Portebonheur. En Lorraine, plus particuliÚrement dans la région de Metz, l'hirondelle préserve de la foudre et porte bonheur à la maison qu'elle a choisie pour y bùtir son nid. Celui qui tue une hirondelle deviendra victime d'un malheur. On dit que les hirondelles arrivent pour le jour de l'Annonciation (25 mars), et quittent le pays le 8
LaderniÚre fonctionnalité de Codycross est que vous pouvez réellement synchroniser votre jeu et y jouer à partir d'un autre appareil. Connectez-vous simplement avec Facebook et suivez les instructions qui vous sont données par les développeurs. Cette page contient des réponses à un puzzle Suisse, on le confond souvent avec l'emmental.
Parmiles diffĂ©rentes espĂšces de martinets que lâon peut observer en France, câest le Martinet noir qui est de loin le plus rĂ©pandu. Il est frĂ©quemment confondu avec lâHirondelle.Ce sont tous des oiseaux migrateurs, mais ils appartiennent Ă des familles bien distinctes.Zoom sur le Martinet noir, une espĂšce protĂ©gĂ©e dont le nombre dâindividus a considĂ©rablement baissĂ© en 10 ans.
OnLe Confond Avec L'hirondelle ; Petit Fouet Terme De Chirurgie Petit Bout D'os Cassé Sports. Sports Groupe 152 Grille 1 Sports Groupe 152 Grille 2 Sports Groupe 152 Grille 3 Sports Groupe 152 Grille 5. D'autres mondes. Planete Terre Sous l'océan Sous L Ocean Inventions
LHirondelle rustique est souvent confondue avec sa cousine lâHirondelle de fenĂȘtre. Mais contrairement Ă sa cousine lâHirondelle de fenĂȘtre, elle a un croupion noir, une gorge rouge et un corps plus Ă©lancĂ©. Elle se diffĂ©rencie du Martinet noir car ce dernier a un plumage complĂštement sombre. De plus, il est plus grand et a des ailes pointues plus larges Ă la base. Risques de
Levoyage d'une hirondelle dĂ©crit la migration d'une hirondelle. Au cours de ses pĂ©rĂ©grinations, elle raconte avec dĂ©tail la faune et la flore de chaque lieu. LES VOYAGES DUNE HIRONDELLE (A. DUBOIS -1886) Sommaire 1Ăšre Partie - 2Ăšme Partie . XI. - LA VALLĂE DU NIL. La RĂ©gence de Tripoli. - L'Egypte. - Le Nil. - Les roussettes. - Animaux fabuleux - L'ichneumon. - L'ichneumon et
Vizvm. Epilogue Câest le moment des ruptures. Je quitte le Liban et mon amoureux en France sâĂ©loigne. Impression douloureuse que tout me file entre les mains, comme un courant dâeau impossible Ă mâa confiĂ© quâil visiterait un jour son rival », ce pays pour lequel je suis partie loin de lui. Comprendra-t-il ce que jây ai trouvĂ©, pourquoi je suis tombĂ© en amour de ce petit bout de terre ballottĂ© entre nostalgie dâun passĂ© rĂ©volu et peur dâun destin tragique. Ai-je compris moi-mĂȘme la mystĂ©rieuse alchimie du bonheur qui mâa habitĂ© au Liban ? On sâinvente mille raisons pour justifier un coup de foudre le sourire quotidien de lâĂ©picier du coin, le mĂ©lange Ă©trange de prĂ©caritĂ© et de permanence de la sociĂ©tĂ© libanaise, le goĂ»t insensĂ© de la vie qui renaĂźt aprĂšs chaque guerre, la lumiĂšre sur la corniche, les multiples transgressions des rĂšgles, les regards appuyĂ©s des hommes sur les femmes et la douce amitiĂ© de ces femmes. Le cadre de lâannĂ©e sabbatique sans contraintes autres que celle que je mâĂ©tais fixĂ©es mâa Ă©galement permis de dĂ©couvrir Ă mon rythme un autre monde, dâen saisir la langue, les codes, les usages et dâapprivoiser ma libertĂ©. PropulsĂ©e sans passĂ©, sans futur prĂ©cis dans ce pays, je me suis rĂ©inventĂ©e. Pourtant une question reste posĂ©e aurais-je aimĂ© ce pays sans la prĂ©sence lĂ -bas en France dâun amoureux qui mâattendait ?Pour le meilleur et pour le pire, jâai conjuguĂ© ces deux passions pendant onze mois, un pays et un homme. Tu veux tout », mâa-t-il dit. Peut-ĂȘtre. Jâaime les facettes multiples de la devant le mauvais cafĂ© servi Ă lâaĂ©roport international de Beyrouth, je doute et me sens en apesanteur. Vais-je me fracasser les ailes sur le mur de mes dĂ©sillusions ou au contraire mâenvoler vers un destin nouveau ? Absence Au creux de ton absenceJâinvente ta prĂ©senceJe tâemmĂšne vers le cielSur mes ailes dâhirondelleOn oubliera les guerresLes nĂŽtres et puis les encore jâavais si peurRegarde la vague, mon cĆurCâest la caresse du bonheurLâhiver est tristesseL'Ă©tĂ© est promesse La maison du bonheur ? Il a les yeux couleurs miel, les cheveux mi-longs et lĂ©gĂšrement ondulĂ©s. Une vraie gueule dâange. Un ange mĂ©lancolique. Chacune de ses paroles est voilĂ©e dâune lassitude douloureuse. Dâailleurs, il parle peu. Architecte Matthieu a construit avec ses parents ce qui devrait ĂȘtre la maison du bonheur. CachĂ©e dans le village de Ghazir, elle est le rĂ©sultat dâannĂ©es dâeffort, dâimagination, de compĂ©tence. Le feuillage des cyprĂšs fait oublier les murs lĂ©preux du voisin, les bassins emplis de nĂ©nuphars sont habitĂ©s par des grenouilles espiĂšgles. Le sol est doux et frais aux pieds nus. Dans les souks de Damas et dâAlep, la famille a dĂ©nichĂ© de vieux coffres en bois, des lampes en cuivre ouvragĂ©, des kilims turcs. La salle de bain ressemble Ă un hammam avec ses larges vasques de pierre et une lumiĂšre opalescente. Les chambres, couleur framboise Ă©crasĂ©e, ont Ă©tĂ© adossĂ©es Ă des rochers dont les infractuositĂ©s affleurent prĂšs des lits. La maison respire la poĂ©sie Ă lâopposĂ© de ces villas coĂ»teuses et cossues qui abĂźment trop de villages libanais. AprĂšs la visite, on boit une bouge peu, boude Beyrouth, transporte sa mĂ©lancolie de la demeure familiale de Jounieh Ă cette villa irrĂ©elle, parfois il sâĂ©vade sur une plage privĂ©e Ă Tarbaja. Matthieu est lâhomme qui Ă©vite et lĂ©vite aussi un peu dâailleurs le bĂ©ton agressif, la bĂȘtise de ses semblables, les excentricitĂ©s et fautes de goĂ»t de ses clients, tout ce qui heurte sa sensibilitĂ© artistique exacerbĂ©e. Sa vie se recroqueville sur ces quelques territoires, bien Ă lâabri, constamment en quĂȘte dâun cocon protecteur. Sur le mode de la colĂšre, mon amie journaliste Katia exprime cette mĂȘme rĂ©volte contre la laideur du monde actuel. Je lâĂ©coute renchĂ©rir aux propos de Matthieu. Tous les deux voyagent au YĂ©men, en Inde, en Asie du Sud Est Ă la recherche dâĂźlots vierges du bruit du monde. Je les Ă©coute parler cette langue Ă©trangĂšre du regret, moi qui suis bĂ©ate devant le spectacle dâune grue dans un paysage industrielle ou face Ă un enchevĂȘtrement dâ lâimpression que toute la beautĂ© du monde ne suffirait pas Ă Ă©tancher la soif inextinguible de mes amis. Il sâagit donc de bien autre chose. Un paysage intĂ©rieur abĂźmĂ©, en souffrance. Ils ont morflĂ© ces deux lĂ . La guerre, le dĂ©cĂšs dâun frĂšre, la trahison dâun amant⊠Pour bĂątir la vraie maison du bonheur, encore faut-il ĂȘtre soi-mĂȘme heureux. C'est le jour du Seigneur Dans un pays oĂč la religion majoritaire bannit lâimage, le foisonnement des portraits au Liban mâintrigue le collier barbu de Nasrallah omniprĂ©sent dans la Dahye banlieue sud chiite, le visage juvĂ©nile de feu Pierre GĂ©mayel Ă lâentrĂ©e du tunnel prĂšs du Nahr Ibrahim, le double menton des Hariri pĂšre et fils sur les murs de Qoreitem, et la casquette militaire du nouveau PrĂ©sident au Nord, au Sud, Ă lâEst et Ă lâOuest. Le visiteur de passage au Liban, mĂȘme dĂ©pourvu de tĂ©lĂ©vision, devient vite un expert capable de reconnaĂźtre les principaux acteurs de la vie politique et religieuse libanaise. DĂšs la route de lâaĂ©roport et jusquâĂ Tyr, dâautres visages se succĂšdent, accrochĂ©s aux lampadaires. Ce sont les martyrs des guerres contre IsraĂ«l, reprĂ©sentĂ©s sur fonds coucher de soleil, avec bouquets de roses dâun cĂŽtĂ© et mitrailleuse de lâautre. Jeunes, ou rajeunis par photoshop, ils ont un regard presque joyeux. Six pieds sous terre, leur image leur survit, transmettant aux vivants lâimpression mensongĂšre que ce funeste destin reste la meilleure chose qui leur soit un mois, Ă Beyrouth et dans les rĂ©gions chrĂ©tiennes, une nouvelle affiche a fleuri. Un vieillard Ă la longue barbe grise, sorte de Karl Marx anorexique. Il sâagit du pĂšre Jacques Haddad de Ghazir 1875-1954, prĂȘtre de lâordre des FrĂšres mineurs, capucin, bĂ©atifiĂ© dimanche dernier, place des Martyrs. Devenu bienheureux, il a fait un pas de plus vers la canonisation et sera fĂȘtĂ© le 26 juin. La reconnaissance de la saintetĂ© par le Vatican est un long chemin aux Ă©tapes obligĂ©es que la biographie officielle du PĂšre Jacques vient opportunĂ©ment confirmer Haddad fut, dĂšs son plus jeune Ăąge, intelligent, travailleur, consciencieux ». A force de priĂšre et de jeĂ»nes, il convainquit son pĂšre de sa vocation Ă la prĂȘtrise. VĂ©ritable Bon Samaritain », il tĂ©moigna de sa foi par ses Ćuvres, crĂ©ant des orphelinats, des Ă©coles et lâordre des Franciscaines de la Croix. Enfin, cerise sur le gĂąteau, ce presque saint est Ă lâorigine dâune guĂ©rison miraculeuse. Le biographe Salim Rizkallah expose comme suit le long processus de vĂ©rification du miracle En 1998, la guĂ©rison de Mme Mariam Kattan de MaghdouchĂ©, atteinte d'un cancer malin et incurable ouvrit la voie Ă la bĂ©atification. La commission mĂ©dicale a constatĂ© la guĂ©rison, en termes techniques, d'une "nĂ©oplastie primaire occulte NPO avec mĂ©tastase au dessus de la clavicule droite avec carcinome Ă©pidermoidal lĂ©gĂšrement diffĂ©rentiel Ă activitĂ© mitotique". En 2005, Mgr Paul Dahdah, vicaire apostolique des latins au Liban, institua un tribunal accrĂ©ditĂ© pour recevoir les dĂ©positions des tĂ©moins, mĂ©decins et autres pour s'assurer canoniquement du caractĂšre miraculeux de cette guĂ©rison. Le dossier complet fut ensuite envoyĂ© Ă la CongrĂ©gation pour les causes des saints qui dĂ©signa deux mĂ©decins experts. Leur rapport qui s'avĂ©ra positif fut soumis Ă une commission mĂ©dicale consultative qui approuva Ă l'unanimitĂ© le rapport des deux experts. Le 1er janvier 2007, une autre commission, constituĂ©e, cette fois, de consulteurs thĂ©ologiques confirma que la guĂ©rison avait Ă©tĂ© obtenue grĂące Ă l'intercession du P. Jacques. Le 20 octobre 2007, une nouvelle Commission composĂ©e de cardinaux et d'Ă©vĂȘques approuva le fait, et c'est BenoĂźt XVI qui, le 17 dĂ©cembre 2007 a signĂ© le dĂ©cret relatif. » Les multiples filtres du Vatican semblent ainsi exclure toute imposture. Anticipant les conclusions de tous les experts, le biographe conclut dans sa notice, de façon prophĂ©tique, que Jacques Haddad Ă©tait mort en odeur de saintetĂ© le 26 juin 1954. » Finalement, tout le travail de Rome consiste dĂ©sormais Ă transformer cette odeur de saintetĂ© du dĂ©funt Haddad, vraisemblablement trop Ă©vanescente en une date concrĂšte et dĂ»ment labellisĂ©e sur le nâapprĂ©cie guĂšre la plupart des formules sentencieuses et sulpiciennes de ce pĂšre Haddad qui me semblent profondĂ©ment marquĂ©es par une Ă©poque cĂ©lĂ©brant Ă outrance le sens de la souffrance Le plaisir le plus grand est de dĂ©passer le plaisir ; la croix la plus lourde est d'avoir peur de la croix. Au lieu de vous tordre le cĆur, amarrez votre cĆur Ă la croix. »Ou encore Souffre et prie. Nous souffrons en priant, et nous prions pour ceux qui ne savent pas comment souffrir. »Pourtant dâautres pensĂ©es me touchent Imitez la source elle ne dit pas Ă celui qui vient boire 'Dis-moi de quel pays tu viens et quelle est ta religion', mais plutĂŽt 'Tu as soif⊠bois donc ! », La santĂ© est une couronne sur les tĂȘtes des bien portants. Seuls les malades la voient », La perfection de la crĂ©ation est l'homme. La perfection de l'homme est la raison. La perfection de la raison est l'amour. La perfection de l'amour est Dieu ».Un homme d'Eglise me confiait Il y a davantage de religion que de spiritualitĂ© et de religieux que de croyants dans ce pays». Une chose est sĂ»re, au Liban, les ordres sont multiples moines antonins, baladites, de Kaslik, krĂ©ymites, soeurs de la Sainte Famille maronite, de Sainte ThĂ©rĂšse, religieux chouarites, salvatorien. Sans compter les ordres internationaux prĂ©sents au Liban jĂ©suites , franciscains, dominicaines, capuccins, les soeurs de la Sainte Famille de Besançon, du Bon Pasteur, Petites soeurs . Les Libanais aiment que chaque ordre masculin possĂšde son Ă©quivalent fĂ©minin, ajoute un ami jĂ©suite. Alors comme il nây avait pas de jĂ©suitesses, ils ont fondĂ© les sĆurs du Saint-CĆur qui ont les mĂȘmes fondamentaux que la Compagnie de JĂ©sus» Au dĂ©but jâentendais les sĆurs de Cinq heures et cherchais dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă quel Ă©vĂ©nement de la vie du Christ cette cinquiĂšme heure pouvait faire rĂ©fĂ©rence !Enfin, pour en terminer avec ces congrĂ©gations aux noms dĂ©suets, je ne peux manquer de citer cet Ă©vĂȘque de JaboulĂ© qui, au XIXe siĂšcle isolĂ© avec sa communautĂ© au Nord de la Beqaa, eut la lumineuse, et trĂšs certainement divine idĂ©e, de crĂ©er un ordre de femmes pour lui tenir compagnie. TrĂšs inspirĂ©, lâhomme dâEglise baptisa cette nouvelle congrĂ©gation les sĆurs de ND du Bon câest dimanche, jâentends les cloches de lâĂ©glise armĂ©nienne sonner, bientĂŽt ce seront celles des Latins Ă moins que je ne confonde avec celles des Melkites. Quâimporte, câest le jour du Seigneur. Verts de colĂšre Univers chlorophylleExplosion vĂ©gĂ©taleJe dis bleuTu dis rougeJe dis blancTu dis noirNotre amour lacĂ©rĂ© par les griffes des roncesNotre amour privĂ© dâair Ă©touffe sous le lierreLes roses ont leurs Ă©pinesLa haine comme un lichenLa mousse envahissanteJâai aimĂ© jadis ton iris jadeJe le vois olivĂątre et deviens transparenteLâamour anis et juvĂ©nile sâenlise dans la vaseGlauque, engluĂ© dans les alguesRegarde, mon cĆur, notre jardin saccagĂ©Lâarbre Ă lâĂ©corce gravĂ©e est mort hierJe bois jusquâĂ la lie une absinthe amĂšreCâest lâhiver en Ă©tĂ©. A propos du hasard Eluard a Ă©crit Il nây a pas de hasard, il nây a que des rendez-vous ». Un proverbe arabe affirme Le hasard est mieux quâun rendez-vous ». Je suis dâaccord avec le premier et je confirme le second. La histoire avec le Liban est en partie liĂ©e Ă un article sur les prisons que jâai Ă©cris en 2001 pour le magazine dâAmnesty International. Jâavais notamment observĂ© Ă quel point le travail des associations venait combler lâabsence abyssale de lâEtat. Je me souviens dâune rĂ©union surrĂ©aliste dans lâenceinte de la prison de Roumieh au cours de laquelle un responsable des Forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieures les centres de dĂ©tention relĂšvent du ministĂšre de lâIntĂ©rieur au Liban faisait sans vergogne son marchĂ© auprĂšs des ONG, demandant aux unes des couvertures, aux autres des denrĂ©es alimentairesâŠCette annĂ©e, je ne suis pas Ă Beyrouth pour les droits de lâhomme, juste pour apprendre lâ pourtant, on nâĂ©chappe pas aux rendez-vous de la vie. Il y a un mois, au cours dâune conversation anodine avec la directrice de lâĂ©cole de langue oĂč je prends mes cours, jâapprends quâelle vient de publier un livre sur ses cinq annĂ©es passĂ©es Ă lâombre entre 2001 et 2006. Je lis, je discute avec cette femme de cinquante ans, Ă©nergique, aux cheveux drus et aux yeux Ă©tranges, un peu exorbitĂ©s, qui confĂšrent Ă son regard une intensitĂ© Ă laquelle il est difficile dâĂ©chapper. Je suis une survivante », confie-t-elle. Une rescapĂ©e Ă triple titre de la guerre civile au cours de laquelle elle fut briĂšvement kidnappĂ©e et battue, de la drogue dans laquelle elle a plongĂ© Ă 23 ans entraĂźnĂ©e par son amoureux qui finira par se mettre une balle dans la tĂȘte et enfin dâun tĂȘte-Ă -tĂȘte impitoyable avec elle-mĂȘme, derniĂšre fille d'un couple franco-libanais qui aurait tellement dĂ©sirĂ© un garçon !Vingt ans dâhĂ©roĂŻne et vingt heures de travail par jour pour se la payer. Câest aprĂšs sa troisiĂšme arrestation en trois ans que JoĂ«lle, prof en fac Ă lâUniversitĂ© Saint-Joseph, se fait incarcĂ©rer pour consommation de drogue. Les deux premiĂšres fois, elle bĂ©nĂ©ficie de lâaide de sa famille et file en dĂ©sintoxication avant de rechuter. La troisiĂšme fois, elle termine derriĂšre les barreaux de Barbar Khazen. Elle qui nâa jamais eu de vraie copine vit dĂ©sormais dans un univers exclusivement son livre, lâex-prisonniĂšre dĂ©crit ce microcosme pĂ©nitentiaire et ses rĂšgles, les rapports de force entre la directrice, les gardiennes, les prisonniĂšres qui mouchardent, lâemprise que certaines dĂ©tenues parviennent Ă avoir sur les autres grĂące Ă lâargent, Ă quelques boites de conserve, Ă lâautoritĂ© naturelle, Ă la manipulation. Parler français câest se rapprocher de lâune en excluant une autre, faire preuve de politesse c'est se distinguer mais il faut assumer, prendre des responsabilitĂ©s c'est s'exposer aux dĂ©tention ne se rĂ©duit pas Ă une longue pĂ©riode dâattente. JoĂ«lle travaille en cuisine, fabrique et vend des colliers, fait du tutorat pour une co-dĂ©tenue, prie, se sĂšvre toute seule de la drogue, sans utiliser aucun produit de substitution. Un dĂ©fi personnel quâelle se lance un jour, une victoire lui permettant de regagner son estime dâelle-mĂȘme et surtout un cadeau offert Ă sa vite, elle prend conscience que Les murs ne font pas la prison, comme elle a joliment titrĂ© son ouvrage Ma libertĂ© vient de lâintĂ©rieur, les murs de bĂ©ton qui mâentourent ne lâempĂȘchent pas. Je suis libre de ressentir lâĂ©motion, libre dâaimer, libre de haĂŻr, libre de rĂ©flĂ©chir, dâimaginer⊠de croire, de choisir. Je nâai jamais Ă©tĂ© si libre ».Barbar Khazen ressemble Ă un théùtre, riche de personnages hauts en couleur que la narratrice dĂ©crit avec une grande finesse psychologique. Toutes ont des noms dâemprunt sauf les sĆurs qui font penser Ă celles de Cendrillon. Sans prĂ©nom, elles resteront tout au long du rĂ©cit les sĆurs », pas trĂšs tendres, pas trĂšs indulgentes, jalouses quand JoĂ«lle tente avec brio la fameuse dictĂ©e de Pivot ! Les autres silhouettes nous deviennent vite familiĂšres Samar la compagne de cellule de JoĂ«lle qui la fait tourner bourrique, lâattire dans ses filets, la rejette, lâaime, la promiscuitĂ© et le manque de tendresse suscitant en effet des amours plus ou moins durables en prison. Hind, la terroriste », rebelle et belliqueuse. Pierre, le fiancĂ© de Samar Ă laquelle JoĂ«lle prĂȘte sa plume et son inspiration amoureuse, telle un double fĂ©minin de Cyrano de Bergerac. Nadia Bejjani qui essaie dâaider les junkies Ă dĂ©crocher. Et toutes ces volontaires des ONG confessionnelles ou informations sur la vie de la narratrice hors de la prison sont parcimonieuses, Ă©grennĂ©es de ci de lĂ comme les cailloux du Petit Poucet un flash sur lâenfance Ă Achrafieh, un autre sur son boulot d'enseignante, une allusion Ă son ex-mari ou Ă sa fille. Et cela suffit. Avec luciditĂ©, sans complaisance ni cynisme, JoĂ«lle Giappesi a le don de la juste tĂ©moignage dâune ex-dĂ©tenue, ex-junkie, qui assume son homosexualitĂ© me parle Ă moi qui nâai connu ni la prison, ni la drogue. Elle me convie Ă accepter comme elle mes propres contradictions sans essayer de les maquiller pour leur offrir une quelconque cohĂ©rence littĂ©raire ou Ă©difiante. Chacun sây retrouve, avec ses forces et ses failles, ses instants de bravoure et ses moments de faiblesse, ses rires et ses chagrins, ses peurs et ses rĂȘves. Et surtout le besoin impĂ©rieux et vital dâĂȘtre acheter le livre sur Internet je randonne, tu randonnes, nous randonnons... La porte a claquĂ©. Un Ă©trange silence envahit lâappartement. Ils sont tous partis. Les uns vers Paris, les autres vers Istanbul, certains vers New-York. Il est deux heures du matin. Je mâinstalle sur la terrasse pour repasser le film de ces dix derniers moisParcourir quelques tronçons du Lebanon Mountain Trail LMT avec un groupe dâamis. LâidĂ©e Ă©tait nĂ©e, en novembre dernier, au retour dâune randonnĂ©e en compagnie de mon professeur dâ LMT est un itinĂ©raire de 400 km, reliant le Nord au Sud du Liban, en vingt-six Ă©tapes. Créé par Ecodit, une sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de conseil en environnement, et financĂ© par Usaid 3,3 millions de dollars, ce circuit vient dâĂȘtre achevĂ©. Nous serions le premier groupe constituĂ© Ă le parcourir. Un AmĂ©ricain a bien tentĂ© de lâinaugurer en solo mais les combats de mai ont stoppĂ© net son Ă©lan et il sâest carapatĂ© Ă Chypre. Il ne sâagit pas simplement dâouvrir un chemin de randonnĂ©e, nous avait expliquĂ© un responsable, nous souhaitons redynamiser lâĂ©conomie des 75 villages traversĂ©s ». Ainsi, Ă chaque Ă©tape, une liste de guides locaux Ă contacter est fournie [Est-ce pour inciter les marcheurs Ă faire appel Ă leur service que la signalisation du LMT est si discrĂšte ?]Pour le logement, Ecodit a sĂ©lectionnĂ© des familles aux revenus plutĂŽt modestes. Outre l'aide financiĂšre visant Ă amĂ©nager leur maison, une formation Ă lâaccueil leur est proposĂ©e, ce qui sonne Ă mes oreilles comme un plĂ©onasme tant le Liban conjugue naturellement la convivialitĂ©. On loge donc souvent chez lâhabitant, parfois dans un couvent ou mĂȘme sous la tente. Ce qui mâa plu dans le projet, me confie lâun des propriĂ©taire de guesthouse, câest lâidĂ©e que ce chemin relie le Nord au Sud au-delĂ des divisions communautaires et politiques de notre pays ».J-une semaineAprĂšs les violences de mai, nous translatons en catastrophe les tronçons du LMT prĂ©vus dans lâAkkar oĂč des heurts ont Ă©clatĂ© vers une rĂ©gion plus calme et proche de Beyrouth, entre les villages de Tannourine et de Baskinta. Lâune des participantes qui avait annulĂ© son billet, le rachĂšte plus cher. Personne nâannule. jourJe nâai plus envie de partir. Jâai peur du groupe. Ils ne se connaissent pas. Mon prof et moi avons piochĂ© dans nos rĂ©seaux dâamis respectifs potes dâenfance, de boulot, de voyage. Notre Ă©quipe compte des Français, des Libanais, un Turc. Dans quelle galĂšre me suis-je encore embarquĂ©e. Jâaime les projets sur le papier mais confrontĂ©e Ă la rĂ©alitĂ©, je panique, câest classique. Heureusement que mon prof assure. Pour Ă©toffer la randonnĂ©e et donner un meilleur aperçu du Liban, nous avons Ă©galement prĂ©vu des visites touristiques, une dĂ©gustation dans les caves du Clos St Thomas, une rencontre avec une coopĂ©rative de femmes druzes qui prĂ©parent le mouneh bocaux de confitures, condiments, douceurs, eau de rose, de muresâŠ. La partie sportive ne me mâeffraie pas contrairement Ă lâimprĂ©vu GeorgesNos guides sâappellent presque tous Georges. G1 connaĂźt le chemin mais pas la dynamique de groupe. G2 est replet comme Hardy, bavard comme une pie, G3, plutĂŽt sec comme Laurel, est lâun des topographes du LMT. Il a emportĂ© son GPS et un relevĂ© prĂ©cis du chemin tracĂ© de sa main, ce qui nâempĂȘche pas le groupe de se perdre au milieu des genĂ©vriers. G2 en profite pour me sensibiliser Ă la difficultĂ© de replanter cet arbre il faut que la graine soit avalĂ©e par un geai les Japonais ont tentĂ© le coup avec les dindons mais sans succĂšs qui ajoute une enzyme avant de la replanter par les voies naturelles. Sous les branches de genĂ©vrier ça sent le gin qui est effectivement fabriquĂ© Ă partir de ces fameuses graines sorties du le trou de balles des geais. Tandis que jâĂ©coute attentivement ces explications savantes, ça rĂąle dans la troupe. La fatigue, la faim, le manque de repĂšre, les de nuitLâun de nos guides sâappelle Rosny. Une allure de baroudeur, de fumeur de hashish, bref un noceur. Effectivement, Rosny fut fĂȘtard, frĂ©quentant la nuit les bars, le jour la facultĂ© de Sciences-politiques. Tout au long des annĂ©es 70, il voyagea, au sens propre et figurĂ©. De son sĂ©jour Ă Paris, il conserve un argot dĂ©suet quâil utilise souvent mal-Ă -propos. Et puis, en 1976, Rosny sâest posĂ© Ă Aqoura, un village libanais - 150 habitants lâhiver, quelques milliers l'Ă©tĂ© - oĂč vivait sa nourrice. Crise existentielle ? Il sourit pudique. DivorcĂ©, pĂšre dâune fille de vingt ans, il protĂšge aujourdâhui son indĂ©pendance, refusant de sâenliser dans les embrouilles de la politique locale Aqoura compte 70 % dâaounistes, 30 % de pro-Forces libanaises, 17 Ă©glises et deux grandes familles qui nâont pas le mĂȘme accent, sâamuse-t-il lucide. Moi, si je nâachĂšte pas de terre, je vis pĂ©pĂšre ! » Il nous emmĂšne marcher sur des crĂȘtes dâoĂč lâon aperçois les champs de pommes Jusquâen 1950, les paysans du coin ne cultivaient que des lentilles, du blĂ©, et des pois. Ils Ă©taient pauvres comme Job. Et puis un jour, un Libanais du village a ramenĂ© des pommiers dâAmĂ©rique. Ce fut la clĂ© de la prospĂ©ritĂ© ! Aujourd'hui, les paysans enrichis exportent leurs pommes en Europe et leurs enfants aux Etat-Unis ». Une fois apprivoisĂ©, Rosny distille ses histoires. Lors dâune pause, face Ă une grotte, il nous raconte celle dâun villageaois, qui, Ă lâĂ©poque ottomane, avait tuĂ© un soldat turc. Poursuivi par un officier, ce paysan dâAqoura se rĂ©fugia, armĂ©, avec toute sa famille dans une cavitĂ© de la montagne. Les Turcs tentĂšrent en vain un assaut et finirent par installer un siĂšge en espĂ©rant affamer les fuyards. Les provisions Ă©puisĂ©es, le paysan eut lâidĂ©e de fabriquer des fromages avec le lait de sa femme qui venait dâaccoucher. FutĂ©, il fit parvenir quatre frometons de lait maternelle Ă lâofficier ottoman qui, amusĂ© ou touchĂ© ou dĂ©couragĂ©, dĂ©cida de lever le Ă©coute lâex-oiseau de nuit, en se gavant de cerises, tandis qu'un rapace tournoie au dessus de nos tĂȘtes. Rosny rigole en nous expliquant que câest un "Nik al hawa" traduction littĂ©rale lâoiseau qui nique avec le ventLa masseuseElle enduit ses mains dâhuile dâarnica ou de baume du tigre, invite le marcheur Ă se dĂ©tendre et commence Ă masser. Ses longs doigts agiles tournent autour des mallĂ©oles, sâattardent sur le gros orteil, titille le talon dâAchille. Elle nous apprend Ă respirer par le ventre et lit dans les pieds comme notre Turc lit dans le marc de cafĂ©. Tout le monde y passe ou presque. C'est intimidant de se faire masser en collectivitĂ© mĂȘme par une kinĂ© chanteuseCâest une fille du Nord de la France, grande, franche et fraĂźche, cĂ©libataire, certainement ex-jeannette ou guide, ancienne des Petits FrĂšres des Pauvres et des Enfants du Liban. Mais derriĂšre ce pĂ©digree associatif impressionnant, on dĂ©couvre un soir, aprĂšs quelques araks bien tassĂ©s, une voix, une sensibilitĂ©. Son chant pur traverse la nuit et nous bouleverse. Son visage est concentrĂ©, marche dĂ©voile. Impossible de tricher. Les caractĂšres exposĂ©s Ă la fatigue se rĂ©vĂšlent comme une pellicule photographique. Il y a la mĂ©diatrice, la psychologue, lâefficace, le gĂ©nĂ©reux, le doux rĂȘveur, le soupe-au-lait, la sereine qui pourrait passer pour une timide, la tenace et mĂȘme un jĂ©suite un peu loufoque⊠Parfois ça fusionne, parfois ça clash. En tant que co-organisatrice je ressors de cette expĂ©rience essorĂ©e au sens que le voyageur-Ă©crivain Nicolas Bouvier donne Ă ce terme on ne voyage pas pour se garnir dâexotisme et dâanecdotes comme un sapin de NoĂ«l, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes Ă©limĂ©es par les lessives quâon vous tend avec un Ă©clat de savon dans les bordels.» Interlude dans le Kesrouan Un gros rat se faufile entre les pierres massives des ruines de Fakra dans le Kesrouan. Une grande tour carrĂ©e datant de 355 de lâĂšre sĂ©leucide 43 ap. vouĂ©e au culte de lâempereur Claudius associĂ© au dieu local Belgalassos. On sâattarde au sommet, quelques mĂšches de nuages sâaccrochent au bleu violacĂ© du ciel bientĂŽt embrasĂ© par le soleil couchant. Je suis dans un poĂšme de Lamartine. Des nappes de brouillard remontent en spirale du fond de la vallĂ©e, enveloppent les rochers puis les pins parasoles et enfin les cimes. Je suis dans un tableau de Turner. EnrobĂ©e de brume rouge et or, le cĆur saturĂ© de nostalgie. Scoop Sarkozy dĂ©barque au Liban. Tout Beyrouth est au courant. A cette occasion, quelques privilĂ©giĂ©s sâoccupant de sa venue ont dĂ©couvert une facette du nouveau prĂ©sident le la RĂ©publique libanaise. Sous ces airs de ptit pĂšre bonnard, le gĂ©nĂ©ral Sleiman cache un intĂ©rĂȘt certain pour la gente tiens en effet de source informĂ©e quâau cours de son entrevue de prĂ©paration avec lâambassadeur de France, en prĂ©ambule Ă toute autre question sur lâavenir des relations franco-libanaises, le prĂ©sident Michel Sleiman a demandĂ© si Carla serait du voyage. Ben, non pas de bol, la premiĂšre Dame de France concocte son prochain album, elle nâa pas le temps dâaccompagner Nicolas ! Il parait quâil Ă©tait trĂšs déçu le gĂ©nĂ©ral. Jâimagine lâex-mannequin dĂ©ambulant sur la corniche sous le crĂ©pitement des flashes, en tournĂ©e dans la Dahyeh QG du hezbollah, oĂč elle ferait tourner la tĂȘte des barbus, en duo avec Feyrouz la diva libanaise au timbre chaud et la minette française aux chuchotements gĂ©nĂ©ral, Nicolas a sagement prĂ©fĂ©rĂ© ne pas vous distraire de la lourde tĂąche qui vous incombe. Courage. Jours d'allegresse LâĂ©mir du Qatar a sifflĂ© la fin de la rĂ©crĂ© et tout le monde est rentrĂ© dans le rang. TerminĂ©es les conneries ! Sur la route de lâaĂ©roport, une affiche exprime la gratitude des Libanais envers le cheikh qatari Hamad ben Khalifa. La Banque Audi en profite aussi pour faire sa publicitĂ© et ressort les mĂȘmes affiches reprĂ©sentant un soleil rayonnant quâelle avait dĂ©jĂ utilisĂ©es pour cĂ©lĂ©brer la fin des 33 jours de guerre en 2006. Les institutions financiĂšres aiment dâĂ©chapper Ă lâimage omniprĂ©sente du gĂ©nĂ©ral Sleimane, roide dans son uniforme et sous sa casquette pinochesque mais au look de bon pĂšre de famille un peu terne en tenue de civil. DĂšs le samedi, des calicots aux couleurs du Liban fleurissent tout le long de la route cĂŽtiĂšre qui mĂšne de Beyrouth Ă Amchit, le village du futur PrĂ©sident. Chaque banderole fĂ©licite le gĂ©nĂ©ral qui ne sera pourtant Ă©lu que le dimanche par 118 voix sur 127 ! J'assiste Ă ma premiĂšre leçon de dĂ©mocratie consensuelle Ă la une semaine, il rĂšgne Ă Beyrouth et surtout dans le Centre ville, une atmosphĂšre d'allĂ©gresse, doux mĂ©lange de lĂ©gĂšretĂ© et de liesse populaire. On lĂąche des ballons blancs, on suçote une glace Haagen-Das sur la place de lâEtoile, un trouffion mâoffre une fleur de gardĂ©nia. La fiesta continue lundi. Je nâarrive pas Ă distinguer les tirs des feux dâartifices des tirs de joie ni des tirs tout court sur la Corniche Mazraa oĂč des accrochages entre le Courant du Futur et le Hezbollah font seize blessĂ©s. Chaque fois, le cĆur fait boum. Ma dĂ©cision est prise, je vais boycotter les belles bleus et les belles rouges du 14 fĂȘte se poursuit encore mardi puisque je rĂ©ussis l'examen d'arabe me permettant de passer dans la classe supĂ©rieure. Je gratte tous les points dans lâexercice sur les formules de politesse. Un sans faute en toute modestie. Il faut dire que je les rĂ©pĂšte tous les soir avant de mâendormir Ă la place de la priĂšre Dieu y trouve son compte de toute façon ; que lâon mange, que lâon voyage, que lâon se couche, que lâon se rĂ©veille, que l'on b...., rares sont les occasions oĂč l'on omet de convoquer le TrĂšs Haut Allah Issalmak, Alla marak, Katter kheir Allah, Allah iwasselak bikheir, Inshallah betruh u btji bessalame. Amoureux Ă distance La boite mail est pas tout Ă fait. Jâai reçu ce jour 25 messages, mais pas un signe de est 18h34. En France, avec le dĂ©calage, câest vrai quâil est plus tĂŽt, 17h34. Il doit faire ses courses Ă Auchan, peser ses tomates, choisir ses yaourts, le temps quâil rentre, se gare, ok, je lui laisse un toujours rien. Le cĆur se serre. Je relis un ancien message. Câest bon, il dit quâil mâaime. Ce serait dingue quâil change dâavis en vingt-quatre mĂȘme, 19h21, je me sens mal. Je me plonge dans LâOrient-le-Jour, relis trois fois cet article sur la baisse de popularitĂ© de Sarkozy mais je me fiche de Nicolas, je veux des nouvelles de P. Je pressens la nuit blanche, les heures qui sâĂ©grĂšnent, lâobscuritĂ© suis crevĂ©e. Jâai pas Ă©pisode de Desperate Housewives, une plaque de chocolat, la tĂ©lĂ©pathie. Salaud, il mâoublie !6h du mat, Ă©puisĂ©e, je mâendors sur lâ lendemain, jâai la migraine et la bouche pĂąteuse. Un clic sur ma messagerie, un mail, câest Lui Ă 6h05 ça va mon cĆur ? Sans nouvelle de toi, je ne dors pas. Tu mâoublies l'hirondelle ? » Aujourd'hui le coeur est Ă la fĂȘte Eh ben voilĂ ! Enfournez dans un avion toutes les parties en conflit, faites les rĂŽtir sous le soleil de Doha, ajoutez une bonne dose dâexaspĂ©ration de la population libanaise, dĂ©cortiquez les problĂšmes essentiels, ĂŽtez les politiciens de leur environnement milicien, faites-les marner dans leur jus et vous obtiendrez une Ă©lection prĂ©sidentielle prĂ©vue pour dimanche, la formation dâun gouvernement dâunion nationale 16 ministres pour la majoritĂ©, 11 pour lâopposition et 3 nommĂ©s par le chef dâEtat libanais, lâadoption de la loi Ă©lectorale de 1960, la levĂ©e de lâoccupation du centre-ville qui durait depuis plus dâun an et lâengagement des uns et des autres Ă ne pas utiliser les armes pour rĂ©soudre leurs diffĂ©rends morts et deux cents blessĂ©s, selon le bilan officiel, pour parvenir Ă cet accord sans compter les traces laissĂ©es par les combats rĂ©cents qui se superposent et rĂ©activent une mĂ©moire de la guerre civile jamais apaisĂ©e car non encore dĂ©goupillĂ©e. Seuls certains mouvements de la sociĂ©tĂ© civile tentent de faire Ă©merger cette mĂ©moire conflitcuelle en Ă©tablissant les faits, en constituant des archives, en suscitant les tĂ©moignages⊠Mais, blanchis par l'amnistie gĂ©nĂ©rale de 1991, les chefs de guerre de lâĂ©poque n'ont pas lĂąchĂ© le pouvoir. Erigeant l'oubli comme politique, ces zaĂŻms font tout pour verrouiller la boite de Pandore qui risquerait de leur pĂ©ter Ă la aujourd'hui, le cĆur est Ă la fĂȘte, Beyrouth soupire de soulagement. Pourtant les cicatrices sont plus profondes que les quelques impacts de balles dessinant des Ă©toiles dans certaines vitrines de Mona travaille dans un quotidien dâopposition. Coquette et chiite, elle est fidĂšle au mĂȘme magasin de fringues dont la patronne est sunnite. Cette identitĂ© » communautaire n'a jamais empĂȘchĂ© ni la premiĂšre dâacheter ni la seconde de vendre ni les deux de papoter amicalement. Mais cette semaine, quand ma copine rentre dans le magasin, Ă son marhaba » rĂ©pond un silence glacial. La patronne lui jette nous allons vous traquer jusque dans vos maisons, vous et vos amis du Hezbollah. Et nous vous tuerons ».Vocabulaire de la colĂšre, mots exutoires certes, mais chargĂ©s dâune telle violence !Allez, aujourdâhui, le cĆur est Ă la fĂȘte, SirĂšne nous annonce un bĂ©bĂ© pour janvier. Si les tentes du centre-ville sont dĂ©montĂ©es, si les restaurants branchĂ©s qui ont fermĂ© Ă cause de l'occupation de l'opposition depuis 2006 ouvrent leur porte, on ira place de l'Etoile porter un toast Ă la paix, Ă la reprise Ă©conomique et au futur rejeton de SirĂšne et Bassem. De la vie, de la mort Mabrouk ! Ils se sont mis dâaccord, vont rouvrir lâaĂ©roport, peut-ĂȘtre Ă©lire un prĂ©sident et mĂȘme dĂ©bloquer le centre-ville ». Une rafale de bonnes nouvelles annoncĂ©es par la voix douce, grave et un peu traĂźnante dâIskandar. Allez, on va fĂȘter ça ! » Mon ami arrose la paix comme il arrosait la guerre hier, avec dĂ©rision et une infinie la route de lâaĂ©roport, des militants du mouvement Khalas arrĂ©tez brandissent des pancartes Ă l'intention des politiciens libanais partis rĂ©gler leur compte Ă Qatar Si vous ne vous mettez pas dâaccord, ne rentrez pas !»Les diplomates qataris ont rĂ©ussi Ă rĂ©unir les freres ennemis en quelques jours, exploit que ni les efforts de lâĂ©missaire de la Ligue arabe, ni notre Kouchner national nâĂ©tait parvenu Ă relever. Ce nĆud politique, apparemment si complexe, va-t-il se dĂ©nouer d'un coup comme celui du magicien qu'un souffle fait disparaitre ?Dehors dans la rue, un jeune Palestinien mâoffre une bougie Ă allumer Ă lâoccasion des soixante ans de la Nakbah la catastrophe. La naissance de lâEtat hĂ©breux en 1948 commĂ©morĂ©e dans la liesse chez les IsraĂ©liens est jour de tristesse pour les Palestiniens. Le vent Ă©teint trop vite les fragiles flammĂšches quâune poignĂ©e de militants tentent dâallumer au coin de la rue Jeanne dâArc et de la rue paix, la guerre la vie et la mort en concentrĂ© pendant une grands et petits drames les enfants de mon prof d'arabe, Camille 8 ans et Cyril 12 ans, font aussi leur deuil. Ils ont perdu le poisson rouge offert Ă un anniversaire par un copain. Lâanimal a-t-il succombĂ© au stress ambiant, au bruit des tirs dâarmes automatiques ? Hum, je crois plutĂŽt que câest une indigestion qui lâa fait clamser », confie le pĂšre. Un moment, Ă©mu par les hurlements du cadet, il a pensĂ© subtiliser le poisson pour lâĂ©changer vite-fait contre un jumeau en invoquant une prĂ©tendue rĂ©surrection. Mais la mort fait partie de la vie et les enfants doivent un jour oĂč lâautre y ĂȘtre confrontĂ©s, surtout ici ». Le paternel a donc juste proposĂ© le rachat dâun cĂ©tacĂ©. Avec son goĂ»t pour les dĂ©monstrations théùtrales et les paroles dĂ©finitives, Camille proclame solennellement Jamais je n'aurai dâautre animal, celui-lĂ est irrrrrremplaçable. » Cyril, davantage portĂ© Ă lâintĂ©rioritĂ©, soupire Câest notre premier dĂ©cĂšs en direct. Grand-MĂšre, ca compte pas, câĂ©tait en France ».Dehors, des klaxons annoncent la reprise de la vie normale Ă Beyrouth. Comme les embouteillages, je les accueille avec reconnaissance et soulagement. Bach, RĂ©gina, Ali, LeĂŻla et Chopin Depuis une semaine, jâĂ©coute Bach tous les matins. Bach contre ce mail morbide de mon club de randonnĂ©e qui annonce le dĂ©cĂšs de marcheurs pendant les Ă©vĂ©nements. Bach contre la mort de deux voisins de Nicolas Ă Ras el-Nabeh. Bach contre la tentation de se terrer pour mater des DVD. Bach contre la les tirs, câĂ©tait la panique, aujourdâhui, la ne pas se laisser envahir par la peur et lâ Sneifer vit dans la banlieue parisienne mais se trouve coincĂ©e par les Ă©vĂ©nements Ă Beyrouth. Elle mâinvite Ă dĂ©jeuner au Chase, place Sassine. Toujours Ă©lĂ©gante dans son corsage violet, avec ses lunettes de soleil lĂ©gĂšrement fumĂ©es, cette femme a de la classe. RĂ©gina a publiĂ© un livre intitulĂ© Jâai dĂ©posĂ© les armes quâil faut lire. Une brĂšche dans le mur du silence entourant la guerre civile de 1975-90. Elle y reconnaĂźt avec courage sa part de responsabilitĂ© dans ce conflit qui dĂ©chira le pays du en 1962, Ă Hadath, un village au Sud de Beyrouth, elle Ă©volue dans un environnement exclusivement maronite, jusquâĂ 13 ans, je vis Ă lâĂ©cole un ennui docile qui paralyse ma pensĂ©e sans que jâen ai conscience », Ă©crit-elle. Elle ignore tout de lâautre Liban, celui des sunnites, des chiites, des druzes. Parfois, elle entend que les rĂ©fugiĂ©s palestiniens, au nombre de 400 000, ne rĂȘvent que de jeter les maronites Ă la mer⊠Rumeurs, peurs, dĂ©sinformations, mĂ©connaissance bercent cette enfance malgrĂ© un climat familial chaleureux, un pĂšre surtout magnifique et gĂ©nĂ©reux. Et puis, le 13 avril 1975, la guerre civile Ă©clate. Les milices se forment. La famille Sneifer se rĂ©fugie en montagne, repliĂ©e dans des abris de fortune, grenier peuplĂ© de souris effrayante pour la petite fille ou cave infestĂ©e de se rendre utile, rester vivante », elle propose ses services, ramasse les ordures, distribue le pain. En 1980, Ă 17 ans, elle franchit encore un pas en sâengageant dans la milice chrĂ©tienne de BĂ©chir Gemayel. Elle pense ainsi dĂ©fendre sa famille, sa patrie, sa foi et passe des transmissions Ă un rĂ©el entraĂźnement militaire. A la mort de BĂ©chir, elle suit un autre chef, Samir Geagea mais se sent vite mal Ă lâaise. Lorsque les factions chrĂ©tiennes se dĂ©chirent, la jeune milicienne commence Ă douter. Quel est le sens de son combat ? Vaut-il tous les carnages, la mort de ses amis proches ? Des camarades de combat sont victimes de purges internes liĂ©s aux combats fratricides entre Hobeika et Geagea. La jeune femme les visite en prison, les dĂ©couvre torturĂ©s. Le doute se transforme en sentiment d'horreur. Un jour de 1986, elle apprend que des prisonniers, dont son ami Loubnane, ont Ă©tĂ© noyĂ©s, sur ordre de Samir Geagea. Câest la rupture. RĂ©gina quitte le Liban, tente de survivre puis de vivre en France, loin de la guerre et de ses ans plus tard, on lui apprend que la mĂšre de Loubnane est dĂ©cĂ©dĂ©e dâun cancer au village. Cette vieille femme est morte dans lâignorance du sort de son fils disparu » alors que RĂ©gina, elle, savait quâil avait Ă©tĂ© balancĂ© avec un poids Ă la mer ». Elle dĂ©tenait une information qui aurait pu permettre Ă cette femme de faire son deuil, de trouver une certaine paix. Cette prise de conscience la dĂ©cide Ă sortir du silence. RĂ©gina Sneifer commence Ă Ă©crire son tĂ©moignage. Et c'est picorant nos salades, nous Ă©voquons la situation actuelle qui risque de faire replonger le Liban dans cette guerre dont elle vient de mâexposer toute lâabsurditĂ©. La donne est bien diffĂ©rente aujourd'hui les clivages ne sont plus entre chrĂ©tiens et musulmans et la rĂ©alitĂ© palestinienne n'est pas sur le devant de la scĂšne, en revanche, la concentration des problĂšmatiques locales, rĂ©gionales et internationales reste une le cafĂ©, je retrouve Ali Atassi, un journaliste syrien rencontrĂ© au hasard de mes pĂ©rĂ©grinations moyen-orientales. Fils dâun homme politique qui a croupi dans les geĂŽles dâHafez El Assad pendant des annĂ©es, Ali a longtemps conservĂ© une admiration mĂȘlĂ© de ressentiment Ă lâĂ©gard de son pĂšre qui, sitĂŽt libĂ©rĂ© est mort dâune leucĂ©mie.. Câest en tournant une vidĂ©o avec, et sur, Riad al-Turk, le plus vieux prisonnier syrien, quâil sâest guĂ©ri de ses fantĂŽmes. Face Ă lâex-dĂ©tenu, le journaliste a posĂ© toutes les questions qui le travaillaient depuis tant dâannĂ©es. Un militant politique peut-il sacrifier sa famille Ă sa Cause et priver la chair de sa chair dâune prĂ©sence ? Le film de ce dialogue est presque insoutenable de sincĂ©ritĂ©. Ali ne fait jamais dans la dentelle il aime provoquer, dit ce quâil pense et sort une vanne qui touche dans le mille. DĂ©sormais pĂšre dâun petit Nour, ce Syrien francophone vit dans Hamra et collabore Ă la rubrique littĂ©raire dâAl me lance Alors, tu as dĂ©mĂ©nagĂ© de ton piĂšge Ă rat ? » Ben non, jâhabite toujours chez Zico, mais ne tâinquiĂšte pas, il y a un blindĂ© devant chez moi ! » GĂ©nial, autant te protĂ©ger avec une petite cuillĂšre. »A l'heure du thĂ©, j'ai rendez-vous avec LeĂŻla qui a lancĂ© une discussion sur les violences de ces derniers jours dans sa classe de terminale. Je veux quâils exorcisent cette expĂ©rience traumatisante.» Elle ne sâĂ©loigne pas beaucoup du programme officiel qui demande dâĂ©voquer les moyens de propagande des totalitarismes. Ici, pendant les combats, entre les nouvelles diffusĂ©es par la tĂ©lĂ©vision du Hezbollah et celle du Courant du Futur, comment disposer dâinformations fiables. Mercredi, la chaĂźne du parti chiite Al Manar a transmis une vidĂ©o montrant des tortures horribles commises dans la ville de Halba Akkar par des pro-Hariri sur des militants du Parti Socialiste National Syrien. Huit seraient morts, deux se seraient rĂ©fugiĂ©s Ă lâhĂŽpital. La vidĂ©o aurait Ă©tĂ© tournĂ©e Ă lâaide dâun tĂ©lĂ©phone portable. Vrai ou faux ? Un journaliste de lâAssociated Press me confirme les faits mais non la responsabilitĂ© du Courant du une semaine, tous les soirs, je mâendors avec Chopin. Tous ces fous mangent du vent La vie reprend, pose doctement son pronostique. Zico estime que le gouvernement a titillĂ© le Hezbollah pour le faire sortir de son trou et le pousser Ă se compromettre en tirant sur des Libanais alors que ce parti avait promis de ne jamais retourner les armes contre son propre peuple, rĂ©servant son feu Ă lâennemi israĂ©lien. Pour mon propriĂ©taire, ex-milicien communiste pendant la guerre civile et souvent assez bon analyste, le Hezbollah a donc vaincu militairement mais perdu en lĂ©gitimitĂ©. Ensuite, dimanche, en sâattaquant Ă la montagne druze et Ă Walid Joumblatt, le parti de Dieu a voulu Ă©largir le glacis protecteur de la Dahye dans la banlieue sud », affirme Zico qui prophĂ©tise des nĂ©gociations rapides puisque toutes les cartes sont sur la Michel, le silence Ă©tonnant des Etats-Unis, qui ne manquent jamais lâoccasion de lancer des diatribes anti-Hezbollah, fait penser Ă un deal amĂ©ricano-iranien. Certains lâont compris et en tirent les consĂ©quences en rendant les armes comme Joumblatt, certains lâont compris et hĂ©sitent comme Hariri et dâautres lâont compris mais veulent rĂ©sister Ă lâinstar de Geagea. Si ce dernier sâentĂȘte, alors on aura un deuxiĂšme un homme en chaise roulante que lâon croise souvent Ă Hamra me confie, poĂšte, tous ces fous mangent le vent ».Quant au chauffeur de taxi, il peste contre les sacs de sables et les barbelĂ©s qui font ressembler la conduite Ă un ou rester. LâaĂ©roport est toujours fermĂ©. Les motivĂ©s passent en Syrie par la route du Hermel. Mon amie Hala, engagĂ©e par lâOnu pour travailler au Kosovo, a tentĂ© sa chance dĂšs samedi. Elle doit ĂȘtre en France aujourdâhui. Mais les listes dâattente sont longues pour partir de Damas. Charles ira plus loin, en Australie oĂč il compte monter un restaurant gastronomique...chinois. Moi je reste. Le Liban mâa tant donnĂ© depuis neuf mois que je ne veux pas quitter le navire en ce moment. Comment le faire comprendre Ă ceux que jâaime en soir, avec LeĂŻla, nous faisons le point sur la journĂ©e au BaromĂštre, un bar ou l'on ecoute les chansons de Souad Massi, Marcel KhalifĂ©, Ziad Rabbani et qui sert le meilleur Fattouche de Beyrouth. Je reçois un texto dâune amie journaliste. Attention, le quartier se tend. Ne rentre pas seule ». Un client du bar, milicien du Parti Socialiste National Syrien se propose de nous ramener. En face de la maison, un blindĂ© tient la garde. Je devrais ĂȘtre rassurĂ©e mais vu passivitĂ© de lâArmĂ©e jeudi dernier je le suis Ă demi. La premiĂšre communion MalgrĂ© les Ă©vĂ©nements, la PremiĂšre communion de Camille est maintenue, Ă lâEglise St Antoine de Padoue, dans le quartier de Sin El Fil. Un taxi mâextorque le double dâune course normale pour traverser la ligne de dĂ©marcation entre lâEst et lâ ce Beyrouth chrĂ©tien et francophone flotte un air de France des annĂ©es 60. On sâappelle Charles, Rosette, Jocelyne, ThĂ©rĂšse. On fait reprendre son tailleur chez le stoppeur ». Les communiants sont en aubes et les communiantes portent des couronnes de fleurs. Dans cette Ă©glise moderne et claire, je me recueille, prenant soudain conscience quâau cours de cette nuit terrible du 8 mai, pas un moment je nâai pensĂ© Ă Dieu. Il est si loin, ou plutĂŽt, je suis encore si loin de luiâŠDepuis quelques temps, lâEglise libanaise a confisquĂ© » lâorganisation des communions aux Ă©coles afin quâelles se fassent dans les paroisses. Les mauvaises langues diront quâelle rĂ©cupĂšre ainsi un marchĂ© lucratif. A lâoffertoire, aprĂšs le pain et le vin, le prĂȘtre prĂ©sente une corbeille de fleurs et un drapeau libanais. Ce geste aurait heurtĂ© ma sensibilitĂ© laĂŻque ailleurs. Mais dans ce Liban au bord de la guerre civile, oĂč lâEtat se cherche, la rĂ©affirmation par les croyants de leur attachement Ă la nation me semble un geste symbolique pertinent. Dâautant quâil sâaccompagne de priĂšres pour la allons dĂ©jeuner dans un restaurant immense et impersonnel. La moitiĂ© des convives invitĂ©s sont prĂ©sents, ceux de la Bekaa nâont pu descendre car la route est bloquĂ©e. Assise face Ă un journaliste de la Voix du Liban - radio plutĂŽt proche du gouvernement - jâen profite pour me faire prĂ©ciser la composition de lâArmĂ©e dont lâattitude pendant les derniers Ă©vĂ©nements fut pour le moins ambiguĂ«. Parmi les officiers tu as 40% de chrĂ©tiens. Les 60% de musulmans se rĂ©partissent Ă Ă©galitĂ© entre chiites et sunnites. Parmi les soldats, on compte 40% de chiites. Câest pourquoi, lâarmĂ©e sâest montrĂ©e neutre voire complaisante face au coup dâEtat du principal parti chiite », mâexplique F. Pour dĂ©tendre lâatmosphĂšre on Ă©voque aussi ce DJ qui sĂ©vit lâaprĂšs midi sur Radio Liban et dont les propos dĂ©cousus me font souvent penser quâil a du sâenfiler quelques joints avant de prendre le a reçu beaucoup mĂ©dailles du christ et de la vierge. Je lui ai offert Le petit Nicolas de Goscinny. Je vois quâil a dĂ©laissĂ© la Bible illustrĂ©e et autres livres Ă©difiants pour se plonger dans mon bouquin. Il se marre comme moi Ă son toutes les fĂȘtes de ce genre, on mange beaucoup et on boit trop. Peut-ĂȘtre plus encore aujourdâhui, dans ce prĂ©sent prĂ©caire. Chacun yeute discrĂštement lâĂ©cran de tĂ©lĂ©vision au coin du restaurant pour suivre lâactualitĂ© combats dans le Nord Ă Tripoli, Ă Aley, dans le Chouf entre les partisans de Joumblatt et ceux de son rival Arslan associĂ© Ă lâopposition⊠A Beyrouth on respire mais ailleurs on a peur. samedi precaire Jâai profitĂ© dâune accalmie vendredi pour filer chez LeĂŻla. Un militaire me conseille de faire fissa. Je marche, je cours, je vole⊠Le gardien dâune banque qui me voit tous les matins demande si tout va bien. Oui, oui⊠». Les rues sont tenues par le Hezbollah. Les bennes Ă ordures dĂ©bordent, des bris de verre jonchent le 10 mai, LâOrient-le-Jour titre sur Une victoire Ă la Pyrrhus du Hezbollah. Pro-gouvernemental, le journal nâadmet pas la dĂ©faite de son camp. Le parti de Nasrallah a dĂ©montrĂ© sa force et sa supĂ©rioritĂ© militaire. LâarmĂ©e est restĂ©e passive, voire, complice Ă Beyrouth Ouest. Cependant le Hezbollah nâa-t-il pas commis une erreur en sâattaquant aux organes de presse ?AprĂšs un petit dĂ©jeuner gargantuesque, on se dĂ©foule au sport puis je vais visionner un DVD et boire du vin chez Iskandar. La tension actuelle fait remonter les souvenirs de la guerre civile. SirĂšne me raconte quâelle et son mari ont dormi dans le corridor comme dans les annĂ©es 80. Iskandar qui a des origines palestiniennes Ă©voque son enlĂšvement par les Forces libanaises il y a vingt ans. Toute la journĂ©e, les informations maintiennent le suspense on a tirĂ© sur le cortĂšge funĂ©raire de militants pro-Hariri, le Premier ministre Siniora prĂ©tend quâil ne cĂšdera pas aux demandes du Hezbollah avant de faire volte-face. Les revendications de lâopposition sont acceptĂ©es. Les miliciens se retirent du quartier et les blindĂ©s de lâarmĂ©e prennent leur soir, je vomis toutes mes tripes excĂšs dâalcool et de stress. Dimanche, jâirai Ă la PremiĂšre communion de Camille. cette nuit-la Je traverse lâancienne ligne de dĂ©marcation entre lâEst et lâOuest de Beyrouth Ă 16h. Le taxi ne peut pas passer. PrĂšs de la rue Monnot, une odeur de caoutchouc brĂ»lĂ©, des poubelles renversĂ©es qui brĂ»lent, des militaires qui patrouillent avec des gilets pare-balles. Je voulais justement Ă©viter de me retrouver lĂ , Ă cette heure lĂ . Celle de lâintervention radiodiffusĂ©e de Nasrallah, le leader du Hezbollah. Tout le monde lâattend. Va-t-il mettre de lâhuile sur le feu ou calmer ses troupes. Peut-il appeler Ă lâapaisement sans perdre la face ?Dâun cĂŽtĂ©, le gouvernement qui pousse le Hezbollah dans ses retranchements, lâaccusant de contrĂŽler les pistes de lâaĂ©roport et dâinstaller un rĂ©seau de tĂ©lĂ©communication illĂ©gal. De lâautre, ce parti de Dieu » qui considĂšre le limogeage de lâun des siens », le chef de la sĂ©curitĂ© de lâaĂ©roport Wafic Choucair, comme une dĂ©claration de guerre. Le Hezbollah exige lâannulation de cette mise Ă pied ainsi que le gel de lâenquĂȘte concernant le rĂ©seau de tĂ©lĂ©communication. C'est le bras de fer, aggravĂ© par lâenvie dâen dĂ©coudre qui couve depuis voiture finit par me prendre en stop et nous passons par la Corniche. ArrivĂ©e chez moi, jâentends les tirs dâarmes automatiques. LeĂŻla me dit de ne pas rester seule mais je nâose plus sortir. Iskandar mâinvite Ă boire avec ses amis poĂštes jusquâau dĂ©but de la guerre. BĂ©rangĂšre me donne des conseils de sĂ©curitĂ© ne pas me mettre devant les fenĂȘtres, prĂ©parer un paquet avec quelques affaires, surtout ne pas bouger. Je sursaute lorsquâun chat se glisse dans lâappartement. Câest toujours celui qui y est qui est le moins bien informĂ©. Sur RFI passe une Ă©mission culturelle, Pierre Arditi pĂ©rore sur le théùtre. Moi, je voudrais savoir si câest la guerre ou je craque. Les tirs sont tout prĂšs. Mais je sors et jâappelle mon amoureux dâune cabine tĂ©lĂ©phonique. Sa voix est lointaine⊠Je rentre. Jâai peur. Je pleure. Chaque balle me terrorise. Tout mon corps se cabre, je nâarrive pas Ă maĂźtriser ce sentiment de panique comme une souris prise au piĂšge. La nuit sera 3h heures, le bruit des roquettes se mĂȘle Ă celui dâun orage. Si ça pouvait calmer les hommes dâarmes. 5h je mâendors enfin. Le lendemain, jâessaie de comprendre la situation locale devant chez moi, câest lâarmĂ©e, juste derriĂšre, les miliciens du Hezbollah. Ils sont une dizaine, entre 20 et 30 ans. Des foulards verts, les armes Ă lâĂ©paule, deux ou trois sont cagoulĂ©s. Ils ressemblent Ă des rambos orientaux. Le chef » mâoffre un cafĂ© tu travailles Ă Future TV ? la tĂ©lĂ©vision proche du Courant du Futur quâils ont prise dans le nuit. Je me recrie Non, non ! ». Ils blaguent en critiquant Sarkozy, et vĂ©rifient que jâaime bien » le Sayyed Nasrallah⊠Merci pour le cafĂ©. Au pas de course, je pars en quĂȘte de pain et de cartes tĂ©lĂ©phoniques. Dans mon frigo il ne reste que du tĂ©lĂ©phone sonne sans cesse les parents qui sâinquiĂštent, un ami journaliste en France, des potes libanais solidaires et surtout mon amoureux avec son cĂŽtĂ© bourru et tendre. Toute la nuit je me suis accrochĂ©e Ă ses textos, je les ai relus jusquâĂ les connaĂźtre par cĆur, Ă lâinstar de talismans protecteurs, une main agrippĂ©e Ă mon tĂ©lĂ©phone portable, seul lien avec lâextĂ©rieur. Cet homme que je ne connaissais pas il y a un an est devenue la personne la plus importante de ma vie, je mâen rends compte cette je nâai attendu le matin avec autant dâimpatience comme si le soleil allait dĂ©gager le conflit. LeĂŻla a reçu un coup de tĂ©lĂ©phone de son ex. Le danger rapproche ceux qui sâaiment ou se sont aimĂ©s⊠Ville morte Beyrouth est dĂ©serte. Une ville morte comme dans ces westerns amĂ©ricains oĂč les cow-boys, armes au poing attendent lâattaque imminente des bandits. DrĂŽle de contraste avec lâatmosphĂšre primesautiĂšre qui rĂ©gnait ces derniers jours, la floraison des gardĂ©nias et les janacondas qui forment des charmilles bleutĂ©es au dessus de la chaussĂ©e. Câest la grĂšve gĂ©nĂ©rale. Des manifestations contre lâenvolĂ©e des prix Ă©taient prĂ©vues Ă lâappel de la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale des travailleurs du Liban principale organisation syndicale du pays. DĂšs 7h30, elles ont Ă©tĂ© suspendues suite Ă lâexplosion dâune grenade Ă Korniche el Mazraa. LâarmĂ©e est dĂ©ployĂ©e, la route vers l'aĂ©roport bloquĂ©e, on entend des coups de feu prĂšs de lâUniversitĂ© libanaise, des affrontements seraient survenus entre Amal et le Courant du FuturâŠAu coin de ma rue, deux gros chars bleus ont pris place et les Forces de sĂ©curitĂ©s intĂ©rieurs viennent chercher des sandwiches chez mes voisins Ă©piciers, lâun des rares magasins restĂ©s ouverts aujourdâhui. Dimanche soir Ă Beyrouth Le ciel est laiteux, lĂ©gĂšrement rosĂ©. Sur la corniche bondĂ©e, le MP3 vissĂ© sur dans les oreilles, les joggeurs trottinent, profitant de la fraĂźcheur du soir. Certains superposent pulls et anorak pour suer davantage et perdre du poids. Ils font penser Ă des touristes sâextasient devant les flots mĂ©diterranĂ©ens tandis que les mateurs, adossĂ©s Ă la rambarde, fixent leurs regards sur dâautres ondulations. Elles font les pĂ©pettes Ă cette heure-lĂ les Libanaise, hauts talons, jeans hyper serrĂ©s, lunettes de soleil grignote du maĂŻs bouilli, on suçote une glace, on fume un narghilĂ©. Le marchand de cafĂ© ambulant fait tinter lâune contre lâautres ses petites tasses en porcelaine. Câest "nurses" sri-lankaises ou Ă©thiopiennes courent aprĂšs les gamins qui zigzaguent entre les contrebas, de vieux beaux se font bronzer et quatre papis jouent aux jeune homme et sa belle se racontent leurs rĂȘves assis sur un rocher. Dâautres amoureux plus ĂągĂ©s devisent en buvant un cafĂ©. A lâabri des regards, planquĂ©s dans les voitures, les couples illĂ©gitimes se bĂ©cotent. Câest dimanche soir Ă Beyrouth. printemps culturel Depuis quelques semaines, malgrĂ© lâassassinat Ă ZahlĂ© de deux membres du parti KataĂ«b, malgrĂ© la polĂ©mique autour dâun rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique illĂ©gal entretenu par le Hezbollah de Tyr au Mont-Hermel, malgrĂ© lâapproche dâune nouvelle session du Parlement, le 13 mai, pour Ă©lire le prĂ©sident de la RĂ©publique, mes amis ne me parle plus de politique ! Place Ă la culture. Or ce printemps est riche en Ă©vĂ©nements artistiques. Les Libanais sortent Ă nouveau dâautant que les prix des places pour ces spectacles sont tout Ă fait raisonnables entre 5 et 10 Habache, le critique littĂ©raire du quotidien Al Safir a qualifiĂ© ce concert dâhistorique dans son Ă©ditorial. Le chanteur azĂ©ri Alim Qasimov se produisait avec sa fille, un joueur de tar luth et un autre de Kamanche viĂšle. Le rĂ©pertoire de Qasimov, dâorigine paysanne, sâinspire de la tradition populaire et rurale. Il perpĂ©tue et renouvelle le mugham, cette poĂ©sie musicale qui mĂȘle lâĂ©pique au spirituel en Asie Centrale et au Moyen sur de gros coussins colorĂ©s, les artistes sâaccordent. Une courte introduction musicale, puis la main de Qasimov caresse son Daf tambour et la voix sâĂ©lĂšve. Rauque, en spirale, elle semble sculpter le silence, occuper lâespace de la scĂšne puis embrasser la salle toute entiĂšre. Un duo avec sa fille Fargana Ă©voque les amours de Majnoun et Leila. Le chant est pathĂ©tique, dĂ©sespĂ©rĂ©, intense. Et pourtant, ma pensĂ©e sâĂ©vade. Je ne sais ce qui se passe dans la tĂȘte des autres spectateurs mais, en concert, chaque fois, mon esprit sâenvole sur les volutes des notes vers des souvenirs, des ailleurs⊠Je suis loin, si loin... Et puis soudain, la lumiĂšre blafarde, le tonnerre des applaudissement, on se sens projetĂ©, comme une boule de flipper, hors de cette magie musicale et Festival de danse contemporaine sâachĂšve. Dans lâensemble, je reste frappĂ© par la violence des chorĂ©graphies prĂ©sentĂ©es. Gestes saccadĂ©s, musiques souvent hachĂ©es, corps qui se heurtent. Peu de sensualitĂ©, dâharmonie ou de douceur. Peut-ĂȘtre les spectacles sont-ils le reflet de notre monde actuel ?Au Théùtre Medina, le travail de la compagnie allemande Folkwang Tanzstudio, codirigĂ©e par Pina Bausch et Henrietta Horn, mâa Ă©blouit. En particulier, Auftaucher qui met en scĂšne cinq danseurs et cinq danseuses pour de multiples variations autour du couple, Attraction, rĂ©pulsion, jalousie, impulsion, joieâŠAu Théùtre Tournesol, une Libanaise rĂ©invente le flamenco. Sur une bande sonore rĂ©percutant un bombardement et des tirs dâarmes automatiques, elle danse seule sur la scĂšne, Ă©clairĂ©e par une lumiĂšre tamisĂ©e. Son corps est plein de colĂšre retenue. Ses bras parfois se tendent brutalement comme si elle plantait une Ă©pĂ©e dans le dos dâun ennemi invisible. Elle piĂ©tine le sol avec rage. Elle danse la guerre...Au Théùtre Monot, la musique pulse, sourde. Les danseurs de hip-hop Ă©voluent Ă un centimĂštre au-dessus du sol. Parfois, ils dansent sur les silences et câest encore plus beau. Le spectateur assis devant moi gĂȘne ma vision. Il tourne la tĂȘte Ă droite, sâincline ensuite Ă gauche, puis Ă droite, Ă gauche. Le type devant lui gigote de façon asymĂ©trique, Ă gauche, Ă droite, Ă gauche, Ă droite, comme les branches dâun essuie-glace. Moi-mĂȘme, je me penche alternativement et inversement, Ă droite, Ă gauche. Et câest toute la colonne des siĂšges situĂ©s dans le rang F du théùtre Monot qui oscillent en rythme, Ă droite, Ă gauche, droite, gauche. MaternitĂ©s Quatre de mes amies sont enceintes. Lâune dâelle vient dâaccoucher dâun garçon quâelle ne gardera pas elle est mĂšre-porteuse pour sa cousine qui ne pouvait enfanter suite Ă un cancer de lâutĂ©rus. Avec les autres ventres ronds » et leurs compagnons, nous allons barboter prĂšs de Amchit. Une maison bleue, une table dressĂ©e au bord de lâeau, de la musique cubaine et du bar grillĂ©. Les hommes et moi trinquons Ă lâarak, les femmes qui attendent » sont au partout dans le monde lorsquâun heureux Ă©vĂ©nement se prĂ©pare, la conversation roule sur les prĂ©noms Ma premiĂšre je lâai appelĂ©e Aya ce qui signifie Ă la fois le verset et lapuretĂ©. On dit par exemple une vie pure, une beautĂ© pure⊠» [ ou du canabis pur ! Surtout si tu es de la Beqaa », glisse un impertinent]. Imperturbable la maman poursuit Bon, le problĂšme câest que Aya est un prĂ©nom surtout adoptĂ© par les musulmans alors que mon mari est maronite ». Moi jâai appelĂ© mon fils Noureddine comme mon pĂšre mais les gens raccourcissent et disent Nour la lumiĂšre qui est un prĂ©nom fĂ©minin. » Dans ce foutu pays, je veux ĂȘtre utopique et mon second sâappelera Salam la paix », affirme rebelle ces prĂ©noms arabe qui arborent explicitement leur sens Karim le gĂ©nĂ©reux, Darine qui a deux maisons la terre et le paradis, Rim la gazelle, Ali noble, Chaker celui qui remercie, Rafik le compagnon de route, Tarek le voyageur, Farrah la joie, Feyrouz la Turquoise, Amal lâespoir, Bachir lâannonce de bonnes nouvelles, Chirine la douceâŠJoumana joyau, Amin le constant, Dounia la terre entiĂšreâŠUne petite brune Ă©coute ces propos, lâair un peu triste. Comme moi, elle nâappartient pas au club des futures maman et me chuchote câest dur pour moi dâentendre ça, jâai avortĂ© lâan dernier. » Au Liban lâIVG est prohibĂ© sauf si la grossesse prĂ©sente un risque mĂ©dical pour la mĂšre. Mais comme dans tous les pays, on sâarrange toujours moyennant finances. La petite brune sort de sa torpeur mĂ©lancolique. A prĂ©sent elle est en pĂ©tard contre le Liban. Je vais quitter mon pays et en trouver un autre sans chrĂ©tiens ni musulmans, avec que desâŠboudhiste ! », lance-t-elle. Elle ne comprend pas pourquoi une Libanaise ne peut transmettre sa nationalitĂ© parce quâelle est femme. Elle ne comprend pas pourquoi on sâĂ©tonne quâelle soit sexy tout en Ă©tant de Nabathiye et qui plus est chiite. Elle ne comprend pas pourquoi on sâintĂ©resse dâabord Ă sa confession plutĂŽt quâĂ sa personne. Elle comprend trop bien pourquoi les responsables religieux ont refusĂ© lâinstauration du mariage civil qui les aurait privĂ© de substantiels revenus tant il est vrai que, pour nâimporte quelle dĂ©marche auprĂšs dâun Ă©vĂȘque ou dâun cheikh baptĂȘme, mariage, annulation de mariage, changement de religionâŠ, il faut dâabord verser son colĂšre a jetĂ© un froid. On pique tous une tĂȘte dans la mer turquoise. Les ventres ronds flottent. Moi je reste pensive. DĂ©sir recomposĂ© DĂ©sir qui, sauf les prĂȘtres voudrait appeler ça manque ? », Nous parlons de quelque chose Ă la fois rĂ©el et imaginaire », Le paradoxe du dĂ©sir, câest quâil y a une extrĂȘme jouissance Ă ne pas encore en jouir », Le dĂ©sir ne doit jamais ĂȘtre interprĂ©tĂ© ».Ces citations et quelques autres, en anglais, en arabe et en français, tapissent un mur en plĂątre dans le lobby du Théùtre Medinat. Un mur, percĂ© dâune ouverture, qui porte en son milieu une Ă©tagĂšre sur laquelle sont posĂ©s des livres de Spinoza, Guettari et CortĂĄzar ainsi quâun cactus. Cette installation, excitante et piquante, est le fruit du travail de deux critiques dâart, lâune Nataza Ilic basĂ©e Ă Zagreb et lâautre Stephen Wright, chercheur Ă lâInstitut national de lâhistoire de lâart Ă cloison pour Ă©voquer une attraction ? Le paradoxe veut inciter le visiteur Ă dĂ©construire la dĂ©finition gĂ©nĂ©rale du dĂ©sir pour Ă©chapper Ă une vision normative. Echappez-vous, semble signifier la porte ouverte, fuyez les notions abstraites, figĂ©es qui enferment. Notre Ă©poque nâest pas Ă©rotique », confirme Stephen se ballade Ă travers les extraits dâĆuvres de Hölderlin, Joyce, Marx, Deleuze, Foucault, Rousseau, CharâŠJâaime particuliĂšrement un vers de ce poĂšte qui figure Ă gauche du mur Le poĂšme est lâamour rĂ©alisĂ© du dĂ©sir demeurĂ© dĂ©sir ».Cette installation clĂŽt le Home Works IV, un forum des pratiques culturelles qui se tient tous les deux ans Ă Beyrouth autour dâexpositions, de confĂ©rences, de spectacles. Aujourdâhui commence un festival de danse. Un oiseau m'a dit Il est parfois difficile dâaborder frontalement sa progĂ©niture. Les parents libanais utilisent alors une ruse que je trouve empreinte dâune ironique poĂ©sie. Ils disent Un oiseau mâa dit âŠ.que tu nâavais pas fini tes devoirs, que tu tâĂ©tais gavĂ© de fistiks cacahouettes avant le repas, que tu avais sĂ©chĂ© les cours, etc. ». Lâoiseau sert ainsi le subterfuge idĂ©al pour prĂ©server lâhonneur de petiot et lâautoritĂ© de lâ pĂšre de mon amie Julia nâa pas encore rĂ©alisĂ© que sa fille avait la trentaine bien sonnĂ©e. Pour lui glisser un reproche ou une question, il feinte lui aussi, remplaçant lâoiseau de service par le marc de la fin du dĂ©jeuner, observant dâun air pĂ©nĂ©trĂ© le fond de la tasse de sa fille prĂ©fĂ©rĂ©e, il assĂšne avec assurance Je vois dans le marc de cafĂ© que tu nâes toujours pas payĂ© de ton salaire de prof Ă lâuniversitĂ© libanaise, que tu as pris sept kilos et ne te nourris pas convenablement, que tu ne viens pas nous voir assez souvent, que tu sors avec cet enfoirĂ© de Jamil alors que Fadi tâattend depuis si longtemps, etc. »Un procĂ©dĂ© tout Ă fait adaptĂ©e Ă ce pays oĂč l'essentiel est de ne jamais perdre la face. PĂąquerettes et vinaigrette Ă Baskinta Le paysage Ă©voque la toile dâun peintre impressionniste. Des cerisiers en fleurs, un tapis de pĂąquerettes, quelques boutons dâor⊠Quand un timide rayon de soleil perce les nuages lourds de pluie, on dit ici que les souris se marient ». Alors les enfants turbulents partent Ă la recherche de ces improbables Ă©pousailles et les adultes, enfin tranquilles, peuvent boire le cafĂ© sur la terrasse face aux neiges pascales du Mont mâa invitĂ©e dans sa maison de famille Ă Baskinta, village situĂ© Ă 1200 mĂštres dâaltitude dans le Metn. Câest son grand-pĂšre qui a bĂąti cette demeure en pierre ocre en 1901. Baskinta signifie en syriaque la maison de la sagesse ». Appellation prĂ©monitoire, puisque ce lieu de villĂ©giature est aussi pays de littĂ©rature les Ă©crivains Georges Ghanem et MichaĂ«l Nouaymi, y sont enterrĂ©s. On voit le buste du second, ami intime du poĂšte Khalil Gibran, taillĂ© dans le roc. La main sous le menton, le romancier, semble contempler la vallĂ©e boisĂ©e qui plonge Ă lâOuest. Sa maisonnette est encore debout, percĂ©e en son centre par le tronc dâun la guerre civile, les chrĂ©tiens de la ville de ZahlĂ©, assiĂ©gĂ©e par les Syriens de lâautre cĂŽtĂ© du col, venaient sâapprovisionner en munitions Ă Baskinta. La famille de Roxane qui habitait Ă Beyrouth sâest elle aussi rĂ©fugiĂ©e dans le village du grand-pĂšre pendant les bombardements de la capitale, offrant ainsi aux enfants un an de vacances ». Aujourdâhui, ce sont les grosses chaleurs estivales de la ville que les citadins fuient Ă Baskinta tandis que ses habitants eux, montent encore plus haut dans des hameaux abandonnĂ©s lâ annĂ©e, le 8 septembre, la population de la rĂ©gion monte en cortĂšge jusquâĂ la chapelle Sadet el KhallĂ© sachant que Khall signifie vinaigre, je traduis le nom de cet Ă©difice religieux par Notre Dame de la Vinaigrette sans toutefois saisir exactement la nature du lien existant entre la Vierge et le condiment. Nous suivons le sentier fleuri jusquâĂ cette susdite chapelle de Notre-Dame-de -la-Vinaigrette, dĂ©couvrant au passage, des brins de thyms sauvages que nous cueillerons pour la salade du dĂ©jeuner. Est-ce la prĂ©sence de cette plante aromatique sur le chemin qui serait Ă lâorigine de cette fameuse histoire vinaigrette. Je me plait Ă lâ est la plus jeune dâune famille de quatre. Le choix des prĂ©noms de enfants mâintrigue il y a dâabord Rodrigue et ChimĂšne comme les hĂ©ros du Cid de Corneille, Roxane comme lâhĂ©roĂŻne du Cyrano de Rostand et⊠Chantal. Pourquoi ce prĂ©nom si plat aprĂšs avoir optĂ© pour dâautres si connotĂ©s. Parce que le prĂ©nom commençait par les mĂȘmes lettres que ChimĂšne », me rĂ©pond la famille. Certes !Sur les murs de la vieille maison familiale sont accrochĂ©s les paysages immortalisĂ©s par Rodrigue qui est Ă la fois photographe professionnel et randonneur amateur. Malheureusement une maladie dĂ©gĂ©nĂ©rative de lâĆil le rend progressivement aveugle. Cruel destin pour un homme de lâ cerisiers frissonnent, le crĂ©puscule rend les gens plus tendres. Il faut quitter moment du dĂ©part, je cueille une pĂąquerette pour lâeffeuiller lentement dans la voiture et mâassurer que mon amoureux mâaime toujours. J'arrache le dernier pĂ©tale blanc sur passionnĂ©ment ». Sans tricher ! week-end pascal Pour les chrĂ©tiens dâOrient, PĂąques est la grande fĂȘte de lâannĂ©e liturgique, plus significative que NoĂ«l puisque câest la rĂ©surrection du Christ qui fonde leur foi. Le monastĂšre syrien de Mar Moussa dâordinaire isolĂ© dans un silence recueilli, bourdonne comme une ruche. Familles chrĂ©tiennes de Damas ou d'Alep, expatriĂ©s, routards, tout le monde participe dĂšs le samedi Ă la cĂ©rĂ©monie de la rĂ©conciliation au terme de laquelle le fidĂšle prie successivement face aux quatre points cardinaux. Paulo, le prĂȘtre officiant, nous donne rendez-vous le lendemain à ⊠4 heures du matin pour la messe pascale. Pendant un instant, je pense quâil blague. Que neni ! Avant lâaube, chacun descend de la montagne vers le monastĂšre, Ă la lumiĂšre de bougies, de lampes torche ou de la pleine lune, pour se retrouver Ă lâintĂ©rieur de la chapelle plongĂ©e dans lâobscuritĂ© totale et un silence religieux portent une cagoule noire et une Ă©tole rouge vif. Les textes sont lus en arabe classique alors je pique du nez par intermittence. La cĂ©rĂ©monie dure trois heures, lente montĂ©e en puissance qui se termine par des youyous et un dabkeh danse traditionnelle arabe sur la terrasse du couvent. On se lance les uns aux autres du Messih raqam » Christ est ressuscitĂ© dont la rĂ©ponse attendue est raqam qan » vraiment il est ressuscitĂ© ; on heurte par jeux lâĆuf dur du voisin pour tenter dâen briser la coquille ; on croque des sablĂ©s Ă lâanis et du chocolat noir. A midi, exceptionnellement, il y aura de la viande et le soir, un bon petit vin rouge tirĂ© de vignes proches de festin terminĂ©, une discussion sâimprovise autour de Paulo sur lâavenir de la rĂ©gion. Pessimiste, le religieux affirme quâil sâagit dĂ©sormais de gĂ©rer le dĂ©sastre consĂ©cutif Ă la guerre en Irak. Puisque personne ne veut plus vivre ensemble, il faut donner Ă chaque communautĂ© religieuse ou ethnique le droit de se gĂ©rer elle-mĂȘme. On ne peut forcer personne Ă devenir citoyen dâun Etat qui nâest pas dĂ©sirĂ©. ArrĂȘtons dâabsolutiser la nation ! vitupĂšre le jĂ©suite. Pour Ă©viter les risques de guerre civile au Liban, la seule solution câest un Maronistan, un Hezbollahistan, un Druzistan etc. En Irak, il faut que les chiites et les sunnites obtiennent leur territoire comme les Kurdes ont le leur. » Je reste perplexe devant cette perspective de cantonisation qui me semble un renoncement insupportable au pluralisme. Pas sur en plus que ce soit le rĂ©el dĂ©sir des rentrer Ă Damas, je suis prise en stop par des chargĂ©s de mission dâune ONG française qui Ćuvre dans le dĂ©veloppement. SerrĂ©s dans leur voiture cahotante â les devises du pĂ©trole syrien ne sont visiblement pas investies dans les infrastructures routiĂšres du pays â nous traversons une plaine jaune et sĂšche. Un homme paumĂ© dans ce dĂ©sert hostile agite un drapeau. Câest un gardien qui signale le passage du train reliant une fois par semaine TĂ©hĂ©ran Ă Damas et qui aurait transbahutĂ© des armes interceptĂ©e par les Turcs. Jâimagine le stress de ce pauvre type dont la prĂ©occupation essentielle consiste probablement Ă se maintenir coĂ»te que coĂ»te Ă©veillĂ© pour ne pas louper les cinq minutes critiques du passage hebdomadaire de ce partenaire local de cet ONG est un prĂȘtre de village qui gĂšre un vaste domaine agricole. Avant de dĂ©peindre la triste situation hydraulique et politique de la rĂ©gion, il nous propose ses produits mĂ©lasse, raisins secs, huile dâolive. Pas question de dâexploiter la vigne autrement que pour le raisin Ă cause du caractĂšre trĂšs sunnite » de la terre a soif. Jadis, le village disposait de 23 sources. Toutes sont Ă©puisĂ©es. Cette annĂ©e, il a fait trĂšs froid -17°C, neigĂ© deux fois mais pas une goutte de pluie nâest tombĂ©e. On parle de commerce Ă©quitable des produits locaux, mais sâil nây a plus dâeau, ça ne sert Ă rien », relĂšve lucide un des chargĂ©s de mission. Il suggĂšre de privilĂ©gier lâarboriculture moins gourmande et notamment les amandiers qui, aprĂšs trois ans dâarrosage, ont lâavantage de la sobriĂ©tĂ©. Dans la rĂ©gion, lâEtat syrien a tout bonnement interdit aux paysans de planter du blĂ©, de lâorge ou des lĂ©gumes, cultures trop consommatrice en souci du pauvre curĂ©, son huile dâolive est dâexcellente qualitĂ© mais impossible Ă exporter Ă cause des problĂšmes politiques de la Syrie. LâONG propose de faire jouer ses rĂ©seaux de solidaritĂ© et de mettre en contact le partenaire syrien avec ses alter ego tunisien pour comparer les systĂšmes dâirrigation. La visite se termine par un tour dans lâĂ©glise Saint Julien un ermite originaire dâEdesse, dont le tombeau est vĂ©nĂ©rĂ© â phĂ©nomĂšne courant au Moyen-Orient â Ă la fois par les chrĂ©tiens et les musulmans. Le prĂȘtre a voulu faire analyser les os du saint et Ă©tudier la calligraphie syriaque du sarcophage mais sâest heurtĂ© Ă un refus de la part des autoritĂ©s ecclĂ©siales locales. Le sacrĂ© doit rester veille nous Ă©tions dans hautes sphĂšres de la spiritualitĂ© pascale et devisions de gĂ©opolitique. Aujourdâhui, jâĂ©coute ce curĂ© parler de problĂšmes concrets, de nappes phrĂ©atiques et de sol calcaire. Mais je sens que tout cela est reliĂ©, pour le pire et pour le meilleur aussi. les "tirs de joie" Lorsquâun leader politique libanais passe Ă la tĂ©lĂ©vision, il pleut des balles de Kalachnikov Ă Beyrouth. Hier, pour fĂȘter le discours de leur chef, Hassan Nasrallah, ses partisans ont tirĂ© en lâair. RĂ©sultat trois personnes blessĂ©es dont une 17h30, avenue de lâIndĂ©pendance dans le quartier dâAchrafieh, une passante a ressenti une vive douleur dans la poitrine avant de effondrer, touchĂ©e par une balle perdue qui lui a transpercĂ© le poumon, le pĂ©ricarde, le diaphragme et le foie. Elle sâen est sortie de justesse. Parfois, pendant la retransmission tĂ©lĂ©visĂ©e une bande passante rappelle quâil est interdit de tirer en lâair. Mais tant quâil nây aura pas de sanctions et que les ZaĂŻm les leaders communautaires ne sĂ©viront pas contre ces pratiques, il est peu probable que cessent les "tirs de joie". le sobhieeh Chaque mois, les femmes de la famille F. se rĂ©unissent toutes gĂ©nĂ©rations confondues. Ce jeudi-lĂ , câest au tour de la mĂšre de LeĂŻla de recevoir les tantes, cousines, niĂšces pour un sobheeh petit dĂ©jeuner gargantuesque. Les hommes sont exclus de ces retrouvailles mensuelles et chaleureuses. A 10h, elles sont toute lĂ , une vingtaine de femmes, voilĂ©es ou non, en robe ou en jean. La plus ĂągĂ©e a 82 ans, la plus jeune vient de naĂźtre et la moitiĂ© des convives a vĂ©cu en CĂŽte-dâIvoire. Sur la table, des manaĂŻches, du labneh, des oignons sauvages, des radis et du foul parfumĂ© Ă lâail. La maĂźtresse de maison sâest levĂ©e Ă 5 heures du matin pour prĂ©parer ce festin. En dessert, elle offre des oranges amers, un kenifĂ© gĂąteau au miel et au fromage Ă 1000 calories la portion et une espĂšce de gĂ©noise crĂ©meuse et colorĂ©e dont on trouve la rĂ©plique dans les boulangeries chinoises de mains piochent dans les plats. Ma voisine infirmiĂšre, nĂ©e Ă Abidjan a vĂ©cu en France, en Suisse, aux Etats-Unis et au Liban, sâest mariĂ©e avec un lointain cousin, a divorcĂ© au bout de six mois et dĂ©sormais sâoccupe dâune entreprise dâimport-export de fleurs entre lâAfrique et la France. Jamais je ne reviendrai vivre ici, mâexplique-t-elle. Le pays est trop instable et communautaire. Jâai passĂ© mon enfance en CĂŽte-dâIvoire en me dĂ©clarant libanaise. Point. Câest au Liban que jâai dĂ©couvert ma confession non seulement musulmane mais chiite !!! »LâhĂŽtesse a hĂ©sitĂ© Ă maintenir ce repas traditionnel. Son frĂšre se meurt dâun cancer dans une clinique Ă Bordeaux. Il souhaiterait finir ses jours lĂ oĂč il les a commencĂ©, en CĂŽte-dâIvoire tout en Ă©tant enterrĂ© au Liban, son pays. CompliquĂ© comment concilier des identitĂ©s en millefeuilles ?SitĂŽt le sohbiye terminĂ©, tout le monde se lĂšve et disparaĂźt. Avant de quitter, une amie de la famille qui porte le doux nom de SirĂšne prend ma tasse de cafĂ©, la renverse puis traduit » les dessins laissĂ©s par le marc. Tu vas recevoir une belle somme dâargent Alhamdullilha, tu hĂ©sites entre deux voies, lâune te donnera la joie laquelle mystĂšre ! et tu rencontreras une femme aux long cheveux et enceinte ». Jeune mariĂ©e, SirĂšne a une belle chevelure brun roux. Câest elle la femme enceinte que je dois rencontrer, jâen suis sĂ»re ! A mon tour, je joue les madames Soleil et lui prĂ©dit l'arrivĂ©e prochaine d'un bĂ©bĂ©. Elle sourit et reprend du KĂ©nifĂ© pour le futur enfant » A propos, aujourd'hui, jour de printemps, câest aussi la fĂȘte des mamans au Liban. Laure et Joseph Accepterais-tu de relirrrrre mon manuscrrrrrit ? »Ăa me pompe ! Je suis dâune humeur de chien et nâai aucune envie de parcourir la centaine de pages Ă©crites par la Doyenne de la facultĂ© des sciences de lâ comment dire non Ă cette voix qui chante au tĂ©lĂ©phone ? Oui, bien sĂ»r je lirai votre document avec plaisir »Je avons rendez-vous au CafĂ© des Lettres pour la remise du texte Ă corriger. Nada est une Libanaise dâune quarantaine dâannĂ©es. Un visage long, Ă©trangement rectangulaire posĂ© sur un corps immense et mince. Silhouette dâĂ©chassier, toute vĂȘtue de noir. Quand elle marche on dirait une danseuseJe tente dâĂȘtre aimable sans vraiment me convaincre moi-mĂȘme et rentre au studio avec le manuscrit sous le bras. Me voici Ă ma table de travail, le crayon rouge affĂ»tĂ©, prĂȘte Ă dĂ©zinguer, griffonner, gribouiller. VĂ©ritable sniper de la correction, je ne laisserai rien puis dĂšs les premiĂšres phrases, le charme agit. Des phrases simples et limpides se succĂšdent pour raconter lâhistoire de Joseph et Laure, les parents de la Doyenne de la facultĂ© des sciences de lâEducation. Un rĂ©cit dâengagement humaniste au sein d'un couple soudĂ© par un amour mĂšre de Nadia, nĂ©e en 1929, dĂ©cĂ©dĂ©e en 1997, fut une grande figure de la lutte pour les droits des femmes au Liban et dans le monde arabe membre du ComitĂ© des droits de lâhomme de lâOnu, vice-prĂ©sidente du Conseil International des Femmes, vice-prĂ©sidente de la FĂ©dĂ©ration Arabe des Femmes et prĂ©sidente du Conseil National Libanais pour les femmes. Je la vois Ă travers les mots de sa fille Ă©lĂ©gante, attentive au dĂ©tail, fĂ©rue d'arts et de lettres, recevant peintres et romanciers Ă sa table, belle certainement et surtout amoureuse jusquâĂ la fin dâun grand enfant idĂ©aliste⊠Elle l'a rencontrĂ© sur un lit d'hopital, il avait pris un mauvais coup lors d'une le pĂšre, fut un avocat rĂ©putĂ©, activiste des droits humains, fondateur en 1969 du Parti DĂ©mocratique Libanais et prĂ©sident de lâAssociation Libanaise des Droits de lâHomme. Il mourut en 1995, au lendemain de sa nomination comme ministre de lâEnvironnement dans le gouvernement de Rafic Hariri Leur fille les prĂ©sente par petites touches, Ă travers des anecdotes qui dĂ©voilent une maison du bonheur, malgrĂ© la guerre civile et le suicide dâune de leur fille. Le texte dĂ©gage tant dâamourâŠJe me la joue plus modeste lors de notre deuxiĂšme rendez-vous avec Nada, dans un bar cosy installĂ© Ă lâĂ©tage dâune ancienne demeure beyrouthine. Nada rĂ©pond avec douceur Ă toutes mes questions sur Laure et Joseph, le secret de leur couple, le moteur de leur engagement⊠Toujours cette voix chantante. Câest magnifique de parvenir Ă travers les mots Ă faire aimer aux lecteurs, en lâoccurrence Ă une lectrice mal lunĂ©e, ces inconnus cĂ©lĂšbres, ses parents Laure et Joseph Moghaizel. Souk Ă SaĂŻda Je traĂźne ma tristesse dans le souk de SaĂŻda. Lâodeur de pain chaud se mĂȘle Ă celle du cafĂ© moulu. Des poulets dĂ©capitĂ©s pendent Ă des crochets de fer. Les rougets, gueule ouverte, me fixent de leur yeux vitreux. Plus loin, les alignements sages de chaussettes succĂšdent aux piles de soutiens gorges couleurs pastels, taille femmes nĂ©gocient leurs foulards mordorĂ© avec de fines dentelles pour la mĂšre, en nylon rouge vif pour la la route asphaltĂ©e, au milieu des voitures surgit soudain un cavalier au galop, crĂ©ant un joyeux bordel dans la circulation dĂ©jĂ SaĂŻda, l'ex-Premier ministre Rafic Hariri veille du haut d'immenses affiches. Photos en pieds, portrait en solo ou avec son fils, le miliardaire sunnite est partout. L'arĂŽme vanillĂ© des patisseries m'Ă©coeurent. Je quitte le centre pour la mer. La digue est longue, le vent glacĂ© et le soleil agressif. Un bataillon de mouettes au garde-Ă -vous tournent le dos aux flots Ă©meraudes. Les oiseaux attendent je ne sais quoi. Moi aussi jâ que le vent apaise mes remous intĂ©rieurs. Je t'attends... Jâai rencontrĂ© Arafat » Ahmad Ă©voque la rencontre sans forfanterie. Fin des annĂ©es 70, le Liban se trouve plongĂ© dans la tourmente de la guerre civile. LâOLP a encore son siĂšge Ă Beyrouth. Les Syriens sont arrivĂ©s en 1976 et les IsraĂ©liens en 1978. Il y a aussi des marines amĂ©ricains, des soldats français, des Italiens... BientĂŽt, les Iraniens pousseront leurs pions. Le Pays du CĂšdre est alors un terrain de jeu pour tous les acteurs rĂ©gionaux et internationaux de la Guerre froide. Ahmad, Ă peine sorti de lâadolescence, joue encore au foot. Un aprĂšs-midi, sur le stade oĂč il dribble, apparaĂźt un homme barbu coiffĂ© dâun keffieh noir et blanc. Câest Yasser Arafat. PoignĂ©e de mains, Ă©changes de propos autour du foot, de la politique, de la guerre⊠Quelques semaines plus tard, Ahmad rejoint les partisans libanais des fedayins palestiniens. On lâentraĂźne au maniement de lâAK47, il coiffe lui aussi le keffieh et professe des idĂ©es famille dâAhmad est sunnite et dâorigine modeste. Son pĂšre a deux Ă©pouses et huit enfants. Câest une espĂšce de Rhett Butler libanais, qui a fait sa pelote pendant le conflit grĂące Ă la contrebande de cigarettes. Il apprĂ©cie peu lâengagement de son fils. Pour calmer ses ardeurs de combattants gauchistes, il lâenvoie au paradis de la consommation, aux Etats-Unis. Ahmad dĂ©barque seul en Californie, y rencontre une AmĂ©ricaine, se marie et fait un enfant. Un mariage pour les papiers se transforment en une forte histoire d'amour. Sa belle-mĂšre est danoise et son beau-pĂšre mexicain, ils ont vu le film polĂ©mique Jamais sans ma fille, tirĂ© du best-seller de Betty Mahmoody et vivent dans la crainte quâAhmad nâenlĂšve un jour leur petite-fille pour lâemmener dans ce Moyen-Orient si effrayant vu de Los seize ans dâAmĂ©rique et un divorce, Ahmad dĂ©cide de rentrer au pays. Il arrive Ă Beyrouth les poches vides, sans plan de carriĂšre. Tâas donc rien fait lĂ -bas », rĂąle son pĂšre inflexible. Le Liban quâil retrouve a bien changĂ©. Marx nâest plus Ă la mode, le Mur de Berlin est tombĂ©, il faut faire de lâargent, profiter de la reconstruction. Il se sent un peu Ă©tranger dans son propre pays, sympathise surtout avec les autres histoire, il me lâa racontĂ©e lors dâune interview en 1998 devant une glace Ă la fraise. Je le retrouve dix ans plus tard devant un verre de kefraya, rĂąblĂ©, coiffĂ© en brosse, toujours trĂšs beau, juste un peu vieilli. Il a refusĂ© de rentrer dans lâentreprise familiale de cigarettes, prĂ©fĂ©rant mettre ses talents au service dâune boite internationale. DâaprĂšs ce que jâai compris, il joue les pompiers quand des problĂšmes se posent au sein des filiales d'un groupe qui vend des programmes Ă©ducatifs...amĂ©ricains. Souvent entre deux avions, il voyage partout dans le monde, surtout dans le Golfe. Etrange mĂ©lange de grande douceur et de fermetĂ©, Ahmad fait merveille du Caire Ă me perds dans son appartement qui contient six fois mon deux-piĂšces parisiens. Au quatriĂšme Ă©tage du mĂȘme immeuble habitent ses parents, au second il y a son frĂšre aĂźnĂ© et tout en haut, une soeur. Le matin, la maman bas le rappel pour partager le labneh et les olives du petit-dĂ©jeuner. Parfois les neveux et niĂšces dĂ©barquent le soir chez ram tonton Ahmad. Cette cohabitation familiale intergĂ©nĂ©rationnelle nâest pas rare au sâest remariĂ© avec une Libanaise. Ăa a durĂ© six mois. AmĂ©ricain au Liban, Libanais aux Etats-Unis, câest une identitĂ© pas trĂšs facile Ă gĂ©rer. Garantir l'avenir Dans lâĂ©dition du 7 mars de LâOrient-le-Jour, lâAssociation du Foyer de lâEnfant Libanais AFEL publie un appel Ă la gĂ©nĂ©rositĂ© des lecteurs 30 ans ont passĂ© dâamour, de don, de partage et de difficultĂ©s, dâespoir pour un meilleur avenir des enfants ». Et juste au dessus, je tombe sur un autre insert publicitaire ProtĂ©ger votre voiture, bureau, magasin, appartement, du risque de terrorisme/guerre/guerre civile, par un plan dâassurance exclusif, couvrant valeur entiĂšre. Prix Ă©tudiĂ©s. North Assurance. Appelez le 01/511 995. »Je me demande parfois si la rĂ©daction de ce journal ne fait pas exprĂšs de juxtaposer ainsi les encarts de pub afin de susciter une rĂ©action et dâillustrer la schizophrĂ©nie du pays ?Pour sauver le Liban, faut-il investir sur les enfants ou sur une bonne assurance ? Chaud-froid dans le Chouf Notre convoi a enfin quittĂ© Beyrouth. Nous devions partir trĂšs tĂŽt mais le temps de trouver les moufles des uns, les bonnets de autres et dâengouffrer les croissants aux amandes de chez Ali Baba, le soleil est dĂ©jĂ haut. La mĂ©tĂ©o sâest plantĂ©e, elle annonçait un grand soleil et c'est la purĂ©e de pois. On s'entasse dans les 4X4, mon prof dâarabe et sa famille, son beau-frĂšre et ses gamins, une cousine esseulĂ©e et une amie enceinte sur le point dâaccoucher. AprĂšs une pause manouchĂ© pour les petits sorte de pizza mais en bien meilleur, une pause cafĂ© pour les grands, une pause pipi pour tout le monde, nous voici dans le massif du Chouf, en pays Druze. Quelques vieux en habits traditionnels observent moqueurs notre dĂ©barquement. AprĂšs une heure de marche, le groupe redescend manger, sauf mon prof dâarabe et moi. On chausse les raquettes et Ă nous les grands Ă©charpes de brumes sâaccrochent aux branches de cĂšdres centenaires. On ne parle pas, ou si peu. Rompre la paix de cet espace immaculĂ© serait indĂ©cent. Seul le chouik chouik de nos raquettes rĂ©sonne dans la montagne. Notre dĂ©marche ressemble Ă celle de pingouins malhabiles. Je me marre en silence. La neige enivre. A travers le frimas, jâaperçois mon prof, lĂ©gĂšrement voĂ»tĂ©e, esquisser quelques saut de carpes comme un personnage de dessins animĂ©s. Il est heureux et chantonne. Sur le bas cĂŽtĂ©, une Ă©trange fleur Ă©merge du givre. Sa corolle violette tachetĂ©e de jaunes est un miracle de couleur dans cet univers la pente augmente, la pensĂ©e sâĂ©paissit, devient lourde, colle aux pas. Le poids de la fatigue pĂšse. Puis, au fur et Ă mesure de la progression, lâesprit sâĂ©pure, sâaccroche Ă la nature, sâĂ©gard en rĂȘveries au rythme de la marche. Droite, gauche. Droite, gauche. Je pourrai aller au bout du croisons un club de randonneurs. Leur guide Ă©change quelques mots avec mon compagnon de marche. En lâespace de cinq minutes, je les vois troquer leur numĂ©ro de portable lâun informe lâautre quâil lance un label de commerce Ă©quitable et lâautre rĂ©torque que justement » lui-mĂȘme est producteur dâhuile dâolives. Je reste stupĂ©faite par la capacitĂ© des Libanais Ă mĂȘler loisirs et business nâimporte oĂč, mĂȘme sur les pentes enneigĂ©es du Chouf. Jâai vu des cartes de visites sâĂ©changer entre inconnus dans la salle dâattente dâun cabinet mĂ©dical, dans l'ascenseur entre le rez-de-chaussĂ©e et le troisiĂšme Ă©tage, dans la file dâattente d'un cinĂ©ma⊠Pas de temps mort pour le commerce chez les descendants des PhĂ©niciens !Au sommet, le vent souffle. La crĂȘte est chauve, sans neige. Nous grignotons pommes et des manaĂŻches avant de regagner la plaine et puis la Ă©puisĂ©e et gelĂ©e, je me suis effondrĂ©e sur le canapĂ© de mon studio, toute lumiĂšre allumĂ©e, bercĂ©e par le ronron du chauffage Ă©lectrique. Je mâenfonce dans un songe un paysage tout blanc, le brouillard si dense quâil dĂ©gage une odeur Ăącre, des flocons gĂ©ants qui tombent drus avec un bruit de tonnerre. Oui, câest ça, ils tambourinent. Merde ! je ne rĂȘve pas ! Il est Ă peine 22 heures, les Sri Lankaises du dessus frappent Ă la porte, hurlent pour que je me rĂ©veille. Le studio est envahi par une Ă©paisse fumĂ©e qui pue le plastique. Quelques flammes lĂšchent dĂ©jĂ le mur de la mezzanine, on se prĂ©cipite, on Ă©teint le feu naissant. Câest un court-circuit. Le voisin du dessous, beaucoup plus anxieux que moi-mĂȘme qui suis encore Ă moitiĂ© dans mon rĂȘve, mâinvite Ă passer la nuit chez lui. Je remercie tout le monde. Câest un jeu de mot un peu facile mais je leur dois une fiĂšre chandelle ! Rahet khatife elle a Ă©tĂ© enlevĂ©e ! Pour convoler en juste noce au Liban, il faut que les familles des futurs Ă©poux soient dâaccord. Dans le cas contraire, il arrive, encore aujourdâhui, que le garçon enlĂšve la jeune fille. Il sâagit dâun khatife. Mais parfois, ce kidnapping romantique nâest quâun subterfuge pour Ă©viter de payer la noce au prix forts. En cas de gĂȘne financiĂšre, on simule le rapt, avec la complaisance des parents, et le mariage se cĂ©lĂšbre en catimini, Ă moindre coĂ»t. A lire ! La Coquille, Moustafa KhalifĂ©, Actes Sud, 2007Jâai lu nombre de tĂ©moignages sur lâunivers carcĂ©ral. Jamais pourtant un rĂ©cit comme celui de La Coquille, qui raconte la dĂ©tention dâun prisonnier politique syrien, ne mâavait bouleversĂ© Ă ce point. Jâen suis sortie groggy. Est-ce parce que la Syrie fut un temps ma seconde patrie ? Je ne crois Coquille nâest pas seulement un tĂ©moignage, câest une Ćuvre littĂ©raire trĂšs tenue, au bout duquel on constate avec effroi que le rĂ©gime dictatorial parvient, malgrĂ© lâincroyable rĂ©sistance de lâĂȘtre humain, Ă lâabĂźmer de façon dĂ©finitive. Lâhumiliation, la torture physique et moral, le sevrage de respect, de sympathie, dâamour rendent fou, au mieux laissent une trace indelebile. Et je crois que je refuse, du fond de mes tripes, la notion du plus jamais ou du trop tard, plus rien a faire. Or ce livre montre quâexiste quelque chose de trĂšs prĂ©cieux chez les hommes - je ne sais lui donner un nom - que dâautres hommes sâacharnent Ă faire disparaĂźtre. Pourquoi ? Je lâignore. ⊠lâhomme ne meurt pas en une seule fois, Ă©crit lâauteur, Chaque fois quâun proche, un ami, une connaissance Ă lui meurt, la place que ce proche ou cet ami occupait meurt dans lâĂąme de cet homme. Avec le temps, avec les morts qui se succĂšdent, il meurt en nous de plus en plus dâendroits. Moi je porte en moi un grand cimetiĂšre. » Tel est lâamer constat de Moustafa KhalifĂ© aprĂšs treize ans, trois mois et trois jours de dĂ©tention en cauchemar de Moustfa Khalife commence Ă lâaĂ©roport de Damas, Ă son retour de France oĂč il a achevĂ© des Ă©tudes de cinĂ©ma. DĂšs son arrivĂ©e, il est cueilli par la police politique syrienne et accusĂ©, de façon absurde car il est chrĂ©tien melkite, de faire parti du mouvement des FrĂšres musulmans. On est en 1982, le prĂ©sident Hafez Al Assad au pouvoir a lancĂ© dans tout le pays un terrible mouvement de rĂ©pression. Moustafa KhalifĂ© va payer trĂšs cher le mauvais timing du retour dans son pays natal. AprĂšs de terribles tortures dans les sinistres locaux de la SĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale, il est envoyĂ© en plein dĂ©sert dans un lieu dont le nom fait encore trembler en Syrie la prison de Tadmor. Cet immense centre de dĂ©tention - aujourdâhui fermĂ© - fut le théùtre de toutes les abjections. Les noms des tortures sonnent comme des rites initiatiques sadiques la chaise allemande qui Ă©tire la colonne vertĂ©brale, les mouvements de sĂ©curitĂ© imposĂ© au dĂ©tenus pour vĂ©rifier quâil nâa rien cachĂ© dans son anus, le shabeh qui suspend des heures le corps du prisonnier⊠Les geĂŽliers dĂ©ploient une inventivitĂ© incroyable pour humilier leur proie, leur faisant manger de la morve, des souris, boire lâeau des Ă©gouts, les obligeant Ă imiter toutes sortes dâanimaux, les soumettant sans cesse au fouet. Quand je sortirai de prison, je boirai des quantitĂ©s astronomiques dâeau, dâarak, de whisky, toutes sortes de boissons froides et chaudes, pourtant je nâarriverai pas Ă me dĂ©faire de la sensation que la morve de ce policier est collĂ©e Ă mon estomac, mon gosier, et quâelle refuse de sortir. » MĂȘme la promenade est souffrance, le prisonnier doit se tenir tĂȘte courbĂ©e, yeux fermĂ©s tenant lâĂ©lastique du pyjama de son compagnon dâinfortune qui marche devant lui sous peine dâĂȘtre pointĂ© », c'est-Ă -dire fouettĂ©. Je marche dans cette colonne qui tourne autour de la cour ⊠Je me demande quelquefois quâest-ce que je suis ? Un homme ? Un animal ? Une chose ? »Pour combler les plages immenses dâune immobilitĂ© imposĂ©e, KhalifĂ© pratique le rĂȘve Ă©veillĂ© pensĂ©es Ă©rotiques au dĂ©but, puis pendant lâannĂ©e de la faim » oĂč le dĂ©jeuner se limite Ă trois olives et le dĂźner a une cuillĂšre de confiture ou un Ćuf, le prisonnier rĂȘve de festin de viandes grasses Mais si je pouvais en quelque sorte assouvir les besoins suscitĂ©s par mes rĂȘveries Ă©rotiques, il mâĂ©tait impossible de satisfaire ceux que dĂ©clanchaient mes rĂȘves culinaires ! »Lâauteur va souffrir doublement de cet enfermement accusĂ© dâĂȘtre espion et athĂ©e, il se retrouve ostracisĂ© par les quelque 300 codĂ©tenus de sa cellule. Il est lâimpur, Ă qui lâon ne peut parler, quâil est dĂ©fendu de toucher, que lâon menace de mort. Lâhomme se crĂ©e alors une coquille et commence Ă Ă©pier, en silence. Chaque dĂ©tail, il va le mĂ©moriser et se rĂ©citer quotidiennement le texte de ce qui deviendra ce journal aujourdâhui publiĂ©. La mĂ©morisation â du Coran, du nom et de lâorigine des exĂ©cutĂ©s⊠- devient repĂšre essentiel, moyen de survie dans cet espace hors du temps oĂč les prisonniers se prĂ©cipitent sur la page dâun journal que le vent, un jour de tempete, a fait pĂ©nĂ©trer dans la cellule et qui nourrira leurs conversations deux annĂ©es de rĂ©cit tĂ©moigne de la lĂąchetĂ© collective mais aussi de moments de solidaritĂ© lorsquâ un prisonnier doit ĂȘtre opĂ©rĂ© au sein de la cellule et que les dĂ©tenus fabriquent le scalpel Ă partir de boĂźte de sardines et lâalcool avec la confiture du petit-dĂ©jeuner. Le patient sauvĂ© sera finalement pendu, un an plus recrĂ©e dans cet espace confinĂ© une sociĂ©tĂ© avec ses codes et ses postes » il y a les tasseurs, de gros balaises qui, dans une petite cellule oĂč lâon peine Ă se mettre chacun tĂȘte bĂȘche pour dormir, vont pousser les rangs, il y a le chef des prisonniers cooptĂ© qui distribue la nourriture et gĂšre les problĂšme logistiques, il y a les jeunes pousses qui reçoivent double portion de nourriture parce quâils sâoccupent dâarracher les dents cariĂ©esâŠAprĂšs une dĂ©cennie de silence, un compagnon de cellule vient enfin rompre le silence de KhalifĂ© qui semble presque effrayĂ© par lâintensitĂ© du sentiment dâamitiĂ©. Avec cet ami, poĂšte et artiste, il retrouve de menus plaisirs dans la prison de Tadmor ensemble ils pratiquentâŠla conversation, jouent aux Ă©checs avec des pions fabriquĂ©s Ă partir de la mie de pain, peignent en grattant des morceaux de pain brĂ»lĂ© pour obtenir de la poudre noir, de la sauce tomate pour la rouge⊠La Coquille craque alors comme lorsque KhalifĂ© pleure devant les premiers concombres arrivant dans la cellule leur odeur, la couleur verte rĂ©veillent tout dâun coup trop de vie dans cette prison du bout de ce tunnel, il nây a pas de happy end. Certes, KhalifĂ© est libĂ©rĂ© il refuse pourtant obstinĂ©ment de signer un remerciement au prĂ©sident pour ce geste de clĂ©mence et câest son frĂšre qui posera son paraphe. Pourtant je nâarrivais pas Ă ĂȘtre gai, et pas une fois je ne pus rire de bon cĆur. Est-ce que la joie Ă©tait morte en moi au milieu de toute cette mort ? Allais-je rester comme ça ? Pourquoi ? Allais-je continuer Ă porter en moi des monceaux de supplice et de mort qui Ă©toufferaient tout ce que la vie peut avoir de beau ? » Lâhomme revient de si loin quâil semble errer sans attache. Depuis que je suis sorti de prison, je sens entre moi et les autres, mĂȘme les plus proches, mes frĂšres, ou Lina, un fossĂ© impossible Ă combler ». Sa vie semble gelĂ©e. A nouveau, KhalifĂ© se rĂ©fugie dans sa coquille. Le printemps pointe son nez Une lumiĂšre plus jaune. Un soleil caressant. Une brise lĂ©gĂšre et douce. Le matin, un oiseau pĂ©pie sous ma fenĂȘtre. Le soir, les chats miaulent Ă fendre lâĂąme. LâĂ©picier arbore un sourire nouveau. LassĂ©e par les oranges, les mandarines et les pommes rouges, je guette lâarrivĂ©e des fraises sur lâĂ©tal du marchand des quatre-saisons. Je veux croire au printemps et dĂ©laisse le manteau. Sur la terrasse du CafĂ© Costa, jâai remarquĂ© un petit carrĂ© ensoleillĂ© Ă partir de 10h du matin oĂč il fait bon lire la phrasĂ©ologie pompeuse du quotidien francophone lâOrient-le-Jour. On prĂ©cipite la saison en Ă©chafaudant mille projets de randonnĂ©es le sommet culminant du pays, Qornet el saoda 3083 m ou alors plus modestement le Mont-Hermon 2814. Les Libanais ne boudent plus la corniche. Ils sây retrouvent en bandes, lâunitĂ© de base au Liban oĂč lâon ne peut envisager se rendre seul ni au cinĂ©ma, ni au théùtre, ni au restaurant. On sort en duo ou Ă quinze !LâarrivĂ©e de la nouvelle saison chasse les sombres prĂ©dictions de guerre, les relĂšgue vers lâhiver. Je veux y croire. Mais le chauffeur de taxi nâest pas dâ Tu verras, habbibi, il va y avoir la guerre en Ah, tu crois. Et pourquoi dans un mois ?- Parce que maintenant, il fait encore trop froid !Beyrouth est un microcosme qui tangue au grĂ© de vagues rumeurs. Elles enflent et se propagent pas seulement dans lâhabitacle des taxis mais aussi dans les milieux avertis », comme au sein de cette trĂšs sĂ©rieuse ONG libanaises oĂč se dit volontiers quâIsraĂ«l va lancer la bombe atomique sur les bases du HezbollahâŠ. Des bĂȘtises, rĂ©torque mon voisin Ali-le-sage. Le printemps, câest la vie, ça se respecte ».Dans un pays au bord du gouffre, oĂč jâĂ©prouve parfois un certain malaise Ă me sentir si heureuse, si amoureuse, ce printemps qui sâoffre Ă tous avec sa connotation de renouveau mĂȘme illusoire, apaise mon sentiment de culpabilitĂ©, la revĂȘt dâun fragile vernis de lĂ©gitimitĂ©. Le keffieh Mon pĂšre m'a offert un keffieh noir et blanc, dĂ©nichĂ© dans un souk en Syrie. Ce foulard, devenu avec Yasser Arafat l'emblĂšme de la cause palestinienne, me vaut souvent des sourires ou des clins d'oeil complices Ă Beyrouth. Il faut dire que j'habite Hamra, un quartier mixte et plutĂŽt ouvert. Ce week-end, je suis invitĂ©e Ă SaĂŻda, dans le sud, fief sunnite du dĂ©funt Premier ministre Rafic Hariri. Mon hĂŽtesse me demande gentiment de troquer mon keffieh contre un foulard en mousseline bleu. Dans la sociĂ©tĂ© libanaise hyperpolarisĂ©e, vĂȘtements et couleurs traduisent, qu'on le veuille ou non, une appartenance partisane. Vert et jaune c'est le Hezbollah, orange le Courant Patriotique Libre d'Aoun, bleu le Courant du Futur de Hariri..."MĂȘme mon porte-clĂ© orange, je prĂ©fĂšre le cacher", explique cette femme chiite qui voue aux gĂ©monies tous ces partis responsables selon elle de l'impasse actuelle.
Une Hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prĂ©voyait jusquâaux moindres orages, Et devant quâils fussent Ă©clos, Les annonçait aux Matelots. Il arriva quâau temps que le chanvre se sĂšme, Elle vit un manant en couvrir maints sillons. Ceci ne me plaĂźt pas, dit-elle aux Oisillons Je vous plains ; car pour moi, dans ce pĂ©ril extrĂȘme, Je saurai mâĂ©loigner, ou vivre en quelque coin. Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ? Un jour viendra, qui nâest pas loin, Que ce quâelle rĂ©pand sera votre ruine. De lĂ naĂźtront engins Ă vous envelopper, Et lacets pour vous attraper, Enfin mainte et mainte machine Qui causera dans la saison Votre mort ou votre prison Gare la cage ou le chaudron ! Câest pourquoi, leur dit lâHirondelle, Mangez ce grain; et croyez-moi. » Les Oiseaux se moquĂšrent dâelle Ils trouvaient aux champs trop de quoi. Quand la chĂšneviĂšre fut verte, LâHirondelle leur dit Arrachez brin Ă brin Ce quâa produit ce maudit grain, Ou soyez sĂ»rs de votre perte. - ProphĂšte de malheur, babillarde, dit-on, Le bel emploi que tu nous donnes ! Il nous faudrait mille personnes Pour Ă©plucher tout ce canton. » La chanvre Ă©tant tout Ă fait crue, LâHirondelle ajouta Ceci ne va pas bien; Mauvaise graine est tĂŽt venue. Mais puisque jusquâici lâon ne mâa crue en rien, DĂšs que vous verrez que la terre Sera couverte, et quâĂ leurs blĂ©s Les gens nâĂ©tant plus occupĂ©s Feront aux oisillons la guerre ; Quand reginglettes et rĂ©seaux Attraperont petits Oiseaux, Ne volez plus de place en place, Demeurez au logis, ou changez de climat Imitez le Canard, la Grue, et la BĂ©casse. Mais vous nâĂȘtes pas en Ă©tat De passer, comme nous, les dĂ©serts et les ondes, Ni dâaller chercher dâautres mondes ; Câest pourquoi vous nâavez quâun parti qui soit sĂ»r Câest de vous renfermer aux trous de quelque mur. » Les Oisillons, las de lâentendre, Se mirent Ă jaser aussi confusĂ©ment Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre Ouvrait la bouche seulement. Il en prit aux uns comme aux autres Maint oisillon se vit esclave retenu. Nous nâĂ©coutons dâinstincts que ceux qui sont les nĂŽtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu.
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Ăâ°tymologie CHEVAL, AUX, subst. masc. Ăâ°tymol. et Hist. A. DĂ©but xiie s. dĂ©signe l'animal Lois G. le ConquĂ©rant, Ă©d. J. E. Matzke, ç 5 ; ca 1100 Roland, Ă©d. J. BĂ©dier, 890 ; spĂ©c. ca 1195 cheval dĂ©signe le mĂÂąle Ambroise, Guerre sainte, 8296 ds ive ; 1873 dĂ©signe la viande Dumas ; 1. ca 1100 as chevals Ă montĂ©s sur des chevaux Ă» Roland, 1095 ; d'oĂÂč ca 1100 interj. as chevals ! ordre de monter Ă cheval Roland, 2986 ; av. 1661 Ă cheval Ă Ă califourchon Ă» St Amand ds Fur. Ă cheval sur des coquesigruĂs ; 1835 fig. ĂÂȘtre Ă cheval sur Ă ĂÂȘtre trĂšs strict, ferme sur Ă» Ac. ; a 1160-70 gent a cheval Ă soldat Ă cheval Ă» Wace, Rou, III, 2651 ds Keller, p. 262a ĂąËâ 1668, MoliĂšre, Amphitryon, I, 1 ; av. 1511 hommes de cheval Ă cavaliers Ă» Comm., IV, 1 ds LittrĂ© ; chevaux Ă soldats Ă cheval Ă», v. chevau-lĂ©gers ; b 1690 Ă Ă©quitation Ă» Fur. ; av. 1866 monde du cheval L. Reybaud ds Lar. 19e ; 2. a fin xiiie s. ĂÂȘtre a cheval Ă ĂÂȘtre insolent Ă» DeuxiĂšme coll. anglo-norm. des Mir. de la Ste Vierge, Ă©d. H. Kjellman, 48, 179 ; p. ext. av. 1622 mettre son opinion a cheval Ă la faire prĂ©valoir Ă» F. de Sal., Aut. de ms. Chigi, fo96a ds Gdf. Compl. ; b 1579 estre mal a cheval Ă ĂÂȘtre mal Ă l'aise Ă» Lariv., les Ecol., V, 3, ibid. ; c av. 1592 monter sur ses grands chevaulx Ă s'emporter Ă» Mont., iv, 193 ds LittrĂ© ; 3. 1539 medecine pour les chevaulx Est. ; d'oĂÂč fig. 1690 mĂ©decine de cheval Fur. ; 1690 travail de cheval ibid. ; 1798 fiĂšvre de cheval Ac. ; 4. 1690 fig. cheval de bataille Fur. ; 5. emplois fig. s'appliquant Ă une pers. 1670 cheval de carosse Ă homme grossier ou brutal Ă» MoliĂšre, Le Bourgeois gentilhomme, II, 2 ; 1828 arg. cheval de retour Ă rĂ©cidiviste Ă» Vidocq, MĂ©m. ds Esn. ; 1829 Hugo, Le Dernier jour d'un condamnĂ©, 667 ĂąËâ Ollendorff ĂąËâ ds Quem.. B. jeux au chevau fondu Gringore, Sottie contre Jules II, 109 ds Recueil de Sotties, Paris, Ă©d. E. Picot, 1904, t. 2, p. 139 ; 1556 cheval de bois Argenterie de la reine, fos1 et 13 ds Gay ; 1680 fortif. cheval de frise Rich. ; 1768 technol. cheval Ă support Ă» Encyclop. t. 27, ardoiserie d'Anjou, p. 12a ; 1891 petits chevaux dĂ©signe un jeu de hasard H. Bauer, au Soleil, Echo de Paris ds GuĂ©rin2 ; 1946 cheval d'arçon AmbriĂšre, Les Grandes vacances, p. 310 ; 2. 1611 cheval marin Ă hippocampe Ă» Cotgr.. Du lat. caballus d'abord Ă mauvais cheval Ă» Lucilius ds TLL 3, 67, puis Ă cheval hongre Ă» et Ă cheval de travail Ă» terme pop., dĂšs Varron est le substitut du lat. class. equus qu'il supplante ultĂ© Ă©galement la dĂ©finition.*Expressions populaires Claude Duneton, dans son best-seller La Puce Ă l'oreille Ăâ°ditions Balland, 2001 nous Ă©claire sur le sens d'expressions populaires bien connues Mettre le pied Ă l'Ă©trier Zoologie Selon Matt Pagett, auteur de Le petit livre de merde titre original What shat that ?, Quick Publishing, 2007 ; Ă©dition française Chiflet & Cie, 2008 "Le cheval est un ongulĂ© rassurez-vous, ce n'est pas une insulte !. On sait que cet animal a toujours Ă©tĂ© l'un des meilleurs auxiliaires de l'homme transports, agriculture, etc.. Il faut aussi de nos jours partie du paysage sportif pas de tiercĂ© ou de polo sans lui. C'est donc un animal polyvalent, et il est normal que ses excrĂ©ments le soient aussi. Description Des crottes assez grosses, brunes et arrondies. L'animal les dĂ©pose en tas. Quand elles sont fraĂches, leur odeur est vraiment forte. On peut y dĂ©celer le foin et l'herbe qui n'ont pas Ă©tĂ© digĂ©rĂ©s. un cheval produit en moyenne une quinzaine de crottes par jour. Crottin chaud Lorsqu'il y avait ni gaz ni Ă©lectricitĂ©, on utilisait le crottin de cheval pour se chauffer, en le brĂ»lant. Cette coutume est encore en vigueur dans certains pas. La seule fermentation du crottin produit de la chaleur. Au Moyen Ăâge, les alchimistes se livraient Ă des manipulations Ă©sotĂ©riques, parmi lesquelles la "digestion", consistant Ă chauffer une substance pendant plusieurs semaines pour la dĂ©composer en la plongeant dans une masse de crottin qui se consumait Ă chaleur constante. Autre usage plus utile le crottin de cheval mĂÂȘlĂ© Ă la terre permet Ă certaines plantes de pays froids de pousser. C'est ce qu'on appelle le compost, formĂ© de plusieurs couches de crottin, de feuilles, d'Ă©pluchures de lĂ©gumes, d'herbe coupĂ©e et d'autres vĂ©gĂ©taux. On bĂÂąche le tout, et on le maintient humide. Comme le crottin en lĂ©ger et fibreux, la chaleur gĂ©nĂ©rĂ©e circule, et l'air aussi. Cigarettes Depuis toujours on trouve au Mexique des cigarettes Ă la merde de cheval qui, d'aprĂšs les fumeurs, pourraient rappeler le goĂ»t des fameuses Lucky Strike. On ne sait pas ce qu'en pensait le cow-boy Malboro..."**Croyances populaires Paul SĂ©billot, auteur de Additions aux Coutumes, Traditions et superstitions de la Haute-Bretagne Ăâ°diteur Lafolye, janv. 1892 relĂšve des croyances liĂ©es aux cycles de la vie et de la nature La Mi-CarĂÂȘme passe Ă cheval par les routes, et elle a une hotte toute remplie de rubans. Si l'on veut avoir de ceux qu'elle distribue, il faut mettre une botte de foin prĂšs d'une croix ; lorsque le cheval a goĂ»tĂ© du foin, elle laisse des rubans. Cette coutume s'appelle Ă chercher les rubans de la Mi-CarĂÂȘme. Ă» Selon GraĂ
ÂŒyna Mosio et Beata SkoczeĂ
â-Marchewka, auteurs de l'article "La symbolique des animaux dans la culture populaire polonaise, De lĂąâŹâąĂ©table Ă la forĂÂȘt" 17 Mars 2009 Les chevaux, qui ont remplacĂ© dans les villages les ĂąâŹĆsaintsĂąâŹÂ bĂ
âufs en tant quĂąâŹâąanimaux de trait, nĂąâŹâąont pas rĂ©ussi Ă recueillir la symbolique dĂ©cidĂ©ment positive qui permettait de les situer Ă la limite du monde terrestre et cĂ©leste, et de remplir la fonction de mĂ©diateur entre lĂąâŹâąhomme et Dieu. Dans de nombreuses cultures le cheval Ă©tait un animal ambivalent liĂ© au royaume des morts et des divinitĂ©s lunaires, il apparaĂt aussi comme un attribut des divinitĂ©s solaires Kowalski 1998 236-237. Dans les croyances populaires son rĂÂŽle Ă©tait tout au moins aussi ambigu. Il Ă©tait souvent estimĂ© ĂÂȘtre un animal impur, ayant de proches rapports avec les forces du mal MoszyĂ
âski 1967 559. On croyait quĂąâŹâąil Ă©tait dirigĂ© par Satan lui-mĂÂȘme Tomicki 1981 34. Il pouvait prĂÂȘter son apparence Ă des dĂ©mons divers et mĂÂȘme au diable PeĂ
âka 1987 50. Ce dernier, figurant dans de nombreuses lĂ©gendes populaires sous lĂąâŹâąaspect dĂąâŹâąun homme, pouvait cacher le sabot du cheval Ă la place du pied humain. Du fait des rapports du cheval avec les ĂÂȘtres dĂ©moniaques, tout contact avec lui pouvait sĂąâŹâąavĂ©rer dangereux. Dans la rĂ©gion de Lublin on croyait que ĂąâŹĆlĂ oĂÂč se vautre le cheval, on ne peut passer par cet endroit ..., parce que cet homme pourrait attraper des douleurs dĂąâŹâąestomac affreuses, ou bien des verrues sur les pieds et les mainsĂąâŹÂ Kolberg 1962b 129. Tout Ă la fois le cheval lui-mĂÂȘme Ă©tait exposĂ© Ă la forte activitĂ© des dĂ©mons. Il pouvait en ĂÂȘtre protĂ©gĂ© par divers moyens apotropaĂÂŻques, tels que les plaquettes de laiton et les janissaires, les rubans rouges ou les chiffons suspendus Ă son harnais, qui par les sons Ă©mis ou leur couleur effarouchaient les puissances nocives. Les relations du cheval avec lĂąâŹâąau-delĂ avaient pour consĂ©quence quĂąâŹâąil pouvait lui-mĂÂȘme effrayer les forces du mal et ĂÂȘtre de grande aide dans les pratiques mĂ©dicales. CĂąâŹâąest pourquoi encore dans les annĂ©es quarante du XIXe siĂšcle dans la rĂ©gion de Cracovie il Ă©tait dĂąâŹâąusage de placer des crĂÂąnes de cheval sur les barriĂšres ou dans lĂąâŹâąĂ©table au-dessus de la mangeoire Kolberg 1962a 106. SituĂ©s Ă la limite de la clĂÂŽture, ils devaient protĂ©ger tous les habitants des mauvaises forces et des Ă©pidĂ©mies. On croyait aussi quĂąâŹâąils avaient la puissance secrĂšte de protĂ©ger contre les voleurs Biegieleisen 1929a 531. Les chevaux pouvaient servir Ă faire des prĂ©sages. On observait leur comportement pendant les rites de passage, surtout pendant les noces et les funĂ©railles. Les Ă©brouements des chevaux pouvaient prĂ©sager la prospĂ©ritĂ© des jeunes Ă©poux, tout comme la rencontre dĂąâŹâąun poulain. Le trĂ©buchement du cheval ou le renversement de la charrette qui menait le jeune couple Ă son mariage pouvait par contre prĂ©sager la mort de lĂąâŹâąun des Ă©poux Kowalski 1998 240. Le fait que les chevaux transportant un dĂ©funt sĂąâŹâąarrĂÂȘtaient devant une maison prĂ©sageait la mort proche de lĂąâŹâąun des habitants. Le cheval pouvait voir ce qui Ă©tait invisible pour les autres mortels. Le piaffement du cheval attelĂ© Ă un chariot funĂ©raire signifiait quĂąâŹâąĂ cet endroit la mort sĂąâŹâąĂ©tait arrĂÂȘtĂ©e et que quelquĂąâŹâąun mourrait sous peu dans le village ZadroĂ
ÂŒyĂ
âska 1988 123-125. Le cheval apparaĂt aussi dans la culture populaire en tant que symbole de la fĂ©conditĂ© et de lĂąâŹâąabondance. DĂąâŹâąoĂÂč sa prĂ©sence pendant les rites qui ont pour but de stimuler la nature Ă la vie et de libĂ©rer les forces de prolifĂ©ration. Ce rĂÂŽle Ă©tait rempli par les groupes de chanteurs de noĂls dĂ©ambulant dans les villages dans la pĂ©riode des fĂÂȘtes hivernales et par les personnages dĂ©guisĂ©s rendant visite aux habitants pendant le carnaval. Parmi les nombreuses figures animales souvent il y avait aussi celle du cheval. Ils chantaient ĂąâŹÂLĂ oĂÂč le cheval passe, LĂ le seigle pousseĂąâŹÂ Dworakowski 1964 55. Dans le sud de la Pologne on faisait mĂÂȘme entrer un animal vivant dans la maison Klimaszewska 1981 135. De mĂÂȘme pendant les noces, jusquĂąâŹâąĂ la 1Ăšre guerre mondiale sur le territoire de DobrzyĂ
â le garçon dĂąâŹâąhonneur entrait dans la maison Ă cheval, ou bien lĂąâŹâąy conduisait pour assurer la fĂ©conditĂ© et la prospĂ©ritĂ© Karwicka 1979 169. Le cheval personnifiait la sensualitĂ© et la voluptĂ© Ă©rotique. De nombreuses chansons et refrains populaires en font foi, oĂÂč il trouve place dans le contexte des dĂ©marches des prĂ©tendants et de lĂąâŹâąamour physique. Ils parlent de lĂąâŹâąamant qui vient chez la jeune fille sur un cheval blanc, ĂąâŹĆdĂąâŹâąabreuver le chevalĂąâŹÂ ou ĂąâŹĆde faire paĂtre le chevalĂąâŹÂ. Ce motif figurait souvent dans les refrains chantĂ©s pendant les noces."**Symbolisme Dans le Dictionnaire des symboles 1969, Ă©dition revue et corrigĂ©e 1982 de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on peut lire que "Une croyance, qui paraĂt ancrĂ©e dans la mĂ©moire de tous les peuples, associe originellement le cheval aux tĂ©nĂšbres du monde chtonien, qu'il surgisse, galopant comme le sang dans les veines, des entrailles de la terre ou des abysses de la mer. Fils de la nuit et du mystĂšre, ce cheval archĂ©typal est porteur Ă la fois de mort et de vie, liĂ©e au feu, destructeur et triomphateur, et Ă l'eau, nourriciĂšre et asphyxiante. La multiplicitĂ© de ses acceptions symboliques dĂ©coule de cette signification complexe des grandes figures lunaires, oĂÂč l'imagination associe par analogie la terre dans son rĂÂŽle de MĂšre, son luminaire la lune, les eaux et la sexualitĂ©, le rĂÂȘve et la divination, la vĂ©gĂ©tation et son renouvellement pĂ©riodique. Aussi les psychanalystes ont-ils fait du cheval le symbole du psychisme inconscient ou de la psychĂ© non-humaine., archĂ©type voisin de celui de la MĂšre, mĂ©moire du monde, ou bien de celui du temps, puisqu'il est reliĂ© aux grandes horloges naturelles ou encore de celui de l'impĂ©tuositĂ© du dĂ©sir. Mais la nuit conduit au jour et il arrive que le cheval, suivant ce processus, quitte ses sombres origines pour s'Ă©lever jusqu'aux cieux, en pleine lumiĂšre. VĂÂȘtu d'une blanche robe de majestĂ©, il cesse alors d'ĂÂȘtre lunaire et chtonien et devient ouranien ou solaire, au pays des dieux bons et des hĂ©ros ce qui Ă©largit encore l'Ă©ventail de ses acceptions symboliques. Ce blanc cheval cĂ©leste reprĂ©sente l'instinct contrĂÂŽlĂ©, maĂtrisĂ©, sublimĂ©, il est, selon l'Ă©thique nouvelle, la plus noble conquĂÂȘte de l'homme. Mais il n'y a pas de conquĂÂȘte Ă©ternelle, et en dĂ©pit de cette claire image, le cheval tĂ©nĂ©breux poursuit toujours au fond de nous sa course infernale il est tantĂÂŽt bĂ©nĂ©fique, tantĂÂŽt malĂ©fique. Car le cheval n'est pas un animal comme les autres. Il est la monture, le vĂ©hicule, le vaisseau, et son destin est donc insĂ©parable de celui de l'homme. Entre eux deux intervient une dialectique particuliĂšre, source de paix ou de conflit, qui est celle du psychique et du mental. En plein midi, entraĂnĂ© par la puissance de sa course, le cheval galope Ă l'aveugle, et le cavalier, les yeux grands ouverts, prĂ©vient ses paniques, et le dirige vers le but qu'il s'est assignĂ© ; mais la nuit, quand le cavalier Ă son tour devient aveugle, le cheval peut se faire voyant et guide ; c'est lui alors qui commande, car lui seul peut franchir impunĂ©ment les portes du mystĂšre inaccessible Ă la raison. Qu'il y ait entre eux conflit et la course entreprise peut mener Ă la folie et Ă la mort ; qu'il y ait accord, et elle se fait triomphale. Les traditions, les rites, le mythes, contes et poĂšmes qui Ă©voquent le cheval ne font qu'exprimer les mille et une possibilitĂ©s de ce jeu des tĂ©nĂšbres et des pouvoirs magiques La steppe d'Asie centrale, pays de cavaliers et de chamans, a conservĂ© dans ses traditions et sa littĂ©rature l'image du cheval chtonien, dont les pouvoirs mystĂ©rieux sont un supplĂ©ment Ă ceux de l'homme, lĂ oĂÂč sĂąâŹâąarrĂÂȘtent ceux-ci, au seuil de la mort. Clairvoyant, familier des tĂ©nĂšbres, il exerce des fonctions de guide et d'intercesseur, en un mot de psychopompe. L'Ă©popĂ©e Kirghiz d'Er-TöshtĂÂŒk est Ă cet Ă©gard significative. Pour retrouver son ĂÂąme ravie par un magicien, TöshtĂÂŒk, tout hĂ©ros qu'il soit, doit en quelque sorte abdiquer sa propre personnalitĂ© pour se fier aux pouvoirs supranormaux du cheval magique Tchal-Kouirouk, qui lui permettra d'accĂ©der au monde du dessous et d'en dĂ©jouer les embĂ»ches. Tchal-Kouirouk, ce Bayard asiatique, entend et parle, lui aussi, comme un homme ; dĂšs le dĂ©but de cette chevauchĂ©e fantastique, il avertit son maĂtre du renversement de pouvoirs qui doit s'opĂ©rer. Ta poitrine est large, mais ton esprit est Ă©troit ; tu ne rĂ©flĂ©chis Ă rien. Tu ne vois pas ce que je vois, tu ne sais pas ce que je sais... Tu as le courage, mais tu n'as pas l'intelligence. Et d'ajouter enfin, ce qui rĂ©sume admirablement ses pouvoirs Je puis marcher dans les eaux profondes. Mais Tchal-Kouirouk, qui participe Ă la fois des deux mondes, ne peut passer de l'un Ă lĂąâŹâąautre qu'au prix des plus cruels supplices, et lui-mĂÂȘme, chaque fois que la situation l'exige, demande Ă son cavalier de lui arracher Ă coups de fouet des morceaux de chair gros comme des moutons pour rendre ses vertus efficaces ; l'image est significative Ă chaque fois s'opĂšre un processus initiatique. Il n'est que de lire cette Ă©popĂ©e pour pĂ©nĂ©trer le sens profond de certaines traditions chamaniques. Ainsi, chez la plupart des AltaĂÂŻques, la selle et le cheval du mort sont-ils dĂ©posĂ©s prĂšs du cadavre, afin d'assurer au dĂ©funt son dernier voyage. Chez les Bouriates, le cheval d'un malade - censĂ© avoir momentanĂ©ment perdu son ĂÂąme - est attachĂ© prĂšs de la couche de son maĂtre pour qu'il signale le retour de l'ĂÂąme, qu'il manifeste en se mettant Ă trembler. Si un chaman vient Ă mourir, on le dĂ©pose sur son tapis de selle, la selle elle-mĂÂȘme servant d'oreiller, on lui met en mains les rĂÂȘnes, un arc et des flĂšches. Chez les Beltir, le cheval du mort est sacrifiĂ©, afin que son ĂÂąme guide celle de l'homme, et il est significatif que sa chair soit ensuite partagĂ©e entre les chiens et les oiseaux, eux aussi psychopompes, habituĂ©s des deux mondes transcendants du dessous et du dessus. Ce sacrifice du cheval au maĂtre dĂ©funt est si courant qu'on l'a mĂÂȘme considĂ©rĂ© comme un des Ă©lĂ©ments constitutifs auxquels on reconnaĂt les civilisations primitives de l'Asie. Il est attestĂ© chez de nombreux peuples indo-europĂ©ens et jusque chez les Anciens mĂ©diterranĂ©ens dans l'Iliade, Achille sacrifie quatre cavales sur le bĂ»cher funĂ©raire de Patrocle, son ami sans reproches elles conduiront le dĂ©funt au royaume d'HadĂšs. Le cheval, de par son pouvoir de clairvoyance, et sa connaissance de l'autre monde, joue Ă©galement un trĂšs grand rĂÂŽle dans les cĂ©rĂ©monies chamaniques. L'esprit bĂ©nĂ©fique du chaman altaĂÂŻque qui accompagne celui-ci dans ses voyages divinatoires, possĂšde des yeux de cheval qui lui permettent de voir Ă trente jours de voyage ; il veille sur la vie des hommes et en informe le Dieu suprĂÂȘme. La plupart des accessoires de la transe chamanique sont en rapport avec le cheval. Ainsi le tambour rituel, dont le battement rythmique provoque et entretient la crise, est-il tendu le plus souvent de peau de cheval ou de cerf ; les Yakoutes et d'autres peuples le nomment expressĂ©ment le cheval du chaman. Enfin, pour se rendre dans lĂąâŹâąautre monde, les chamans utilisent souvent une canne coudĂ©e en tĂÂȘte de cheval, dite canne-chevaline dont ils usent comme d'un cheval vivant ce qui n'est pas sans rappeler le manche Ă balai de nos sorciĂš mĂ©tamorphosĂ© en cheval le possĂ©dĂ© et l'initiĂ© La place Ă©minente occupĂ©e par le cheval dans les rites extatiques des chamans nous amĂšne Ă considĂ©rer le rĂÂŽle de cet animal dans les pratiques dionysiaques et, plus gĂ©nĂ©ralement, dans les rites de possession et dĂąâŹâąinitiation. Et d'emblĂ©e, une constatation s'impose dans le Vaudou haĂÂŻtien et africain, dans le Zar abyssin comme dans les anciens mystĂšres d'Asie Mineure, le renversement des rĂÂŽles entre cheval et cavalier, ci-dessus esquissĂ©, se poursuit pour atteindre ses plus extrĂÂȘmes consĂ©quences. Dans toutes ces traditions, l'homme, c'est-Ă -dire le possĂ©dĂ©, devient lui-mĂÂȘme cheval, pour ĂÂȘtre montĂ© par un esprit. Les possĂ©dĂ©s du Vaudou sont nommĂ©s expressĂ©ment, en HaĂÂŻti comme au BrĂ©sil et en Afrique, les chevaux de leurs Loa ; mĂÂȘme chose en Abyssinie oĂÂč, au moment de la Wadaja danse collective des possĂ©dĂ©s, le possĂ©dĂ© s'identifie Ă son Zar, n'Ă©tant plus que son cheval, qui obĂ©it comme un cadavre aux caprices que l'esprit lui commande. Le mĂÂȘme rituel, avec les mĂÂȘmes termes, Ă©tait encore pratiquĂ© en Ăâ°gypte au dĂ©but de ce siĂšcle, selon Jeanmaire. Les pratiques dionysiaques d'Asie Mineure ne font pas exception Ă ce qui apparaĂt lĂ comme une rĂšgle. On disait des adeptes des mystĂšres qu'ils Ă©taient chevauchĂ©s par les dieux. Les figures hippomorphes abondent dans l'entourage de Dionysos, le Grand-MaĂtre des pratiques extatiques ainsi les SilĂšnes et les Satyres, compagnons des MĂ©nades dans le cortĂšge dionysiaque, sont des hommes-chevaux, tout comme les Centaures, que ce dieu enivra, provoquant ainsi leur lutte avec HĂ©raclĂšs. Les hĂ©roĂÂŻnes des traditions lĂ©gendaires relatives Ă l'orgiasme bacchique, prĂ©cise Jeanmaire, portent des noms dans la composition desquels entre avec une frĂ©quence remarquable le composant hippĂ©.. ou des Ă©pithĂštes qui Ă©veillent Ă©galement l'idĂ©e de qualitĂ©s chevalines. Sans doute peut-on comprendre par lĂ pourquoi, dans les anciennes traditions chinoises, les nĂ©ophytes Ă©taient appelĂ©s jeunes chevaux, lors de leur initiation. Les initiateurs, eux, ou les propagateurs de nouvelles doctrines, Ă©taient appelĂ©s marchands de chevaux. Tenir une rĂ©union initiatique, plus ou moins secrĂšte, se traduisait par lĂÂącher les chevaux. Si le cheval symbolise les composantes animales de l'homme, il doit surtout Ă la qualitĂ© de son instinct qui le fait apparaĂtre comme douĂ© de clairvoyance. Coursier et cavalier sont intimement unis. Le cheval instruit l'homme, c'est-Ă -dire que l'intuition Ă©claire la raison. Le cheval enseigne les secrets, il se dirige d'une façon juste. Dans la mesure oĂÂč la main du cavalier le conduit dans une fausse voie, il dĂ©couvre les ombres, les fantĂÂŽmes ; mais il risque de devenir un alliĂ© du dĂ©mon L'initiation chevaleresque de l'Occident mĂ©diĂ©val n'est pas sans analogie avec la symbolique du cheval, monture privilĂ©giĂ©e de la quĂÂȘte spirituelle. Son prototype est en quelque sorte le combat contre la chimĂšre menĂ© par BellĂ©rophon chevauchant PĂ© donc, aprĂšs avoir Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme psychopompe et voyant, le cheval devient le PossĂ©dĂ©, adepte des divins mystĂšres, qui abdique sa propre personnalitĂ© pour que celle d'un Esprit supĂ©rieur se manifeste Ă travers lui, fonction passive qui est indiquĂ©e dans le double sens du mot chevaucher et ĂÂȘtre chevauchĂ©. Il est alors Ă remarquer que les habitants du panthĂ©on vaudou - les Loa - qui viennent chevaucher leurs possĂ©dĂ©s ne sont pas tous des esprits infernaux ; nombre de Loa, parmi les plus importants, sont des Loas blancs, des esprits cĂ©lestes, ouraniens. Le cheval, symbole chtonien, accĂšde donc ainsi Ă sa plus extrĂÂȘme valorisation positive, oĂÂč les deux plans du dessus et du dessous se manifestent indiffĂ©remment par son truchement, c'est-Ă -dire que sa signification devient cosmique. On rejoint par lĂ le symbolisme du sacrifice vĂ©dique du cheval, l'Açvamedha, rituel d'un caractĂšre essentiellement cosmogonique, comme le souligne Mircea Eliade Le cheval est alors identifiĂ© au Cosmos et son sacrifice symbolise - c'est-Ă -dire reproduit - l'acte de la crĂ©ation. Certaines figures de la mythologie grecque, dont celle de PĂ©gase, reprĂ©sentent, elles, non la fusion des deux plans du dessus et du dessous, mais le passage, la sublimation de l'un Ă l'autre PĂ©gase porte sa foudre Ă Zeus ; il est un cheval cĂ©leste ; son origine est pourtant chtonienne puisqu'il est nĂ©, soit des amours de PosĂ©idon et de la Gorgone, soit de la Terre fĂ©condĂ©e par le sang de la Gorgone. On peut donc dire qu'il reprĂ©sente la sublimation de l'instinct, et non plus le magicien ou le possĂ©dĂ©, mais le Sage initiĂ©.Les chevaux de la mort La valorisation nĂ©gative du symbole chtonien fait, elle, du cheval, une cratophanie infernale, une manifestation de la mort, analogue Ă la faucheuse de notre folklore. En Irlande, le hĂ©ros Conal I Cernach possĂšde un cheval Ă tĂÂȘte de chien, le Rouge de RosĂ©e, qui dĂ©chire le flanc de ses ennemis. Les chevaux de CĂÂčchulainn, le Gris de Macha c'est le roi des chevaux d'Irlande et le Sabot Noir, ont une intelligence humaine le Gris refuse de se laisser atteler au char du hĂ©ros qui se prĂ©pare pour son dernier combat, et il verse des larmes de sang ; un peu plus tard, il guidera le vengeur Conal I Cernach, vers les corps de son maĂtre ; le Noir, lui, va se noyer de dĂ©sespoir. Les chevaux de la mort, ou prĂ©sages de mort, abondent, de l'AntiquitĂ© grecque au Moyen Ăâge, et s'Ă©tendent Ă tout le folklore europĂ©en. Chez les HĂ©llĂšnes dĂ©jĂ , dans l'antique version de la clef des songes qu'est l'ouvrage d'ArtĂ©midore, rĂÂȘver d'un cheval est signe de mort pour un malade. DĂ©mĂ©ter d'Arcadie, souvent reprĂ©sentĂ©e avec une tĂÂȘte de cheval, est identifiĂ©e Ă l'une des Ăâ°rinyes, ces terribles exĂ©cutrices de la justice infernale. Elle enfante, Ă©galement de PosĂ©idon, un autre cheval, ArĂ©ion, monture d'HĂ©raclĂšs. Les Harpies, dĂ©mons de la tempĂÂȘte, de la dĂ©vastation et de la mort, sont reprĂ©sentĂ©es comme des figures ambiguĂs, Ă la fois femmes-oiseaux et juments ; l'une d'elle est la mĂšre des chevaux d'Achille, une autre celle des coursiers qu'offre HermĂšs aux Dioscures. Ahriman, le diable du Zoroastrisme, se prĂ©sente souvent sous la forme d'un cheval, pour tuer ou enlever ses victimes. La plupart des chevaux de la mort sont noirs, tel Charos, dieu de la mort des Grecs modernes. Noirs sont aussi le plus souvent ces coursiers de la mort, dont la chevauchĂ©e infernale poursuivit longtemps les voyageurs Ă©garĂ©s, en France comme dans toute la ChrĂ©tientĂ© Un soir vers la minuit ...Tout seul oultre le Loir et passant un dĂ©tourJoignant une Grande Croix, dedans un carrefourJĂąâŹâąouĂÂŻs, ce me semble, une aboyante chasseDe chiens qui me suivaient pas Ă pas Ă la vis auprĂšs de moi sure un grand cheval noirUn homme qui n'avait que les os, Ă le voir,Me tendant une main pour me monter en croupe...Une tremblante peur me courut par les os...Ronsard, Hymne aux dĂ©mons Mais il en est aussi de pĂÂąles, de blĂÂȘmes, que l'on confond souvent avec le cheval blanc ouranien, dont la signification est exactement contraire. Si ces chevaux blĂÂȘmes sont parfois dits blancs, il faut entendre par lĂ la blancheur nocturne, lunaire, froide, faite de vide, d'absence de couleurs, tandis que la blancheur diurne, solaire, chaude, est, elle, pleine, faite de la somme des couleurs. Le cheval blĂÂȘme est blanc comme un suaire ou un fantĂÂŽme. Sa blancheur est voisine de l'acception la plus courante du noir c'est la blancheur du deuil, telle que l'entend le langage commun, lorsqu'on parle de nuits blanches ou de blancheur cadavĂ©rique. C'est le cheval pĂÂąle de l'Apocalypse, le cheval blanc, prĂ©sage de mort dans les croyances allemandes et anglaises. Ce sont tous les chevaux nĂ©fastes, complices des eaux tourbillonnantes, que l'on rencontre dans le folklore franco-allemand, depuis le Schimmel Reiter qui dĂ©truit les digues pendant la tempĂÂȘte, la Blanque Jument du Pas-de-Calais et le Bian Cheval de Celles-sur-Plaine, jusqu'au Drac, beau cheval blanc qui saisit les voyageurs pour les noyer dans le Doubs. Au Moyen Ăâge, la civiĂšre s'appelait cheval de Saint-Michel ; le cheval symbolisait l'arbre de mort. Ces derniers exemples illustrent la valorisation nĂ©gative du cheval lunaire, associĂ© Ă l'Ă©lĂ©ment eau ; nous examinerons plus loin sa valorisation positive. C'est, pour finir, le lourd et inquiĂ©tant cheval au regard fixe, qui hante l'imagination d'Albrecht DĂÂŒrer. SĂ©mantiquement, Krappe voit ce cheval sinistre, qu'il soit noir ou blĂÂȘme, Ă l'origine mĂÂȘme du français cauchemar ou de l'anglais nightmare la mahrt allemande jument est un dĂ©mon chtonien, comme le mot l'indique comparer vieux slavon mora sorciĂšre ; russe mora spectre ; polonais mora, tchĂšque mura cauchemar ; latin mors, mortis, vieil irlandais marah mort Ă©pidĂ©mie ; lituanien maras mort, peste ; lettonien meris peste et la sinistre Morrigain irlandaise. Les chevaux de mort ou de cauchemar hantent le folklore celtique le March-Malaen Malaen, latin Malignus est un des trois flĂ©aux de l'Ăle de Bretagne ; les Kelpies d'Ecosse sont des chevaux-dĂ©mons et le folklore breton est rempli d'anecdotes ou de contes relatifs Ă des chevaux diaboliques, qui Ă©garent les voyageurs ou les prĂ©cipitent dans des fondriĂšres ou des marais. Les chevaux noirs, dans ce folklore, sont le plus souvent soit le diable, soit un dĂ©mon, soit un damnĂ©, ou une ĂÂąme en peine ; ou bien ils sont la monture d'un hĂ©ros de ces chasses maudites, tout Ă lĂąâŹâąheure Ă©voquĂ©es par Ronsard, et dont le plus cĂ©lĂšbre est sans doute le roi Arthur, condamnĂ© Ă poursuivre dans une course sans fin un gibier inaccessible. Il est significatif, au passage, de remarquer que dans ses plus anciennes versions, la chasse Arthur est accompagnĂ©e d'une meute de chiens blancs et poursuit un liĂšvre, animal typiquement lunaire. Dontenville voit dans ce roi Arthur un homologue celtique du Wotan germanique. Une lĂ©gende voisine, celle de la Dame Blanche est Ă examiner, car elle renverse la polarisation du symbole en lui donnant une signification sexuelle, en mĂÂȘme temps que le coursier de cette nouvelle chevauchĂ©e fantastique devient d'une blancheur Ă©clatante dans le Jura comme dans le PĂ©rigord, la Dame Ă la robe blanche passe par-dessus les bois agitĂ©s et l'on entend ses chevaux, ses lĂ©vriers, les piqueurs et sa trompe aux sons harmonieux. Cette musique, d'abord guerriĂšre, puis apaisĂ©e, doit ouvrir les portes embrasĂ©es de la voluptĂ©. Coursier d'une blancheur Ă©clatante, musique guerriĂšre puis voluptueuse, voilĂ que s'amorce l'ascension du symbole cheval, du domaine chtonien Ă l' sacrifice du cheval L'enchaĂnement symbolique Terre-MĂšre, Lune-Eau, SexualitĂ©-FertilitĂ©, VĂ©gĂ©tation-Renouveau pĂ©riodique permet de dĂ©couvrir d'autres aspects de ce symbole. Bien des auteurs ont expliquĂ© le processus par lequel les divinitĂ©s chtoniennes deviennent, dans les civilisations de cultivateurs, des divinitĂ©s agraires. Le cheval, dans ses mĂ©tamorphoses symboliques, ne fait point exception Ă cette rĂšgle. Frazer en donne de multiples exemples. A Rome, les chevaux destinĂ©s Ă la cavalerie sont consacrĂ©s Ă Mars du 27 fĂ©vrier au 14 mars, les Equinies c'est le dĂ©but des expĂ©ditions militaires. Quand elles prennent fin, six mois plus tard, on sacrifie, une fois l'an, le 15 octobre, au lendemain des rĂ©coltes, un cheval dĂ©diĂ© Ă Mars. Sa tĂÂȘte est garnie de grains en remerciement de la moisson engrangĂ©e ; car Mars dĂ©fend la collectivitĂ©, aussi bien contre les flĂ©aux des cultures que contre les ennemis des hommes. La queue de l'animal Ă©tait portĂ©e Ă la maison du roi avec une grande cĂ©lĂ©ritĂ©, afin que le sang coulĂÂąt sur le foyer de sa maison... Il semble en outre que l'on recueillait le sang du cheval et qu'on le gardait jusqu'au vingt et un avril ; les vestales le mĂÂȘlaient alors au sang des veaux non encore nĂ©s que l'on avait sacrifiĂ©s six jours auparavant ; on distribuait le mĂ©lange aux bergers, qui, avec d'autres ingrĂ©dients, le brĂ»laient et s'en servaient pour fumiger leurs troupeaux. Ce sacrifice du cheval constituerait, suivant une expression de DumĂ©zil, une sorte de capitalisation royale de la victoire. L'usage de couper la queue, remarque Frazer, ressemble Ă la coutume africaine GuinĂ©e, Grand Bassam qui consiste Ă couper la queue des bĂ
âufs et Ă l'offrir en sacrifice pour avoir une bonne rĂ©colte. Dans la coutume romaine comme dans l'africaine, l'animal reprĂ©sente apparemment l'esprit du blĂ©, et son pouvoir fertilisant passe pour rĂ©sider en particulier dans sa queue. Par la rapiditĂ© de sa course, qui l'associe au temps et donc Ă la continuitĂ© de celui-ci, le cheval, qui, d'autre part, traverse indemne les pays de la mort, et du froid, donc l'hiver, le cheval, porteur de l'esprit du blĂ©, de l'automne au printemps, comble la faille hivernale et assure l'indispensable renouveau. Ce mĂÂȘme rĂÂŽle d'esprit du blĂ© - ou de toute autre cĂ©rĂ©ale - lui est attestĂ© dans de nombreuses autres traditions. Ainsi Ă©tait-il coutumier, en France et en Allemagne, qu'Ă l'Ă©poque des moissons le plus jeune cheval du village fĂ»t fĂÂȘtĂ© et entourĂ© de soins particuliers, car c'Ă©tait Ă travers lui que devait ĂÂȘtre assurĂ©e la nouvelle germination ; jusqu'aux prochaines semailles, on disait qu'il portait en lui l'esprit du blĂ©. En Irlande, selon le rĂ©cit d'un tĂ©moin oculaire, Ă©galement rapportĂ© par Frazer, au cours d'une cĂ©rĂ©monie des feux de la Saint-Jean, aprĂšs que tous les paysans eurent sautĂ© par-dessus les braises, on vit apparaĂtre une grande construction en bois d'environ huit pieds de longueur, munie Ă l'une de ses extrĂ©mitĂ©s d'une tĂÂȘte de cheval, et recouverte d'un drap blanc qui cachait l'homme qui la portait. On l'accueillit par des grands cris Le Cheval Blanc ! Le Cheval Blanc ! Le masque sauta par-dessus le feu, puis se lança Ă la poursuite des spectateurs. Quand je demandai ce que reprĂ©sentait le cheval, conclut le narrateur, on me rĂ©pondit tout le bĂ©tail. D'esprit du blĂ©, le cheval est donc devenu le symbole de toute abondance, ce qu'expliquent son dynamisme et sa force impulsive et gĂ©nĂ©reuse. Le dĂ©tail d'autres cĂ©rĂ©monies agraires souligne cette interprĂ©tation. Ainsi, en Assam, chez les Garo, pour cĂ©lĂ©brer la fin des moissons, un cheval en effigie, de couleur blanche, et assez semblable Ă celui de la Saint-Jean d'Irlande, est jetĂ© Ă la riviĂšre aprĂšs une danse au cours de laquelle on le bombarde avec des Ă
âufs. On sait que les esprits des eaux font partie du cycle lunaire et qu'ils rĂ©gissent la germination et la croissance des plantes. L'association cheval-Ă
âufs renforce les pouvoirs de cet esprit du riz. La tĂÂȘte du masque, noter Frazer, est conservĂ©e jusqu'Ă l'annĂ©e suivante, de mĂÂȘme qu'Ă Rome la tĂÂȘte du cheval sacrifiĂ© Ă©tait conservĂ©e, clouĂ©e sur la porte d'une citadelle. L'affinitĂ© du cheval et des eaux courantes est clairement soulignĂ©e par cette ancienne tradition des pĂÂȘcheurs du fleuve Oka affluent de la Volga qui voulait qu'au dĂ©but du printemps, le 15 avril, date Ă laquelle fondaient les derniĂšres glaces, les pĂÂȘcheurs volent un cheval pour l'offrir en le noyant au Grand-PĂšre des eaux, qui s'Ă©veillait ce jour-lĂ - Tiens, Grand-PĂšre, disaient les pĂÂȘcheurs, accepte ce cadeau et protĂšge notre famille c'est-Ă -dire notre tribu. Ce sacrifice du cheval par immersion dans les eaux d'un fleuve semble avoir Ă©tĂ© pratiquĂ© par d'autres peuples indo-europĂ©ens, dont les premiers Grecs, soi l'on en croit cette imprĂ©cation d'Achille aux meurtriers de Patrocle Iliade, 21 Le beau fleuve aux tourbillons d'argent ne vous dĂ©fendra pas. Vous aurez beau lui immoler force taureau et jeter tout vivants dans ses tourbillons des chevaux aux sabots massifs ; vous n'en pĂ©rirez pas moins d'une mort divinitĂ© des eaux. Participant du secret des eaux fertilisantes, le cheval connaĂt leur cheminement souterrain ; c'est ce qui explique que, depuis l'Europe jusqu'en ExtrĂÂȘme-Orient, il passe pour avoir le don de faire jaillir des sources du choc de son sabot. Ce sont, en France, les sources ou fontaines Bayard, qui jalonnent, dans le Massif central, le pĂ©riple des quatre fils Aymon, portĂ©s par le cĂ©lĂšbre cheval magique. PĂ©gase lui-mĂÂȘme inaugure cette tradition en crĂ©ant la source HippocrĂšne - Source du cheval - non loin du bois sacrĂ© des Muses ; les Muses s'y rĂ©unissaient pour chanter et danser, son eau passait pour favoriser l'inspiration poĂ©tique. Le cheval, ici, Ă©veille l'imaginaire, comme il Ă©veillait prĂ©cĂ©demment la nature, au moment du renouveau. On comprendra dĂšs lors que le cheval puisse Ă©galement ĂÂȘtre considĂ©rĂ© comme un avatar, ou un auxiliaire, des divinitĂ©s de la pluie. En Afrique, chez les Ewe, le dieu de la pluie sillonne le ciel sur une Ă©toile filante, qui est son cheval. Chez les Bambara du Mali, les initiĂ©s de la sociĂ©tĂ© Kwore, dans leurs rites pour appeler la pluie, enfourchent des chevaux de bois, qui reprĂ©sentent les chevaux ailĂ©s, sur lesquels les gĂ©nies qu'ils Ă©voquent mĂšnent leurs batailles cĂ©lestes contre ceux qui veulent empĂÂȘcher la chute des eaux fĂ©condantes. Plus gĂ©nĂ©ralement parlant, le symbole du cheval chez les Bambara, selon Zahan, englobe les notions de vitesse, d'imagination, d'immortalitĂ© il est donc trĂšs voisin de PĂ©gase. Analogiquement, ce cheval des Bambara correspond Ă l'enfant et Ă la parole, ce qui explique que la mĂÂȘme plante le koro qui Ă©voque l'Ă©nergie du discours et l'abondance des paroles soit utilisĂ©e indiffĂ©remment pour fortifier les enfants dĂ©biles et pour rendre fĂ©condables les juments stĂ© exemple ajoute aux images dĂ©jĂ mentionnĂ©es celle de l'enfant qui, comme la source, manifeste l'Ă©veil des forces impulsives et du dĂ©sir. Mais, que l'on passe le seuil de la pubertĂ© et c'est alors que le cheval devient pleinement, selon le mot de Paul Diel, le symbole de l'impĂ©tuositĂ© du dĂ©sir, de la Jeunesse de l'homme, avec tout ce qu'elle contient d'ardeur, de fĂ©conditĂ©, de gĂ©nĂ©rositĂ©. Le Rig-VĂ©da l'Ă©voque en ces termes, dans L'Hymne Ă Agni Comme une abondance agrĂ©able, comme une riche demeure,Comme une montagne avec ses puissances, comme un flot salutaire,Comme un cheval qui se prĂ©cipite d'un Ă©lan sur la route, Comme une riviĂšre avec ses flots, qui pourrait t'arrĂÂȘter ! Il est significatif que dans ces vers les notions d'eau courante et de feu Agni soient associĂ©s. Symbole de force, de puissance crĂ©atrice, de jeunesse, prenant une valorisation sexuelle autant que spirituelle, le cheval participe dĂšs lors symboliquement des deux plans chtonien et ouranien. Cela nous conduit Ă Ă©voquer le cheval blanc, dans son acception solaire, lumineuse. Il est intĂ©ressant, au passage, de noter qu'il y a aussi deux acceptions symboliques du cheval noir ; dans la poĂ©sie populaire russe, en effet, celui que nous avions jusqu'alors exclusivement considĂ©rĂ© comme le coursier de la mort devient le symbole de la jeunesse et de la vitalitĂ© triomphante. Le cheval noir court, la terre tremble, et de ses naseaux, la flamme sort, de ses oreilles la fumĂ©e, sous ses sabots jaillissent des Ă©tincelles. Ce sont ces chevaux noirs que l'on attelle, dans les contes de fĂ©es, au carrosse du mariage ; ce sont donc bien les chevaux du dĂ©sir libĂ©rĂ© ; ce sont eux encore qu'Ă©voque avec nostalgie une chanson populaire toute rĂ©cente OhĂ© mes jeunes annĂ©es !OhĂ© mes chevaux noirs ! Et la mĂÂȘme image est reprise en 1964, dans la Desna enchantĂ©e par le cinĂ©aste soviĂ©tique Alexandre Dovjenko Mes annĂ©es ont passĂ©, mon jour dĂ©cline, je ne vole plus ; je regrette le passĂ© et j'ai tant envie de seller mes chevaux noirs... OĂÂč ĂÂȘtes vous, oĂÂč ĂÂȘtes-vous ! A l'extrĂÂȘme, les mots de cheval et de poulain, ou de jument et de pouliche, prennent une signification Ă©rotique revĂÂȘtant la mĂÂȘme ambiguĂÂŻtĂ© que le mot chevaucher. Plus d'un poĂšte s'en est inspirĂ© ; Lorca, par exemple, dans la cĂ©lĂšbre Romance Ă la femme infidĂšle Cette nuit-lĂ j'ai courula plus belle de mes routesmontĂ© sur une pouliche de nacresans bride et sans Ă©triers.trad. F. Gattegno, in Romancero Gitan, Charlot, Alger, 1942. Cette mĂ©taphore d'un poĂšte moderne puise aux sources du symbolisme indo-europĂ©en. De mĂÂȘme que le cheval a reprĂ©sentĂ© la force fĂ©condante, l'instinct et par sublimation l'esprit, il est arrivĂ© que la jument incarne le rĂÂŽle de la Terre-MĂšre dans la hiĂ©rogamie fondamentale Terre-Ciel, qui prĂ©side aux croyances des peuples d'agriculteurs. Nous avons citĂ© la DĂ©meter Ă tĂÂȘte de cheval, dĂ©esse de la fertilitĂ©. Il est dit qu'elle s'unit Ă un mortel - le plus beau Jason - dans les sillons d'un champ fraĂchement labourĂ©. Ce thĂ©ĂÂątre dionysiaque ne faut pas seulement mythique. Dans les rites d'intronisation des rois d'Irlande, au XIIĂš siĂšcle, tels qu'ils sont rapportĂ©s par Schröder, le futur roi, au cours d'une cĂ©rĂ©monie solennelle, devait s'unir Ă une jument blanche. Celle-ci Ă©tait ensuite sacrifiĂ©e et sa chair, bouillie, partagĂ©e dans un festin rituel, auquel le roi seul ne prenait point part. Mais il lui fallait ensuite se baigner dans le chaudron contenant le bouillon de l'animal. L'analyse de ce rite est Ă©loquente. Il apparaĂt en effet que, par leur accouplement, l'homme et la jument reproduisent le mariage ourano-chtonien ; le futur roi se substitue Ă la divinitĂ© cĂ©leste pour fĂ©conder la Terre reprĂ©sentĂ©e par la bĂÂȘte. Mais, dans la derniĂšre Ă©preuve de ce rituel, celle du bain de bouillon, il opĂšre un vĂ©ritable regressus ad uterum le chaudron reprĂ©sente le ventre de la Terre-MĂšre et le bouillon les eaux placentaires. De ce bain, au caractĂšre typiquement initiatique, le futur roi renaĂt, ayant reçu, comme au cours d'une seconde gestation, communication des pouvoirs les plus subtils, les plus secrets, de la Terre-MĂšre qu'il avait Ă©veillĂ©e sous la forme de la jument. Il quitte par cette double opĂ©ration la condition humaine pour se hisser au niveau du sacrĂ©, insĂ©parable de la condition royale. Le coursier solaire. Chtonien Ă l'origine le cheval devient peu Ă peu solaire et ouranien. Il est frappant, aprĂšs l'exemple prĂ©cĂ©dent, de constater que les Ouralo-AltaĂÂŻques reprĂ©sentent, eux, la hiĂ©rogamie Terre-Ciel par le couple Cheval Blanc-BĂ
âuf CendrĂ©. Le cheval, - mĂÂąle bien entendu - est ici une Ă©piphanie cĂ©leste. Les chevaux tirent le char du soleil et lui sont consacrĂ©s. Le cheval est l'attribut d'Apollon, en sa qualitĂ© de conducteur du char solaire. N'oublions pas que, dans le folklore, les chevaux voient et entendent. Dans une miniature de l'Hortus deliciarum d'Herrade de Landsberg, le char du soleil est tirĂ© par deux ou quatre chevaux, et celui de la lune par des bĂ
âufs. Il s'agit de la reprise d'un thĂšme antique. DĂšs les temps prĂ©historiques, le soleil est reprĂ©sentĂ© sur un char pour signifier son dĂ©placement. Ce char deviendra celui d'Apollon. Elie, tel Mithra remontant au ciel dans le char du soleil, s'Ă©lĂšve sur un char de feu traĂnĂ© par des chevaux. Dans la Bible II, Rois, 23, 11, il est fait allusion au char du soleil. On voit aussi le char du Pharaon englouti par la mer Rouge, sur une fresque de Saint-Savin. Tel est aussi le cheval indien asha, qui signifie littĂ©ralement le pĂ©nĂ©trant ; sa pĂ©nĂ©tration est celle de la lumiĂšre. Les Ashvins Ă tĂÂȘte de cheval, qui sont en rapport avec le cycle quotidien du jour et de la nuit, sont fils d'un cheval et d'une jument - tous deux symboles solaires - qui incarnent le Dharma la loi et la Connaissance. L'isomorphisme des Ashvins et des Dioscures a Ă©tĂ© soulignĂ© par Mircea Eliade. EmblĂšme tantrique du Boddhisattva Avalokiteshvara, le cheval symbolise la puissance de sa grĂÂące, diffusĂ©e aux quatre orients. Dans le Bardo ThĂÂŽdol, Ratnassambhava, Bouddha du Sud et symbole solaire, est assis sur un trĂÂŽne fait de chevaux. C'est aussi, assure-t-on, un symbole de sagacitĂ© et de beautĂ© formelle. Paul ValĂ©ry l'a dĂ©crit sous les traits d'une aĂ©rienne danseuse Le rĂ©alisme et le style, l'Ă©lĂ©gance et la rigueur sĂąâŹâąaccordent dans l'ĂÂȘtre luxueusement pur de la bĂÂȘte de race. Le cheval marche sur les pointes. Quatre ongles le portent. Nul animal ne tient de la premiĂšre danseuse, de l'Ă©toile du corps de ballet comme un pur-sang en parfait Ă©quilibre, que la main de celui qui le monte semble tenir suspendu et qui s'avance au petit pas en plein soleil. Dans les textes bouddhiques aussi bien que dans ceux de l'Inde et mĂÂȘme de la GrĂšce platonisante, les chevaux sont surtout les symboles des sens attelĂ©s au char de l'esprit, l'entraĂnant ici et lĂ , s'ils ne sont guidĂ©s par le Soi, qui est le maĂtre du char. D'une maniĂšre analogue, l'enseignement du Bardo est dit ĂÂȘtre semblable au contrĂÂŽle de la bouche du cheval par les brides. Tout cela n'est pas sans rappeler le symbolisme de PĂ©gase. Ici apparaissent, non seulement tous les chevaux ailĂ©s, mais aussi les associations cheval-oiseau, dont mythologies et traditions nous offrent d'innombrables exemples, toujours associĂ©s Ă un contexte ourano-solaire ainsi dans le Rig-Veda, le soleil est-il Ă©talon ou oiseau. Poussant plus loin cet enchaĂnement d'analogies, la vivacitĂ© du cheval en fait souvent, dans son acception ouranienne, une Ă©piphanie du vent quatre chevaux, dans les contes arabes, reprĂ©sentent les quatre vents, et, en Chine, il est la monture de VĂÂąyu, divinitĂ© du vent. BorĂ©e, son homologue de la mythologie grecque, se fait cheval pour sĂ©duire les cavales d'Erichtonios, qui engendreront ainsi douze poulains si lĂ©gers que, lorsqu'ils couraient sur un champ de blĂ©, ils ne courbaient pas les Ă©pis sous leur poids, et quand ils couraient sur la surface de la mer, ils ne la ridaient pas. Mais le mĂÂȘme BorĂ©e engendre Ă©galement des chevaux d'une Ăâ°rinye, puis d'une Harpie cette fois le cheval naĂt donc d'un mariage chtono-ouranien, porteur de violence. Dans ce mĂ©canisme ascensionnel qui - comme on le voit par cet exemple - ne le coupe pas de ses origines, le cheval devient peu Ă peu un symbole guerrier, et mĂÂȘme l'animal de guerre, par excellence. On a vu que le cheval sacrifiĂ© annuellement Ă Rome Ă©tait consacrĂ© Ă Mars. Le Guerrier, en effet, participe des deux plans ouranien et chtonien ; semeur de mort, infernal dans sa lutte, il s'Ă©lĂšve aux cieux, par son triomphe ou pas son sacrifice. Ce cheval-guerrier est omniprĂ©sent dans les Ă©popĂ©es celtiques. Il est souvent caractĂ©risĂ© par sa robe alezane, couleur de feu. On a retrouvĂ© dans un trĂ©sor celtique, Ă Neuvy-en-Sullias Loiret un cheval votif accompagnĂ© d'une inscription Ă Rudiobus Le Rouge c'est le cheval roux de l'Apocalypse, annonciateur de guerre et d'effusion de sang. Dans la tradition vĂ©dique, le cheval sacrifiĂ© symbolise le Cosmos. Le char du Soleil, dans le Rig-Veda, est tirĂ© par un ou par sept chevaux. Le cheval participe du double symbolisme solaire et de sa double valence force fĂ©conde quand il brille, force meurtriĂšre quand il sombre dans la nuit. Les chevaux sont attelĂ©s aussi aux chars funĂ© cheval de majestĂ©. Solaire, attelĂ© au char de l'astre, le cheval blanc devient l'image de la beautĂ© accomplie, par le rĂšgne de l'esprit le MaĂtre du Char sur les sens. Blanc, mais d'une blancheur Ă©clatante, le cheval est le symbole de la majestĂ©. Il est le plus souvent montĂ© par celui qui est nommĂ© FidĂšle et VĂ©ritable Apocalypse, 19, 11, c'est-Ă -dire par le Christ. Suivant le texte de l'Apocalypse, les armĂ©es cĂ©lestes qui l'accompagnent chevauchent des coursiers blancs. C'est pourquoi l'on verra dans les miniatures des anges sur des chevaux. Dans la cathĂ©drale d'Auxerre, une fresque partagĂ©e par une croix grecque prĂ©sente dans son centre le Christ sur un cheval blanc. De la main droite, il tient un bĂÂąton noir qui figure le sceptre royal signifiant son pouvoir sur les nations. Dans les quatre anges, des anges, les ailes dĂ©ployĂ©es et montĂ©s Ă cheval, lui font escorte. Un cheval blanc porte un nimbe croisĂ© et remplace l'agneau Ă l'autel souterrain de Notre Dame de Montmorillon. Au terme de cette ascension, domine la figure symbolique du blanc cheval de majestĂ©, monture des HĂ©ros, des Saints et des conquĂ©rants spirituels. Toutes les grandes figures messianiques montent de tels coursiers. Ainsi en Inde Kalki, l'avatar futur, cheval lui-mĂÂȘme, reviendra cheval blanc. C'est encore sur un cheval blanc qu'est attendu le prophĂšte Mohammed, Ă son nouvel avĂšnement. Monture du Bouddha pour le Grand DĂ©part, le cheval blanc est enfin, sans cavalier, la reprĂ©sentation du Bouddha lui-mĂÂȘme. En conclusion, il apparaĂt que le Cheval constitue un des archĂ©types fondamentaux que l'humanitĂ© ait inscrits dans sa mĂ©moire. Son symbolisme s'Ă©tend aux deux pĂÂŽles - haut et bas - du Cosmos, et par lĂ est rĂ©ellement universel. Dans le monde du dessous, le Chtonien, nous avons vu en effet que le cheval apparaĂt comme un avatar ou un ami des trois Ă©lĂ©ments constituants, feu, terre, eau, et de son luminaire, la lune. Mais nous l'avons vu aussi dans le monde du dessus, l'Ouranien, associĂ© Ă ses trois Ă©lĂ©ments constituants, air, feu et eau - ces deux derniers entendus cette fois dans leur acception cĂ©leste - et Ă son luminaire, le Soleil. Des chevaux mĂšnent le char du Soleil, des chevaux mĂšnent le char de la Lune, au fronton du ParthĂ©non. Le cheval passe avec une Ă©gale aisance de la nuit au jour, de la mort Ă la vie, de la passion Ă l'action. Il relie donc les opposĂ©s dans une manifestation continue. Il est essentiellement manifestation il est Vie et ContinuitĂ©, par-dessus la discontinuitĂ© de notre vie et de notre mort. Ses pouvoirs dĂ©passent l'entendement il est donc Merveille et il ne faut pas s'Ă©tonner que l'homme l'ait si souvent sacralisĂ©, de la prĂ©histoire Ă l'histoire. Un seul animal le dĂ©passe peut-ĂÂȘtre en subtilitĂ© dans le bestiaire symbolique de tous les peuples le serpent, plus Ă©galement rĂ©parti sur tous les continents, et qui, comme lui, Ă l'image du temps, coule incessamment, de bas en haut et de haut en bas, entre les enfers et les cieux. Dans ce perpĂ©tuel va-et-vient, les chemins secrets du cheval et du serpent sont ceux de l'eau tous deux hantent les sources et les fleuves. Aussi chevaux et serpents sont-ils souvent les hĂ©ros interchangeables de maintes histoires merveilleuses ; ou bien ils s'unissent, donnant naissance Ă un monstre Ă©trange, hippo-ophidien. C'est le cheval-dragon Long-Ma qui, en Chine, apporte le Ho t'ou -diagramme du fleuve, appelĂ© aussi Ma t-ou, diagramme du cheval - Ă Yu-le-grand Ă©vidente relation avec le symbolisme du Verbe, qui appelle Ă nouveau le parallĂšle avec Garuda. Le cheval se substitue au dragon dans d'innombrables lĂ©gendes chinoises, du Li-sao de Kiu-yuan au Si-yeou ki. Dans l'un et l'autre de ces deux cas, ils contribuent Ă la quĂÂȘte de la Connaissance ou de l'ImmortalitĂ©. Ce n'est sans doute pas un hasard non plus si les ancĂÂȘtres des sociĂ©tĂ©s secrĂštes, les colporteurs de la science taoĂÂŻste, les propagateurs de l'Amidisme au Japon, prirent l'aspect de marchands de chevaux. Ni si le propagateur du Zen en Chine, Matso, par suite d'un jeu de mots sur son nom, est dit ĂÂȘtre un jeune poulain s'Ă©lançant et foulant tous les peuples du monture des dieux. Force, rapiditĂ© ce sont les qualitĂ©s que le Yi-king attribue au cheval. Le cheval est parfois la monture de VĂÂąyu, divinitĂ© du vent, de l'Ă©lĂ©ment air. Les huit chevaux du roi Mou correspondent-ils aux huit vents comme le suggĂšre Granet ? Ce n'est pas impossible. Le cheval est en tout cas, en Chine, un animal typiquement Yang. On sacrifiait anciennement au Premier Cheval, qui Ă©tait une constellation, mais qui Ă©voquait une tradition d'Ă©leveurs. La frĂ©quente prĂ©sence de chevaux vivants ou figurĂ©s dans les temples shintoĂÂŻstes du Japon n'est plus guĂšre expliquĂ©e de façon satisfaisante. Il semble qu'ils soient la monture des kami. Le cheval est aussi liĂ©, au Japon, aux notions de protection et de longĂ©vitĂ© c'est aussi le cas du cheval-dragon chinois. C'est encore, sur un chapiteau de l'Ă©glise de Tavant XIIĂš siĂšcle le mĂÂȘme monstre, chevauchĂ© par un cavalier nu, Ă la poursuite d'une sorciĂšre, Ă©galement nue, qui s'enfuit Ă quatre pattes. Dans sa valorisation, nĂ©gative, c'est la monture infernale du Sieur de Gallery, Chasseur maudit, dont la geste est comparable Ă celle du roi Arthur Entendez-vous la sarabande ?O l'Ă© la Chasse-GalleryIci, au long, va passer pre bandeEt la garache garou ? et l'alouby vampire ?Gallery va-t-en-tĂÂȘte,MontĂ© sur un cheveauQu'a le cou d'ine bĂÂȘtela queue d'un serpentEt la pĂ©a d'un crapaud. Au lieu de s'unifier en une seule figure mythique, le binĂÂŽme cheval-dragon peut aussi se scinder en ses deux composants qui, prenant alors une valeur contraire, s'affrontent en une lutte Ă mort, qui devient celle du bien et du mal. C'est Ă©videmment le cheval qui est alors valorisĂ© positivement, car il reprĂ©sente la face humanisĂ©e du symbole, le dragon figurant, lui, la BĂÂȘte-en-nous, qu'il faut tuer, c'est-Ă -dire rejeter. Le mythe de Saint Georges en est un exemple."** Selon Les Cartes mĂ©decine, DĂ©couvrir son animal-totem Ă©dition revue 1999 ; traduction française 2010 de Jamie Sams et David Carson, "Les AmĂ©rindiens disaient souvent Ă Voler un cheval, cĂąâŹâąest voler la puissance Ă» ; cela indique bien lĂąâŹâąestime dont jouissaient les Chevaux dans les cultures amĂ©rindiennes. Le Cheval jouit Ă la fois de puissance physique et de puissance surnaturelle. Dans les pratiques chamaniques Ă travers le monde entier, le Cheval permet aux chamans de voler dans les airs et de rejoindre le ciel. Quand lĂąâŹâąhumanitĂ© a domestiquĂ© le Cheval, ce fut une aussi grande dĂ©couverte que celle du feu. Avant la venue du Cheval, les humains Ă©taient attachĂ©s Ă la Terre et chargĂ©s de fardeaux, ce qui ralentissait leur marche. AussitĂÂŽt quĂąâŹâąils purent monter le Cheval, ils furent libres et lĂ©gers comme le vent ; ils pouvaient porter tout Ă leur aise de lourds fardeaux pendant de longues distances. Ă⏠travers le lien spĂ©cial qui les rattachait au Cheval, les humains ont grandement modifiĂ© lĂąâŹâąimage quĂąâŹâąils avaient dĂąâŹâąeux-mĂÂȘmes. Le Cheval fut la premiĂšre mĂ©decine animale ; lĂąâŹâąhumanitĂ© a contractĂ© une dette inestimable envers cet animal qui a ainsi facilitĂ© leurs dĂ©placements. En effet, la marche Ă la rencontre de nos frĂšres aurait Ă©tĂ© longue et dure si le Cheval ne nous avait pas servi de monture. AujourdĂąâŹâąhui, nous mesurons la capacitĂ© des moteurs en Ă chevaux vapeurĂ», ce qui nous rappelle le temps oĂÂč le Cheval Ă©tait un partenaire hautement respectĂ© chez les humains. Marcheur de rĂÂȘve, un homme-mĂ©decine traversait les grandes plaines pour aller visiter la nation Arapaho. Il apportait sa pipe. La plume piquĂ©e dans ses longs cheveux noirs pointait vers le bas, indiquant quĂąâŹâąil Ă©tait un homme de paix. Sur la pente dĂąâŹâąune colline, Marcheur de rĂÂȘve vit un troupeau de mustangs sauvages qui venait vers lui en courant. Ăâ°talon noir sĂąâŹâąapprocha de lui et lui demanda sĂąâŹâąil cherchait une rĂ©ponse au cours de son voyage. Ăâ°talon noir lui dit Ă Je viens du Vide oĂÂč les rĂ©ponses se trouvent. Chevauche sur mon dos et tu connaĂtras la puissance qui surgit quand on pĂ©nĂštre dans la Noirceur et quĂąâŹâąon y trouve la LumiĂšre. Ă» Marcheur de rĂÂȘve remercia Ăâ°talon noir et consentit Ă le visiter quand il aurait besoin de sa mĂ©decine au cours de lĂąâŹâąespace du rĂÂȘve. Ăâ°talon jaune sĂąâŹâąapprocha lui aussi de Marcheur de rĂÂȘve et lui offrit de lĂąâŹâąamener vers lĂąâŹâąEst, oĂÂč se trouve lĂąâŹâąillumination. Marcheur de rĂÂȘve pourrait partager avec les autres les rĂ©ponses quĂąâŹâąil y trouverait et les amener vers lĂąâŹâąĂ©veil. Une fois de plus, Marcheur de rĂÂȘve remercia Ăâ°talon jaune et affirma quĂąâŹâąil utiliserait ces dons de puissance au cours de son voyage. Ăâ°talon rouge sĂąâŹâąapprocha, se cabrant, enjouĂ©. Il renseigna Marcheur de rĂÂȘve sur la joie qui rĂ©sulte dĂąâŹâąun bon Ă©quilibre entre le travail, les mĂ©decines importantes et les joyeuses expĂ©riences du jeu. Il rappela Ă Marcheur de rĂÂȘve les bĂ©nĂ©fices de lĂąâŹâąhumour par lequel on peut retenir lĂąâŹâąattention de ceux Ă qui on enseigne. Marcheur de rĂÂȘve le remercia et promit de se rappeler du don de la joie. Marcheur de rĂÂȘve Ă©tait maintenant presque rendu Ă destination. La nation Arapaho Ă©tait toute proche. Ăâ°talon blanc sĂąâŹâąavança. Marcheur de rĂÂȘve monta sur le dos de ce cheval fougueux, messager de tous les autres chevaux, celui qui reprĂ©sentait la sagesse du pouvoir. Ce magnifique coursier incarnait lĂąâŹâąĂ©quilibre du bouclier. Ă Aucun abus de pouvoir ne peut mener Ă la sagesse Ă», dit Ăâ°talon blanc. Ă Toi, Marcheur de rĂÂȘve, tuas fait ce voyage pour guĂ©rir un frĂšre dans le besoin, pour partager la pipe sacrĂ©e et pour guĂ©rir la Terre-MĂšre. En toute humilitĂ©, tu sais que tu es un instrument du Grand Esprit. Comme je te porte sur mon dos, ainsi tu portes ton peuple sur le tien. Avec sagesse, tu comprends que le pouvoir va de pair avec lĂąâŹâąengagement ; le pouvoir nĂąâŹâąest accordĂ© quĂąâŹâąĂ ceux et celles qui acceptent sereinement de prendre des responsabilitĂ©s. Ă» Marcheur de rĂÂȘve, le chaman, avait Ă©tĂ© guĂ©ri par la visite des chevaux sauvages. Il savait que sa visite chez les Arapahos avait pour but de partager ses dons avec eux. En intĂ©grant la mĂ©decine du Cheval, vous verrez plus clairement comment travailler Ă obtenir un meilleur Ă©quilibre de votre bouclier. Le vĂ©ritable pouvoir rĂ©side dans cette sagesse saisir lĂąâŹâąensemble de votre cheminement et vous souvenir des sentiers oĂÂč vous avez voyagĂ© dans les mocassins des autres. Compassion, tendresse, enseignement, amour, partage des dons, talents et habiletĂ©s vous ouvriront le chemin du pouvoir. A lĂąâŹâąenvers Si votre ego se met de la partie, vous ne savez peut-ĂÂȘtre pas reconnaĂtre quand les autres vous manquent de respect. DĂąâŹâąun autre cĂÂŽtĂ©, il se peut que vous vous battiez contre dĂąâŹâąautres qui abusent de leur pouvoir. Ă Devrais-je dire quelque chose ? Devrais-je lutter contre mon dĂ©sir de les remettre Ă leur place ? Ă» vous demandez-vous. Rappelez-vous les moments de votre vie oĂÂč vous vous ĂÂȘtes Ă©loignĂ© de la grĂÂące du Grand Esprit, et Ă©prouvez de la compassion pour les frĂšres qui font actuellement la mĂÂȘme chose. Si vous dominez quelquĂąâŹâąun dĂąâŹâąautre ou si vous sentez que quelquĂąâŹâąun vous accable, la mĂ©decine du Cheval, tant Ă lĂąâŹâąendroit quĂąâŹâąĂ lĂąâŹâąenvers, vous rappelle simplement comment il vous faut Ă©quilibrer vos boucliers. En permettant Ă toutes les voies dĂąâŹâąavoir une valeur Ă©gale, vous constaterez la puissance et la gloire de la famille humaine unifiĂ©e. VoilĂ le cadeau du guerrier de lĂąâŹâąArc-en-ciel. Le Ă moi Ă» nĂąâŹâąa aucune place dans cet Arc-en-ciel qui tournoie, venu du Grand MystĂšre ; on lĂąâŹâąy a remplacĂ© par le Ă nous Ă». Toutes les couleurs et toutes les pistes de lĂąâŹâąArc-en-ciel ne forment quĂąâŹâąun seul tableau et mĂ©ritent donc dĂąâŹâąĂÂȘtre considĂ©rĂ©es comme Ă©gales les unes aux ce savoir et appliquez-le ; reprenez ainsi ce pouvoir auquel vous avez renoncĂ© en oubliant dĂąâŹâąaller avec compassion au-devant de tout ĂÂȘtre et de toute situation. Ăâ°claircissez la situation actuelle et comprenez que chaque ĂÂȘtre humain doit suivre ce sentier vers le pouvoir avant de galoper enfin sous les vents de la destinĂ© puissance." *A lire Canalisation de Caroline Leroux qui communique avec les devas des animaux.* Selon Nicki Scully, auteure de MĂ©ditations de l'animal pouvoir, Voyages chamaniques avec les alliĂ©s esprits Ă©ditions originales 1991, 2001 ; traduction française Guy TrĂ©daniel Ăâ°diteur 2002, "Les chevaux ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©rĂ©s dans toute l'historie par de nombreuses cultures, dont les anciens Chinois, les Peaux-Rouges, de nombreuses traditions europĂ©ennes... Ils incarnent l'esprit de libertĂ©. Et rien n'incarne aussi bien cet esprit que les quelques mustangs qui restent, qui gardent une farouche indĂ©pendance. Les Chevaux sont considĂ©rĂ©s comme des vĂ©hicules sĂ»rs pour le voyage dans les mondes physiques ou spirituels ? Les chamans chevauchent sur leurs mustangs dans le monde supĂ©rieur et le monde infĂ©rieur, avec une Ă©gale facilitĂ©. Le don du mustang est la capacitĂ© de vivre pleinement sur le moment. Le voyage du Mustang a pour dessein la chevauchĂ©e mĂÂȘme, non un but quelconque. Avec son esprit aventureux, le Mustang vous invite Ă vous rendre pleinement Ă l'expĂ©rience de la vie. chaque fois que vous vous sentez enfermĂ©, vous pouvez grimpĂ© sur le dois du Mustang, ne faire plus qu'un avec votre cheval, connaĂtre la joie du souffle du vent dans les cheveux, et voler. Le Mustang vous apprend Ă avoir foi dans le moment, et vous rappelle la nĂ©cessitĂ© de reconnaĂtre votre propre magnificence. Vous pouvez faire ce voyage n'importe quand, mais je choisis le Mustang pour le dernier voyage, dans cette nouvelle Ă©dition, pour que le point culminant de ces voyages soit la puissance et l'exultation de cette expĂ©rience de libertĂ©. [Le Voyage du Mustang fait partie, au mĂÂȘme titre que celui du Chameau, de la Girafe, du LĂ©zard cornu, du Loup, de l'AraignĂ©e et du PĂ©lican des] Voyages de LibĂ©ration. Cette section est consacrĂ©e Ă dĂ©barrasser la voie de la libĂ©ration des contraintes des pensĂ©es et croyances limitĂ©es. Les vieux modĂšles sont abandonnĂ©s, laissant la place Ă des visions nouvelles, Ă©largies, qui gĂ©nĂšrent une connexion plus grande avec l'Ensemble de la du Mustang [Faites l'Alchimie du Chaudron et connectez-vous Ă Thoth ...] Thoth montre le ciel, oĂÂč vous voyez de beaux nuages blancs dĂ©filant. Tandis que vous admirez les motifs changeants des nuages, la forme d'un cheval Ă©merge... Vous vous demandez quelle impression cela peut faire, de sauter sur le dos de ce grand cheval et de chevaucher. DĂšs que cette pensĂ©e se forme dans votre esprit, le Cheval nuage atterrit et devient un Ă©talon pinto [cheval indien tachetĂ©] galopant Ă la tĂÂȘte d'un troupeau de Mustangs sauvages. Vous vous retrouvez dans un vaste prĂ© entourĂ© de collines ondulantes. La harde de Mustangs passe dans un bruit de tonnerre, rivalisant avec le vent dans un joyeux abandon. Tandis que le Mustang des nuages conduit les Mustangs Ă travers la prairie, permettez-vous de sentir le dĂ©sir de courir avec le troupeau. Vous appelez "Aidez-moi Ă me libĂ©rer, aidez-moi Ă connaĂtre la libertĂ©". Le Cheval de tĂÂȘte entend votre appel et s'arrĂÂȘte - il se retourne pour ĂÂȘtre face Ă vous, mais il garde ses distances... Immobilisez-vous complĂštement... Sans bouger, vous et le cheval, vous vous observez l'un l'autre. Pour monter ce cheval, vous devez gagner sa confiance ; il doit gagner la vĂÂŽtre en retour. Pour lui donner du temps, restez parfaitement immobile, le cĂ
âur ouvert. Maintenez cet espace neutre tandis que lentement, lentement, le Cheval va vers vous. Enfin, ce magnifique Mustang se tient juste devant vous. restez tranquille et concentrez-vous sur le Cheval. Il fait le tour de votre corps avant de revenir face Ă vous. Puis il fait un signe de tĂÂȘte de reconnaissance - vous ĂÂȘtes devenu assez prĂ©sent pour recevoir son don. Avec sa permission, vous montez, oscillant avec aise sur son dos nu. Quand vous saisissez sa criniĂšre, il commence Ă bouger lentement, puis il allonge le pas, pour rattraper le troupeau... Penchez-vous sur son cou et sentez son corps onduler sans vous. Vous ĂÂȘtes conscient de sa force, de son sens sĂ»r de la direction, et de sa joie de courir. Unissez-vous au Cheval, pour faire pleinement l'expĂ©rience du moment, comme il le fait... [Pause] DĂšs que le Mustang sent que vous ne faites qu'un avec lui, il se met au galop, bondissant Ă travers prĂ©s, franchissant les collines, puis bondissant dans l'air et volant de plus en plus haut, dans les nuages et au-delĂ . Sentez le vent et jouissez de cette merveilleuse sensation de libertĂ©. Jouissez de votre chevauchĂ©e... [Longue pause] Quand vous sentez que votre voyage est achevĂ©, vous redescendez, traversant l'atmosphĂšre, les nuages, jusqu'Ă ce ce que vous et le Mustang touchiez terre. Vous retournez Ă l'endroit oĂÂč le Mustang vous a trouvĂ©, et vous descendez de votre monture. Vous levez les yeux, et vous voyez un aigle qui dĂ©crit de grands cercles au-dessus. Il fait tomber une belle plume tachetĂ©e, que vous prenez avec gratitude, et que vous attachez Ă la criniĂšre de votre Mustang magnifique, magique, comme cadeau de remerciement... Thoth est lĂ qui vous attend. Prenez un moment pour partagez votre expĂ©rience avec lui... [Thoth vous aidera Ă rentrer dans votre corps physique et votre conscience ordinaire. Pensez Ă vous enraciner et Ă vous centrer... ]Mot-clef Esprit de libertĂ©."* * Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des lĂ©gendes Hachette Livre, 2000 C'est encore et toujours en MĂ©sopotamie et en Ăâ°lam "la Terre du Dieu", l'ancien royaume d'Iran, que l'on trouve les premiĂšres preuves de la domestication de l' "ĂÂąne des montagnes" c'est ainsi qu'il Ă©tait nommĂ© alors, inscrites sur des tablettes d'argile datant de la seconde moitiĂ© du IIIe millĂ©naire. Toutefois, le cheval n'existait pas dans ces lointaines rĂ©gions qui sont devenues l'Irak et l'Iran d'aujourd'hui. Il fut donc sĂ»rement importĂ© des steppes de l'Asie centrale, et notamment du Caucase septentrional, les relations commerciales entre Sumer et MaĂÂŻkop - une ville situĂ©e dans l'actuelle rĂ©gion du Kouban, un fleuve qui draine la Russie - ayant Ă©tĂ© clairement Ă©tablies. Car tout laisse Ă penser que c'est bien dans les plaines du Caucase que le cheval devint pour la toute premiĂšre fois "la plus noble conquĂÂȘte de l'homme", selon Buffon, au milieu du IIIe millĂ©naire avant notre Ăšre environ. Avant cela, il Ă©tait inconnu en MĂ©sopotamie et en Ăâ°gypte. Partout ailleurs, en Europe notamment, c'Ă©tait un animal sauvage que les hommes chassaient et mangeaient. Le cheval Ă©tant plutĂÂŽt un animal de souche europĂ©enne, il est assez logique d'apprendre que les Celtes se rĂ©vĂ©lĂšrent de trĂšs talentueux cavaliers, et qu'ils lui accordĂšrent une place importante dans leur panthĂ©on de divinitĂ©s, puisqu'ils en firent l'attribut essentiel de leur dĂ©esse Epona, surnommĂ©e la dĂ©esse des chevaux. ReprĂ©sentĂ©e par une superbe jument ou par une femme assise entre deux chevaux, elle apparut finalement - Ă Rome, notamment, devenant ainsi une divinitĂ© gallo-romaine -, sous l'aspect d'une cavaliĂšre portant une corne d'abondance, symbole de fĂ©conditĂ© et des richesses inĂ©puisables de la Terre-MĂšre. HĂ©las, il semble bien que la motivation essentielle qui poussa l'homme Ă domestiquer cet ĂÂąne des montagnes fut guerriĂšre ! C'est sans doute ce qui explique les images symboliques sombres et destructrices qui s'attachent Ă cet animal dont la beautĂ© plastique est indĂ©niable, la puissance surprenante, et qui devint un animal mythique, la monture des dieux et, pour cette raison mĂÂȘme, prit un caractĂšre quelque peu diabolique. Figure des tĂ©nĂšbres Ă laquelle on attribue de mystĂ©rieux et dangereux pouvoirs, recelant une puissance apparemment indomptable, sauvage, primaire, le cheval est associĂ© Ă la mort et aux instincts destructeurs. A ce point que la mort elle-mĂÂȘme et les forces de destruction furent parfois reprĂ©sentĂ©es sous l'aspect de cavaliers, comme par exemple les quatre cavaliers de l'Apocalypse dont Ăâ°zĂ©chiel et Zacharie eurent les premiĂšres visions, d'aprĂšs la Bible. Toutefois, comme c'est souvent le cas avec les symboles forts, les mythes rĂ©currents et prĂ©sents dans diffĂ©rentes parties du monde antique, sous des formes diverses mais dans le fond identiques quant Ă leurs significations, le cheval est un animal ambivalent, tantĂÂŽt figurant la mort sous son aspect le plus violent, tantĂÂŽt reprĂ©sentant l'Ă©lĂ©vation et la grandeur de l'ĂÂąme, la course du soleil Ă travers le ciel, la puissance rĂ©gĂ©nĂ©ratrice de l'eau et purificatrice du feu, les instincts maĂtrisĂ©s, le dĂ©sir dominĂ©, le corps, vĂ©hicule de l'ĂÂąme ou, plus exactement, la monture que l'ĂÂąme doit apprivoiser et emprunter pour accĂ©der au divin. Dans certains contes et lĂ©gendes, le cheval ailĂ© possĂšde le pouvoir de faire passer celui qui sait le monter de la nuit au jour, du monde visible au monde invisible, de la mort Ă la vie. Aucune porte ne reste fermĂ©e pour lui. Toutes les frontiĂšres sont abolies, dĂšs lors qu'il fait corps avec le cheval. C'est ainsi que l'apparition d'un cheval dans un de vos rĂÂȘves est souvent associĂ©e aux forces psychiques, instinctives et pulsionnelles inconscientes, destructrices, certes, mais par lĂ mĂÂȘme crĂ©atrices et rĂ©gĂ©nĂ©ratrices aussi. N'oublions pas en effet que le cheval, Ă cause de sa nature fougueuse et gĂ©nĂ©reuse, fut associĂ© aux dĂ©esses de la Terre, symboles de fĂ©conditĂ©. Les interprĂ©tations rĂ©vĂ©lĂ©es par la prĂ©sence du cheval dans nos rĂÂȘves sont si nombreuses, si variĂ©es, que l'on pourrait presque y consacrer un ouvrage entier, tant les symboles et les mythes se rattachant Ă cet animal sont multiples. C'est ainsi que le cheval peut ĂÂȘtre rapprochĂ© des quatre Ă©lĂ©ments le Feu, la Terre, l'Air et l'Eau. Il peut ĂÂȘtre une reprĂ©sentation de la foudre, de l'Ă©clair, de l'embrasement, de l'incendie, et donc d'un Ă©vĂ©nement soudain, inattendu, brutal, imprĂ©vu, inĂ©vitable, bouleversant, qui se produit ou va se produire dans la vie ou dans l'esprit du rĂÂȘveur. Il peut figurer le roulement de la terre qui tremble, les ondes de choc telluriques et, lĂ encore, annoncer un bouleversement dans la situation ou la vie du sujet. Il peut symboliser la tempĂÂȘte qui balaie tout sur son passage, la tornade ou le cyclone, et laisser sous-entendre que beaucoup de choses devront ĂÂȘtre ou seront Ă©liminĂ©es dans la vie du sujet. Enfin, il peut incarner le raz de marĂ©e qui dĂ©ferle, rĂ©vĂ©lant ainsi une crise Ă©motionnelle."** D'aprĂšs Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guĂ©risseurs Octopus Publishing Groupe, 2006 ; traduction française Ăâ°ditions VĂ©ga, 2006 Guide d'interprĂ©tation En tant que symbole oniriqueLibertĂ© ; SexualitĂ© ; Pouvoir ; Ambition ; SpiritualitĂ© ; Transition ; Force en tant que gardien ou protecteurProtĂšge pendant le voyage ; Transporte en toute sĂ©curitĂ© vers les domaines tant que guĂ©risseurTransforme les blessures en sagesse ; Soigne les traumatismes Ă©motionnels ou la tant qu'oracle ou augureNouvelle aventure ; Gain et contes Dans le mythe grec, PĂ©gase, le cheval ailĂ©, est nĂ© du sang de MĂ©duse Ă la chevelure en serpents. Le centaure Chiron, mi-homme, mi-cheval, rejetĂ© par sa mĂšre Ă la naissance, Ă©tait devenu un grand guĂ©risseur compatissant. Dans le mythe celte, les chevaux blancs sont associĂ©es aux dĂ©esses Rhiannon et le cheval est votre animal de pouvoir Vous ĂÂȘtes trĂšs sensible et rĂ©agissez fortement Ă votre environnement. Vous apprĂ©ciez les relations sociales harmonieuses et si on ne fait pas appel Ă vous pour diriger, vous e^tes content de suivre. Quand les membres de votre famille Ă©largie ne s'entendent pas, ils se tournent vers vous pour la mĂ©diation. Le rejet vous fait trĂšs peur. Vous ĂÂȘtes trĂšs rĂ©sistant et apprĂ©ciez votre libertĂ© de voyager. Quelques difficultĂ©s Ă faire confiance, mais quand vous vous dĂ©cidez, c'est au cheval de vous aider Ă satisfaire votre dĂ©sir de voyage et d'aventure ;Ă ĂÂȘtre un dirigeant compatissant et efficace de votre communautĂ©.AccĂ©der au pouvoir du cheval en visitant une Ă©curie et en montant ;participant Ă un marathon. On connaĂt plus de 150 races de chevaux et de poneys. Votre cheval de pouvoir est-il un pur race, un cheval de trait, un Ă©talon, un hongre ou une jument ? Quelle est sa couleur ? Imaginez que vous ĂÂȘtes votre cheval. Quelles sensations laisse le fait d'ĂÂȘtre si beau, si puissant, si libre ?Ăâ°lĂ©ment Terre.** Pour Jacques Voisenet, auteur de "LĂąâŹâąanimal et la pensĂ©e mĂ©dicale dans les textes du Haut Moyen Age." paru dans la revue Rursus. PoiĂ©tique, rĂ©ception et réécriture des textes antiques, 2006, nð1 La chair du cheval est aussi jugĂ©e Ă dure, difficile Ă manger, mauvaise pour lĂąâŹâąhomme, tant et si bien quĂąâŹâąil a beaucoup de peine Ă la digĂ©rer Ă». Elle est donc peu recommandable dĂąâŹâąun point de vue diĂ©tĂ©tique - elle Ă©chauffe trop ĂąâŹâ mais surtout parce quĂąâŹâąelle est liĂ©e Ă des pratiques paĂÂŻennes en vigueur dans les populations germaniques. Elles attribuaient Ă la viande des chevaux sacrifiĂ©s souvent en lĂąâŹâąhonneur des dĂ©funts une vertu phylactĂ©rique. Cette manducation permettait de participer Ă la nature magique de lĂąâŹâąanimal et dĂąâŹâąĂ©tablir un lien entre le monde des vivants et celui des morts. LĂąâŹâąhippophagie et lĂąâŹâąabsorption de sang Ă©taient une pratique largement rĂ©pandue chez les barbares. Pline avait dĂ©jĂ Ă©voquĂ© la coutume des Sarmates qui prĂ©levaient du sang Ă leurs chevaux pour se nourrir. Pour les auteurs chrĂ©tiens, il ne sĂąâŹâąagit pas dĂąâŹâąune habitude alimentaire innocente mais dĂąâŹâąun mode de vie paĂÂŻen quĂąâŹâąil faut Ă©radiquer. Saint Boniface mort en 755, apĂÂŽtre de la Germanie, reçoit des recommandations trĂšs strictes de la part du pape GrĂ©goire III 731-741 pour qui il faut interdire aux nouveaux convertis la consommation de viande de cheval, sauvage ou domestique, et imposer une sanction sĂ©vĂšre aux contrevenants car cĂąâŹâąest un usage Ă immonde et exĂ©crable Ă». Vingt ans plus tard, le pape Zacharie 741-752 lui renouvelle lĂąâŹâąinterdiction Ă partir dĂąâŹâąune liste dĂąâŹâąanimaux que Boniface lui avait fait parvenir. Cela montre la difficultĂ© que lĂąâŹâąĂ©vangĂ©lisateur devait rencontrer Ă faire accepter cette interdiction par les populations germaniques habituĂ©es Ă manger de la viande de cheval. Les besoins dĂąâŹâąĂ©claircissements de Boniface Ă©taient dĂąâŹâąautant plus forts quĂąâŹâąil savait que dans la chrĂ©tientĂ© cette sĂ©vĂ©ritĂ© ne faisait pas lĂąâŹâąunanimitĂ©. Certains pĂ©nitentiels se montrent intransigeants trois Ă quatre ans de pĂ©nitence pour les mangeurs de chevaux, dĂąâŹâąautres sont plus mesurĂ©s Ă La consommation du cheval nĂąâŹâąest pas interdite, pourtant elle nĂąâŹâąest pas habituelle Ă» ; Ă La viande chevaline nĂąâŹâąest pas interdite mĂÂȘme si beaucoup de peuples refusent dĂąâŹâąen manger Ă». CĂąâŹâąest le cas en particulier des orientaux ou des irlandais mais lĂąâŹâąinterdiction stricte des papes GrĂ©goire et Zacharie est imposĂ©e dans un contexte dĂąâŹâąĂ©vangĂ©lisation sur un front du christianisme et Ă cause de la place du cheval dans la religion germanique. Manger nĂąâŹâąest pas un geste anodin, cela peut vous maintenir dans lĂąâŹâąerreur du pĂ©chĂ©, maladie spirituelle qui a toujours une incidence sur le corps et provoque les maladies physiques .** Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal Ă©dition originale 2007 ; traduction française Ăâ°ditions Contre-dires, 2018 nous dĂ©livre un Message des animaux du royaume des Ă©quidĂ©s Nos cĂ
âurs sont Ă©normes et rayonnants, de sorte que nous rĂ©pandons l'amour sur tout ce qui nous entoure. Ainsi, nous guĂ©rissons les gens, les autres animaux et la Terre. Vous pouvez le faire, vous aussi. Il nous suffit d'ouvrir votre cĂ
âur et de le laisser resplendir d'amour. De beaux chevaux d'un grand raffinement se sont incarnĂ©s en venant de Lakumay, l'aspect ascensionnĂ© de Sirius, durant l'age d'or de l'Atlantide, pour servir et soutenir les humains. A cette Ă©poque, ceux qui se sont portĂ©s volontaires pour semer les grains de la grande expĂ©rience de l'Atlantide vibraient tous au niveau supĂ©rieur de la cinquiĂšme dimension. Ils utilisaient les chevaux avec beaucoup de gratitude comme moyen de transport et les montaient sans selle en les dirigeant tĂ©lĂ©pathiquement. En Ă©change, les humains en prenaient soin et les abritaient en s'assurant qu'ils Ă©taient bien nourris. Un lien d'amour trĂšs fort existait entre les chevaux et leurs amis humains. Ce n'est que lorsque l'Atlantide est tombĂ©e que les chevaux ont Ă©tĂ© montĂ©s avec des selles et des brides ou ont Ă©tĂ© Ă©levĂ©s et utilisĂ©s pour des travaux difficiles. La mission de l'ĂÂąme de ces crĂ©atures excellentes et dignes est de rendre service Ă l'humanitĂ©, et en retour, notre contrat est de les honorer et de prendre soin d'eux. Les chevaux Ă©taient, et sont encore, des guĂ©risseurs au grand cĂ
âur. Beaucoup d'entre eux dĂ©montrent toujours des qualitĂ©s de dignitĂ©, d'honneur, d'amour, d'empathie, de libertĂ© et de joie. Ils diffusent Ă©galement l'Ă©nergie fĂ©minine divine et sont reliĂ©s Ă l'ange Marie, qui se connecte avec eux par l'intermĂ©diaire de VĂ©nus, le cĂ
âur cosmique. En tant que guĂ©risseurs, les chevaux ont une grande affinitĂ© avec les enfants, en particulier ceux qui ont un besoin physique ou Ă©motionnel. Ils peuvent contribuer Ă les soulager et Ă les apaiser. Comme la plupart des animaux Ă quatre pattes, les chevaux sont trĂšs prĂ©sents dans leur corps et ils aident les enfants Ă se dĂ©tendre et Ă prendre, eux aussi, pleinement conscience de leur corps. Cela peut ĂÂȘtre d'une grande utilitĂ© pour les enfants sensibles et avec une frĂ©quence vibratoire Ă©levĂ©e qui se dĂ©connectent Ă©nergĂ©tiquement de la Terre et ont tendance Ă s'isoler parce que la vie est difficile ou que les Ă©nergies qui les entourent sont trop faibles, mais qui ont vraiment besoin d'expĂ©rimenter pleinement la Terre. Et l'ange Marie travaille avec les enfants par l'intermĂ©diaire des chevaux. Quand les gens ont commencĂ© Ă introduire leurs 12 chakras de la cinquiĂšme dimension, l'archange Christiel est entrĂ© dans cet univers en passant par la porte des Ă©toiles en forme de croix de la constellation de la Lyre. Il a commencĂ© Ă dĂ©verser la lumiĂšre divine fĂ©minine Ă travers la Lune dans le chakra causal de ceux qui Ă©taient prĂÂȘts Ă la recevoir. Le centre causal est un chakra transcendant brillant comme la Lune au-dessus de la couronne. C'est grĂÂące Ă ce centre que les gens peuvent se connecter pleinement avec les anges, les licornes, les maĂtres Ă©clairĂ©s et le monde spirituel de la septiĂšme dimension. Quand les gens ont Ă©levĂ© leur frĂ©quence aux niveaux supĂ©rieurs de la cinquiĂšme dimension, leur chakra causal est devenu un portail par lequel les licornes pouvaient pĂ©nĂ©trer dans la longueur d'onde de la Terre. En 2012, un plus grand nombre d'individus ont ouvert leur chakra causal. Puis, en 2015, sous l'influence des super lunes et de l'ascension de la Terre-MĂšre, une vague de l'Ă©nergie fĂ©minine divine et magnifique de l'archange Christiel a dĂ©ferlĂ© aussi bien sur les ĂÂȘtres humains que sur les animaux. Ce phĂ©nomĂšne a affectĂ© plus particuliĂšrement les chevaux qui portaient dĂ©jĂ l'Ă©nergie divine fĂ©minine, car il a rĂ©activĂ© leur mission supĂ©rieure qui Ă©tait destinĂ©e Ă procurer Ă la planĂšte un Ă©quilibre divin masculin-fĂ©minin. Durant l'ĂÂąge d'or de l'Atlantide, quand le temps Ă©tait venu de mourir pour un cheval bien-aimĂ©, ses amis humains le regardaient se transformer en licorne et entamer son ascension. Je suis heureuse de dire que quelques personnes m'ont fait partager leurs merveilleuses expĂ©riences durant lesquelles elles ont vu l'esprit de leur cheval sortir de son corps et se transformer en une licorne d'un blanc immaculĂ© tandis qu'il s'Ă©levait vers la lumiĂšre. Quel privilĂšge incroyable de pouvoir assister Ă une telle scĂšne ! L'Ă©vĂ©nement est similaire Ă la cĂ©rĂ©monie des niveaux intĂ©rieurs que vit un ĂÂȘtre humain quand il entame son ascension. Les anges et les archanges les attendent pour les accueillir. Les trompettes se font entendre dans tout lĂąâŹâąunivers, et tout n'est que jubilation et joie Ă travers les cieux. Une des nombreuses tĂÂąches de l'archange Gabriel est d'aider les ĂÂȘtres de tous les univers Ă exprimer la libertĂ© et la joie ; et il n'est donc pas surprenant qu'ils veillent sur les chevaux et qu'ils les aident Ă remplir leur potentiel. Une des visions les plus inspirantes sur le plan Ă©nergĂ©tique est celle d'un cheval heureux qui galope dans le sable avec sa criniĂšre qui vole au vent. Les chevaux sauvages Les chevaux sauvages sont des descendants de ceux qui ont Ă©tĂ© domestiquĂ©s et se sont Ă©chappĂ©s. Ils vivent en groupes, avec un mĂÂąle, qui protĂšge son harem de femelles. Les jeunes poulains quittent la famille Ă l'ĂÂąge de deux ans et errent avec d'autres mĂÂąles jusqu'Ă ce qu'ils fondent leur propre famille. Ces chevaux expĂ©rimentent la vie de famille et la libertĂ©. Leur chemin n'est pas destinĂ© Ă croiser celui des humains. VISUALISATION POUR COMPRENDRE LES CHEVAUX Trouvez un endroit oĂÂč vous pourrez vous dĂ©tendre sans ĂÂȘtre dĂ©rangĂ©. Dessinez le diamant de puretĂ© et de protection de l'archange Gabriel sur vous et respirez que vous ĂÂȘtes assis sur une longue plage de sable fin pendant une chaude journĂ©e de printemps. Les vagues roulent sur le rivage et vous vous sentez trĂšs bien. Un cheval gracieux trotte le long de la plage et vient vous vous. Il rayonne de calme, d'amour et de paix. Il s'arrĂÂȘte Ă cĂÂŽtĂ© de vous et vous invite tĂ©lĂ©pathiquement Ă monter sur son dos. Votre ange gardien est proche de vous, afin de vous faire savoir que vous serez en sĂ©curitĂ©. Vous caressez le nez de votre ange vous aide Ă vous asseoir sur le cheval et s'installe derriĂšre vous en passant les bras autour de votre taille. Prenez un moment pour vous lier avec votre Ă©talon. Puis, vous galopez le long de la plage sur votre cheval, vos cheveux volant dans le vent. La mer est peu profonde sur le rivage, et les sabots du cheval soulĂšvent des Ă©claboussures d'eau. EnveloppĂ© dans un cocon blanc pur d'amour et de confiance, vous ressentez l'exaltation, la joie et la libertĂ©, le plaisir et la sensation merveilleuse de ne faire qu'un avec cet animal. Profitez de ce ressenti aussi longtemps que vous le souhaitez. Pendant votre promenade Ă dos de cheval, vous recevez un tĂ©lĂ©chargement d'Ă©nergie divine fĂ© le cheval s'arrĂÂȘte, caressez-le et remerciez-le. Laissez votre ange gardien vous aider Ă descendre. Et maintenant, prenez soin du cheval en le brossant, en peinant sa criniĂšre et sa queue, en l'emmenant avec douceur vers un pĂÂąturage spĂ©cial et en lui donnant une carotte. Parlez-lui gentiment pendant tout ce temps, en lui rappelant qu'il est vraiment magnifique. Puis, ouvrez les yeux en vous sentant revigorĂ© et plein d'amour. ** Selon Annie Pazzogna, auteure de Totem, Animaux, arbres et pierres, mes frĂšres, Enseignement des Indiens des Plaines, Le Mercure Dauphinois, 2008, 2012, 2015, dans le cercle des animaux, le Cheval Sunkawakan fait partie, au mĂÂȘme titre que l'Hirondelle, la Libellule, l'AraignĂ©e, le Corbeau, le Serpent et le Chien, des Animaux Tonnerre qui se situent Ă l'Ouest de l' en nĂ©gatif EntĂÂȘtement.en positif Force fĂ©condante ; Guide ; Ăâ°lĂ©vation. Tous les chevaux actuellement sauvages ont Ă©tĂ© domestiquĂ©s puis sont retournĂ©s Ă la nature. Ils vivent par groupes sous la conduite d'un vieux mĂÂąle. Cheval est comme la foudre, porteur de vie et de mort. Si ses sabots ronds et lisses font naĂtre l'Ă©clair, ils ne lui permettent pas d'adhĂ©rer Ă la terre ; Cheval vole, il est la libertĂ©, la puissance, l'endurance. Ses naseaux exhalent la fumĂ©e... Sunkawakan, force fĂ©condante est l'Ă©lĂ©vation de la puissance de l'ĂÂąme. Il est le vĂ©hicule de l"homme tout au long de sa vie. Il faut le monter afin d'entrer en communion avec le divin. Il permet de s'envoler dans les airs et atteindre le Ciel. Guide par excellence, Cheval pouvait ĂÂȘtre sacrifiĂ© lors du dĂ©cĂšs de son maĂtre pour que son ĂÂąme clairvoyante l'aide Ă trouver le chemin dans l'autre monde. Il est liĂ© Ă la planĂšte VĂ©nus. Avant que Cheval ne vĂnt dans les Plaines, les Indiens ne se dĂ©plaçaient pas plus de dix kilomĂštres / jour. Les charges se limitaient aux possibilitĂ©s des femmes et des chiens. Les hommes ne portaient rien ; ils devaient ĂÂȘtre prĂÂȘts Ă parer aux attaques. Les Indiens Ă©taient attachĂ©s Ă leurs chevaux. ils chantaient leurs qualitĂ©s et sculptaient ceux tombĂ©s au combat. Kola mitasunke kinyan yan in yanke lo "mon ami, mon cheval, quand tu galopes, tu voles comme un oiseau" Chant de guerre de Brave Buffalo. Sunk'ska akan yanka Ă©tait une confrĂ©rie de vieux guerriers qui chevauchaient des chevaux blancs et leur parade faisait l'admiration de tous. Cheval fut l'objet de nombreux raids pour le voler Ă ses possesseurs et suscita de ce fait quelques guerres tribales. Les Sioux eurent une grande nation grĂÂące Ă lui. La tĂÂȘte de Sunkawakan orne les bĂÂątons de voyage des hommes mĂ©decine. La chevauchĂ©e symbolique traduit l'abandon du corps. C'est la mort mystique, la lutte de la lumiĂšre contre les tĂ©nĂšbres.** Dans Rencontre avec votre animal totem Ă©dition originale 2010, traduction française 2015, Phillip Kansa et Elke Kirchner nous proposent la fiche suivante sur le cheval "CaractĂ©ristiques positives Atteindre ses objectifs par la mobilitĂ© et la volontĂ© ; Trouver sa place dans la communautĂ©.En quoi cet animal m'aideLe cheval, en tant qu'animal totem te donne la persĂ©vĂ©rance et la volontĂ© de donner le meilleur de toi-mĂÂȘme. Avec force et grĂÂące, il sert celui qui comprend son langage. Le cheval a besoin de compagnie pour se sentir bien. Il t'aide Ă vivre en collectivitĂ© et Ă accepter que chacun ait sa le cheval me protĂšgeLe cheval te protĂšge de la solitude et te rappelle que chacun peut trouver sa place dans la sociĂ©tĂ©. Sa persĂ©vĂ©rance et sa volontĂ© l'empĂÂȘchent de renoncer trop vite. Son agilitĂ© t'apprend Ă surmonter les obstacles ou Ă les contourner et Ă prendre une nouvelle pour me relier Ă cet animalImagine que tu te trouves devant un enclos et que tu observes un troupeau de chevaux. L'un d'eux attire fortement ton attention. Relie-toi par le cĂ
âur Ă cet animal. Il se dĂ©tache lentement du troupeau et, au pas, s'approche de toi. Tu ressens sa puissance et sa beautĂ©. Ses forces gagnent ton champ Ă©nergĂ©tique et emplissent tout ton corps. Le cheval tend sa tĂÂȘte, que tu caresses doucement. Tous deux apprĂ©ciez ce moment de proximitĂ© partagĂ©e. Demande au cheval de te prĂÂȘter sa force et dis-lui, si tu le souhaites, dans quelle situation tu as besoin de ses qualitĂ©s. Tu peux aussi lui demander comment il s'appelle, pour pouvoir l'invoquer Ă tout moment. Si la rencontre touche Ă sa fin, remercie l'animal, respire dans ton cĂ
âur, et reviens dans l'ici et maintenant." ** Pour David Carson, auteur de Communiquer avec les animaux totems, puisez dans les qualitĂ©s animales une aide et une inspiration au quotidien Watkins Publishing, 2011 ; traduction française Ăâ°ditions VĂ©ga, 2011, le cheval appartient Ă la famille de la Sagesse intĂ©rieure, au mĂÂȘme titre que l'hippopotame, le chien, l'aigle, l'ours polaire, le coyote, la salamandre, le papillon, la chouette, le saumon, le phoque, le paon, la grue, le liĂšvre, le tigre, le bĂ
âuf et la pieuvre. Sagesse intĂ©rieure Invoquer un esprit animal, c'est Ă©veiller de nouvelles perceptions. Tout phĂ©nomĂšne naturel, y compris l'animal, est intrinsĂšquement mystĂ©rieux. L'indicible que recĂšle toute forme de vie nous ramĂšne aux questions fondamentales sur l'existence. Comment et pourquoi s'est formĂ© le cosmos ? Pourquoi les choses existent-elles plutĂÂŽt que le nĂ©ant comme s'interrogent souvent les philosophes ? La mĂ©ditation peut nous apporter une conscience silencieuse des vĂ©ritĂ©s qui se cachent derriĂšre ces Ă©nigmes. Lorsque nous plongeons nos yeux dans ceux d'une autre crĂ©ature, nous sommes confrontĂ©s Ă de profonds mystĂšres, dont l'animal est l"incarnation vivante. Ce chapitre prĂ©sente les animaux susceptibles de nous guider vers de nouveaux indices et une acuitĂ© nouvelle. Si nous sommes prĂÂȘts Ă nous ouvrir et Ă Ă©couter, nous pouvons gagner en maturitĂ© spirituelle et avancer dans notre voyage intĂ©rieur. [...] Depuis des milliers d'annĂ©es, les chevaux sont honorĂ©s comme crĂ©atures majestueuses et puissantes. En France et en Espagne, on a dĂ©couvert des peintures rupestres de chevaux remontant Ă 5 000 ans, parfois plus. Ces animaux tiennent compagnie aux chamans et sont unis Ă eux par un lien Ă©troit. On prĂ©tend mĂÂȘme que le tambour du chaman peut, par magie, se changer en cheval ; d'autres affirment encore que leurs calebasses renferment des chevaux magiques. Ces crĂ©atures spirituelles de gĂ©nie ont le pouvoir de voir le futur, et protĂšgent les chamanes du danger. Il n'est rien de plus fin ou noble qu'un cheval beau et fougueux. D'aprĂšs les anciens habitants des monts AltaĂÂŻ d'Asie centrale, l'univers lui-mĂÂȘme Ă©tait un cheval - le grand cheval de la compassion. Sa tĂÂȘte Ă©tait lĂąâŹâąaube du ciel ; son Ă
âil gauche, l'Ă©toile du matin ; et son Ă
âil droit, l'Ă©toile du berger. Sa robe portait lune, Ă©toiles et planĂštes, son estomac contenait l'espace et son corps Ă©tait le temps. Son souffle abritait les quatre vents et sous lui se trouvait la Terre. Nous autres humains Ă©tions les intermĂ©diaires recherchant la comprĂ©hension de ce grand cheval. Dans de nombreuses cultures du monde entier, le cheval blanc a une signification spirituelle particuliĂšre. Les anciens textes sacrĂ©s de l'Inde, les Vedas, disent que dans l'incarnation finale, Vishnu, sauveur du monde, apparaĂtra soit chevauchant un cheval blanc, soit sous la forme mĂÂȘme de ce cheval. Dans l'ancien rite vĂ©dique de l'ashvamedha, on sacrifiait des chevaux blancs, tout comme chez les Magyars hongrois. Deux des plus importants saints chrĂ©tiens, Jean et Georges, chevauchaient traditionnellement de purs chevaux blancs ; parallĂšlement, d'autres cultures dĂ©crivent que dans le ciel, le char du soleil Ă©tait tirĂ© par des chevaux blancs. Les AmĂ©rindiens Ă©taient les plus expĂ©rimentĂ©s des peuples-chevaux. Les Comanches, tribu remarquĂ©e pour ses compĂ©tences cavaliĂšres, Ă©taient capables de parcourir le Mexique entier Ă cheval. Sur les grandes plaines, l'animal offrit la possibilitĂ© d'une expansion culturelle. GrĂÂące aux chevaux, les Indiens d'AmĂ©rique pouvaient chasser plus efficacement et dĂ©placer davantage de marchandises et plus vite qu'auparavant. En outre, les chevaux offrirent au peuple la possibilitĂ© de dĂ©placer des villages tribaux de plusieurs centaines de mĂštres. Enfin, pendant deux siĂšcles, les chevaux empĂÂȘchĂšrent lĂąâŹâąexpansionnisme espagnol et blanc dans le Sud-Est de l'AmĂ©rique. Avec le cheval blanc pour totem, vous possĂ©dez l'Ă©nergie de la vitesse, de la noblesse et de la grĂÂące. Force intĂ©rieure, dignitĂ© et beautĂ© vous caractĂ© Noblesse sur le cheval Debout ou allongĂ©, commencez par vous centrer. Imaginez l'Ă©nergie d'un cheval. Laissez monter cette Ă©nergie, ressentant l'esprit et l'ĂÂąme mĂÂȘme de l'animal. Faites tomber les moindres barriĂšres et fusionnez avec l'animal. Dans votre Ă
âil mental, lĂÂąchez toute restriction ou hĂ©sitation et devenez libre - libre de marcher lentement dans un prĂ© verdoyant. Sentez le vent agiter votre criniĂšre. A prĂ©sent, vous avancez un peu plus vite, joyeux et fier. Ăâ°prouvez les battements des sabots sur le sol. Ăâ°brouez-vous, ruez et trottez. Levez-vous sur vos pattes arriĂšre et piaffez l'air de vos sabots. Osez maintenant galoper comme le vent, rapide et libre. Votre souffle s'imprĂšgne du parfum de la plaine, vos naseaux frĂ©missent. Vous ĂÂȘtes un cheval sauvage en communion avec la nature." ** Karsten Massei nous explique dans son essai intitulĂ© Les Offrandes des Abeilles Ăâ°dition originale, 2015 ; traduction française Ăâ°ditions de lĂąâŹâąĂâ°meraude, 2017 que les animaux et les hommes sont unis par des liens spirituels Ă©troits Le cheval est un ami de lĂąâŹâąhomme. Depuis des temps trĂšs reculĂ©s, il lĂąâŹâąaccompagne Ă sa façon et participe au dĂ©veloppement des diverses cultures. Sa dignitĂ© rayonne et se transmet Ă lĂąâŹâąhomme. Il exerce une influence permanente sur les humains, mĂÂȘme sĂąâŹâąil en est Ă©loignĂ© gĂ©ographiquement. LĂąâŹâąinfluence rĂ©ciproque, le flux vital et spirituel qui courent entre le cheval et lĂąâŹâąhomme sont intenses, du fait que tous deux cheminent ensemble depuis trĂšs longtemps. LĂąâŹâąĂ©nergie vitale que lĂąâŹâąhomme absorbe et concrĂ©tise grĂÂące Ă lĂąâŹâąentitĂ© des chevaux est de nature trĂšs Ă©levĂ©e. Les offrandes des chevaux Ă lĂąâŹâąhomme concernent sa capacitĂ© Ă se connecter verticalement avec les conditions de vie terrestres. Elles enveloppent en quelque sorte sa colonne vertĂ©brale, construisent autour une aura en forme dĂąâŹâąĂ
âuf, qui de fait enlace chaque vertĂšbre. LĂąâŹâąhomme vit son maintien, sa verticalitĂ©, comme sĂąâŹâąils Ă©manaient de ses propres forces alors quĂąâŹâąil les doit au cheval. Cette offrande, qui lui permet de marcher droit sur terre, est la condition pour quĂąâŹâąil puisse penser, utiliser sa capacitĂ© de discernement. Il Ă©mane des chevaux, de leurs entitĂ©s supĂ©rieures, un flux de dĂ©veloppement qui gĂ©nĂšre un maintien vertical et nourrit ainsi la pensĂ©e, la comprĂ©hension. Dans les chevaux rĂ©side la source de toute intelligence humaine. Les chevaux la possĂšdent mais ne la vivent pas. CĂąâŹâąest en lĂąâŹâąhomme quĂąâŹâąelle sĂąâŹâąexprime, grĂÂące Ă eux.** Dans son jeu de carte L'Oracle du peuple animal Guy TrĂ©daniel Ăâ°diteur, 2016, Arnaud Riou regroupe les animaux par famille. Le cheval appartient selon lui Ă la famille de l'action, avec le bĂ©lier, l'Ă©lĂ©phant, l'ours, le colibri, le renard, le bison, le requin, le castor et le dragon. L'action "Au-delĂ de nos concepts, de nos belles thĂ©ories, de nos idĂ©es et de nos valeurs, le passage Ă l'acte est une dimension fondamentale de notre humanitĂ©. Nous avons beau avoir le plus bel idĂ©al, nous ne serons pas heureux tant que nous ne l'aurons pas rĂ©alisĂ©. De la mĂÂȘme façon, si nous passons Ă l'action en permanence sans prendre le temps de ressentir Ă quels besoins fondamentaux correspondent les actions que nous entreprenons, nous ne resterons que dans la dimension superficielle de notre ĂÂȘtre et notre vie manquera de sens. Notre santĂ© s'appuie sur notre inspiration et notre expiration. Plus nous respirons profondĂ©ment, plus nos perspectives s'Ă©largissent. L'inspiration correspond Ă l'intuition, la mĂ©ditation, l'introspection, la sagesse. L'expiration correspond au passage Ă l'acte, Ă la dĂ©cision, Ă l'action compatissante. C'est alors tout un art de passer Ă l'action en s'appuyant sur une intention claire, sans pour autant y mettre trop de volontĂ©. C'est tout un art de n'ĂÂȘtre ni dans la procrastination, l'art de remettre Ă demain ce qu'il serait juste d'entreprendre aujourd'hui. C'est tout un art aussi de travailler quotidiennement sans tomber dans la surchauffe, la dĂ©pression ou le dĂ©couragement. [ La syntaxe fautive de cette fin de paragraphe n'est pas de mon fait ni... ni ? je recopie scrupuleusement l'article afin que chacun puisse se faire sa propre opinion.] La volontĂ© Ă©gotique est dure et empĂÂȘche la fluiditĂ© de nos actions. Lorsqu'il tire Ă l'arc, le samouraĂÂŻ est prĂ©cis sur le centre de la cible qu'il vise. Toute sa concentration est posĂ©e sur la qualitĂ© de sa posture. Puis, il dĂ©tend le pouce et l'index, et libĂšre la flĂšche. Il ne met aucun volontĂ© dans ce dernier mouvement. Poser une intention claire et passer Ă l'acte avec douceur et prĂ©cision est tout un art. C'est Ă cet art que nous invite cette famille d' tu veux me monter, si tu veux seulement m'approcher ou caresser ma criniĂšre,il faudra que tu apprennes Ă te connaĂ Ă dĂ©couvrir ta puissance,Ă maĂtriser tes instincts et Ă affiner tes directions,alors tu pourras voyager en libertĂ©.......................................................................................................................................................La carte reprĂ©sente une harde de Chevaux sauvages. Ils paissent dans un environnement naturel de grands espaces, de collines et de plaines. Un lac leur permet de s'abreuver. Nous sommes dans un paysage de printemps, les arbres fruitiers sont en fleurs. Au premier plan, un pommier exulte ses fleurs blanches. Un cheval est face Ă nous. Il est jeune, fougueux, joyeux, la criniĂšre libre. Il est dans un mouvement d'entre-deux, Ă l'arrĂÂȘt, mais prĂÂȘt Ă repartir au galop. Il s'agit d'une jeune jument Ă la robe claire..................................................................................................................................................... Le Cheval incarne la libertĂ©, la fougue et la puissance maĂtrisĂ©e. Du Cheval, on admire la vitesse, la prĂ©cision, la virtuositĂ©. Depuis qu'ils se sont rencontrĂ©s, les hommes et les chevaux vivent une relation complexe dans l'art de vivre ensemble. Autrefois, l'homme Ă©tait lent et prisonnier d'un territoire. La rencontre avec le prince des plaines lui a permis de dĂ©couvrir des espaces insoupçonnĂ©s. Le Cheval porte l'homme, ses bagages, tire sa caravane et lui permet de dĂ©velopper sa connaissance du monde. De tout temps, l'homme est fascinĂ© par la libertĂ© qu'incarne le Cheval. Avec lui, il dĂ©couvre de nouvelles contrĂ©es. Sur les cinq continents, l'homme et le Cheval ont toujours eu cette relation riche et complexe. Chez les Romains, le Cheval avait droit Ă une sĂ©pulture. Il figurait sur de nombreux temples et l'homme lui dressait un vĂ©ritable culte. C'est le Cheval qui tirait le char dans les tournois, potait les cavaliers dans les combats, tirait la charrue dans les champs. Les Indiens entretenaient avec lui une relation de respect infini. Car respecter le Cheval, c'est respecter la libertĂ©. Les chamans ont compris que le Cheval est capable de porter les hommes jusqu'au ciel. Ainsi, l'Ă©quidĂ© est un animal totem puissant pour faire voyager les hommes dans le monde rĂ©el comme dans le monde des esprits. Cette relation entre l'homme et le Cheval a, au travers des siĂšcles, pris les formes des plus nobles aux plus viles. Le Cheval accompagne les paradoxes de l'homme. Il est placĂ© comme icone des grandes Ă©coles de dressage tout en Ă©tant consommĂ© dans les boucheries. Dans la nature, le Cheval vit en harde, un petit groupe d'une dizaine d'individus, habituellement constituĂ© d'un Ă©talon, de trois ou quatre juments et de leurs poulains. Ces poulains accompagnent le clan jusqu'Ă leurs deux ou trois ans. Ensuite, ils sont chassĂ©s par l'Ă©talon et vont crĂ©er leur propre harde. Se joue alors un jeu d'autoritĂ©, de dĂ©fiance, de limites. Dans la harde, c'est souvent la jument la plus ĂÂągĂ©e qui est la dominante. Elle assure l'Ă©ducation des poulains et oriente le clan. Si le Cheval est considĂ©rĂ© comme le meilleur ami de l'homme, il n'a pas besoin de l'homme. Il est libre de nature et beaucoup de races vivent encore aujourd'hui sans l'intervention humaine. Le Cheval est l'un des rares animaux Ă incarner une telle puissance dans la nature et Ă ĂÂȘtre prĂÂȘt Ă une telle tendresse envers les humains qui savent l'approcher. Lorsque le Cheval vous apparaĂt dans le tirage, c'est pour vous interroger sur votre propre libertĂ©. Si vous cherchez le pouvoir, recherchez-vous ce pouvoir en prenant le contrĂÂŽle sur vous ou sur les autres ? Pour dresser l'animal, apprenez Ă le montrer, et donc Ă trouver votre propre Ă©quilibre, votre assiette, Ă tenir en selle, Ă savoir guider. Il y a dans cet apprentissage une initiation sur l'art de devenir son propre maĂtre. La hiĂ©rarchie et le respect de l'autoritĂ© naturelle sont importants chez le Cheval. Le Cheval peut reconnaĂtre Ă l'homme son autoritĂ©. Cela demande Ă celui-ci d'incarner lui-mĂÂȘme son propre leadership, de savoir oĂÂč il va, d'ĂÂȘtre congruent. C'est pourquoi le cavalier doit devenir son propre maĂtre, et explorer les ressorts et les obstacles Ă sa propre puissance. Le Cheval vient vous interroger sur votre propre assise. Peut-ĂÂȘtre est-il nĂ©cessaire que vous passiez plus de temps Ă dompter vos propres pulsions sauvages, Ă vous stabiliser. Le Cheval dans le tirage vient Ă©galement vous interroger sur la façon dont nous cohabitons avec les pulsions liĂ©es Ă notre sexualitĂ©. Mots-clĂ©s La libertĂ© - La puissance - La vitesse - L'Ă©lĂ©gance - Le respect - La maĂtrise - Le contrĂÂŽle - Le voyage - Le clan - L'inclusion, l'exclusion - La sexualitĂ©. Signification renversĂ©e Lorsque le Cheval vous apparaĂt dans sa position inversĂ©e, c'est pour vous interroger sur les parties de vous qui sont enfermĂ©es. Avez-vous gardĂ© votre bride trop serrĂ©e ? Qui est le maĂtre chez vous ? Votre ego ? Votre intelligence intellectuelle, vos concepts et vos idĂ©es ? Vos pulsions animales ? Qui domine qui ? Lorsque l'esprit du Cheval se montre dans sa position inversĂ©e, c'est l'occasion de vous recentrer, de clarifier votre direction et la direction que prennent vos projets. Peut-ĂÂȘtre y a-t-il trop de dispersion ? Peut-ĂÂȘtre allez-vous trop vite ou au contraire, peut-ĂÂȘtre avez-vous peur de prendre toute votre vitesse. Le Cheval inversĂ© vient vous interroger sur la façon dont vous maĂtrisez les forces motrices de votre vie. Le message du Cheval Je suis le Cheval. J'incarne la libertĂ©. Depuis que nous nous sommes rencontrĂ©s, je t'ai appris que l'univers n'a pas de limites. Je te permets de te dĂ©passer. Je t'invite Ă monter sur mon dos. Laisse-toi porter par mon mouvement naturel. Ăâ°coute le rythme de mes sabots, pose ta main sur mon flanc, sens battre mon cĂ
âur, sens la chaleur de mon corps, et le souffle de mes naseaux, suis ma cadence. Je connais les secrets de la vitesse, de l'endurance. Je sais franchir les obstacles, traverser les riviĂšres, monter les sentiers escarpĂ©s, passer Ă travers bois. Je sais galoper mĂÂȘme dans les endroits les plus complexes. Je sais toujours que le rythme doit s'adapter Ă mon pas. Je suis le fils de la Terre, et mon esprit flotte dans le ciel. Viens avec moi, je t'accompagnerai Ă passer la porte des nuages. Le rituel du Cheval Je rends hommage au peuple des Chevaux. Je m'installe quelques minutes en mĂ©ditation. Je visualise mon corps dans son plein Ă©clat. Je visualise un Cheval venir vers moi. Quelle est sa posture, quel est son rythme ? Je me sens stable. Je ne cherche pas Ă attraper le Cheval ou Ă le brusquer. Je suis en lien avec ma respiration et ma propre stabilitĂ©. Au bout de quelques instants, le Cheval semble avoir repĂ©rĂ© ma prĂ©sence. Il se sent en confiance. Je m'approche alors de lui. Lentement, mais en Ă©tant totalement prĂ©sent Ă ma marche, totalement prĂ©sent Ă chacun de mes pas. Je suis plein de moi. Je me dompte moi-mĂÂȘme et ne cherche pas Ă attraper, Ă dresser ou apprivoiser un autre que moi-mĂÂȘme. Alors, le Cheval me laisse l'approcher. Je monte sur son dos, sans selle et sans rĂÂȘnes. Je me sens serein et confiant. Le Cheval part au galop. Je respire profondĂ©ment. Je me sens confiant. Je regarde au lointain. Je me tiens Ă sa criniĂšre tout en maintenant mon corps dĂ©tendu, souple et en rythme avec son mouvement."** Dans l'Ă©dition revue et augmentĂ©e de Les Animaux totems dans la tradition amĂ©rindienne Ăâ°ditions Le Dauphin blanc, 2019 Aigle bleu nous transmet la mĂ©decine du Cheval Le cheval est un symbole de pouvoir et de libertĂ© dans les communautĂ©s amĂ©rindiennes. Les jeunes guerriers et les jeunes braves des plaines** Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal Ă©nergĂ©tique LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Ăâ°ditions VĂ©ga, 2017, le Cheval est dĂ©fini par les caractĂ©ristiques suivantes Traits Le Cheval symbolise la loyautĂ©, l'amitiĂ©, la confiance et le travail ensemble. Une fois que le cheval vous considĂšre comme faisant partie de sa horde, il va vous faire confiance Ă vous aussi. Il va travailler avec vous pour atteindre ses objectifs et vous accorder sa fidĂ©litĂ© Ă©ternelle. Le cheval signifie la valeur des amis dans votre vie, ĂÂȘtre fidĂšle et avoir confiance en ceux qui l'ont mĂ©ritĂ©, et travailler ensemble pour parvenir Ă des buts communs. Talents Alerte ; AthlĂ©tisme ; Conscience ; BeautĂ© ; Liens ; Communication ; Confiance en soi ; CoopĂ©ration ; Empathie ; Endurance ; FidĂ©litĂ© ; FertilitĂ© ; AvancĂ©e ; LibertĂ© ; AmitiĂ© ; GĂ©nĂ©reux ; GrĂÂące ; Gardien ; IndĂ©pendance ; Loyal ; Relation corps / esprit et ĂÂąme ; Noblesse ; Triomphe des obstacles ; Persuasif ; Pouvoir ; Majestueux ; Serviable ; Vitesse ; Force ; Voyage ; Confiance ; VitalitĂ© ; PrĂ©curseur ; Nature sauvage ; Bonne volontĂ© ; Travail d'Ă©quipe. DĂ©fis Peureux ; TĂÂȘtu ; IncohĂ©rent ; Trop attachĂ© ; Rebelle ; AgitĂ© ; Effrayant ; Trop indĂ©pendant. Ăâ°lĂ©ment Terre. Couleurs primaires Noir ; Brun ; Gris ; Rouge ; Blanc ; et beaucoup d'autres couleurs en diffĂ©rents motifs. Apparitions Le Cheval apparaĂt lorsque vous vous sentez enfermĂ©, inquiet ou sur les nerfs. Il vient vous dire que vous avez besoin de courir librement, de rĂ©guler votre agitation par l'exercice, et de ressentir le vent sur votre visage. Cela va vous ramener Ă l'Ă©quilibre, vous calmer et vous aider Ă trouver des solutions aux problĂšmes auxquels vous ĂÂȘtes confrontĂ©. L'indĂ©pendance et la libertĂ© sont des choses importantes pour vous, mais vous ĂÂȘtes aussi quelqu'un de volontaire, gĂ©nĂ©reux et capable de liens Ă©troits avec eux qui vous traitent avec amour et respect. La prĂ©sence du cheval signifie que vous ĂÂȘtes sur le point de vous embarquer dans une nouvelle aventure. Il peut s'agir d'un voyage ou bien d'une exploration spirituelle oĂÂč vous allez ouvrir et faire grandir plus encore la conscience de votre esprit, de votre corps, et votre ĂÂąme. Le cheval vient dire que vous avez en vous un grand pouvoir. Vous possĂ©dez une incroyable endurance et ne lĂÂąchez pas avant que le travail soit terminĂ©, mĂÂȘme si vous ĂÂȘtes fatiguĂ©. Vous n'abandonnez jamais ceux qui vous aiment ni la poursuite de vos rĂÂȘves. Le cheval signifie que, parfois, il vous faut faire une pause et poser les charges que vous portez pour revenir au contact de vos propres besoins intĂ©rieurs. Lorsque vous ĂÂȘtes enthousiaste, vous avancez vers votre but avec passion et vous pouvez lever facilement les obstacles. Le cheval vous met en garde il vaut mieux accueillir les choses dans la foulĂ©e que laisser la peur vous gagner, ou vous rĂ©volter. Aide Vous devez accomplir une tĂÂąche avec rapiditĂ© et prĂ©cision, ou communiquer des informations en Ă©tant pleinement assurĂ©. Les gens sont attirĂ©s par votre noblesse et votre grĂÂące, par la beautĂ© de votre esprit et par votre nature empathique parce que vous les faĂtes se sentir confiance en eux et capables d'accomplir ce qu'ils veulent. Le cheval peut vous aider Ă Ă©veiller votre pouvoir intĂ©rieur et vous faire prendre conscience des besoins des autres. Intuitivement, il sait quand son maĂtre ne va pas bien, et il va le toucher du museau jusqu'Ă ce qu'il se sente mieux. Le cheval signifie que vous devez prendre conscience des sentiments de vos proches et il vous avertit de veiller Ă ne pas prendre la tangente parce que vous avez peur ou que vous ĂÂȘtes bouleversĂ© ou contrariĂ©. Il vous met en garde aussi contre le fait de vous attacher trop Ă une personne au point de perdre le sentiment de vous-mĂÂȘme. Il vous aide lorsque vous traversez des pĂ©riodes de croissance spirituelle, en vous montrant que toutes les vies sont interdĂ©pendantes. FrĂ©quence L'Ă©nergie du cheval ressemble au vent qui souffle sur votre visage alors que vous galopez librement. c'est chaud et doux, apaisant et pur. Elle est semblable au doux martĂšlement de ses sabots sur le pavĂ©. Son odeur Ă©voque la terre, le foin et une pluie fraĂche au aussi Ăâne ; Hippogriffe ; Kelpie ; Mule ; PĂ©gase ; Sleipnir ; Licorne ; ZĂš Vous ĂÂȘtes dans l'Ă©curie. Il y a quelque chose d'unique dans le mĂ©lange des odeurs les chevaux, la sciure et le foin. Vous vous dirigez vers le box et saluez votre jument, flattant son nez Ă travers la balustrade. Vous entrez dans le box et l'enserrez avec amour, vos bras entourant son Ă©chine. Votre respiration est profonde, vous respirez son odeur et sentez votre cĂ
âur qui se connecte au sien alors qu'elle pose sa tĂÂȘte sur votre dos et vous attire plus prĂšs d'elle pour un cĂÂąlin encore plus chaleureux. Vous souriez contre son cou, vous vous sentez content et heureux. Vous pensez Ă l'ĂÂȘtre magnifique qu'elle est ; la grĂÂące de son mouvement est Ă couper le souffle, mais... Il s'agit bien de cela du lien profond et indissoluble entre des esprits de la mĂÂȘme famille.** Aigle Bleu dans Les Animaux totems dans la tradition amĂ©rindienne Ăâ°dition revue et augmentĂ©e Le Dauphin blanc, 2019 nous transmet la sagesse de ces ancĂÂȘtres Le cheval est un symbole de pouvoir et de libertĂ© dans les communautĂ©s amĂ©rindiennes. Les jeunes guerriers et les jeunes braves des plaines avaient coutume d'essayer de voler des chevaux aux tribus voisines afin de prouver qu'ils Ă©taient de bons partis pour la femme qu'ils voulaient Ă©pouser, dĂ©montrant ainsi qu'ils avaient du courage et du pouvoir. En particulier chez les grandes tribus de chasseurs des plaines du centre de l'AmĂ©rique, dont la vie Ă©tait centrĂ©e sur le bison, le cheval Ă©tait un atout extraordinaire pour se dĂ©placer et pour chasser. Avant la dĂ©couverte du cheval domestiquĂ©, les PremiĂšres Nations des plaines Ă©taient trĂšs proches de la terre ; leurs dĂ©placements Ă©taient alourdis par leurs possessions, et donc trĂšs lents. DĂšs lors qu'ils montĂšrent sur le dos des chevaux, ils furent libres comme le vent. Cette dĂ©couverte fut aussi importante pour eux que celle du feu. Le cheval a eu un tel impact sut toutes les nations du monde que la sociĂ©tĂ© actuellement mesure toujours la puissance des vĂ©hicules moteurs en chevaux-vapeur. C'est un souvenir de ce Ă©poque oĂÂč le cheval Ă©tait un partenaire honorĂ© et de grande valeur parmi les hommes. Voici une histoire sur l'homme-mĂ©decine Dream Walker qui nous parle du pouvoir du cheval. Dream Walker Ă©tait en chemin sur les plaines pour aller rendre visite Ă la nation Arapaho. Il portait avec lui sa pipe. Il avait dans sa tresse une plume qui pointait vers la terre, le dĂ©signant comme un homme de paix. Du haut d'une colline, il vit une harde de mustangs sauvages qui venait Ă lui. UN Ă©talon noir s'approcha et il lui demanda ce qu'il cherchait. Le cheval lui dit Ă Je suis le vide d'oĂÂč les rĂ©ponses arrivent. Grimpe sur mon dos et apprends Ă entrer dans le vide dans la noirceur totale qui donne naissance Ă la forme. Ă» Dream Walker le remercia et lui dit qu'il viendrait lui rendre visite dans le temps du rĂÂȘve lorsqu'il aurait besoin de cette mĂ©decine. Puis s'approcha un Ă©talon dorĂ© venant de l'est oĂÂč rĂ©side l'illumination. Ă Tu pourras venir me voir pour trouver les enseignements qui permettront d'illuminer ta sagesse et ta connaissance des autres Ă», lui dit-il. Dream Walker Ă remercia Ă» et rĂ©pondit qu'il utiliserait ces dons durant son voyage. S'en vint alors l'Ă©talon ocre venant du Sud. Se cabrant joyeusement et fougueusement, il lui parla des joies d'Ă©quilibrer le travail et la mĂ©decine pesante avec le jeu. Ă Tu pourras retenir davantage l'attention des autres si tu utilises l'humour Ă», lui expliqua-t-il. Dream Walker le remercia, disant qu'il emploierait cette mĂ©decine au cours de son voyage. Dream Walker se rapprochait de sa destination, la nation Arapaho. Alors vint Ă lui l'Ă©talon blanc du Nord. Dream Walker monta sur son dos. Il Ă©tait le porte-parole des autres chevaux et reprĂ©sentait la sagesse. Il Ă©tait l'incarnation d'un bouclier de mĂ©decine Ă©quilibrĂ©e Ă Aucun abus de pouvoir ne mĂšne Ă la sagesse. Tu as fait ce voyage pour la connaissance du Grand Esprit. Je te porte sur mon dos. La sagesse n'est pas accordĂ©e aisĂ©ment, mais elle l'est Ă ceux qui sont prĂÂȘtes Ă la porter de maniĂšre utile. Ă» Dream Walker fut guĂ©ri par les chevaux sauvages, et il savait que son but en rendant visite aux Arapahos Ă©tait de partager cette sagesse avec eux. Cette histoire nous rappelle qu'il faut Ă©quilibrer notre mĂ©decine. Elle enseigne l'importance d'intĂ©grer tous les aspects de notre sentier sur terre. Il y a de nombreuses dimensions dans notre existence, reprĂ©sentĂ©es dans cette petite histoire par les corps physique Sud, Ă©motionnel Ouest, mental Est et spirituel Nord. Chaque direction et les points cardinaux, aussi appelĂ©s les Ă grands-pĂšres des quatre vents Ă», reprĂ©sentent des aspects de notre sagesse innĂ©e. Notre potentiel tient aux quatre dimensions de notre manifestation le physique, l'Ă©motionnel, le mental et le spirituel. Ces aspects de notre ĂÂȘtre doivent ĂÂȘtre en Ă©quilibre pour que notre pouvoir puisse ĂÂȘtre juste et vrai, puissant et bĂ©nĂ©fique. Par exemple, trop de spirituel et pas suffisamment de physique conduit aux illusions et Ă l'orgueil. La compassion, l'ouverture aux enseignements, l'attitude aimante, la vie Ă©quilibrĂ©e, le fait de rester centrĂ© et le partage de nos dons et de nos capacitĂ©s avec la communautĂ© sont les portes du vĂ©ritable pouvoir. Cette histoire nous illustre bien l'importance du pouvoir dans notre vie personnelle. Le pouvoir ne sait pas grandir en nous ce maniĂšre Ă©quilibrĂ©e si ne viennent pas conjointement l'humilitĂ© et le sens des responsabilitĂ©s. Avec chaque pouvoir vient une responsabilitĂ©. C'est pourquoi la recherche de pouvoir spirituel dans les PremiĂšres Nations est toujours tempĂ©rĂ©e par une rĂ©flexion profonde et une mise Ă l'Ă©preuve par les aĂnĂ©s avant d'ĂÂȘtre autorisĂ©e et cĂ©lĂ©brĂ©e. Il est bon et il est bien d'acquĂ©rir du pouvoir, mais il est nĂ©cessaire de comprendre qu'il doit ĂÂȘtre utilisĂ© avec sagesse, discernement et compassion, pour le bien de tous et de toutes, sans quoi les piĂšges du pouvoir nous conduiront dans un e spirale descendante qui mĂšne Ă la ruine et Ă la solitude. De tous les animaux, le cheval tient une place toute spĂ©ciale dans l'histoire de l'Homme. Il est constamment cĂ©lĂ©brĂ© dans toutes les nations pour sa beautĂ©, sa force, sa noblesse, sa douceur et sa volontĂ© d'aider. Il a Ă©tĂ© domestiquĂ© et il est pourtant un symbole de libertĂ©. C'est pourquoi bien des anciens ont trouvĂ© tellement triste la journĂ©e oĂÂč l'automobile a supplantĂ© le cheval comme mode de locomotion. Pour eux, il s'agissait d'une grande perte pour l'homme. Dans un pays scandinave une vile a choisi de revenir au cheval pour collecter les ordures recyclables. en quelques mois, sa collecte a doublĂ©. Tous les citoyens voulaient sortir porter leurs matiĂšres rĂ©cupĂ©rables pour pouvoir dire bonjour au grand cheval de trait qui tirait la benne. Les dĂ©penses de cette municipalitĂ© ont diminuĂ©, car l'entretien du cheval coĂ»te beaucoup moins cher que le camion et ne produit pas de pollution. Le cheval se rĂ©pare tout seul au contraire du camion. Tout ce dont il a besoin, ce sont de bons soins ; de plus, il produit de l'engrais pour les jardins. Il est beaucoup moins dangereux qu'un vĂ©hicule, car il s'arrĂÂȘterait automatiquement si un enfant se mettait dans son chemin. Je m'arrĂÂȘte lĂ , vous voyez aisĂ©ment tous les avantages qu'il y a entre la vie et la machine. Un homme riche, qui travaillait beaucoup et vite, rencontre son frĂšre qui conduisait sa carriole tirĂ©e par son fidĂšle cheval de trait. Il s'arĂÂȘte et l'interroge Ă Regarde ma belle voiture, j'arrive beaucoup plus vite Ă destination avec elle. Pourquoi tu t'entĂÂȘtes Ă utiliser un transport si archaĂÂŻque ? Ă» Son frĂšre rĂ©pondit Ă Ton moteur fait un bruit infernal qui empĂÂȘche une pensĂ©e juste. Il sent mauvais et ses vapeurs sont toxiques et elles empoisonnent l'air. Ta voiture est dangereuse et produit du stress, puisqu'il te fait constamment surveiller la route pour ne pas blesser les autres, et encore par mĂ©garde, tu tues parfois de petits animaux qui traversent le chemin. Il te faut des routes asphaltĂ©es et dures qui sont comme une plaie sur la Terre mĂšre. Parfois, il se brise et tu dois dĂ©penser de l'argent et du temps pour le faire rĂ©parer. Il te coĂ»te trĂšs cher, ce qui t'oblige Ă travailler de longues heures pour le payer. Ta voiture ainsi raccourcit la durĂ©e de ta vie... Mon cheval, c'est un ami. Lors de mes trajets, je peux lui raconter mes problĂšmes et il m'Ă©coute. J'arrive Ă destination avec davantage de sagesse qu'Ă mon dĂ©part. Mon cheval se rĂ©pare tout seul et il sait se reproduire, donc il dure beaucoup plus longtemps et me coĂ»te beaucoup moins cher que ta voiture. Ses dĂ©jections me servent d'engrais. Son pas lent et rĂ©gulier me relaxe et me permet d'apprĂ©cier mon environnement. Et il sait oĂÂč il va. Si je suis fatiguĂ©, je peux m'endormir sur ma carriole. Lorsque je me rĂ©veille, je suis rendu Ă destination ! Ainsi, le cheval prolonge mes jours, me donne de la joie, favorise la beautĂ© et la santĂ© de mon environnement et celle d ma famille et de ma communautĂ© !Ă»**Lire la suite de l'article ici.
on le confond avec l hirondelle petit fouet