise sur son dos nu. Quand vous saisissez sa criniÚre, il commence à bouger lentement, puis il allonge le pas, pour rattraper le troupeau... Penchez-vous sur son cou et sentez son corps onduler sans vous. Vous ÃÂȘtes conscient de sa force, de son sens sûr de la direction, et de sa joie de courir. Unissez-vous au Cheval, pour faire pleinement l'expérience du moment, comme il le fait... [Pause] DÚs que le Mustang sent que vous ne faites qu'un avec lui, il se met au galop, bondissant à travers prés, franchissant les collines, puis bondissant dans l'air et volant de plus en plus haut, dans les nuages et au-delà . Sentez le vent et jouissez de cette merveilleuse sensation de liberté. Jouissez de votre chevauchée... [Longue pause] Quand vous sentez que votre voyage est achevé, vous redescendez, traversant l'atmosphÚre, les nuages, jusqu'à ce ce que vous et le Mustang touchiez terre. Vous retournez à l'endroit oÃÂč le Mustang vous a trouvé, et vous descendez de votre monture. Vous levez les yeux, et vous voyez un aigle qui décrit de grands cercles au-dessus. Il fait tomber une belle plume tachetée, que vous prenez avec gratitude, et que vous attachez à la criniÚre de votre Mustang magnifique, magique, comme cadeau de remerciement... Thoth est là qui vous attend. Prenez un moment pour partagez votre expérience avec lui... [Thoth vous aidera à rentrer dans votre corps physique et votre conscience ordinaire. Pensez à vous enraciner et à vous centrer... ]Mot-clef Esprit de liberté."* * Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes Hachette Livre, 2000 C'est encore et toujours en Mésopotamie et en Élam "la Terre du Dieu", l'ancien royaume d'Iran, que l'on trouve les premiÚres preuves de la domestication de l' "ùne des montagnes" c'est ainsi qu'il était nommé alors, inscrites sur des tablettes d'argile datant de la seconde moitié du IIIe millénaire. Toutefois, le cheval n'existait pas dans ces lointaines régions qui sont devenues l'Irak et l'Iran d'aujourd'hui. Il fut donc sûrement importé des steppes de l'Asie centrale, et notamment du Caucase septentrional, les relations commerciales entre Sumer et Maïkop - une ville située dans l'actuelle région du Kouban, un fleuve qui draine la Russie - ayant été clairement établies. Car tout laisse à penser que c'est bien dans les plaines du Caucase que le cheval devint pour la toute premiÚre fois "la plus noble conquÃÂȘte de l'homme", selon Buffon, au milieu du IIIe millénaire avant notre Úre environ. Avant cela, il était inconnu en Mésopotamie et en Égypte. Partout ailleurs, en Europe notamment, c'était un animal sauvage que les hommes chassaient et mangeaient. Le cheval étant plutÎt un animal de souche européenne, il est assez logique d'apprendre que les Celtes se révélÚrent de trÚs talentueux cavaliers, et qu'ils lui accordÚrent une place importante dans leur panthéon de divinités, puisqu'ils en firent l'attribut essentiel de leur déesse Epona, surnommée la déesse des chevaux. Représentée par une superbe jument ou par une femme assise entre deux chevaux, elle apparut finalement - à Rome, notamment, devenant ainsi une divinité gallo-romaine -, sous l'aspect d'une cavaliÚre portant une corne d'abondance, symbole de fécondité et des richesses inépuisables de la Terre-MÚre. Hélas, il semble bien que la motivation essentielle qui poussa l'homme à domestiquer cet ùne des montagnes fut guerriÚre ! C'est sans doute ce qui explique les images symboliques sombres et destructrices qui s'attachent à cet animal dont la beauté plastique est indéniable, la puissance surprenante, et qui devint un animal mythique, la monture des dieux et, pour cette raison mÃÂȘme, prit un caractÚre quelque peu diabolique. Figure des ténÚbres à laquelle on attribue de mystérieux et dangereux pouvoirs, recelant une puissance apparemment indomptable, sauvage, primaire, le cheval est associé à la mort et aux instincts destructeurs. A ce point que la mort elle-mÃÂȘme et les forces de destruction furent parfois représentées sous l'aspect de cavaliers, comme par exemple les quatre cavaliers de l'Apocalypse dont Ézéchiel et Zacharie eurent les premiÚres visions, d'aprÚs la Bible. Toutefois, comme c'est souvent le cas avec les symboles forts, les mythes récurrents et présents dans différentes parties du monde antique, sous des formes diverses mais dans le fond identiques quant à leurs significations, le cheval est un animal ambivalent, tantÎt figurant la mort sous son aspect le plus violent, tantÎt représentant l'élévation et la grandeur de l'ùme, la course du soleil à travers le ciel, la puissance régénératrice de l'eau et purificatrice du feu, les instincts maÃtrisés, le désir dominé, le corps, véhicule de l'ùme ou, plus exactement, la monture que l'ùme doit apprivoiser et emprunter pour accéder au divin. Dans certains contes et légendes, le cheval ailé possÚde le pouvoir de faire passer celui qui sait le monter de la nuit au jour, du monde visible au monde invisible, de la mort à la vie. Aucune porte ne reste fermée pour lui. Toutes les frontiÚres sont abolies, dÚs lors qu'il fait corps avec le cheval. C'est ainsi que l'apparition d'un cheval dans un de vos rÃÂȘves est souvent associée aux forces psychiques, instinctives et pulsionnelles inconscientes, destructrices, certes, mais par là mÃÂȘme créatrices et régénératrices aussi. N'oublions pas en effet que le cheval, à cause de sa nature fougueuse et généreuse, fut associé aux déesses de la Terre, symboles de fécondité. Les interprétations révélées par la présence du cheval dans nos rÃÂȘves sont si nombreuses, si variées, que l'on pourrait presque y consacrer un ouvrage entier, tant les symboles et les mythes se rattachant à cet animal sont multiples. C'est ainsi que le cheval peut ÃÂȘtre rapproché des quatre éléments le Feu, la Terre, l'Air et l'Eau. Il peut ÃÂȘtre une représentation de la foudre, de l'éclair, de l'embrasement, de l'incendie, et donc d'un événement soudain, inattendu, brutal, imprévu, inévitable, bouleversant, qui se produit ou va se produire dans la vie ou dans l'esprit du rÃÂȘveur. Il peut figurer le roulement de la terre qui tremble, les ondes de choc telluriques et, là encore, annoncer un bouleversement dans la situation ou la vie du sujet. Il peut symboliser la tempÃÂȘte qui balaie tout sur son passage, la tornade ou le cyclone, et laisser sous-entendre que beaucoup de choses devront ÃÂȘtre ou seront éliminées dans la vie du sujet. Enfin, il peut incarner le raz de marée qui déferle, révélant ainsi une crise émotionnelle."** D'aprÚs Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guérisseurs Octopus Publishing Groupe, 2006 ; traduction française Éditions Véga, 2006 Guide d'interprétation En tant que symbole oniriqueLiberté ; Sexualité ; Pouvoir ; Ambition ; Spiritualité ; Transition ; Force en tant que gardien ou protecteurProtÚge pendant le voyage ; Transporte en toute sécurité vers les domaines tant que guérisseurTransforme les blessures en sagesse ; Soigne les traumatismes émotionnels ou la tant qu'oracle ou augureNouvelle aventure ; Gain et contes Dans le mythe grec, Pégase, le cheval ailé, est né du sang de Méduse à la chevelure en serpents. Le centaure Chiron, mi-homme, mi-cheval, rejeté par sa mÚre à la naissance, était devenu un grand guérisseur compatissant. Dans le mythe celte, les chevaux blancs sont associées aux déesses Rhiannon et le cheval est votre animal de pouvoir Vous ÃÂȘtes trÚs sensible et réagissez fortement à votre environnement. Vous appréciez les relations sociales harmonieuses et si on ne fait pas appel à vous pour diriger, vous e^tes content de suivre. Quand les membres de votre famille élargie ne s'entendent pas, ils se tournent vers vous pour la médiation. Le rejet vous fait trÚs peur. Vous ÃÂȘtes trÚs résistant et appréciez votre liberté de voyager. Quelques difficultés à faire confiance, mais quand vous vous décidez, c'est au cheval de vous aider à satisfaire votre désir de voyage et d'aventure ;à ÃÂȘtre un dirigeant compatissant et efficace de votre communauté.Accéder au pouvoir du cheval en visitant une écurie et en montant ;participant à un marathon. On connaÃt plus de 150 races de chevaux et de poneys. Votre cheval de pouvoir est-il un pur race, un cheval de trait, un étalon, un hongre ou une jument ? Quelle est sa couleur ? Imaginez que vous ÃÂȘtes votre cheval. Quelles sensations laisse le fait d'ÃÂȘtre si beau, si puissant, si libre ?Élément Terre.** Pour Jacques Voisenet, auteur de "Lñ€ℱanimal et la pensée médicale dans les textes du Haut Moyen Age." paru dans la revue Rursus. Poiétique, réception et réécriture des textes antiques, 2006, n°1 La chair du cheval est aussi jugée  dure, difficile à manger, mauvaise pour lñ€ℱhomme, tant et si bien quñ€ℱil a beaucoup de peine à la digérer ». Elle est donc peu recommandable dñ€ℱun point de vue diététique - elle échauffe trop ñ€“ mais surtout parce quñ€ℱelle est liée à des pratiques païennes en vigueur dans les populations germaniques. Elles attribuaient à la viande des chevaux sacrifiés souvent en lñ€ℱhonneur des défunts une vertu phylactérique. Cette manducation permettait de participer à la nature magique de lñ€ℱanimal et dĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©tablir un lien entre le monde des vivants et celui des morts. Lñ€ℱhippophagie et lñ€ℱabsorption de sang étaient une pratique largement répandue chez les barbares. Pline avait déjà évoqué la coutume des Sarmates qui prélevaient du sang à leurs chevaux pour se nourrir. Pour les auteurs chrétiens, il ne sñ€ℱagit pas dñ€ℱune habitude alimentaire innocente mais dñ€ℱun mode de vie païen quñ€ℱil faut éradiquer. Saint Boniface mort en 755, apÎtre de la Germanie, reçoit des recommandations trÚs strictes de la part du pape Grégoire III 731-741 pour qui il faut interdire aux nouveaux convertis la consommation de viande de cheval, sauvage ou domestique, et imposer une sanction sévÚre aux contrevenants car cñ€ℱest un usage  immonde et exécrable ». Vingt ans plus tard, le pape Zacharie 741-752 lui renouvelle lñ€ℱinterdiction à partir dñ€ℱune liste dñ€ℱanimaux que Boniface lui avait fait parvenir. Cela montre la difficulté que lĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©vangélisateur devait rencontrer à faire accepter cette interdiction par les populations germaniques habituées à manger de la viande de cheval. Les besoins dĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©claircissements de Boniface étaient dñ€ℱautant plus forts quñ€ℱil savait que dans la chrétienté cette sévérité ne faisait pas lñ€ℱunanimité. Certains pénitentiels se montrent intransigeants trois à quatre ans de pénitence pour les mangeurs de chevaux, dñ€ℱautres sont plus mesurés  La consommation du cheval nñ€ℱest pas interdite, pourtant elle nñ€ℱest pas habituelle » ;  La viande chevaline nñ€ℱest pas interdite mÃÂȘme si beaucoup de peuples refusent dñ€ℱen manger ». Cñ€ℱest le cas en particulier des orientaux ou des irlandais mais lñ€ℱinterdiction stricte des papes Grégoire et Zacharie est imposée dans un contexte dĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©vangélisation sur un front du christianisme et à cause de la place du cheval dans la religion germanique. Manger nñ€ℱest pas un geste anodin, cela peut vous maintenir dans lñ€ℱerreur du péché, maladie spirituelle qui a toujours une incidence sur le corps et provoque les maladies physiques .** Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal édition originale 2007 ; traduction française Éditions Contre-dires, 2018 nous délivre un Message des animaux du royaume des équidés Nos cÅ“urs sont énormes et rayonnants, de sorte que nous répandons l'amour sur tout ce qui nous entoure. Ainsi, nous guérissons les gens, les autres animaux et la Terre. Vous pouvez le faire, vous aussi. Il nous suffit d'ouvrir votre cÅ“ur et de le laisser resplendir d'amour. De beaux chevaux d'un grand raffinement se sont incarnés en venant de Lakumay, l'aspect ascensionné de Sirius, durant l'age d'or de l'Atlantide, pour servir et soutenir les humains. A cette époque, ceux qui se sont portés volontaires pour semer les grains de la grande expérience de l'Atlantide vibraient tous au niveau supérieur de la cinquiÚme dimension. Ils utilisaient les chevaux avec beaucoup de gratitude comme moyen de transport et les montaient sans selle en les dirigeant télépathiquement. En échange, les humains en prenaient soin et les abritaient en s'assurant qu'ils étaient bien nourris. Un lien d'amour trÚs fort existait entre les chevaux et leurs amis humains. Ce n'est que lorsque l'Atlantide est tombée que les chevaux ont été montés avec des selles et des brides ou ont été élevés et utilisés pour des travaux difficiles. La mission de l'ùme de ces créatures excellentes et dignes est de rendre service à l'humanité, et en retour, notre contrat est de les honorer et de prendre soin d'eux. Les chevaux étaient, et sont encore, des guérisseurs au grand cÅ“ur. Beaucoup d'entre eux démontrent toujours des qualités de dignité, d'honneur, d'amour, d'empathie, de liberté et de joie. Ils diffusent également l'énergie féminine divine et sont reliés à l'ange Marie, qui se connecte avec eux par l'intermédiaire de Vénus, le cÅ“ur cosmique. En tant que guérisseurs, les chevaux ont une grande affinité avec les enfants, en particulier ceux qui ont un besoin physique ou émotionnel. Ils peuvent contribuer à les soulager et à les apaiser. Comme la plupart des animaux à quatre pattes, les chevaux sont trÚs présents dans leur corps et ils aident les enfants à se détendre et à prendre, eux aussi, pleinement conscience de leur corps. Cela peut ÃÂȘtre d'une grande utilité pour les enfants sensibles et avec une fréquence vibratoire élevée qui se déconnectent énergétiquement de la Terre et ont tendance à s'isoler parce que la vie est difficile ou que les énergies qui les entourent sont trop faibles, mais qui ont vraiment besoin d'expérimenter pleinement la Terre. Et l'ange Marie travaille avec les enfants par l'intermédiaire des chevaux. Quand les gens ont commencé à introduire leurs 12 chakras de la cinquiÚme dimension, l'archange Christiel est entré dans cet univers en passant par la porte des étoiles en forme de croix de la constellation de la Lyre. Il a commencé à déverser la lumiÚre divine féminine à travers la Lune dans le chakra causal de ceux qui étaient prÃÂȘts à la recevoir. Le centre causal est un chakra transcendant brillant comme la Lune au-dessus de la couronne. C'est grùce à ce centre que les gens peuvent se connecter pleinement avec les anges, les licornes, les maÃtres éclairés et le monde spirituel de la septiÚme dimension. Quand les gens ont élevé leur fréquence aux niveaux supérieurs de la cinquiÚme dimension, leur chakra causal est devenu un portail par lequel les licornes pouvaient pénétrer dans la longueur d'onde de la Terre. En 2012, un plus grand nombre d'individus ont ouvert leur chakra causal. Puis, en 2015, sous l'influence des super lunes et de l'ascension de la Terre-MÚre, une vague de l'énergie féminine divine et magnifique de l'archange Christiel a déferlé aussi bien sur les ÃÂȘtres humains que sur les animaux. Ce phénomÚne a affecté plus particuliÚrement les chevaux qui portaient déjà l'énergie divine féminine, car il a réactivé leur mission supérieure qui était destinée à procurer à la planÚte un équilibre divin masculin-féminin. Durant l'ùge d'or de l'Atlantide, quand le temps était venu de mourir pour un cheval bien-aimé, ses amis humains le regardaient se transformer en licorne et entamer son ascension. Je suis heureuse de dire que quelques personnes m'ont fait partager leurs merveilleuses expériences durant lesquelles elles ont vu l'esprit de leur cheval sortir de son corps et se transformer en une licorne d'un blanc immaculé tandis qu'il s'élevait vers la lumiÚre. Quel privilÚge incroyable de pouvoir assister à une telle scÚne ! L'événement est similaire à la cérémonie des niveaux intérieurs que vit un ÃÂȘtre humain quand il entame son ascension. Les anges et les archanges les attendent pour les accueillir. Les trompettes se font entendre dans tout lñ€ℱunivers, et tout n'est que jubilation et joie à travers les cieux. Une des nombreuses tùches de l'archange Gabriel est d'aider les ÃÂȘtres de tous les univers à exprimer la liberté et la joie ; et il n'est donc pas surprenant qu'ils veillent sur les chevaux et qu'ils les aident à remplir leur potentiel. Une des visions les plus inspirantes sur le plan énergétique est celle d'un cheval heureux qui galope dans le sable avec sa criniÚre qui vole au vent. Les chevaux sauvages Les chevaux sauvages sont des descendants de ceux qui ont été domestiqués et se sont échappés. Ils vivent en groupes, avec un mùle, qui protÚge son harem de femelles. Les jeunes poulains quittent la famille à l'ùge de deux ans et errent avec d'autres mùles jusqu'à ce qu'ils fondent leur propre famille. Ces chevaux expérimentent la vie de famille et la liberté. Leur chemin n'est pas destiné à croiser celui des humains. VISUALISATION POUR COMPRENDRE LES CHEVAUX Trouvez un endroit oÃÂč vous pourrez vous détendre sans ÃÂȘtre dérangé. Dessinez le diamant de pureté et de protection de l'archange Gabriel sur vous et respirez que vous ÃÂȘtes assis sur une longue plage de sable fin pendant une chaude journée de printemps. Les vagues roulent sur le rivage et vous vous sentez trÚs bien. Un cheval gracieux trotte le long de la plage et vient vous vous. Il rayonne de calme, d'amour et de paix. Il s'arrÃÂȘte à cÎté de vous et vous invite télépathiquement à monter sur son dos. Votre ange gardien est proche de vous, afin de vous faire savoir que vous serez en sécurité. Vous caressez le nez de votre ange vous aide à vous asseoir sur le cheval et s'installe derriÚre vous en passant les bras autour de votre taille. Prenez un moment pour vous lier avec votre étalon. Puis, vous galopez le long de la plage sur votre cheval, vos cheveux volant dans le vent. La mer est peu profonde sur le rivage, et les sabots du cheval soulÚvent des éclaboussures d'eau. Enveloppé dans un cocon blanc pur d'amour et de confiance, vous ressentez l'exaltation, la joie et la liberté, le plaisir et la sensation merveilleuse de ne faire qu'un avec cet animal. Profitez de ce ressenti aussi longtemps que vous le souhaitez. Pendant votre promenade à dos de cheval, vous recevez un téléchargement d'énergie divine fé le cheval s'arrÃÂȘte, caressez-le et remerciez-le. Laissez votre ange gardien vous aider à descendre. Et maintenant, prenez soin du cheval en le brossant, en peinant sa criniÚre et sa queue, en l'emmenant avec douceur vers un pùturage spécial et en lui donnant une carotte. Parlez-lui gentiment pendant tout ce temps, en lui rappelant qu'il est vraiment magnifique. Puis, ouvrez les yeux en vous sentant revigoré et plein d'amour. ** Selon Annie Pazzogna, auteure de Totem, Animaux, arbres et pierres, mes frÚres, Enseignement des Indiens des Plaines, Le Mercure Dauphinois, 2008, 2012, 2015, dans le cercle des animaux, le Cheval Sunkawakan fait partie, au mÃÂȘme titre que l'Hirondelle, la Libellule, l'Araignée, le Corbeau, le Serpent et le Chien, des Animaux Tonnerre qui se situent à l'Ouest de l' en négatif EntÃÂȘtement.en positif Force fécondante ; Guide ; Élévation. Tous les chevaux actuellement sauvages ont été domestiqués puis sont retournés à la nature. Ils vivent par groupes sous la conduite d'un vieux mùle. Cheval est comme la foudre, porteur de vie et de mort. Si ses sabots ronds et lisses font naÃtre l'éclair, ils ne lui permettent pas d'adhérer à la terre ; Cheval vole, il est la liberté, la puissance, l'endurance. Ses naseaux exhalent la fumée... Sunkawakan, force fécondante est l'élévation de la puissance de l'ùme. Il est le véhicule de l"homme tout au long de sa vie. Il faut le monter afin d'entrer en communion avec le divin. Il permet de s'envoler dans les airs et atteindre le Ciel. Guide par excellence, Cheval pouvait ÃÂȘtre sacrifié lors du décÚs de son maÃtre pour que son ùme clairvoyante l'aide à trouver le chemin dans l'autre monde. Il est lié à la planÚte Vénus. Avant que Cheval ne vÃnt dans les Plaines, les Indiens ne se déplaçaient pas plus de dix kilomÚtres / jour. Les charges se limitaient aux possibilités des femmes et des chiens. Les hommes ne portaient rien ; ils devaient ÃÂȘtre prÃÂȘts à parer aux attaques. Les Indiens étaient attachés à leurs chevaux. ils chantaient leurs qualités et sculptaient ceux tombés au combat. Kola mitasunke kinyan yan in yanke lo "mon ami, mon cheval, quand tu galopes, tu voles comme un oiseau" Chant de guerre de Brave Buffalo. Sunk'ska akan yanka était une confrérie de vieux guerriers qui chevauchaient des chevaux blancs et leur parade faisait l'admiration de tous. Cheval fut l'objet de nombreux raids pour le voler à ses possesseurs et suscita de ce fait quelques guerres tribales. Les Sioux eurent une grande nation grùce à lui. La tÃÂȘte de Sunkawakan orne les bùtons de voyage des hommes médecine. La chevauchée symbolique traduit l'abandon du corps. C'est la mort mystique, la lutte de la lumiÚre contre les ténÚbres.** Dans Rencontre avec votre animal totem édition originale 2010, traduction française 2015, Phillip Kansa et Elke Kirchner nous proposent la fiche suivante sur le cheval "Caractéristiques positives Atteindre ses objectifs par la mobilité et la volonté ; Trouver sa place dans la communauté.En quoi cet animal m'aideLe cheval, en tant qu'animal totem te donne la persévérance et la volonté de donner le meilleur de toi-mÃÂȘme. Avec force et grùce, il sert celui qui comprend son langage. Le cheval a besoin de compagnie pour se sentir bien. Il t'aide à vivre en collectivité et à accepter que chacun ait sa le cheval me protÚgeLe cheval te protÚge de la solitude et te rappelle que chacun peut trouver sa place dans la société. Sa persévérance et sa volonté l'empÃÂȘchent de renoncer trop vite. Son agilité t'apprend à surmonter les obstacles ou à les contourner et à prendre une nouvelle pour me relier à cet animalImagine que tu te trouves devant un enclos et que tu observes un troupeau de chevaux. L'un d'eux attire fortement ton attention. Relie-toi par le cÅ“ur à cet animal. Il se détache lentement du troupeau et, au pas, s'approche de toi. Tu ressens sa puissance et sa beauté. Ses forces gagnent ton champ énergétique et emplissent tout ton corps. Le cheval tend sa tÃÂȘte, que tu caresses doucement. Tous deux appréciez ce moment de proximité partagée. Demande au cheval de te prÃÂȘter sa force et dis-lui, si tu le souhaites, dans quelle situation tu as besoin de ses qualités. Tu peux aussi lui demander comment il s'appelle, pour pouvoir l'invoquer à tout moment. Si la rencontre touche à sa fin, remercie l'animal, respire dans ton cÅ“ur, et reviens dans l'ici et maintenant." ** Pour David Carson, auteur de Communiquer avec les animaux totems, puisez dans les qualités animales une aide et une inspiration au quotidien Watkins Publishing, 2011 ; traduction française Éditions Véga, 2011, le cheval appartient à la famille de la Sagesse intérieure, au mÃÂȘme titre que l'hippopotame, le chien, l'aigle, l'ours polaire, le coyote, la salamandre, le papillon, la chouette, le saumon, le phoque, le paon, la grue, le liÚvre, le tigre, le bÅ“uf et la pieuvre. Sagesse intérieure Invoquer un esprit animal, c'est éveiller de nouvelles perceptions. Tout phénomÚne naturel, y compris l'animal, est intrinsÚquement mystérieux. L'indicible que recÚle toute forme de vie nous ramÚne aux questions fondamentales sur l'existence. Comment et pourquoi s'est formé le cosmos ? Pourquoi les choses existent-elles plutÎt que le néant comme s'interrogent souvent les philosophes ? La méditation peut nous apporter une conscience silencieuse des vérités qui se cachent derriÚre ces énigmes. Lorsque nous plongeons nos yeux dans ceux d'une autre créature, nous sommes confrontés à de profonds mystÚres, dont l'animal est l"incarnation vivante. Ce chapitre présente les animaux susceptibles de nous guider vers de nouveaux indices et une acuité nouvelle. Si nous sommes prÃÂȘts à nous ouvrir et à écouter, nous pouvons gagner en maturité spirituelle et avancer dans notre voyage intérieur. [...] Depuis des milliers d'années, les chevaux sont honorés comme créatures majestueuses et puissantes. En France et en Espagne, on a découvert des peintures rupestres de chevaux remontant à 5 000 ans, parfois plus. Ces animaux tiennent compagnie aux chamans et sont unis à eux par un lien étroit. On prétend mÃÂȘme que le tambour du chaman peut, par magie, se changer en cheval ; d'autres affirment encore que leurs calebasses renferment des chevaux magiques. Ces créatures spirituelles de génie ont le pouvoir de voir le futur, et protÚgent les chamanes du danger. Il n'est rien de plus fin ou noble qu'un cheval beau et fougueux. D'aprÚs les anciens habitants des monts Altaï d'Asie centrale, l'univers lui-mÃÂȘme était un cheval - le grand cheval de la compassion. Sa tÃÂȘte était lñ€ℱaube du ciel ; son Å“il gauche, l'étoile du matin ; et son Å“il droit, l'étoile du berger. Sa robe portait lune, étoiles et planÚtes, son estomac contenait l'espace et son corps était le temps. Son souffle abritait les quatre vents et sous lui se trouvait la Terre. Nous autres humains étions les intermédiaires recherchant la compréhension de ce grand cheval. Dans de nombreuses cultures du monde entier, le cheval blanc a une signification spirituelle particuliÚre. Les anciens textes sacrés de l'Inde, les Vedas, disent que dans l'incarnation finale, Vishnu, sauveur du monde, apparaÃtra soit chevauchant un cheval blanc, soit sous la forme mÃÂȘme de ce cheval. Dans l'ancien rite védique de l'ashvamedha, on sacrifiait des chevaux blancs, tout comme chez les Magyars hongrois. Deux des plus importants saints chrétiens, Jean et Georges, chevauchaient traditionnellement de purs chevaux blancs ; parallÚlement, d'autres cultures décrivent que dans le ciel, le char du soleil était tiré par des chevaux blancs. Les Amérindiens étaient les plus expérimentés des peuples-chevaux. Les Comanches, tribu remarquée pour ses compétences cavaliÚres, étaient capables de parcourir le Mexique entier à cheval. Sur les grandes plaines, l'animal offrit la possibilité d'une expansion culturelle. Grùce aux chevaux, les Indiens d'Amérique pouvaient chasser plus efficacement et déplacer davantage de marchandises et plus vite qu'auparavant. En outre, les chevaux offrirent au peuple la possibilité de déplacer des villages tribaux de plusieurs centaines de mÚtres. Enfin, pendant deux siÚcles, les chevaux empÃÂȘchÚrent lñ€ℱexpansionnisme espagnol et blanc dans le Sud-Est de l'Amérique. Avec le cheval blanc pour totem, vous possédez l'énergie de la vitesse, de la noblesse et de la grùce. Force intérieure, dignité et beauté vous caracté Noblesse sur le cheval Debout ou allongé, commencez par vous centrer. Imaginez l'énergie d'un cheval. Laissez monter cette énergie, ressentant l'esprit et l'ùme mÃÂȘme de l'animal. Faites tomber les moindres barriÚres et fusionnez avec l'animal. Dans votre Å“il mental, lùchez toute restriction ou hésitation et devenez libre - libre de marcher lentement dans un pré verdoyant. Sentez le vent agiter votre criniÚre. A présent, vous avancez un peu plus vite, joyeux et fier. Éprouvez les battements des sabots sur le sol. Ébrouez-vous, ruez et trottez. Levez-vous sur vos pattes arriÚre et piaffez l'air de vos sabots. Osez maintenant galoper comme le vent, rapide et libre. Votre souffle s'imprÚgne du parfum de la plaine, vos naseaux frémissent. Vous ÃÂȘtes un cheval sauvage en communion avec la nature." ** Karsten Massei nous explique dans son essai intitulé Les Offrandes des Abeilles Édition originale, 2015 ; traduction française Éditions de lñ€ℱÉmeraude, 2017 que les animaux et les hommes sont unis par des liens spirituels étroits Le cheval est un ami de lñ€ℱhomme. Depuis des temps trÚs reculés, il lñ€ℱaccompagne à sa façon et participe au développement des diverses cultures. Sa dignité rayonne et se transmet à lñ€ℱhomme. Il exerce une influence permanente sur les humains, mÃÂȘme sñ€ℱil en est éloigné géographiquement. Lñ€ℱinfluence réciproque, le flux vital et spirituel qui courent entre le cheval et lñ€ℱhomme sont intenses, du fait que tous deux cheminent ensemble depuis trÚs longtemps. LĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©nergie vitale que lñ€ℱhomme absorbe et concrétise grùce à lñ€ℱentité des chevaux est de nature trÚs élevée. Les offrandes des chevaux à lñ€ℱhomme concernent sa capacité à se connecter verticalement avec les conditions de vie terrestres. Elles enveloppent en quelque sorte sa colonne vertébrale, construisent autour une aura en forme dñ€ℱÅ“uf, qui de fait enlace chaque vertÚbre. Lñ€ℱhomme vit son maintien, sa verticalité, comme sñ€ℱils émanaient de ses propres forces alors quñ€ℱil les doit au cheval. Cette offrande, qui lui permet de marcher droit sur terre, est la condition pour quñ€ℱil puisse penser, utiliser sa capacité de discernement. Il émane des chevaux, de leurs entités supérieures, un flux de développement qui génÚre un maintien vertical et nourrit ainsi la pensée, la compréhension. Dans les chevaux réside la source de toute intelligence humaine. Les chevaux la possÚdent mais ne la vivent pas. Cñ€ℱest en lñ€ℱhomme quñ€ℱelle sñ€ℱexprime, grùce à eux.** Dans son jeu de carte L'Oracle du peuple animal Guy Trédaniel Éditeur, 2016, Arnaud Riou regroupe les animaux par famille. Le cheval appartient selon lui à la famille de l'action, avec le bélier, l'éléphant, l'ours, le colibri, le renard, le bison, le requin, le castor et le dragon. L'action "Au-delà de nos concepts, de nos belles théories, de nos idées et de nos valeurs, le passage à l'acte est une dimension fondamentale de notre humanité. Nous avons beau avoir le plus bel idéal, nous ne serons pas heureux tant que nous ne l'aurons pas réalisé. De la mÃÂȘme façon, si nous passons à l'action en permanence sans prendre le temps de ressentir à quels besoins fondamentaux correspondent les actions que nous entreprenons, nous ne resterons que dans la dimension superficielle de notre ÃÂȘtre et notre vie manquera de sens. Notre santé s'appuie sur notre inspiration et notre expiration. Plus nous respirons profondément, plus nos perspectives s'élargissent. L'inspiration correspond à l'intuition, la méditation, l'introspection, la sagesse. L'expiration correspond au passage à l'acte, à la décision, à l'action compatissante. C'est alors tout un art de passer à l'action en s'appuyant sur une intention claire, sans pour autant y mettre trop de volonté. C'est tout un art de n'ÃÂȘtre ni dans la procrastination, l'art de remettre à demain ce qu'il serait juste d'entreprendre aujourd'hui. C'est tout un art aussi de travailler quotidiennement sans tomber dans la surchauffe, la dépression ou le découragement. [ La syntaxe fautive de cette fin de paragraphe n'est pas de mon fait ni... ni ? je recopie scrupuleusement l'article afin que chacun puisse se faire sa propre opinion.] La volonté égotique est dure et empÃÂȘche la fluidité de nos actions. Lorsqu'il tire à l'arc, le samouraï est précis sur le centre de la cible qu'il vise. Toute sa concentration est posée sur la qualité de sa posture. Puis, il détend le pouce et l'index, et libÚre la flÚche. Il ne met aucun volonté dans ce dernier mouvement. Poser une intention claire et passer à l'acte avec douceur et précision est tout un art. C'est à cet art que nous invite cette famille d' tu veux me monter, si tu veux seulement m'approcher ou caresser ma criniÚre,il faudra que tu apprennes à te connaà à découvrir ta puissance,à maÃtriser tes instincts et à affiner tes directions,alors tu pourras voyager en liberté.......................................................................................................................................................La carte représente une harde de Chevaux sauvages. Ils paissent dans un environnement naturel de grands espaces, de collines et de plaines. Un lac leur permet de s'abreuver. Nous sommes dans un paysage de printemps, les arbres fruitiers sont en fleurs. Au premier plan, un pommier exulte ses fleurs blanches. Un cheval est face à nous. Il est jeune, fougueux, joyeux, la criniÚre libre. Il est dans un mouvement d'entre-deux, à l'arrÃÂȘt, mais prÃÂȘt à repartir au galop. Il s'agit d'une jeune jument à la robe claire..................................................................................................................................................... Le Cheval incarne la liberté, la fougue et la puissance maÃtrisée. Du Cheval, on admire la vitesse, la précision, la virtuosité. Depuis qu'ils se sont rencontrés, les hommes et les chevaux vivent une relation complexe dans l'art de vivre ensemble. Autrefois, l'homme était lent et prisonnier d'un territoire. La rencontre avec le prince des plaines lui a permis de découvrir des espaces insoupçonnés. Le Cheval porte l'homme, ses bagages, tire sa caravane et lui permet de développer sa connaissance du monde. De tout temps, l'homme est fasciné par la liberté qu'incarne le Cheval. Avec lui, il découvre de nouvelles contrées. Sur les cinq continents, l'homme et le Cheval ont toujours eu cette relation riche et complexe. Chez les Romains, le Cheval avait droit à une sépulture. Il figurait sur de nombreux temples et l'homme lui dressait un véritable culte. C'est le Cheval qui tirait le char dans les tournois, potait les cavaliers dans les combats, tirait la charrue dans les champs. Les Indiens entretenaient avec lui une relation de respect infini. Car respecter le Cheval, c'est respecter la liberté. Les chamans ont compris que le Cheval est capable de porter les hommes jusqu'au ciel. Ainsi, l'équidé est un animal totem puissant pour faire voyager les hommes dans le monde réel comme dans le monde des esprits. Cette relation entre l'homme et le Cheval a, au travers des siÚcles, pris les formes des plus nobles aux plus viles. Le Cheval accompagne les paradoxes de l'homme. Il est placé comme icone des grandes écoles de dressage tout en étant consommé dans les boucheries. Dans la nature, le Cheval vit en harde, un petit groupe d'une dizaine d'individus, habituellement constitué d'un étalon, de trois ou quatre juments et de leurs poulains. Ces poulains accompagnent le clan jusqu'à leurs deux ou trois ans. Ensuite, ils sont chassés par l'étalon et vont créer leur propre harde. Se joue alors un jeu d'autorité, de défiance, de limites. Dans la harde, c'est souvent la jument la plus ùgée qui est la dominante. Elle assure l'éducation des poulains et oriente le clan. Si le Cheval est considéré comme le meilleur ami de l'homme, il n'a pas besoin de l'homme. Il est libre de nature et beaucoup de races vivent encore aujourd'hui sans l'intervention humaine. Le Cheval est l'un des rares animaux à incarner une telle puissance dans la nature et à ÃÂȘtre prÃÂȘt à une telle tendresse envers les humains qui savent l'approcher. Lorsque le Cheval vous apparaÃt dans le tirage, c'est pour vous interroger sur votre propre liberté. Si vous cherchez le pouvoir, recherchez-vous ce pouvoir en prenant le contrÎle sur vous ou sur les autres ? Pour dresser l'animal, apprenez à le montrer, et donc à trouver votre propre équilibre, votre assiette, à tenir en selle, à savoir guider. Il y a dans cet apprentissage une initiation sur l'art de devenir son propre maÃtre. La hiérarchie et le respect de l'autorité naturelle sont importants chez le Cheval. Le Cheval peut reconnaÃtre à l'homme son autorité. Cela demande à celui-ci d'incarner lui-mÃÂȘme son propre leadership, de savoir oÃÂč il va, d'ÃÂȘtre congruent. C'est pourquoi le cavalier doit devenir son propre maÃtre, et explorer les ressorts et les obstacles à sa propre puissance. Le Cheval vient vous interroger sur votre propre assise. Peut-ÃÂȘtre est-il nécessaire que vous passiez plus de temps à dompter vos propres pulsions sauvages, à vous stabiliser. Le Cheval dans le tirage vient également vous interroger sur la façon dont nous cohabitons avec les pulsions liées à notre sexualité. Mots-clés La liberté - La puissance - La vitesse - L'élégance - Le respect - La maÃtrise - Le contrÎle - Le voyage - Le clan - L'inclusion, l'exclusion - La sexualité. Signification renversée Lorsque le Cheval vous apparaÃt dans sa position inversée, c'est pour vous interroger sur les parties de vous qui sont enfermées. Avez-vous gardé votre bride trop serrée ? Qui est le maÃtre chez vous ? Votre ego ? Votre intelligence intellectuelle, vos concepts et vos idées ? Vos pulsions animales ? Qui domine qui ? Lorsque l'esprit du Cheval se montre dans sa position inversée, c'est l'occasion de vous recentrer, de clarifier votre direction et la direction que prennent vos projets. Peut-ÃÂȘtre y a-t-il trop de dispersion ? Peut-ÃÂȘtre allez-vous trop vite ou au contraire, peut-ÃÂȘtre avez-vous peur de prendre toute votre vitesse. Le Cheval inversé vient vous interroger sur la façon dont vous maÃtrisez les forces motrices de votre vie. Le message du Cheval Je suis le Cheval. J'incarne la liberté. Depuis que nous nous sommes rencontrés, je t'ai appris que l'univers n'a pas de limites. Je te permets de te dépasser. Je t'invite à monter sur mon dos. Laisse-toi porter par mon mouvement naturel. Écoute le rythme de mes sabots, pose ta main sur mon flanc, sens battre mon cÅ“ur, sens la chaleur de mon corps, et le souffle de mes naseaux, suis ma cadence. Je connais les secrets de la vitesse, de l'endurance. Je sais franchir les obstacles, traverser les riviÚres, monter les sentiers escarpés, passer à travers bois. Je sais galoper mÃÂȘme dans les endroits les plus complexes. Je sais toujours que le rythme doit s'adapter à mon pas. Je suis le fils de la Terre, et mon esprit flotte dans le ciel. Viens avec moi, je t'accompagnerai à passer la porte des nuages. Le rituel du Cheval Je rends hommage au peuple des Chevaux. Je m'installe quelques minutes en méditation. Je visualise mon corps dans son plein éclat. Je visualise un Cheval venir vers moi. Quelle est sa posture, quel est son rythme ? Je me sens stable. Je ne cherche pas à attraper le Cheval ou à le brusquer. Je suis en lien avec ma respiration et ma propre stabilité. Au bout de quelques instants, le Cheval semble avoir repéré ma présence. Il se sent en confiance. Je m'approche alors de lui. Lentement, mais en étant totalement présent à ma marche, totalement présent à chacun de mes pas. Je suis plein de moi. Je me dompte moi-mÃÂȘme et ne cherche pas à attraper, à dresser ou apprivoiser un autre que moi-mÃÂȘme. Alors, le Cheval me laisse l'approcher. Je monte sur son dos, sans selle et sans rÃÂȘnes. Je me sens serein et confiant. Le Cheval part au galop. Je respire profondément. Je me sens confiant. Je regarde au lointain. Je me tiens à sa criniÚre tout en maintenant mon corps détendu, souple et en rythme avec son mouvement."** Dans l'édition revue et augmentée de Les Animaux totems dans la tradition amérindienne Éditions Le Dauphin blanc, 2019 Aigle bleu nous transmet la médecine du Cheval Le cheval est un symbole de pouvoir et de liberté dans les communautés amérindiennes. Les jeunes guerriers et les jeunes braves des plaines** Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017, le Cheval est défini par les caractéristiques suivantes Traits Le Cheval symbolise la loyauté, l'amitié, la confiance et le travail ensemble. Une fois que le cheval vous considÚre comme faisant partie de sa horde, il va vous faire confiance à vous aussi. Il va travailler avec vous pour atteindre ses objectifs et vous accorder sa fidélité éternelle. Le cheval signifie la valeur des amis dans votre vie, ÃÂȘtre fidÚle et avoir confiance en ceux qui l'ont mérité, et travailler ensemble pour parvenir à des buts communs. Talents Alerte ; Athlétisme ; Conscience ; Beauté ; Liens ; Communication ; Confiance en soi ; Coopération ; Empathie ; Endurance ; Fidélité ; Fertilité ; Avancée ; Liberté ; Amitié ; Généreux ; Grùce ; Gardien ; Indépendance ; Loyal ; Relation corps / esprit et ùme ; Noblesse ; Triomphe des obstacles ; Persuasif ; Pouvoir ; Majestueux ; Serviable ; Vitesse ; Force ; Voyage ; Confiance ; Vitalité ; Précurseur ; Nature sauvage ; Bonne volonté ; Travail d'équipe. Défis Peureux ; TÃÂȘtu ; Incohérent ; Trop attaché ; Rebelle ; Agité ; Effrayant ; Trop indépendant. Élément Terre. Couleurs primaires Noir ; Brun ; Gris ; Rouge ; Blanc ; et beaucoup d'autres couleurs en différents motifs. Apparitions Le Cheval apparaÃt lorsque vous vous sentez enfermé, inquiet ou sur les nerfs. Il vient vous dire que vous avez besoin de courir librement, de réguler votre agitation par l'exercice, et de ressentir le vent sur votre visage. Cela va vous ramener à l'équilibre, vous calmer et vous aider à trouver des solutions aux problÚmes auxquels vous ÃÂȘtes confronté. L'indépendance et la liberté sont des choses importantes pour vous, mais vous ÃÂȘtes aussi quelqu'un de volontaire, généreux et capable de liens étroits avec eux qui vous traitent avec amour et respect. La présence du cheval signifie que vous ÃÂȘtes sur le point de vous embarquer dans une nouvelle aventure. Il peut s'agir d'un voyage ou bien d'une exploration spirituelle oÃÂč vous allez ouvrir et faire grandir plus encore la conscience de votre esprit, de votre corps, et votre ùme. Le cheval vient dire que vous avez en vous un grand pouvoir. Vous possédez une incroyable endurance et ne lùchez pas avant que le travail soit terminé, mÃÂȘme si vous ÃÂȘtes fatigué. Vous n'abandonnez jamais ceux qui vous aiment ni la poursuite de vos rÃÂȘves. Le cheval signifie que, parfois, il vous faut faire une pause et poser les charges que vous portez pour revenir au contact de vos propres besoins intérieurs. Lorsque vous ÃÂȘtes enthousiaste, vous avancez vers votre but avec passion et vous pouvez lever facilement les obstacles. Le cheval vous met en garde il vaut mieux accueillir les choses dans la foulée que laisser la peur vous gagner, ou vous révolter. Aide Vous devez accomplir une tùche avec rapidité et précision, ou communiquer des informations en étant pleinement assuré. Les gens sont attirés par votre noblesse et votre grùce, par la beauté de votre esprit et par votre nature empathique parce que vous les faÃtes se sentir confiance en eux et capables d'accomplir ce qu'ils veulent. Le cheval peut vous aider à éveiller votre pouvoir intérieur et vous faire prendre conscience des besoins des autres. Intuitivement, il sait quand son maÃtre ne va pas bien, et il va le toucher du museau jusqu'à ce qu'il se sente mieux. Le cheval signifie que vous devez prendre conscience des sentiments de vos proches et il vous avertit de veiller à ne pas prendre la tangente parce que vous avez peur ou que vous ÃÂȘtes bouleversé ou contrarié. Il vous met en garde aussi contre le fait de vous attacher trop à une personne au point de perdre le sentiment de vous-mÃÂȘme. Il vous aide lorsque vous traversez des périodes de croissance spirituelle, en vous montrant que toutes les vies sont interdépendantes. Fréquence L'énergie du cheval ressemble au vent qui souffle sur votre visage alors que vous galopez librement. c'est chaud et doux, apaisant et pur. Elle est semblable au doux martÚlement de ses sabots sur le pavé. Son odeur évoque la terre, le foin et une pluie fraÃche au aussi Âne ; Hippogriffe ; Kelpie ; Mule ; Pégase ; Sleipnir ; Licorne ; ZÚ Vous ÃÂȘtes dans l'écurie. Il y a quelque chose d'unique dans le mélange des odeurs les chevaux, la sciure et le foin. Vous vous dirigez vers le box et saluez votre jument, flattant son nez à travers la balustrade. Vous entrez dans le box et l'enserrez avec amour, vos bras entourant son échine. Votre respiration est profonde, vous respirez son odeur et sentez votre cÅ“ur qui se connecte au sien alors qu'elle pose sa tÃÂȘte sur votre dos et vous attire plus prÚs d'elle pour un cùlin encore plus chaleureux. Vous souriez contre son cou, vous vous sentez content et heureux. Vous pensez à l'ÃÂȘtre magnifique qu'elle est ; la grùce de son mouvement est à couper le souffle, mais... Il s'agit bien de cela du lien profond et indissoluble entre des esprits de la mÃÂȘme famille.** Aigle Bleu dans Les Animaux totems dans la tradition amérindienne Édition revue et augmentée Le Dauphin blanc, 2019 nous transmet la sagesse de ces ancÃÂȘtres Le cheval est un symbole de pouvoir et de liberté dans les communautés amérindiennes. Les jeunes guerriers et les jeunes braves des plaines avaient coutume d'essayer de voler des chevaux aux tribus voisines afin de prouver qu'ils étaient de bons partis pour la femme qu'ils voulaient épouser, démontrant ainsi qu'ils avaient du courage et du pouvoir. En particulier chez les grandes tribus de chasseurs des plaines du centre de l'Amérique, dont la vie était centrée sur le bison, le cheval était un atout extraordinaire pour se déplacer et pour chasser. Avant la découverte du cheval domestiqué, les PremiÚres Nations des plaines étaient trÚs proches de la terre ; leurs déplacements étaient alourdis par leurs possessions, et donc trÚs lents. DÚs lors qu'ils montÚrent sur le dos des chevaux, ils furent libres comme le vent. Cette découverte fut aussi importante pour eux que celle du feu. Le cheval a eu un tel impact sut toutes les nations du monde que la société actuellement mesure toujours la puissance des véhicules moteurs en chevaux-vapeur. C'est un souvenir de ce époque oÃÂč le cheval était un partenaire honoré et de grande valeur parmi les hommes. Voici une histoire sur l'homme-médecine Dream Walker qui nous parle du pouvoir du cheval. Dream Walker était en chemin sur les plaines pour aller rendre visite à la nation Arapaho. Il portait avec lui sa pipe. Il avait dans sa tresse une plume qui pointait vers la terre, le désignant comme un homme de paix. Du haut d'une colline, il vit une harde de mustangs sauvages qui venait à lui. UN étalon noir s'approcha et il lui demanda ce qu'il cherchait. Le cheval lui dit  Je suis le vide d'oÃÂč les réponses arrivent. Grimpe sur mon dos et apprends à entrer dans le vide dans la noirceur totale qui donne naissance à la forme. » Dream Walker le remercia et lui dit qu'il viendrait lui rendre visite dans le temps du rÃÂȘve lorsqu'il aurait besoin de cette médecine. Puis s'approcha un étalon doré venant de l'est oÃÂč réside l'illumination.  Tu pourras venir me voir pour trouver les enseignements qui permettront d'illuminer ta sagesse et ta connaissance des autres », lui dit-il. Dream Walker  remercia » et répondit qu'il utiliserait ces dons durant son voyage. S'en vint alors l'étalon ocre venant du Sud. Se cabrant joyeusement et fougueusement, il lui parla des joies d'équilibrer le travail et la médecine pesante avec le jeu.  Tu pourras retenir davantage l'attention des autres si tu utilises l'humour », lui expliqua-t-il. Dream Walker le remercia, disant qu'il emploierait cette médecine au cours de son voyage. Dream Walker se rapprochait de sa destination, la nation Arapaho. Alors vint à lui l'étalon blanc du Nord. Dream Walker monta sur son dos. Il était le porte-parole des autres chevaux et représentait la sagesse. Il était l'incarnation d'un bouclier de médecine équilibrée  Aucun abus de pouvoir ne mÚne à la sagesse. Tu as fait ce voyage pour la connaissance du Grand Esprit. Je te porte sur mon dos. La sagesse n'est pas accordée aisément, mais elle l'est à ceux qui sont prÃÂȘtes à la porter de maniÚre utile. » Dream Walker fut guéri par les chevaux sauvages, et il savait que son but en rendant visite aux Arapahos était de partager cette sagesse avec eux. Cette histoire nous rappelle qu'il faut équilibrer notre médecine. Elle enseigne l'importance d'intégrer tous les aspects de notre sentier sur terre. Il y a de nombreuses dimensions dans notre existence, représentées dans cette petite histoire par les corps physique Sud, émotionnel Ouest, mental Est et spirituel Nord. Chaque direction et les points cardinaux, aussi appelés les  grands-pÚres des quatre vents », représentent des aspects de notre sagesse innée. Notre potentiel tient aux quatre dimensions de notre manifestation le physique, l'émotionnel, le mental et le spirituel. Ces aspects de notre ÃÂȘtre doivent ÃÂȘtre en équilibre pour que notre pouvoir puisse ÃÂȘtre juste et vrai, puissant et bénéfique. Par exemple, trop de spirituel et pas suffisamment de physique conduit aux illusions et à l'orgueil. La compassion, l'ouverture aux enseignements, l'attitude aimante, la vie équilibrée, le fait de rester centré et le partage de nos dons et de nos capacités avec la communauté sont les portes du véritable pouvoir. Cette histoire nous illustre bien l'importance du pouvoir dans notre vie personnelle. Le pouvoir ne sait pas grandir en nous ce maniÚre équilibrée si ne viennent pas conjointement l'humilité et le sens des responsabilités. Avec chaque pouvoir vient une responsabilité. C'est pourquoi la recherche de pouvoir spirituel dans les PremiÚres Nations est toujours tempérée par une réflexion profonde et une mise à l'épreuve par les aÃnés avant d'ÃÂȘtre autorisée et célébrée. Il est bon et il est bien d'acquérir du pouvoir, mais il est nécessaire de comprendre qu'il doit ÃÂȘtre utilisé avec sagesse, discernement et compassion, pour le bien de tous et de toutes, sans quoi les piÚges du pouvoir nous conduiront dans un e spirale descendante qui mÚne à la ruine et à la solitude. De tous les animaux, le cheval tient une place toute spéciale dans l'histoire de l'Homme. Il est constamment célébré dans toutes les nations pour sa beauté, sa force, sa noblesse, sa douceur et sa volonté d'aider. Il a été domestiqué et il est pourtant un symbole de liberté. C'est pourquoi bien des anciens ont trouvé tellement triste la journée oÃÂč l'automobile a supplanté le cheval comme mode de locomotion. Pour eux, il s'agissait d'une grande perte pour l'homme. Dans un pays scandinave une vile a choisi de revenir au cheval pour collecter les ordures recyclables. en quelques mois, sa collecte a doublé. Tous les citoyens voulaient sortir porter leurs matiÚres récupérables pour pouvoir dire bonjour au grand cheval de trait qui tirait la benne. Les dépenses de cette municipalité ont diminué, car l'entretien du cheval coûte beaucoup moins cher que le camion et ne produit pas de pollution. Le cheval se répare tout seul au contraire du camion. Tout ce dont il a besoin, ce sont de bons soins ; de plus, il produit de l'engrais pour les jardins. Il est beaucoup moins dangereux qu'un véhicule, car il s'arrÃÂȘterait automatiquement si un enfant se mettait dans son chemin. Je m'arrÃÂȘte là , vous voyez aisément tous les avantages qu'il y a entre la vie et la machine. Un homme riche, qui travaillait beaucoup et vite, rencontre son frÚre qui conduisait sa carriole tirée par son fidÚle cheval de trait. Il s'arÃÂȘte et l'interroge  Regarde ma belle voiture, j'arrive beaucoup plus vite à destination avec elle. Pourquoi tu t'entÃÂȘtes à utiliser un transport si archaïque ? » Son frÚre répondit  Ton moteur fait un bruit infernal qui empÃÂȘche une pensée juste. Il sent mauvais et ses vapeurs sont toxiques et elles empoisonnent l'air. Ta voiture est dangereuse et produit du stress, puisqu'il te fait constamment surveiller la route pour ne pas blesser les autres, et encore par mégarde, tu tues parfois de petits animaux qui traversent le chemin. Il te faut des routes asphaltées et dures qui sont comme une plaie sur la Terre mÚre. Parfois, il se brise et tu dois dépenser de l'argent et du temps pour le faire réparer. Il te coûte trÚs cher, ce qui t'oblige à travailler de longues heures pour le payer. Ta voiture ainsi raccourcit la durée de ta vie... Mon cheval, c'est un ami. Lors de mes trajets, je peux lui raconter mes problÚmes et il m'écoute. J'arrive à destination avec davantage de sagesse qu'à mon départ. Mon cheval se répare tout seul et il sait se reproduire, donc il dure beaucoup plus longtemps et me coûte beaucoup moins cher que ta voiture. Ses déjections me servent d'engrais. Son pas lent et régulier me relaxe et me permet d'apprécier mon environnement. Et il sait oÃÂč il va. Si je suis fatigué, je peux m'endormir sur ma carriole. Lorsque je me réveille, je suis rendu à destination ! Ainsi, le cheval prolonge mes jours, me donne de la joie, favorise la beauté et la santé de mon environnement et celle d ma famille et de ma communauté !»**Lire la suite de l'article ici.

on le confond avec l hirondelle petit fouet